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Le Buzz-Déco

PAPIER PEINT ENTRE MOTIFS ET ILLUSIONS

Par Barbara Poirette

Pourvoyeurs d’ambiance, de style et de personnalité, les papiers peints déroulent la tendance à fleur de lés, en motifs et en atmosphères régulièrement renouvelés par les éditeurs. Si l’an dernier les accords de rock anglais offraient un soupçon de rébellion à nos murs sur fond de tartans, de cranes et de guitares, les jalons optiques posés alors en quelques lignes sobres ou ressurgies des années 70, occupent cette année l’avant scène de la tendance.



PAPIER PEINT ENTRE MOTIFS ET ILLUSIONS
Dans la droite ligne de l’Optical Art et notamment de l’œuvre de Victor Vasarely, les illusions optiques se jouent en traits graphiques et géométriques, opposants deux couleurs dans un contraste plus ou moins tranchés. Les formes s’entremêlent faisant perdre tout repère à l’œil qui cherche le zèbre, la perspective contrariée fait naitre d’impossibles triangles et des escaliers sans fin, les lignes et la géométrie révèlent des volumes à leur trame déformée. Un thème fort qui au-delà de la troisième dimension optique qu’il peut apporter au mur et de son effet tant décoratif que potentiellement artistique, mérite d’être justement dosé sous peine de devenir fatigant pour l’œil stimulé en permanence. Domestic pour sa part nous offre un autre effet d’optique lui aussi particulièrement inspiré. Avec son papier peint fresque Sun 736, l’éditeur détourne les touches de couleurs des nuanciers en pixels et forme un paysage à leur assemblage.

Mais les éditeurs de papier peint ne limitent pas leurs efforts à une seule mode d’expression. Loin s’en faut. Cette année encore, la tendance se manifeste en différentes atmosphères. Les arabesques délaissent l’expression baroque occidentale pour se teinter d’orientalisme et emprunter les couleurs épicées des étoffes de la route de la soie. La truculence du charme gipsy s’est assagie, et un souffle de couleurs pastel enveloppe désormais les pétales des roses anciennes d’une pointe de naïveté. Les toiles de Jouy content à nouveaux leurs histoires pastorales et parfois libertines à nos murs. La nature et le végétal offrent leur inépuisable source d’inspiration aux éditeurs qui de graphismes luxuriants en planches d’herboristes et d’abstraction en figuration, prolongent l’histoire débutée l’an dernier. En marge, la matière s’exprime elle aussi à fleur de papier peint. A l’instar des impostures visuels de Christophe Koziel et dans la lignée des trompes l’œil, le papier peint multiplie les peaux à la granularité d’écailles reptiliennes et endosse les matières au point de sellier du cuir ou à l’irrégularité minérale de la pierre. Définitivement le papier peint sait se rendre indispensable à la décoration et le fait bien.
Florilège en 13 ambiances…

14 Octobre 2009



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