Question de rentrée au commissaire en charge de l'emploi et des affaires sociales, Joaquín Almunia, le 4 novembre 2009 posée par Karima Delli
Monsieur le Commissaire,
J’ai lu très attentivement votre communication et j’y ai relevé plusieurs points qui m’ont parus particulièrement intéressants.
Vous notez d’abord que l’assainissement budgétaire passe nécessairement par le biais de nouvelles recettes.
Vous pointez également la responsabilité de la spéculation sur les marchés financiers dans le déclenchement de la crise économique et sociale que nous connaissons.
Vous soulignez enfin l’importance de soutenir les revenus de nos concitoyens les plus démunis, dans un double objectif de cohésion sociale et de stimulation de la demande.
En tant qu’écologiste, je partage votre souci d’assurer la viabilité des finances publiques dans les états membres de l’Union européenne, car nous savons très bien que les déficits d’aujourd’hui seront payés par les générations futures.
Mais je voudrais aller un peu plus dans mon raisonnement.
En décembre 2004, la Commission a émis une recommandation visant à encadrer les revenus des hauts dirigeants. Cinq ans plus tard, nous n’avons toujours pas avancé sur ce point, la recommandation n’a été que partiellement mise en œuvre, et les abus en tout genre ont proliféré : parachutes dorés, retraites chapeaux, bonus et stocks options…
Ce sont, chaque année, des dizaines de milliards d’euros que se sont partagés les plus riches, pendant que les ouvriers et les employés voyaient leurs emplois menacés par les délocalisations et la spéculation sur les marchés financiers, et que leurs salaires stagnaient voire même diminuaient du fait de l’inflation.
Les écarts de revenus sont ainsi passés de 1 à 40 dans les années 1970 à plus de 1 à 1000 ces dernières années !
Pour sortir de cette logique de rentabilité à court terme, la Commission a récemment émis une proposition de directive qui vise, entre autres, à mettre en place une surveillance prudentielle des politiques de rémunérations dans le secteur des services financiers.
C’est nécessaire, mais c’est loin d’être suffisant. Nous devons aujourd’hui aller beaucoup plus loin dans l’encadrement des hautes rémunérations et encourager les états membres à mettre en place une fiscalité qui limitera les très hauts revenus, par exemple en taxant à 90% tous les revenus au-delà de 30 fois le salaire médian, comme l’a fait le Président Roosevelt en 1932 et comme le propose encore aujourd’hui le Président Obama.
Nous aurions là une nouvelle source de recettes fiscales qui permettrait à la fois de participer à l’assainissement des finances publiques et de limiter les effets nocifs de la spéculation financière sur l’économie réelle.
Par ailleurs, les nouvelles recettes dégagées permettront de renforcer les systèmes de protection sociale et de garantir un revenu minimum pour tous : retraités, étudiants, chômeurs ou travailleurs pauvres.
http://europeecologie.eu/Question-sur-le-revenu-maximal
J’ai lu très attentivement votre communication et j’y ai relevé plusieurs points qui m’ont parus particulièrement intéressants.
Vous notez d’abord que l’assainissement budgétaire passe nécessairement par le biais de nouvelles recettes.
Vous pointez également la responsabilité de la spéculation sur les marchés financiers dans le déclenchement de la crise économique et sociale que nous connaissons.
Vous soulignez enfin l’importance de soutenir les revenus de nos concitoyens les plus démunis, dans un double objectif de cohésion sociale et de stimulation de la demande.
En tant qu’écologiste, je partage votre souci d’assurer la viabilité des finances publiques dans les états membres de l’Union européenne, car nous savons très bien que les déficits d’aujourd’hui seront payés par les générations futures.
Mais je voudrais aller un peu plus dans mon raisonnement.
En décembre 2004, la Commission a émis une recommandation visant à encadrer les revenus des hauts dirigeants. Cinq ans plus tard, nous n’avons toujours pas avancé sur ce point, la recommandation n’a été que partiellement mise en œuvre, et les abus en tout genre ont proliféré : parachutes dorés, retraites chapeaux, bonus et stocks options…
Ce sont, chaque année, des dizaines de milliards d’euros que se sont partagés les plus riches, pendant que les ouvriers et les employés voyaient leurs emplois menacés par les délocalisations et la spéculation sur les marchés financiers, et que leurs salaires stagnaient voire même diminuaient du fait de l’inflation.
Les écarts de revenus sont ainsi passés de 1 à 40 dans les années 1970 à plus de 1 à 1000 ces dernières années !
Pour sortir de cette logique de rentabilité à court terme, la Commission a récemment émis une proposition de directive qui vise, entre autres, à mettre en place une surveillance prudentielle des politiques de rémunérations dans le secteur des services financiers.
C’est nécessaire, mais c’est loin d’être suffisant. Nous devons aujourd’hui aller beaucoup plus loin dans l’encadrement des hautes rémunérations et encourager les états membres à mettre en place une fiscalité qui limitera les très hauts revenus, par exemple en taxant à 90% tous les revenus au-delà de 30 fois le salaire médian, comme l’a fait le Président Roosevelt en 1932 et comme le propose encore aujourd’hui le Président Obama.
Nous aurions là une nouvelle source de recettes fiscales qui permettrait à la fois de participer à l’assainissement des finances publiques et de limiter les effets nocifs de la spéculation financière sur l’économie réelle.
Par ailleurs, les nouvelles recettes dégagées permettront de renforcer les systèmes de protection sociale et de garantir un revenu minimum pour tous : retraités, étudiants, chômeurs ou travailleurs pauvres.
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