C’est le symbole du raz-de-marée vert des élections européennes. Karima Delli, 4ème de la liste Europe-Ecologie en Ile de France, n’avait même pas osé penser être élue. Les plus de 20% de voix recueillis la propulsent pourtant à Strasbourg. A 30 ans, c’est la 2ème plus jeune euro-députée française de ce cru 2009. Un parcours fulgurant et atypique.


Portrait : Karima Delli, benjamine Verte du Parlement européen
Sur son bureau d’attachée parlementaire au Sénat, une bouteille de champagne encore emballée et une liste de personnes qui ont appelé pour la féliciter. Depuis dimanche, Karima Delli n’a plus le temps de jouer les collaboratrices. C’est Marie-Christine Blandin, la sénatrice verte pour qui elle travaille depuis 4 ans, qui prend les messages pour elle.

Depuis dimanche, Karima Delli est députée européenne. Elle a encore du mal à réaliser. Elle, fille d’un ouvier d’origine algérienne, née à Tourcoing, dans le Nord, il y a 30 ans. Neuvième d’une famille de 13 enfants. Elle en est fière, mais n’en dira pas plus. Elle veut "protéger" les siens des médias. "Pas question de faire comme Rachida Dati", glisse-t-elle.
De cette enfance, Karima Delli a sans doute gardé le sens de la solidarité. "Elle a le cœur sur la main","toujours à l’écoute des autres", assurent ses proches. Son sourire est réputé inamovible. Elle est joviale, bosseuse, décidée. Ses défauts ? Peut-être trop perfectionniste et parfois angoissée pour pas grand-chose. Elle aime aller au théâtre et collectionne les livres de poche anciens.

Elle est députée européenne à 30 ans et pourtant elle n’a pas toujours voulu faire de la politique. Elle a commencé ses études par un BTS action commerciale, avant de se lancer dans le droit, puis, enfin, dans les sciences politiques. Elle prend sa carte chez les Verts en 2005. Deux ans plus tard elle est chef de file des Jeunes du parti. Pas le genre à avoir les dents qui rayent le parquet, assure toutefois son entourage.
Elle a toujours du mal à réaliser qu’elle est élue au Parlement de Strasbourg. La 4ème place sur la liste Europe-Ecologie en Ile-de-France ne devait pas être éligible. Elle visait plutôt les régionales, l’an prochain.

Est-ce que cette élection surprise va la changer ? Pas question. Elle veut continuer à jouer les trublions dans les collectifs "Jeudi Noir" et "Sauvons les Riches". Collectifs de jeunes et joyeux agitateurs qui organisent des "coups" souvent assez médiatiques. "Jeudi Noir" sur les difficultés de logement pour les jeunes. "Sauvons les Riches" contre les inégalités de revenus. La remise à Jean Sarkozy d’un diplôme de "Fils à Papa" lors d’un dîner du Rotary Club en avril dernier, c’était eux.
Ces combats, Karima Delli entend désormais aussi les mener à l’intérieur des sphères de pouvoir. "On nous prenait pour des clowns", se réjouit Manuel Domergue, membre des mêmes collectifs, "et bien maintenant les clowns ont une euro-députée". Karima Delli entend notamment batailler sur la proposition phare de "Sauvons les Riches" qui figure aussi dans le programme d’Europe-Ecologie : l’instauration d’un salaire maximum européen à 44.000 euros par mois. "On est pas Lénine, ça permet de garder le chauffeur", sourit-elle.

Reportage : Jérôme Jadot
Page web : Matteu Maestracc

http://www.france-info.com/spip.php?article303660&theme=81&sous_theme=184

Tags : Karima Delli
le Lundi 13 Juillet 2009 à 10:32 | Commentaires (0)

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