Selon une enquête de l’Ifop pour l’Humanité, trois Français sur quatre se prononcent en faveur d’un salaire maximal. À l’heure où la production de richesses n’a jamais été aussi importante, la gauche avance ses propositions.
«Au-dessus de 4 millions, je prends tout ! » Étonnante actualité de cette proposition lancée par Georges Marchais en 1981. Trente ans plus tard, la crise financière a remis la question des écarts de revenus au goût du jour. Après imposition, le revenu moyen des 10 % des foyers les plus riches reste neuf fois plus élevé que celui des 10 % les plus pauvres. À cet égard, Jean Gadrey, professeur émérite d’économie à l’université Lille-I, rappelle que, déjà, au Ve siècle avant notre ère, « Platon estimait que le législateur doit établir quelles sont les limites acceptables à la richesse et à la pauvreté. Il proposait un rapport de 1 à 4 ». En 1998, une enquête de l’économiste Thomas Piketty montrait que, selon les Français, les écarts entre hauts et bas revenus devaient être compris entre 1 et 3,6. Même constat aujourd’hui, au regard du sondage réalisé par l’Ifop pour l’Humanité. Ainsi, 75 % des personnes interrogées se disent plutôt favorables à la fixation par la loi d’un salaire maximal « car la rémunération de certains dirigeants de grandes entreprises atteint aujourd’hui des niveaux déraisonnables ». Sans surprise, cette mesure recueille 84 % d’avis favorables parmi les sympathisants de gauche. Plus intéressant : 58 % des sympathisants UMP donnent également leur assentiment à une telle législation.
Stock-options et tranches d’impôt
À gauche, le cortège de licenciements consécutifs à la crise – malgré des profits record pour les entreprises – a remis au goût du jour l’idée d’un revenu maximal permettant une meilleure répartition des richesses. Dans son projet sur l’égalité réelle, le Parti socialiste propose que les rémunérations soient comprises dans une échelle d’ordre de 1 à 20 pour les entreprises où il existe une participation publique, sur le modèle de Barack Obama, qui proposait, en 2009, de limiter à 389 000 euros les revenus annuels globaux des patrons des banques renflouées par l’État. En France, avec un smic à 1 055 euros net, le salaire du dirigeant ne pourrait ainsi excéder 21 100 euros mensuels. Restent les autres formes de rémunération telles que les actions gratuites ou les stock-options qui pourraient croître. De leur côté, les députés communistes, républicains et du Parti de Gauche ont déposé une proposition de loi à l’automne dernier pour une « fiscalité juste et efficace ».
Production de richesses et redistribution
Le texte, rejeté par la majorité, visait également à plafonner le niveau des salaires de 1 à 20, d’en finir avec les stock-options et les parachutes dorés, de taxer à 9,9 % les revenus financiers afin de faire contribuer l’ensemble des revenus du capital au budget de la nation. Enfin, les députés proposaient de revenir à neuf tranches d’impôt, contre cinq actuellement. Dans ce cadre, la tranche du haut verrait son taux d’imposition porté à 54,8 %, au lieu de 40 % aujourd’hui. Pour sa part, le Nouveau Parti anticapitaliste souhaiterait rétablir le taux de 65 % d’imposition pour cette tranche supérieure. Selon Olivier Besancenot, le porte-parole du NPA, il est désormais nécessaire de « reprendre les 10 % de richesse nationale passés de la masse salariale aux plus hauts revenus ». Enfin, Europe Écologie-les Verts parlent d’un revenu maximal qui correspondrait à 30 fois le revenu médian (28 570 euros par ménage en 2008) et qui permettrait d’investir dans la reconversion d’une part de l’industrie vers des activités à faible impact écologique. Que le revenu maximal soit autorisé, admissible ou acceptable, l’ensemble des partis de gauche s’accordent aujourd’hui à résoudre l’écart entre une production de richesses qui n’a jamais été aussi importante et sa distribution. Écart que la suspension temporaire des bonus promise par Nicolas Sarkozy en temps de crise n’a pas réduit.
Stock-options et tranches d’impôt
À gauche, le cortège de licenciements consécutifs à la crise – malgré des profits record pour les entreprises – a remis au goût du jour l’idée d’un revenu maximal permettant une meilleure répartition des richesses. Dans son projet sur l’égalité réelle, le Parti socialiste propose que les rémunérations soient comprises dans une échelle d’ordre de 1 à 20 pour les entreprises où il existe une participation publique, sur le modèle de Barack Obama, qui proposait, en 2009, de limiter à 389 000 euros les revenus annuels globaux des patrons des banques renflouées par l’État. En France, avec un smic à 1 055 euros net, le salaire du dirigeant ne pourrait ainsi excéder 21 100 euros mensuels. Restent les autres formes de rémunération telles que les actions gratuites ou les stock-options qui pourraient croître. De leur côté, les députés communistes, républicains et du Parti de Gauche ont déposé une proposition de loi à l’automne dernier pour une « fiscalité juste et efficace ».
Production de richesses et redistribution
Le texte, rejeté par la majorité, visait également à plafonner le niveau des salaires de 1 à 20, d’en finir avec les stock-options et les parachutes dorés, de taxer à 9,9 % les revenus financiers afin de faire contribuer l’ensemble des revenus du capital au budget de la nation. Enfin, les députés proposaient de revenir à neuf tranches d’impôt, contre cinq actuellement. Dans ce cadre, la tranche du haut verrait son taux d’imposition porté à 54,8 %, au lieu de 40 % aujourd’hui. Pour sa part, le Nouveau Parti anticapitaliste souhaiterait rétablir le taux de 65 % d’imposition pour cette tranche supérieure. Selon Olivier Besancenot, le porte-parole du NPA, il est désormais nécessaire de « reprendre les 10 % de richesse nationale passés de la masse salariale aux plus hauts revenus ». Enfin, Europe Écologie-les Verts parlent d’un revenu maximal qui correspondrait à 30 fois le revenu médian (28 570 euros par ménage en 2008) et qui permettrait d’investir dans la reconversion d’une part de l’industrie vers des activités à faible impact écologique. Que le revenu maximal soit autorisé, admissible ou acceptable, l’ensemble des partis de gauche s’accordent aujourd’hui à résoudre l’écart entre une production de richesses qui n’a jamais été aussi importante et sa distribution. Écart que la suspension temporaire des bonus promise par Nicolas Sarkozy en temps de crise n’a pas réduit.
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