Josef Zisyadis est député socialiste suisse. Il a proposé d'instaurer le salaire maximum dans la Confédération helvétique...et bancaire !
Mon initiative parlementaire a été refusée hier au Parlement fédéral par 117 voix contre 56. Bon, vous ne trouverez rien dans la presse romande (ou presque), il vous faudrait lire la presse alémanique qui est plus correcte… C’est ainsi… depuis longtemps…
Mon initiative parlementaire pouvait sembler totalement utopique, mais elle était l’occasion de lancer un débat qui fait rage dans toutes les couches de la société.
La question philosophique de fond est celle de savoir, dans une société qui se veut démocratique, quel est l’éventail moralement acceptable entre le plus bas salaire et le plus haut salaire. Au début du XXe siècle, les libéraux américains estimaient que le maximum de différence admissible entre le plus bas et le plus haut salaire était de 1 à 20. En 2005, les dernières statistiques américaines chiffrent cette différence, cette inégalité, à un rapport de 1 à 435.
Si je prends l’exemple des revenus de Monsieur Ospel (le big boss de l’UBS…): entre la femme de ménage à 25 francs de l’heure et ses 10 000 francs de l’heure, la différence est de 1 à 400.
Juste un exemple récent: 280 000 millions de francs chacun, c’est le montant que peuvent encaisser six membres de la direction du Crédit suisse avec le fameux plan PIP (Performance Incentive Plan) pour la période 2004/05. Voilà des revenus qui dépassent l’entendement du simple citoyen !
Au-delà d’un certain seuil, les inégalités de revenus et de fortune sont des incitations à la délinquance. Les hauts salaires ne récompensent à ce stade plus rien, pas même les valeurs conservatrices comme l’effort, le mérite et le travail…
Quand la fortune des 225 personnes les plus riches du monde est égale au revenu de 2,5 milliards d’êtres humains, nous avons le cocktail le plus explosif de l’humiliation et de la misère, ce qui constitue vraisemblablement le réservoir de choix pour les fondamentalismes et les intégrismes de tous genres.
On pourrait dire que les salaires fous rendent fou. C’est pour cela que cette question ne touche pas seulement à la justice sociale et l’ordre public, mais aussi la politique de la santé. Tout simplement: au-delà d’un certain niveau de fortune, les riches sont atteints d’un phénomène psychique que connaissent bien les personnes qui travaillent dans le domaine des psychoses maniacodépressives, lesquelles peuvent conduire à des mises sous tutelle ou sous curatelle des personnes étant incapables de traiter rationnellement leur argent.
Les chroniques “people”, d’ailleurs, raffolent de ce genre de situations: elles font souvent état de managers qui sont entraînés dans un délire financier et y entraînent leur propre entreprise.
Bref, mon initiative parlementaire demandait: 1. que l’on instaure en Suisse un salaire minimum de 3500 francs 2. que l’on fixe la norme minimale acceptable pour le salaire maximum. Personnellement, je l’ai fixée à dix fois le SMIG, 35 000 francs 3. que l’on lie le SMIG et le revenu maximum acceptable, c’est-à-dire qu’en cas d’indexation, on maintienne cet écart d’inégalité… 4. que tout revenu supérieur à ce plafond soit versé dans un impôt fédéral sur la fortune.
Cela vous étonne que la droite refuse ?
Article du 7 mars 2007
Retrouver son blog : http://zisyadis.ch
Le texte de son initiative parlementaire :
http://www.parlament.ch/F/Suche/Pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20050425
Le procès-verbal :
http://www.parlament.ch/ab/frameset/f/n/4716/238036/f_n_4716_238036_238278.htm
Mon initiative parlementaire pouvait sembler totalement utopique, mais elle était l’occasion de lancer un débat qui fait rage dans toutes les couches de la société.
La question philosophique de fond est celle de savoir, dans une société qui se veut démocratique, quel est l’éventail moralement acceptable entre le plus bas salaire et le plus haut salaire. Au début du XXe siècle, les libéraux américains estimaient que le maximum de différence admissible entre le plus bas et le plus haut salaire était de 1 à 20. En 2005, les dernières statistiques américaines chiffrent cette différence, cette inégalité, à un rapport de 1 à 435.
Si je prends l’exemple des revenus de Monsieur Ospel (le big boss de l’UBS…): entre la femme de ménage à 25 francs de l’heure et ses 10 000 francs de l’heure, la différence est de 1 à 400.
Juste un exemple récent: 280 000 millions de francs chacun, c’est le montant que peuvent encaisser six membres de la direction du Crédit suisse avec le fameux plan PIP (Performance Incentive Plan) pour la période 2004/05. Voilà des revenus qui dépassent l’entendement du simple citoyen !
Au-delà d’un certain seuil, les inégalités de revenus et de fortune sont des incitations à la délinquance. Les hauts salaires ne récompensent à ce stade plus rien, pas même les valeurs conservatrices comme l’effort, le mérite et le travail…
Quand la fortune des 225 personnes les plus riches du monde est égale au revenu de 2,5 milliards d’êtres humains, nous avons le cocktail le plus explosif de l’humiliation et de la misère, ce qui constitue vraisemblablement le réservoir de choix pour les fondamentalismes et les intégrismes de tous genres.
On pourrait dire que les salaires fous rendent fou. C’est pour cela que cette question ne touche pas seulement à la justice sociale et l’ordre public, mais aussi la politique de la santé. Tout simplement: au-delà d’un certain niveau de fortune, les riches sont atteints d’un phénomène psychique que connaissent bien les personnes qui travaillent dans le domaine des psychoses maniacodépressives, lesquelles peuvent conduire à des mises sous tutelle ou sous curatelle des personnes étant incapables de traiter rationnellement leur argent.
Les chroniques “people”, d’ailleurs, raffolent de ce genre de situations: elles font souvent état de managers qui sont entraînés dans un délire financier et y entraînent leur propre entreprise.
Bref, mon initiative parlementaire demandait: 1. que l’on instaure en Suisse un salaire minimum de 3500 francs 2. que l’on fixe la norme minimale acceptable pour le salaire maximum. Personnellement, je l’ai fixée à dix fois le SMIG, 35 000 francs 3. que l’on lie le SMIG et le revenu maximum acceptable, c’est-à-dire qu’en cas d’indexation, on maintienne cet écart d’inégalité… 4. que tout revenu supérieur à ce plafond soit versé dans un impôt fédéral sur la fortune.
Cela vous étonne que la droite refuse ?
Article du 7 mars 2007
Retrouver son blog : http://zisyadis.ch
Le texte de son initiative parlementaire :
http://www.parlament.ch/F/Suche/Pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20050425
Le procès-verbal :
http://www.parlament.ch/ab/frameset/f/n/4716/238036/f_n_4716_238036_238278.htm
Rubriques
allemagne
altermondialisme
Andrew Simms
ariès
attac
Aubry
Ayrault
Belgique
besancenot
bonus
bronnec
caillé
Canada
chine
cinéma
CJD
classe de loisir
clerc
Commune
Coutrot
Daniel Cohen
décence
décroissance
dépenses somptuaires
députés
Duflot
écart
écologie
EELV
EMR
entreprises publiques
Etat
etats-unis
europe
Félix Adler
Fillon
fourchette
france
Front de gauche
gadrey
grands patrons
Harribey
hauts salaires
histoire
Hollande
houillon
Hue
huelin
Huey Long
Hulot
impôt confiscatoire
impôt progressif sur la conso
impôt sur le revenu
inégalités
INSEE
IR
IS
Joly
Kahn
Karima Delli
kempf
Lamberts
Landais
llense
marchais
maris
medef
Mélenchon
MoDem
Montebourg
morale
Morel Darleux
Moscovici
NPA
obama
Parlement européen
parti de gauche
Pater
pays-bas
pc
piketty
Pizzigati
Poulin-Litvak
propositions
proxinvest
PS
revenu universel
revue
riches
rma
Robert Franck
roosevelt
Royaume-Uni
Sarkozy
sondage
sport
star-system
suisse
ump
viveret
Liste de liens
Dernières notes
Archives




Proposition