L'art du détournement consiste à détourner un objet ou un meuble de sa vocation première, de son usage habituel ou passé. Le principal talent auquel il fait appel est l'imagination… Mais avec la lame de fond de la récup et de la décoration faite maison, le détournement devient un exercice de style. Il se déplace et gagne ses lettres de noblesse lorsqu'il aiguillonne le neurone créatif de quelques designers. Mais surtout, au jeu de la surenchère, il gagne en complexité.  

Le succès des peintures à effets ou à l’anciennes, inspirés des enduits à la chaux, du tadelakt et autres revêtements muraux à forte personnalité se maintient. Elles ont ouvert la porte à d’autres horizons et à de nouvelles aspirations pour nos murs. Et nous voici retrouvant le chemin des marchands de couleurs. La palette apparaît illimitée, laque, enduit à la chaux, peinture à la caséine et badigeon se disputent nos murs… couleurs tendance, tonalités oubliées, multiplication des nuances, difficile de ne pas trouver peinture à sa personnalité.  

La vie a fini par dévorer nos rêves à force de les rendre toujours plus accessibles. Nous voici privés d'aspirations, voyageurs errants en quête d'étonnement, de dépaysement. L'exotisme est devenu banal et seule la Lune reste à décrocher… Où sont les nouveaux mondes ? Dans la nature ensauvagée d'une Amazonie imaginée par Elisabeth Leriche, dans les mirages vaporeux et les visions d'Orient de l'agence Nelly Rodi ou dans les objets de nos souvenirs retrouvés par François Bernard… les nouveaux ailleurs à conquérir.  

L'aménagement de sa maison est un parcours semé d'embûches, de pièges que l'on se tend à soi même. Motivés par la lassitude ou par un nouvel emménagement, l'excitation de l'envie nous fait courir tous les lièvres à la fois : nos goûts, nos anciennes aspirations, la tendance qui nous stimule, l'absence d'une idée précise qui nous pousse à adopter toute entières les scénographies proposées par les éditeurs de meubles. Face à la multitude, il s'agit de se trouver… quelques pièges à éviter !  

Lointain symbole dépourvu d’esthétisme, frontière mouvante entre l’intérieur et l’extérieur, barrières légères éveillées par le vent d'été, écran solaire flirtant avec la lumière, les rideaux portière s'animent des styles et des formes les plus variées, bandes d'organdi pudique, imprimés vinyles kitch, jeu de perles bohème ou précieux… ils ont su se faire une place au soleil et dans nos intérieurs…