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MAUD VANTOURS, POÉSIE DE PAPIER

Par Barbara Poirette

Une poésie naturaliste haute en couleurs et parée de relief. Maud Vantours s’inspire des stratifications rocheuses et des cernes des arbres, pour composer le spectacle presque géologique qu’elle offre au regard happé par le gouffre composé à l’addition de feuilles multicolores. Chaque motif découpé dans la feuille est différent mais en lien avec ceux qui le précèdent et le suivent dans la superposition pour, à leur succession, former un motif en creux différemment révélé selon la lumière et l’angle de vue.



MAUD VANTOURS, POÉSIE DE PAPIER
Diplômée de l’ESAA Duperré, la designer de matériaux explore les multiples facettes que peux revêtir son approche poétique du papier. Elle développe les panneaux décoratifs Pelliculea à l’occasion de Maison&Objet. Des panneaux ajourés suspendus à des rails sur le principe des panneaux japonais, pour former des cloisons mobiles ou des rideaux, mais aussi des décorations murales fixées le long d’un mur. A leur superposition les dentelles se mélangent offrant de nouvelles profondeurs à l’œil. Et d’imaginer plusieurs motifs, Maud Vantours donne vie à un spectacle changeant. Chaque motif participe à la composition, chacun apporte son détail et ajoute à la profondeur. Les panneaux font acte de composition dans la juxtaposition comme à leur superposition et naviguent entre expression décorative et expression artistique. Aujourd’hui distribuée en galerie, elle développe une déclinaison du principe et vise l’édition en série. Si le papier tient un rôle majeur, Maud Vantours n’exclu pas d’explorer d’autres matériaux, comme le métal, et étudie les systèmes de coupe comme les contraintes associées.

MAUD VANTOURS, POÉSIE DE PAPIER
Pour sa première réalisation, son inspiration puise aux murs des maisons coloniales de Cuba. Plus que les maisons elles même, elle capte à un regard macroscopique les craquements et les éclats des peintures successives qui se détachent du mur, chassés par le temps et trop d’humidité. Dans sa recherche de matériaux, elle procède par accumulations et superpositions avec le plâtre, le papier, le textile… et forme à la couleur des paysages et des jeux de profondeurs.

Avec une variation de la collection Mille-feuilles, elle colonise le mur avec grâce et subtilité. Fixées au mur par un système de scratch, les feuilles affleurent, comme une soudaine végétalisation verticale.

Couleurs et matières sont sa palette d’expression. Le papier s’évade entre ses mains. Dans la collection Mille-feuilles, il devient matière murale, se travaille en panneaux d’habillage offrants de la profondeur au motif, scellant l’union improbable d’une tapisserie et d’une boiserie. Pour les 150 ans de Descamps, elle habille une tête de lit et invite sa poésie dans les vitrines. Maud Vantours façonne l’accumulation, additionne les peaux.

11 Mars 2010



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