La chronique matinale de Simon Tivolle du mercredi 14 octobre 2009.
Je vais marcher un peu sur les plates-bandes de Bernard Maris ce matin. L'Assemblée nationale débattra demain d'une proposition de loi faite par les socialistes. Elle vise "à rendre plus justes et plus transparentes les politiques de rémunérations des dirigeants d'entreprises." Faute de pouvoir faire sauter le bouclier fiscal, les députés PS se sont rabattus sur une autre idée qui fait son chemin en temps de crise : l'instauration d'un salaire… maximum !
Au premier abord, ça fait un peu soviétique, mais l'idée est simple : il faut limiter l'écart entre celui qui est le moins bien payé dans une boîte et celui qui est le mieux payé. Ça n'a rien de nouveau. Henri Ford trouvait ainsi que son salaire ne devait pas dépasser 40 fois celui de ses ouvriers. Aujourd'hui on en est très loin. En 2007 les patrons français du CAC 40 ont eu comme revenus, en moyenne, l'équivalent de… 400 fois le SMIC. Et pour certains, l'écart était bien plus grand !
- Alors concrètement que propose le parti socialiste pour corriger ce grand écart entre salaires ?
Pour les entreprises qui sont aidées par l'Etat, le PS propose une rémunération maximale égale à 20 fois le plus bas salaire. Par exemple s'il y a des ouvriers au smic, le patron gagnerait au max 27.000 euros brut par mois.
Pour les autres entreprises, les socialistes ne fixent pas de limites. Mais ils souhaitent qu'il y ait un comité indépendant, comprenant des représentants des salariés, qui contrôle les rémunérations. Et qu'ensuite les écarts de revenus soient votés en Assemblée générale des actionnaires.
Houlala ! Sans doute Serge Dassault, parcouru de frissons, va-t-il ressortir l'image du communiste avec le couteau entre les dents…Et on imagine les cris d'effrois poussé par le Medef, qui nous promet toujours un code de bonne conduite, mais pour plus tard, et sans caractère contraignant.
En fait, le PS a surtout ciblé le symbole des grands patrons qui se goinfrent, sans que rien ne justifie leurs vertigineux revenus. Ces patrons que même Alain Minc, leur ami, avait mis en garde contre leur "excès d'inconscience"... Pour le reste, la proposition socialiste n'est pas si révolutionnaire que ça, car en moyenne dans les PME l'échelle de salaire va de 1 à 4. Et dans les sociétés anonymes qui ont plus de 500 salariés, le patron touche en moyenne 10.000 euros par mois, ce qui fait un rapport de 1 à 8 avec ses employés.
Voilà, en ces temps de sourde inquiétude sociale je trouve cette réflexion intéressante, même si on peut, bien sûr, discuter de la méthode choisie. Dans les faits, aucun autre pays n'a mis en place ce mécanisme de revenu maximum.
- Comment font les autres pour rogner les salaires indécents ?
En février dernier, Barak Obama n'a pas hésité à aller très loin, en décidant que les patrons dont les entreprises ont été aidées par les contribuables américains ne peuvent pas percevoir plus de 500.000 dollars par an. Evidemment, ça ne représente qu'une poignée de patrons, ceux de Citygroup, Bank of America, General Motors etc… mais, au pays de la libre entreprise, ils se retrouvent quand même avec un salaire divisé par 5 ou par 10… Donc c'est possible de fixer un plafond de rémunération. Autre solution. Les Pays-Bas, eux, ont choisi un petit coup de matraque fiscal : désormais tous les grands patrons qui gagnent plus de 500.000 euros par an doivent payer 30% d'impôts en plus sur leurs primes.
- Puisque je fais du Bernard Maris aujourd'hui, voici ma citation du jour : "il ne peut pas y avoir d'économie sans morale". C'est signé du Président Sarkozy, il y a six mois, discours à Saint Quentin.
http://sites.radiofrance.fr/franceinter/chro/lebilletde/index.php?id=84220
Au premier abord, ça fait un peu soviétique, mais l'idée est simple : il faut limiter l'écart entre celui qui est le moins bien payé dans une boîte et celui qui est le mieux payé. Ça n'a rien de nouveau. Henri Ford trouvait ainsi que son salaire ne devait pas dépasser 40 fois celui de ses ouvriers. Aujourd'hui on en est très loin. En 2007 les patrons français du CAC 40 ont eu comme revenus, en moyenne, l'équivalent de… 400 fois le SMIC. Et pour certains, l'écart était bien plus grand !
- Alors concrètement que propose le parti socialiste pour corriger ce grand écart entre salaires ?
Pour les entreprises qui sont aidées par l'Etat, le PS propose une rémunération maximale égale à 20 fois le plus bas salaire. Par exemple s'il y a des ouvriers au smic, le patron gagnerait au max 27.000 euros brut par mois.
Pour les autres entreprises, les socialistes ne fixent pas de limites. Mais ils souhaitent qu'il y ait un comité indépendant, comprenant des représentants des salariés, qui contrôle les rémunérations. Et qu'ensuite les écarts de revenus soient votés en Assemblée générale des actionnaires.
Houlala ! Sans doute Serge Dassault, parcouru de frissons, va-t-il ressortir l'image du communiste avec le couteau entre les dents…Et on imagine les cris d'effrois poussé par le Medef, qui nous promet toujours un code de bonne conduite, mais pour plus tard, et sans caractère contraignant.
En fait, le PS a surtout ciblé le symbole des grands patrons qui se goinfrent, sans que rien ne justifie leurs vertigineux revenus. Ces patrons que même Alain Minc, leur ami, avait mis en garde contre leur "excès d'inconscience"... Pour le reste, la proposition socialiste n'est pas si révolutionnaire que ça, car en moyenne dans les PME l'échelle de salaire va de 1 à 4. Et dans les sociétés anonymes qui ont plus de 500 salariés, le patron touche en moyenne 10.000 euros par mois, ce qui fait un rapport de 1 à 8 avec ses employés.
Voilà, en ces temps de sourde inquiétude sociale je trouve cette réflexion intéressante, même si on peut, bien sûr, discuter de la méthode choisie. Dans les faits, aucun autre pays n'a mis en place ce mécanisme de revenu maximum.
- Comment font les autres pour rogner les salaires indécents ?
En février dernier, Barak Obama n'a pas hésité à aller très loin, en décidant que les patrons dont les entreprises ont été aidées par les contribuables américains ne peuvent pas percevoir plus de 500.000 dollars par an. Evidemment, ça ne représente qu'une poignée de patrons, ceux de Citygroup, Bank of America, General Motors etc… mais, au pays de la libre entreprise, ils se retrouvent quand même avec un salaire divisé par 5 ou par 10… Donc c'est possible de fixer un plafond de rémunération. Autre solution. Les Pays-Bas, eux, ont choisi un petit coup de matraque fiscal : désormais tous les grands patrons qui gagnent plus de 500.000 euros par an doivent payer 30% d'impôts en plus sur leurs primes.
- Puisque je fais du Bernard Maris aujourd'hui, voici ma citation du jour : "il ne peut pas y avoir d'économie sans morale". C'est signé du Président Sarkozy, il y a six mois, discours à Saint Quentin.
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