C’est sans doute la mesure la plus osée des propositions à l’agenda du "nouveau modèle économique, social et écologique" proposé par le PS. Elle figure page 11 de ce document, piloté par Pierre Moscovici, qui sera officiellement présenté demain. Je cite, donc… "Nous proposons qu’au sein des entreprises qui ont une participation publique dans leur capital, les salaires soient compris dans une échelle de l’ordre de 1 à 20".
Dit comme ça, ça peut paraître raisonnable, et juste, et progressiste, et tout ça. Mais quand on regarde concrètement ce que ça signifie, cela paraît surtout très très démagogique. Le salaire le plus bas, dans les entreprises publiques comme dans toutes les entreprises, c’est le Smic, c’est à dire 1343 euros brut. Avec cette nouvelle règle édictée par le PS, le plus haut salaire, souvent celui du PDG, ne pourrait donc excéder vingt fois ce montant, c’est-à-dire 26.860 euros brut mensuels, soit 322.000 euros brut par an.
Pourquoi je trouve cela démagogique ? D’abord parce que cela impliquerait, pour tous les patrons des entreprises publiques cotées, une baisse de salaire telle qu’ils s’en iraient ailleurs sans doute très rapidement : en 2008, Didier Lombard avait chez France Télécom un salaire de 1,6 million d’euros et celui de Gérard Mestrallet chez GDF-Suez dépassait à la même époque les 3 millions. Souvenons-nous avec quel acharnement Henri Proglio a voulu, lors de son passage chez EDF, garder le niveau de salaire qu’il avait chez Veolia. Alors lui demander de le diviser par cinq, voire dix, ça paraît compliqué.
Démagogique aussi, parce qu’on ne peut pas déconnecter le salaire des autres compléments de rémunération, comme les stock-options ou les actions gratuites. La baisse de salaires éventuellement décrétée par un gouvernement socialiste pourrait très facilement être compensée par une hausse de ces compléments, et cette mesure n’empêcherait donc pas de nouveau scandale. Il serait sans doute plus efficace, si on veut vraiment limiter les rémunérations stratosphériques, instaurer une fiscalité forte - 70%, 80% voire plus - prélevée directement sur le revenu. Et évidemment ne pas la limiter aux seuls patrons des entreprises publiques.
Thomas Bronnec
http://blogs.lexpress.fr/les-couloirs-de-bercy/2010/04/cest-sans-doute-la-mesure.php
Dit comme ça, ça peut paraître raisonnable, et juste, et progressiste, et tout ça. Mais quand on regarde concrètement ce que ça signifie, cela paraît surtout très très démagogique. Le salaire le plus bas, dans les entreprises publiques comme dans toutes les entreprises, c’est le Smic, c’est à dire 1343 euros brut. Avec cette nouvelle règle édictée par le PS, le plus haut salaire, souvent celui du PDG, ne pourrait donc excéder vingt fois ce montant, c’est-à-dire 26.860 euros brut mensuels, soit 322.000 euros brut par an.
Pourquoi je trouve cela démagogique ? D’abord parce que cela impliquerait, pour tous les patrons des entreprises publiques cotées, une baisse de salaire telle qu’ils s’en iraient ailleurs sans doute très rapidement : en 2008, Didier Lombard avait chez France Télécom un salaire de 1,6 million d’euros et celui de Gérard Mestrallet chez GDF-Suez dépassait à la même époque les 3 millions. Souvenons-nous avec quel acharnement Henri Proglio a voulu, lors de son passage chez EDF, garder le niveau de salaire qu’il avait chez Veolia. Alors lui demander de le diviser par cinq, voire dix, ça paraît compliqué.
Démagogique aussi, parce qu’on ne peut pas déconnecter le salaire des autres compléments de rémunération, comme les stock-options ou les actions gratuites. La baisse de salaires éventuellement décrétée par un gouvernement socialiste pourrait très facilement être compensée par une hausse de ces compléments, et cette mesure n’empêcherait donc pas de nouveau scandale. Il serait sans doute plus efficace, si on veut vraiment limiter les rémunérations stratosphériques, instaurer une fiscalité forte - 70%, 80% voire plus - prélevée directement sur le revenu. Et évidemment ne pas la limiter aux seuls patrons des entreprises publiques.
Thomas Bronnec
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