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L'Air du Temps

| LA PEINTURE SE MET AU VERT !

Par Barbara Poirette

En plus de porter nos couleurs, la peinture se fait messagère de qualité de vie. Signe de progrès, de temps qui changent et de mentalités qui évoluent, les peintures issues de la chimie de synthèse adoptent massivement les réglementations des labels NF Environnement ou Ecolabel Européen. La peinture se met au vert mais nous laisse le choix de la couleur !



| LA PEINTURE SE MET AU VERT !

Jusqu'ici entre le style et le sens de nos actes, le style avait souvent le dernier mot. L'écologie sacrifiée sur l'autel du confort et de la facilité ! Une irrépressible envies de couleurs qui nous conduisait vers le rayonnage le plus proche. Repoussant nos résolutions écologiques à un prochain chantier. Absents des cathédrales de la consommation, les produits historiquement plus naturels, moins polluants, tels que Biofa, ont majoritairement évolué dans l'écosystème des puristes, nous laissant le soin de les chercher, de les trouver et pour beaucoup d'imaginer leur existence.

L'ÉVEIL DU SENS


Les industriels du secteur se tournent comme un seul homme vers des formats plus respectueux de l'environnement. Encouragés dans leur démarche par une sensibilisation croissante des consommateurs, Ripolin, Dulux Valentine, V33… soumettent tout ou partie de leurs gammes à la labellisation écologique et investissent sur l'avenir. L'offre disponible fait écho. Nous sommes de plus en plus nombreux à nous tourner vers ces nouvelles peintures, motivés par l'écologie et plus certainement encore pour nous épargner les relargages chimiques de leurs ancêtres. L'environnement serait désormais le second critère de choix après la couleur. Si les effets des nouvelles peintures ne sont toujours pas neutres sur l'environnement, le nombre des polluants est en régression constante au point parfois d'atteindre la portion congrue. Une chose reste sûre, écologie bien ordonnée commence par chez soi !

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Marque distributeur, la peinture Colours n'échappe pas à la ligne de conduite écologique que s'est fixé Castorama. "Pour refaire un salon il faut compter environ vingt litres de peintures. Avec une peinture classique, même à l'eau, six litres de solvants s'évaporent lors de l'application et au fil du temps. Autant de résidus d'hydrocarbure qui finissent dans nos poumons. Avec la certification de l'Ecolabel Européen, la part de solvant est réduite à un litre" souligne Bruno de La Chesnay directeur développement durable de l'enseigne qui développe une gamme de produit partenaires pour la planète, sous la vigilance du WWF.

Une migration des industriels de la peinture qui répond à une prise de conscience environnementale et de santé. Un contexte auquel s'ajoutent les aspects réglementaires. Pour Frédéric Plasseraud de V33 la sensibilisation du secteur dépasse le caractère obligatoire, "la législation nous contraint, mais nous sommes aussi des citoyens réceptifs à l'impératif de changement". Tous restent pris entre le rouleau et le bac, à devoir composer avec des produits parfois très techniques et l'aptitude des ingrédients de substitution à ne pas dégrader les qualités attendues par les consommateurs. "Nous sommes des cuisiniers. Nos produits sont confectionnés sur la base d'ingrédients qui il y a encore peu de temps, ne permettaient pas la migration à qualité constante. Longtemps, il nous a fallu choisir entre la performance et l'écologie. Choix Cornélien ! Respectueux de l'environnement, les produits ne remplissaient plus leur mission de protection et de décoration du bois. Or c'est notre vocation" explique Frédéric Plasseraud.

DES PRINCIPES ACTIFS


Les matières premières évoluent. Progressivement, des résines plus respectueuses de l'environnement apparaissent, se perfectionnent. "Aujourd'hui, nous pouvons satisfaire les critères écologiques imposés par la norme NF Environnement ou l'Ecolabel Européens. Nous sommes parvenus à marier performance et respect de l'environnement et de la santé. Dans certains cas, ces nouveaux produits gagnent même en performance". Beaucoup soutiennent qu'il aurait été néfaste d'entraîner les produits écologiques dans une image de bas de gamme… Il faut reconnaître que les idées préconçues font long feu et que si nous sommes tous prêts à vivre de manière écologiquement responsable, nous perdons de notre vindicte dès que notre confort et nos habitudes sont mis dans la balance. "A performance égale, nous avons passé tous les produits qui pouvaient l'être en phase aqueuse et la plupart ne contiennent plus de solvant. En revanche, certains produits très techniques, comme les peintures de sol, les vitrificateurs à deux composants, sont trop complexes pour être portés sur des formulations écologiques. Il ne s'agit pas de se résigner à un périmètre de pollution, mais d'employer l'innovation pour atteindre des résultats comparables sur une base écologique" poursuit-il.

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De son coté, Ripolin prend fait et cause "pour un monde plus beau" et s'y emploie à travers les deux thèmes que sont la décoration et l'environnement. Considérant qu'il est aussi du devoir d'un industriel de s'engager concrètement sur le sujet, la marque réaffirme une position initiée avec la bascule de sa production en phase aqueuse. Ici également, il n'est pas question de dégrader la qualité des produits. Une recherche active vers des formulations sans solvants, qui se matérialise avec une Gamme Verte (certification NF Environnement) dont les seuils de COV* anticipent sur l'échéance 2010, des emballages recyclables, la limitation du suremballage et l'obtention du soutien de l'Ademe. Il en va de même pour Dulux Valentine qui procède à une bascule progressive de ses gammes du coté vert de la couleur. La palette est large, qu'il s'agisse des couleurs ou de la technicité avec notamment les peintures Ultra Resist dédiées aux cuisines et salles de bain certifiées Ecolabel Européen.
* COV (Composants Organiques Volatils) - depuis le premier janvier 2007 le niveau de COV doit être indiqué sur l'emballage.

Au-delà des produits, les industriels étendent leurs actions à l'éducation, avec la promotion des éco-gestes, de l'éco-attitude, qu'il s'agisse de choisir les bons produits (écolabels), d'adopter les bon comportements ou de notre implication qui passe par le tri des déchets et leur dépôt en déchetterie afin qu'ils soient traités et valorisés.

L'EXEMPLE QUÉBÉCOIS


Ne pas jeter les résidus de peinture dans les égouts et rapporter les emballages, outils et matériels usagés en déchèterie (gratuit pour les particuliers, adresse disponible auprès de votre mairie)… Une fois encore notre bonne conscience reste souvent stockée à la cave. Inspirés ou non par le modèle québécois, industriels et distributeurs réfléchissent à une alternative, plus naturelle pour notre logique consommatrice. Castorama envisage la mise en place d'un poste de récupération des peintures usagées. Une opération test permettra de mesurer la viabilité du projet en terme de volume et d'organisation. "Ce doit être un service offert aux particuliers. Le test nous permettra de mesurer la réaction des gens, mais aussi les coûts d'enlèvement et de traitement… Aujourd'hui il n'existe pas d'éco-organisme national, mais quelques initiatives privées. Nous estimons qu'il est de notre rôle de prendre une part active dans l'évolution de nos habitudes. Il faut laisser le choix au consommateur, mais aussi lui donner les moyens d'agir" souligne Bruno de La Chesnay. Une position partagée par Ripolin qui projette également une opération test avec la mise en place en magasin d'une benne de récupération des pots vides ou à moitié pleins.

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Une politique de récupération mise en place avec succès au Québec, dont l'objectif était de résoudre le problème de l'enfouissement des peintures et d'optimiser leur revalorisation. Avec la collaboration des municipalités et des grandes chaînes de distribution, l'entreprise Peintures Récupérées du Québec a mis en place un réseau de collecte des contenants et des restants de peintures issus de la consommation domestique. Appliquant à la lettre l'idée que rien ne se perd et que tout se transforme, la peinture collectée est triée par catégorie puis transformée. La peinture récupérable est séparée par couleurs, homogénéisée, filtrée, puis conditionnée sous la marque Boomrang. L'acier et les matières qui ne peuvent être traitées, (colles, décapants, peinture sèche…), sont pris en charge par des entreprises spécialisées.

D'un autre coté, les fabricants de peinture à qui incombe responsabilité de gérer leurs restants de peinture ont anticipé la réglementation québécoise. Créée avant l'adoption de la législation par des industriels de la peinture, Éco-peinture s’acquitte de la promotion, de la récupération et de la revalorisation des résidus de peinture pour le compte de ses membres.

LES ECOLABEL, APPRENEZ À LES RECONNAÎTRE


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NF Environnement : Ecolabel officiel français, il est délivré par l'AFNOR Certification (Agence française de normalisation). Pour obtenir cet écolabel, les produits doivent être conformes aux critères d'écolabellisation spécifiques déterminés leur catégorie. Il prend en compte toutes les étapes du cycle de vie du produit (depuis l'extraction des matières premières, jusqu'à la fin de vie du produit, en passant par son utilisation) et différents types d'impacts environnementaux. Le respect des critères est certifié par un contrôle indépendant.

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Ecolabel Européen : Ecolabel officiel de l'Union européenne, il est délivré en France par AFNOR Certification. Il certifie le respect des normes environnementales, régies par une décision européenne, en concertation avec les différents écolabels nationaux. Il tient également compte de toutes les étapes du cycle de vie du produit. Son objectif est de "promouvoir la conception, la production, la commercialisation et l’utilisation de produits ayant une incidence moindre sur l’environnement pendant tout leur cycle de vie" et de "mieux informer les consommateurs des incidences qu’ont les produits sur l’environnement, sans pour autant compromettre la sécurité du produit ou des travailleurs, ou influer de manière significative sur les qualités qui rendent le produit propre à l’utilisation".

Les écolabels officiels sont révisés tous les trois ans pour tenir compte des progrès technologiques. Ci dessous quelques écolabels nationaux...

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1. "L'Ange Bleu", écolabel allemand.
2. "Cygne Blanc", écolabel des pays nordiques (Norvège, Suède, Finlande, Danemark).
3. "Environmentally Friendly", écolabel hongrois.
4. "Choix environnemental", écolabel canadien.

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5. "Eco Mark", écolabel japonais
6. "Koeco", écolabel koréen
7. "Green Label", écolabel thailandais
Sources écolabels : Afnor, Ademe, Domsweb

Dulux Valentine - www.duluxvalentine.com
Ripolin - www.ripolin.tm.fr
V33 - www.v33.fr
Castorama - www.castorama.fr
Peintures Récupérées du Québec - www.peinture.qc.ca

Afnor - www.afnor.org
Ademe - www.ademe.fr
WWF - www.wwf.fr
Défis pour la Terre - www.defipourlaterre.org

22 Juin 2007



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