En 2003, le journaliste marocain Mohamed Zainabi montrait la nécessité du salaire maximum dans son pays, le Maroc.
L’on dit notre pays pauvre, si pauvre qu’on y touche les meilleurs salaires du monde. Mais, on n’ose pas le dire… Car, si le salaire minimum qui n’est même pas garanti pour tous, est connu de tous. Le salaire maximum que se garantissent certains big-boss, relève presque des secrets d’Etat. Et si l’on s’évertuait à déterminer celui qui a l’heur d’être le plus rémunéré des salariés dans le pays (ça devrait être certainement un homme parce que l’inégalité affecte les femmes en bas comme en haut de l’échelle sociale), l’on buterait à coup sûr sur un mur invisible d’acier que la confidentialité rend infranchissable. Déjà, notre tentative de demander leur salaire à certains «mahdoudine» dans l’administration comme dans le privé, a été prise pour une offensante indiscrétion. Et nous n’avons eu que des échappatoires en guise de non-réponses. Et, même de la part des petits salariés, leur gêne est visible quand ils se décident difficilement à révéler le montant de leur rétribution mensuelle. Ils préfèrent plutôt spéculer sur le gros salaire d’un quelconque patron ou chef hiérarchique que de déclarer sans fioritures leur maigre salaire. Souvent, ils en ont une honte mortelle. C’est donc culturel, on ne crie pas sur tous les toits ce que l’on touche comme salaire, la réponse passe-partout toute trouvée quand cette question est abordée se résume le plus souvent en ces inintelligibles mots: «mieux que certains, pire que d’autres, Lhamdou Lillah». Mais, logiquement, si l’on osait une comparaison, la plus élémentaire qui soit, entre les hauts et les bas salaires au Maroc, on ne manquerait pas d’être scandalisé. En tout cas, c’est certain, la réflexion politique et syndicale sur ce thème pourrait amener à toucher partiellement du doigt l’une des causes du sous-développement du Maroc. En effet, dans notre pays, contrairement aux pays développés, le gap entre les «classes salariales» est criard, inadmissible. Et pour cause. Comment pourrait-on admettre que des salaires s’élevant à 10, 20, 30, 40, 50 millions de centimes, quand le SMIG n’atteint pas encore 2000 dirhams? Comment pourrait-on admettre que des primes de signature -par exemple- de quelques heureux responsables dépassent, et de loin, bien des salaires mensuels du reste de collaborateurs? Comment pourrait-on concevoir, dans un pays aspirant à la quiétude sociale, que certains cumulent allègrement des primes généreusement octroyés -quand ils n’accumulent pas indûment des salaires-, quand d’autres «collectionnent» des crédits à vie? Comment pourrait-on continuer à fermer les yeux sur ces inégalités quand on voit certains privilégiés, une minorité, vivre 100, voire 200 fois mieux qu’une majorité écrasée des travailleurs? C’est vrai que Dieu nous a naturellement différencié les uns des autres notamment en matière de ressources matérielles, mais quand même!!!
Dans les pays où justice sociale il y a, les bas et les gros salaires oscillent sur une échelle pouvant aller de 10 à 15 fois de différence. Si bien que dans pareilles sociétés, l’enrichissement est par essence le fruit d’une longue et lente progression, voire l’aboutissement d’un long parcours de combattant. Mais, c’est sûr, il n’est jamais subitement et si facilement atteint, comme cela se passe souvent chez nous. Voilà pourquoi, une politique salariale -quand il y en aura une sous nos cieux-, devra nécessairement aboutir à une redéfinition du SMIG, du SMAG, mais aussi et surtout du SMAX (salaire maximum). Le SMIG et le SMAG devront permettre une vie digne aux petits salariés, le SMAX devra être raisonnablement limité, mérité et surtout pas exagéré. Pour que justice sociale soit!
AUTEUR : Mohamed Zainabi DATE : 17 août 2003
http://www.webzinemaker.com/admi/m6/page.php3?num_web=1472&rubr=3&id=119259
Dans les pays où justice sociale il y a, les bas et les gros salaires oscillent sur une échelle pouvant aller de 10 à 15 fois de différence. Si bien que dans pareilles sociétés, l’enrichissement est par essence le fruit d’une longue et lente progression, voire l’aboutissement d’un long parcours de combattant. Mais, c’est sûr, il n’est jamais subitement et si facilement atteint, comme cela se passe souvent chez nous. Voilà pourquoi, une politique salariale -quand il y en aura une sous nos cieux-, devra nécessairement aboutir à une redéfinition du SMIG, du SMAG, mais aussi et surtout du SMAX (salaire maximum). Le SMIG et le SMAG devront permettre une vie digne aux petits salariés, le SMAX devra être raisonnablement limité, mérité et surtout pas exagéré. Pour que justice sociale soit!
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