Apparue en 1930, la Bestlite n'a jamais connu de rupture dans sa production et ce, malgré un changement de main. Pourtant, rien ne lui prédisait un avenir radieux. Un accueil méfiant et distant d'une époque dont elle rompt les codes esthétiques, une adoption tout d'abord fonctionnelle… Après des années d'une existence anonyme, ses lignes sobres et intemporelles ont progressivement conquis les intérieurs scandinaves, belges puis l'Amérique du Nord. Au même titre que d'autres icônes du design danois, elle est devenue un objet de convoitise.
EN RUPTURE AVEC SON EPOQUE
L’histoire commence dans les années 20 avec Robert Dudley Best (ci-dessus), héritier de Best & Lloyd, grande et prestigieuse entreprise d’éclairage anglaise. La forte impression laissée par les œuvres de Le Corbusier et Mies van der Rohe, et l'omniprésence du mouvement Bauhaus lors de l'Exposition Internationale du Design Contemporain de Paris en 1925, inspireront son trait et le dessin de sa première lampe Bestlite. Malgré son enthousiasme, Robert Dudley Best obtiendra difficilement de son père la mise en production de la Bestline, en 1930. Mais elle ne rencontre pas l'accueil escompté par son créateur. Différente et dénuée de décoration, elle détonne avec le style de l'époque et avec la collection de l'entreprise familiale.
Comparativement à la collection de Best & Lloyd, Bestline est bon marché. Les premières années, elle est surtout employée dans les ateliers de réparation automobile auprès desquels sa fonctionnalité et sa flexibilité la rendent très populaire. Son style trouve également un écho auprès des bureaux d'architectes anglais. Un article publié dans l'Architects Journal stimule encore l'intérêt. L'adoption devient massive au sein de la profession qui intègre désormais la lampe à de nombreux projets. Et quand Winston Churchill choisit Bestlite pour son bureau privé à Whitehall le succès est alors incontestable. Selon la légende, la lampe comptait parmi le mobilier qui accompagnait le grand homme dans ses déplacements.
LE TEMPS DES ANNEES
Il faudra attendre 1989 pour que la lampe ait à nouveau rendez vous avec son destin… dans un magasin de chaussures de Copenhague. Le designer danois Gubi Olsen est conquis et persuadé du potentiel de la lampe. Il se rend en Angleterre et acquière les droits de commercialisation au Danemark et dans le reste de la Scandinavie. Sans le savoir, il assurait l'avenir de la lampe. Bientôt, l’entreprise Best & Lloyd ferme ses portes et Gubi Olsen prend le relais de la production. Depuis 2004, l'entreprise Gubi assure pleinement la production et la commercialisation de la collection BestLite dans le monde entier.
Le charme opère toujours. Bestlite trouve sa place aussi bien chez les particuliers, dans les bureaux et les magasins, dans les hôtels et les restaurants. Elle se conjugue au classique comme au contemporain, chacun peut y voir l'esprit recherché : année 30 pour les uns, lignes sobres et intemporelles pour les autres et dans tous les cas des qualités fonctionnelles. Elle répond à nos envies d’authenticité, de substance, de qualité et ravive la mémoire collective. En noir, blanc, ou ivoire, la collection se décline en lampes de tables et à pied, en suspensions et en appliques.
Au fil des années, Bestline n'a rien perdu de son originalité, sinon peut être son caractère bon marché… avec un prix public conseillé pour la lampe à poser (BL2) qui se situe autour de 395 €. Elle est commercialisée partout en Europe et maintenant en France via The Coran Shop.
Bestlite - www.bestlite.dk
The Conran Shop - www.conran.com




