L’ambition première de Marie-Luce Podva se portait vers les artistes. Mais de marionnettes en artisanat désuet, rien ne la séduit. Décidée à ne pas s’en laisser compter par un hasard récalcitrant, elle se tourne vers « son designer de mari ». Ensemble, ils cherchent, tracent des lignes qui du geste à la main donnent corps à des poignées de porte. Mais le hasard était en réserve. Invitée à partager un stand à l’occasion du salon Maison&Objet, elle accepte la proposition avec joie. Et de présenter des assiettes décorées, des bougeoirs, des bijoux, des boites en bois et trois poignées de portes, sa participation à Maison&Objet prend valeur de test, l’occasion d’une confrontation des produits au marché et à sa demande. Les arts de la table remportent un beau succès, mais les poignées de porte, bien qu’à l’état de prototype, dépassent toutes les attentes. « Il s’agissait de modèles en papier mâché peint que nous avions disposés sur une vieille porte. Le succès a été immédiat, phénoménal, presque affolant. C’est là que nous avons compris que nous touchions du doigt une véritable attente. Nous venions de présenter nos premières poignées baroques et nous les vendons toujours » poursuit Marie-Luce Podva.
|Ci-dessus. Boutons Princesse et poignée Drakar
|Ci-dessus. Boutons Princesse et poignée Drakar
AU SEUIL DE L’ÉMOTION
A l’instar de l’idée et du style, le succès est palpable. Marie-Luce et Daniel Podva doivent désormais donner corps à ces poignées, les fabriquer, mais le comment restait à trouver. Portés par un mélange d’excitation et d’une pointe d’appréhension, le couple se donne les moyens. Financiers tout d’abord, en poursuivant la collection d’art de la table avec des portes couteaux, des ronds de serviette, des dessous de plat en étain… Mais aussi ceux de la recherche nécessaire à la réalisation des poignées. « Il nous a fallu nous instruire sur la manière dont nous allions faire fabriquer les poignées, sur les standards techniques ; il fallait déterminer les matériaux que nous allions employer, trouver les artisans, les fondeurs. Cette expérience était tout à la fois, passionnante et stimulante » souligne Marie-Luce Podva. C’est finalement le bronze qui trouvera grâce à l'émotion instinctive du dessin de Daniel Podva (ci-contre).
Bien que Série Rare ne prenne véritablement pied dans cet art de la quincaillerie qu’en 1994, les collections semblent héritières d’un savoir-faire séculaire. A la profondeur de leur identité et de leur style, il est difficile de les voir si jeunes. Pour Marie-Luce Podva, cela ne fait aucun doute « nous devons cette émotion particulière à mon mari et à ses racines tunisiennes. La Tunisie était très imprégnée de l’héritage romain et plus généralement de toute la richesse de l’antiquité. Je ne sais pas si tel est toujours le cas, mais à il y a encore une trentaine d’années cet héritage était palpable. Les créations de Daniel sont imprégnées de ce bagage ».
Bien que Série Rare ne prenne véritablement pied dans cet art de la quincaillerie qu’en 1994, les collections semblent héritières d’un savoir-faire séculaire. A la profondeur de leur identité et de leur style, il est difficile de les voir si jeunes. Pour Marie-Luce Podva, cela ne fait aucun doute « nous devons cette émotion particulière à mon mari et à ses racines tunisiennes. La Tunisie était très imprégnée de l’héritage romain et plus généralement de toute la richesse de l’antiquité. Je ne sais pas si tel est toujours le cas, mais à il y a encore une trentaine d’années cet héritage était palpable. Les créations de Daniel sont imprégnées de ce bagage ».