Lue dans le Basler Magazin (10 janvier 1998), supplément hebdomadaire de la Basler Zeitung, cette proposition pour le moins originale, sous la plume d’Aldo Haesler.
« Si nous concevons le revenu minimum comme un correctif à la barbarie du marché, il serait alors logique de fixer un revenu maximum. Je renonce à exiger la restitution des gains scandaleux encaissés par les nouveaux parasites du cirque économique et du monde du spectacle, quand bien même ce qu’on observe aujourd’hui dans le capitalisme déchaîné d’obédience américaine s’apparente à une économie de pillage telle que l’a connue l’empire romain sur le déclin.
Limiter la barbarie
» Ainsi, parallèlement à un revenu minimum universel garantissant un minimum de dignité humaine, on pourrait exiger le plafonnement des plus hauts revenus, également pour sauvegarder la dignité humaine. Les brailleurs diront bien sûr que la proposition est irréalisable. Pourtant cette mesure procurerait des ressources financières non négligeables tout en neutralisant la barbarie de ce jeu à somme nulle et en étouffant dans l’œuf cette dangereuse tendance à exploiter le futur.
» Ces deux correctifs se conditionnent mutuellement, financièrement, structurellement et moralement. Pourtant le premier, précisément dans le capitalisme le plus impitoyable, répond à un besoin Ð la chute de nombreuses personnes dans la pauvreté absolue ; alors que l’autre profite de l’image du superflu, de la manne, des richesses du pays de cocagne.
» Ainsi celui qui exprimerait la revendication d’un revenu maximum passerait pour un méchant trouble-fête, un destructeur de rêves enfantins. Et, dans notre triste réalité, rien n’est plus indispensable que ces rêves d’abondance. Quoi ? Limiter les revenus à disons 25 000 francs ? Etes-vous devenu fou ? Que l’État doive soutenir les paresseux, passe encore, mais brimer ceux qui sont pleins de zèle et d’ambition ! N’est-ce pas là l’idée d’un esprit dérangé ? N’est-ce pas là pure subversion dans un État à l’agonie ?
» Pourtant, tout comme le revenu minimum pourrait corriger les abus d’un système social peu respectueux de la dignité humaine, le revenu maximum serait un correctif des énormes privilèges précisément obtenus au mépris de la dignité humaine. Vu sous cet angle, revenu minimum et revenu maximum se complètent. Ce qui ne simplifie pas pour autant cette revendication ».
trad. DP
Domaine public, 12 février 1998
Limiter la barbarie
» Ainsi, parallèlement à un revenu minimum universel garantissant un minimum de dignité humaine, on pourrait exiger le plafonnement des plus hauts revenus, également pour sauvegarder la dignité humaine. Les brailleurs diront bien sûr que la proposition est irréalisable. Pourtant cette mesure procurerait des ressources financières non négligeables tout en neutralisant la barbarie de ce jeu à somme nulle et en étouffant dans l’œuf cette dangereuse tendance à exploiter le futur.
» Ces deux correctifs se conditionnent mutuellement, financièrement, structurellement et moralement. Pourtant le premier, précisément dans le capitalisme le plus impitoyable, répond à un besoin Ð la chute de nombreuses personnes dans la pauvreté absolue ; alors que l’autre profite de l’image du superflu, de la manne, des richesses du pays de cocagne.
» Ainsi celui qui exprimerait la revendication d’un revenu maximum passerait pour un méchant trouble-fête, un destructeur de rêves enfantins. Et, dans notre triste réalité, rien n’est plus indispensable que ces rêves d’abondance. Quoi ? Limiter les revenus à disons 25 000 francs ? Etes-vous devenu fou ? Que l’État doive soutenir les paresseux, passe encore, mais brimer ceux qui sont pleins de zèle et d’ambition ! N’est-ce pas là l’idée d’un esprit dérangé ? N’est-ce pas là pure subversion dans un État à l’agonie ?
» Pourtant, tout comme le revenu minimum pourrait corriger les abus d’un système social peu respectueux de la dignité humaine, le revenu maximum serait un correctif des énormes privilèges précisément obtenus au mépris de la dignité humaine. Vu sous cet angle, revenu minimum et revenu maximum se complètent. Ce qui ne simplifie pas pour autant cette revendication ».
trad. DP
Domaine public, 12 février 1998
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