Une critique du livre paru dans "Le Monde"
Le prix Nobel d'économie (2001) George Akerlof a qualifié ce livre, sous-titré 'L'économie de la cupidité et la psychologie du bonheur' d''une des plus importantes contributions à la science économique de ces dernières années'.
Pour Robert H. Frank, les dépenses de luxe ont un effet négatif sur la société. 'Il y a d'autres manières de dépenser notre temps et notre argent', écrit le professeur à l'université Cornell (Etats-Unis), en commençant par raconter les difficultés qu'il a eu à changer son barbecue, acheté 89,95 dollars ; les modèles proposés coûtaient tous... entre 1 000 et 5 000 dollars.
Pourquoi la 'fièvre du luxe' ? (le titre original du livre est Luxury Fever). Parce que, explique l'auteur, également chroniqueur régulier au New York Times, un certain type de marché s'est considérablement développé sur le modèle du sport et du spectacle. Des écarts de performance minimes s'y traduisent par d'énormes différences en termes de récompense économique. C'est ce que montrait déjà un précédent livre de Frank, écrit en collaboration avec l'économiste Philip Cook : The Winner-Take-All Society (Free Press, 1995), littéralement 'La société où le gagnant rafle la mise'.
La consommation ostentatoire pour les ménages est comme les dépenses militaires pour les Etats, souligne Frank : il faut rester dans la course. Il y a ceux, qui sont en haut du 'totem économique', et les autres. Quand Onassis se faisait construire un yacht de 100 mètres, son rival Niarchos commandait un bateau de 114 mètres. Mais le luxe est relatif. Il est affaire d''écart', écrit l'auteur, qui reprend à son compte le théorème de Mencken : 'L'homme riche est celui qui gagne cent dollars de plus que le mari de sa belle-soeur.'
En ces temps de disette budgétaire, l'ouvrage plaide pour une réforme fiscale. Non pas sous la forme d'une taxe supplémentaire sur le luxe. Mais sous celle d'un impôt progressif sur la consommation de chaque ménage. Ce prélèvement ne tuerait pas l'industrie et il permettrait de dégager des milliards pour l'amélioration de notre qualité de vie. De 'l'argent facile', soutient Frank. Sur le papier, c'est séduisant.
Philippe Arnaud, Le Monde, lundi 27 septembre 2010
Robert H. Frank, La course au luxe. L'économie de la cupidité et la psychologie du bonheur, Traduit de l'anglais par Monique Arav et John Hannon, Editions Markus Haller, Essai, 446 pages. Prix: 28 €
Pour Robert H. Frank, les dépenses de luxe ont un effet négatif sur la société. 'Il y a d'autres manières de dépenser notre temps et notre argent', écrit le professeur à l'université Cornell (Etats-Unis), en commençant par raconter les difficultés qu'il a eu à changer son barbecue, acheté 89,95 dollars ; les modèles proposés coûtaient tous... entre 1 000 et 5 000 dollars.
Pourquoi la 'fièvre du luxe' ? (le titre original du livre est Luxury Fever). Parce que, explique l'auteur, également chroniqueur régulier au New York Times, un certain type de marché s'est considérablement développé sur le modèle du sport et du spectacle. Des écarts de performance minimes s'y traduisent par d'énormes différences en termes de récompense économique. C'est ce que montrait déjà un précédent livre de Frank, écrit en collaboration avec l'économiste Philip Cook : The Winner-Take-All Society (Free Press, 1995), littéralement 'La société où le gagnant rafle la mise'.
La consommation ostentatoire pour les ménages est comme les dépenses militaires pour les Etats, souligne Frank : il faut rester dans la course. Il y a ceux, qui sont en haut du 'totem économique', et les autres. Quand Onassis se faisait construire un yacht de 100 mètres, son rival Niarchos commandait un bateau de 114 mètres. Mais le luxe est relatif. Il est affaire d''écart', écrit l'auteur, qui reprend à son compte le théorème de Mencken : 'L'homme riche est celui qui gagne cent dollars de plus que le mari de sa belle-soeur.'
En ces temps de disette budgétaire, l'ouvrage plaide pour une réforme fiscale. Non pas sous la forme d'une taxe supplémentaire sur le luxe. Mais sous celle d'un impôt progressif sur la consommation de chaque ménage. Ce prélèvement ne tuerait pas l'industrie et il permettrait de dégager des milliards pour l'amélioration de notre qualité de vie. De 'l'argent facile', soutient Frank. Sur le papier, c'est séduisant.
Philippe Arnaud, Le Monde, lundi 27 septembre 2010
Robert H. Frank, La course au luxe. L'économie de la cupidité et la psychologie du bonheur, Traduit de l'anglais par Monique Arav et John Hannon, Editions Markus Haller, Essai, 446 pages. Prix: 28 €
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