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DÉBONAIRE OU DESIGN, LE RETOUR DU CAPITON

Par Barbara Poirette

Rondeurs pleines et bienveillantes, prolongement molletonné et graphique, interprétations baroques ou futuristes, d’hier à aujourd’hui le capitonnage se mêle de toutes les conversations de style. Idéal pour arrondir et réchauffer les lignes tendues des intérieurs contemporains, indispensable pour appuyer le style, le porter sur des rives baroques, le plonger dans une atmosphère de club anglais ou convoquer le style Napoléon III.



DÉBONAIRE OU DESIGN, LE RETOUR DU CAPITON
Les rebonds d’hier trouvent de nouvelles rondeurs à l’interprétation des designers d’aujourd’hui. Si l’emblématique Chesterfield, modèle du genre, traverse les époques sans perdre de sa superbe, il s’affine parfois dans l’élan d’une modernisation subtile ou adopte des rondeurs presque charnelles à l’imagination de Paola Navone. Il disparaît aussi parfois. Comme lorsqu’en 2004 le designer Robert Stadler le disloque, l’efface, ne laissant de l’idée du canapé que des fragments éparts, flaques répandues formant Pools et Pouf ! (ci-dessus), composition de galette de sol, de pouf et d’un canapé transfiguré commercialisée en série limitée par la galerie Dominique Fiat. Mais le capitonnage sait aussi prêter son rythme aux lignes contemporaines, former des atours de mode au dessin de Paolo Rizzatto, évoquer le plastron d’un hypothétique uniforme ou s’inspirer des sculpteurs lorsque Philippe Starck s’en mêle.
Dépositaires des styles classique, Gilles Nouailhac ou Mis en Demeure, donnent au capiton une expression plus actuelle, le recomposent en tissus comme en couleurs, osant le vinyle ou le métal, faisant contraster les tissus et les boutons. Ces boutons qui forment losanges ou carrés, plongeant en leurs pointes plus ou moins profondément dans l’épaisseur du capitonnage, marquant le rythme à une distribution rigoureuse. Des boutons qui s’effacent aussi parfois, comme lorsque Christophe Pillet prolonge le capitonnage à la géométrie souple d’un molleton. Mais l’exercice ne se limite plus aux sièges ou aux têtes de lit. Extrapolation ou interprétation, le capitonnage gagne les matières solides. Il s’imagine au relief de quelques luminaires quand d’autres affirment pleinement la filiation, s’étend aux accessoires de table aux décorations de Noël en passant par quelques jeux d’illusions où l’image capitonne papier-peint ou tabouret de carton. Il épouse les formes et les supports jusqu’aux plus inattendus comme lorsque qu’il inspire le relief d’un carrelage de céramique. Qu’il s’agisse d’épouser le stéréotype ou de le contrarier, le capitonnage se prête au jeu, reste toutefois à ne pas en abuser au risque de finir sous camisole en chambre… capitonnée.

15 Novembre 2009



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