Dans un billet daté du mois de mars, Thomas Bronnec interrogeait Fabienne Llense qui montre l'intérêt économique du salaire maximum.
Société Générale, Valeo, Chevreux, GDF-Suez, Natixis… Chaque jour, cette semaine, a apporté son lot de révélations autour de la rémunération des dirigeants, choquant une opinion publique engluée dans une crise à la violence sans précédent. Laurence Parisot, la présidente du Medef, a de plus en plus de mal à défendre l’efficacité de l’autorégulation. A tel point que le gouvernement, sous la pression a décidé de publier, dès la semaine prochaine, un décret pour encadrer les stocks-options et les bonus dans les entreprises aidées par l’Etat. Sans aller jusqu’à un salaire maximum, comme cela a été institué aux Etats-Unis.
Le débat autour de la rémunération stratosphérique des dirigeants a été abordé exclusivement par la face éthique – et c’est sans doute très bien ainsi. Mais il existe une autre façon de l’aborder, en prenant en compte l’efficacité économique. Une doctorante de la Sorbonne, Fabienne Llense, s’apprête à publier en mai, dans la Revue économique, un article qui montre pourquoi la mise en place d’un plafonnement de la rémunération des PDG peut avoir aussi un sens économique.
Elle étudie uniquement la France car, m’explique-t-elle au téléphone ce matin, "il n’existe pas encore de marché mondial des patrons pour l'instant : le PDG d’une entreprise française peut être débauché par une autre entreprise française si on lui offre un meilleur salaire, mais les entreprises américaines ou japonaises ne s’intéressent pas à eux".
Calculs savants à l’appui, elle étudie les effets d’une telle mesure en prenant en compte ses effets sur la seule valeur actionnariale de l’entreprise. Autrement dit, elle répond à la question : "Un salaire maximum risque-t-il de diminuer a valeur de l’entreprise ?" ou plus exactement : "A quel niveau faudrait-il fixer le salaire maximum pour que les actionnaires qui gagnent de l’argent grâce à un tel plafonnement soient plus nombreux que ceux qui en perdent?".
Réponse : 6 millions d’euros, comme le montre le tableau ci-dessous, adapté de son article.
Le débat autour de la rémunération stratosphérique des dirigeants a été abordé exclusivement par la face éthique – et c’est sans doute très bien ainsi. Mais il existe une autre façon de l’aborder, en prenant en compte l’efficacité économique. Une doctorante de la Sorbonne, Fabienne Llense, s’apprête à publier en mai, dans la Revue économique, un article qui montre pourquoi la mise en place d’un plafonnement de la rémunération des PDG peut avoir aussi un sens économique.
Elle étudie uniquement la France car, m’explique-t-elle au téléphone ce matin, "il n’existe pas encore de marché mondial des patrons pour l'instant : le PDG d’une entreprise française peut être débauché par une autre entreprise française si on lui offre un meilleur salaire, mais les entreprises américaines ou japonaises ne s’intéressent pas à eux".
Calculs savants à l’appui, elle étudie les effets d’une telle mesure en prenant en compte ses effets sur la seule valeur actionnariale de l’entreprise. Autrement dit, elle répond à la question : "Un salaire maximum risque-t-il de diminuer a valeur de l’entreprise ?" ou plus exactement : "A quel niveau faudrait-il fixer le salaire maximum pour que les actionnaires qui gagnent de l’argent grâce à un tel plafonnement soient plus nombreux que ceux qui en perdent?".
Réponse : 6 millions d’euros, comme le montre le tableau ci-dessous, adapté de son article.
"C’est assez élevé, indique Fabienne Llense, mais moins que ce que j’avais imaginé, et à peine plus que la moyenne des rémunérations des PDG du CAC 40 (4,7 millions d’euros en 2007). Surtout, ce plafond pourrait être descendu en fonction d’autres critères, comme l’attachement du PDG à son entreprise, s’il par exemple il y a fait toute sa carrière. Comme il ne souhaite pas la quitter, il serait prêt à accepter un plafond plus bas".
Le Medef ne sera sans doute pas de cet avis, lui qui défend l’idée selon laquelle le salaire des patrons dépend plutôt du marché international - si on ne paye pas assez nos dirigeants, ils fileront là où on leur offrira davantage de dollars. Reste ensuite aux actionnaires à entériner ce niveau de salaire, sans discuter… Ce que montre cet article, c’est que, justement, les actionnaires ont intérêt à discuter et à contester, parce que les conseils d’administration leur demandent parfois de se tirer une balle dans le pied, en votant leurs résolution lors des assemblées générales.
La saison des AG va s’ouvrir, justement. Et elle pourrait bien agitée. La pression pour instaurer un salaire maximum ne viendra peut-être pas de là où on l’attendait.
le 28 mars 2009 12h19 | par Thomas Bronnec
http://blogs.lexpress.fr/les-couloirs-de-bercy/2009/03/les-actionnaires-votent-pour-l.php
Le Medef ne sera sans doute pas de cet avis, lui qui défend l’idée selon laquelle le salaire des patrons dépend plutôt du marché international - si on ne paye pas assez nos dirigeants, ils fileront là où on leur offrira davantage de dollars. Reste ensuite aux actionnaires à entériner ce niveau de salaire, sans discuter… Ce que montre cet article, c’est que, justement, les actionnaires ont intérêt à discuter et à contester, parce que les conseils d’administration leur demandent parfois de se tirer une balle dans le pied, en votant leurs résolution lors des assemblées générales.
La saison des AG va s’ouvrir, justement. Et elle pourrait bien agitée. La pression pour instaurer un salaire maximum ne viendra peut-être pas de là où on l’attendait.
le 28 mars 2009 12h19 | par Thomas Bronnec
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