Yves Jego a annoncé hier lors d'une conférence de presse à Paris son intention d'augmenter fortement le nombre de jeunes Réunionnais formés par le RSMA, qui passerait ainsi de 3 900 en 2008 à 5 000 en 2009.
Très bonne idée.
Mais puis-je me permettre de faire une proposition?

Ce sera toujours utile de mieux former nos jeunes. Mais nous sommes tous conscients que le principal problème de la Réunion est avant tout le chômage.
Un jeune formé au RSMA aura une probabilité bien plus forte de trouver un travail en sortant de formation, mais le nombre de postes offerts restant identique, ce sera nécessairement au détriment d'un autre Réunionnais qui aurait pu espérer avoir le poste, malgré une formation moins bonne.
D'où ma proposition: Pourquoi ne pas récupérer des casernes vides en Métropole et y installer un régiment du SMA, financé par l'État, l'Europe et la Région, afin d'y assurer la formation de jeunes Réunionnais dans des métiers recherchés en Métropole?
Pourquoi ne pas former ces 1 100 jeunes supplémentaires en Métropole plutôt qu'à La Réunion?
Plus de 30% de chômage localement contre seulement 8% en Métropole.Ils auraient donc toutes les chances de trouver là bas du travail, tout en laissant des opportunités à leurs compatriotes restés dans l'île.
Bien sûr, dans ce schéma, il n'est pas question de nous "débarrasser" de nos jeunes. Il leur serait remis un ou plusieurs billets d'avion (selon la générosité des financeurs), de façon à ce qu'ils puissent revenir dans leur île quand ils le souhaiteront.
Et, dans cette hypothèse, on peut espérer qu'ils le feront, forts de leur expérience, en montant leur propre entreprise, créant ainsi des emplois pour leurs compatriotes.
Michel Debré avait à l'époque lancé une opération de ce style à Fontenay-le-Conte, qui avait rencontré un vif succès, mais uniquement pour une centaine de jeunes formés par an. C'est d'ailleurs suite à des discussions avec des auditeurs qui avaient suivi ce parcours et qui avaient souhaité en parler sur les ondes à l'époque de RFM, que j'avais été amené à réfléchir à la question.
Voilà en tous cas une piste de réflexion pour la Région et l'Etat...