| FRESQUE POUR LE TEMPS PRESENT

Avec les années 80, les murs de nos villes se sont progressivement couverts d'une nouvelle forme d'expression libre. Empruntes énergiques, style explosif, fresques tapageuses et compositions typographiques d'un nouveau genre ont progressivement envahi l'espace. Une rébellion picturale accompagnée ou réduite à une signature stylisée et codifiée, restée hermétiques aux non avertis. Choc des générations, marquage territorial et lutte de pouvoir, rien n'est épargné par les bombes de cette bataille picturale à dimension urbaine.

La majorité crie "aux vandales" quand quelques uns devinent la naissance d'un mouvement. Le temps a fait son œuvre et le tri entre marquages gratuits et compositions artistiques… au détail près qu'une œuvre se choisie et ne s'impose pas. Transcription d'une rébellion, le graffiti et le tag restent illégaux dans la rue mais font le bonheur des galeries. Parlez de "street art" et cette expression picturale devient politiquement fréquentable. Une reconnaissance méritée pour les artistes, la récompense d'une prise de position audacieuse pour les amateurs de la première heure et une planche de salut pour le revirement opportuniste des derniers. Et puis Lautrec, Warhol… art et décadence ont toujours fait bon ménage et transcendé la créativité !

Après avoir arpenté le terrain, les membres du collectif se réunissent en association. Conscients des effets de la peinture murale sur l'environnement urbain, ils prennent le parti de la couleur. Sous les pavés la plage, sous la grisaille la vie. L'art agit sur la qualité du quotidien et la fresque urbaine est porteuse de démocratisation culturelle. Ils maîtrisent tous les supports, ne craignent pas la démesure, mais ne jouent pas les peintres voltigeurs. Aujourd'hui c'est sur commandes et échafaudages qu'ils interviennent pour faire naître les couleurs sur les façades de centres culturels, de gymnases, d'écoles, de théâtres, de salles de concert ou pour rendre la vue à quelques murs aveugles.

Les thèmes sont parfois convenus, parfois déroutants, parfois captivants, parfois déplaisants, mais jamais ils ne laissent indifférents. Si les artistes savent conquérir l'espace d'un mur, ils ont également apprivoisé d'autres supports, de la conventionnelle toile à la moins traditionnelle photocopieuse en passant par différents mobiliers. Aujourd'hui encore, le graffiti ne connaît pas le bord du cadre.

En collaboration avec Domus, l'association a mis en place l'Atelier Vision'Arts… on n'est jamais si bien récupéré que par soi même. Espace d'expression et d'exposition, l'Atelier propose une sélection d'œuvres originales et met à la disposition des artistes membres les moyens techniques et matériels pour assurer l'animation d'une cabine de peinture. Les mobiliers sont customisés à l'inspiration ou sur commande, puis les œuvres sont mises en vente, sur place, par les artistes eux-mêmes. La minutie des compositions et les nombreuses inspirations qui les nourrissent offrent un tableau varié où une silhouette 70's, côtoie une table qui c'est faite cuire un œuf, un décor de nénuphars, une scène urbaine plus classique et un portrait dont définitivement il est impossible de détacher son regard… chaque pièce est unique. Méfiez-vous ce sont des artistes, ils ont du talent, ils pourraient vous séduire.

| 1. Toile, artiste JB © DR | 2. Toile, artiste Peat © DR | 3. Vestiaire métal trois portes, artiste JB © DR | 4. Table de bar métal, artiste Loop © DR | 5. Pupitre, artiste Dume © DR.

Atelier Vision'Arts - www.vision-arts.com
Domus - www.domusparis.com