Décidément, tous les voyants sont au vert : la crise est derrière nous et la prospérité est revenue. Tel est le constat qui ressort de deux rapports parus récemment.
Le premier est celui que publient chaque année la société Capgemini et la banque Merrill Lynch sur la richesse mondiale. Après une horrible année 2008, l’embellie constatée en 2009 s’est confirmée en 2010, et le nombre de riches dans le monde atteint désormais 11 millions, pour un patrimoine total de 42 700 milliards de dollars. Pour être considéré comme riche, il faut avoir un actif financier supérieur à 1 million de dollars. Mais il y a une catégorie encore plus favorisée dans cet ensemble, ce sont les ultra-riches, ceux dont les actifs dépassent 30 millions de dollars. Ils sont évidemment peu nombreux (0, 9% du total, soit moins de 100 000 personnes), mais la somme de leurs avoirs atteint 36 % de l’ensemble, autrement dit environ 15 300 milliards de dollars. Preuve que la mondialisation a du bon, les riches se recrutent de plus en plus dans les pays émergents, et le rapport souligne notamment la spectaculaire percée de la richesse indienne.
Ces riches sont très majoritairement des hommes (76 % du total), et la plupart d’entre eux ont dépassé la cinquantaine, l’âge auquel on a raté sa vie si on ne possède pas au moins une Rolex. Leur fortune est composée pour l’essentiel de produits financiers (75 % selon une projection pour 2012, dont 38 % d’actions, 8 % de placements plus risqués, et 29 % de “revenus fixes” provenant d’obligations ou d’OPCVM), auxquels s’ajoutent des biens immobiliers (15 % sans compter la résidence principale), du numéraire en espèces ou en dépôt (11 %). Bref, ce sont avant tout des rentiers qui, si l’on en croit Keynes, mériteraient d’être euthanasiés.
Mais les riches dépensent, et par là-même ils sont très utiles à la société. Leurs dépenses ostentatoires, appelées pudiquement “investments of passion” par le rapport, font marcher le commerce de luxe, et là encore la mondialisation a du bon : les nouveaux riches chinois accumulent les Mercédès et les Ferrari, les yachts, les grands crus, les oeuvres d’art, les diamants, les montres et autres bijoux. Quant aux milliardaires ayant fait fortune en Russie ou au Moyen-Orient, ils ont pour le sport une passion irrépressible qui les pousse à acheter tous les grands clubs de football à la recherche d’équilibre financier et de joueurs de haut niveau. Chelsea, Arsenal, Manchester City et plus récemment le PSG en sont les exemples les plus frappants, mais on n’oubliera pas ces précurseurs européens que furent Berlusconi à Milan et Tapie à Marseille, ou plus modestement François Pinault à Rennes.
Le second rapport émane du cabinet Proxinvest, spécialisé dans la défense des actionnaires. Il nous apprend qu’en 2010 la rémunération moyenne des dirigeants du CAC 40 s’est élevée à 4,11 millions d’euros, soit 244 fois le SMIC et une progression de 34 % par rapport à 2009. En tête de liste, le premier rapport pouvait nous le laisser deviner, figurent les produits de luxe, avec Jean-Paul Agon (L’Oréal) et Bernard Arnault (LVMH), ces deux patrons ayant perçu chacun aux alentours de 10 millions d’euros. Suivent Carlos Ghosn (Renault), Bernard Charlès (Dassault Systèmes), Maurice Lévy (Publicis) et Christopher Viehbacher (Sanofi-Aventis). Commme l’aurait dit autrefois Nicolas Sarkozy, voilà des gens qui ont réussi et qui méritent bien leur salaire.
Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes possible si le même Sarkozy ne s’était pas récemment transformé en dangereux gauchiste. Après avoir fait voter un ersatz de taxe Tobin par le Parlement, le voilà maintenant qui trouve scandaleuse la rémunération de certains patrons, qui demande l’interdiction des retraites-chapeau et des parachutes dorés et qui exige que la rétribution variable des dirigeants (leur bonus) soit fixée par l’assemblée générale des actionnaires. Le grand patronat en est resté sans voix, à l’image de Madame Parisot qui s’est abstenue de tout communiqué. On aurait pu penser François Hollande plus sage, mais le voilà qui brandit à son tour le bâton en proposant un taux d’imposition marginal de 75 %. Les campagnes électorales sont décidément bien dures pour les riches !
Jean Tosti
Ces riches sont très majoritairement des hommes (76 % du total), et la plupart d’entre eux ont dépassé la cinquantaine, l’âge auquel on a raté sa vie si on ne possède pas au moins une Rolex. Leur fortune est composée pour l’essentiel de produits financiers (75 % selon une projection pour 2012, dont 38 % d’actions, 8 % de placements plus risqués, et 29 % de “revenus fixes” provenant d’obligations ou d’OPCVM), auxquels s’ajoutent des biens immobiliers (15 % sans compter la résidence principale), du numéraire en espèces ou en dépôt (11 %). Bref, ce sont avant tout des rentiers qui, si l’on en croit Keynes, mériteraient d’être euthanasiés.
Mais les riches dépensent, et par là-même ils sont très utiles à la société. Leurs dépenses ostentatoires, appelées pudiquement “investments of passion” par le rapport, font marcher le commerce de luxe, et là encore la mondialisation a du bon : les nouveaux riches chinois accumulent les Mercédès et les Ferrari, les yachts, les grands crus, les oeuvres d’art, les diamants, les montres et autres bijoux. Quant aux milliardaires ayant fait fortune en Russie ou au Moyen-Orient, ils ont pour le sport une passion irrépressible qui les pousse à acheter tous les grands clubs de football à la recherche d’équilibre financier et de joueurs de haut niveau. Chelsea, Arsenal, Manchester City et plus récemment le PSG en sont les exemples les plus frappants, mais on n’oubliera pas ces précurseurs européens que furent Berlusconi à Milan et Tapie à Marseille, ou plus modestement François Pinault à Rennes.
Le second rapport émane du cabinet Proxinvest, spécialisé dans la défense des actionnaires. Il nous apprend qu’en 2010 la rémunération moyenne des dirigeants du CAC 40 s’est élevée à 4,11 millions d’euros, soit 244 fois le SMIC et une progression de 34 % par rapport à 2009. En tête de liste, le premier rapport pouvait nous le laisser deviner, figurent les produits de luxe, avec Jean-Paul Agon (L’Oréal) et Bernard Arnault (LVMH), ces deux patrons ayant perçu chacun aux alentours de 10 millions d’euros. Suivent Carlos Ghosn (Renault), Bernard Charlès (Dassault Systèmes), Maurice Lévy (Publicis) et Christopher Viehbacher (Sanofi-Aventis). Commme l’aurait dit autrefois Nicolas Sarkozy, voilà des gens qui ont réussi et qui méritent bien leur salaire.
Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes possible si le même Sarkozy ne s’était pas récemment transformé en dangereux gauchiste. Après avoir fait voter un ersatz de taxe Tobin par le Parlement, le voilà maintenant qui trouve scandaleuse la rémunération de certains patrons, qui demande l’interdiction des retraites-chapeau et des parachutes dorés et qui exige que la rétribution variable des dirigeants (leur bonus) soit fixée par l’assemblée générale des actionnaires. Le grand patronat en est resté sans voix, à l’image de Madame Parisot qui s’est abstenue de tout communiqué. On aurait pu penser François Hollande plus sage, mais le voilà qui brandit à son tour le bâton en proposant un taux d’imposition marginal de 75 %. Les campagnes électorales sont décidément bien dures pour les riches !
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