Les dirigeants des entreprises aidées par le gouvernement américain ne pourront percevoir plus de 500.000 dollars par an. L'idée d'un plafond des rémunérations n'est pas nouvelle. Mais Barack Obama la pousse particulièrement loin. Le début d'une nouvelle tendance?
Obama a-t-il vraiment instauré un salaire maximum ?
Oui... mais seulement pour un petit nombre d'entreprises. Irrité par les quelques 18,4 milliards de dollars de bonus distribué à Wall Street, le président américain a décidé d'imposer un plafond à la rémunération des dirigeants des grandes banques, dès lors qu'ils demandent à bénéficier de l'aide publique. Parmi les entreprises concernées, Citigroup, Bank of America, AIG, General Motors ou encore Chrysler, comme le rappelle le New York Times.
A combien a été fixé ce plafond ?
A 500.000 dollars, c'est à dire, peu ou prou, le salaire que touche Barack Obama à la Maison Blanche... Les dirigeants ne mourront pas de faim, et on aura du mal à les plaindre, mais pour beaucoup d'entre eux, cela représente tout de même une sacrée diminution du train de vie. Kenneth D. Lewis, le patron d'AIG avait ainsi touché 20 millions de dollars en 2007, dont 5,75 millions en salaires et bonus. Vikram Pandit, patron de Citigroup, avait quant à lui reçu plus de 3 millions.
Cette idée est-elle vraiment nouvelle ?
Non, pas vraiment. Elle ressurgit à chaque scandale de parachutes dorés ou de retraites chapeau. L'idée de limiter les rémunérations dirigeants des entreprises aidées par le gouvernement avait même été adoptée par l'administration Bush, qui leur avait, entre autres, interdit les parachutes dorés. Mais Barack Obama, encouragé par la sénateur démocrate du Missouri, Claire McCaskill, pousse la logique à un niveau jamais atteint aux Etats-Unis. Et ferait presque plaisir à un homme qui, au début du XXe siècle, estimait que la rémunération d'un PDG ne devait pas excéder trente fois celle de son salarié moyen... Un certain John Pierpoint Morgan, qui fonda l'entreprise du même nom, star de Wall Street. Les temps changent...
Le salaire maximum pourrait-il être généralisé à toutes les entreprises ?
A priori, rien n'interdit à un gouvernement de décider d'instaurer, dans la loi, le principe d'un salaire maximum universel, comme il existe un salaire minimum. Certains économistes, en France, défendent ce principe. Parmi eux, Jacques Généreux ou Olivier Ferrand, proches du parti socialiste. Mais dans les faits, aucun pays n'a mis en place une telle mesure. Les gouvernements ont d'autres armes à leur disposition. L'option fiscale par exemple, qui consiste à appliquer, au-delà d'un certain seuil de revenus, un taux d'imposition spécifique, particulièrement élevé. C'est ce qui a été décidé aux Pays-Bas. Depuis le 1er janvier, les patrons de toutes les entreprises cotées à Amsterdam doivent payer 30% d'impôt de plus sur leurs primes, s'ils dépassent un salaire annuel de 500.000 euros.
Un salaire maximum ne risque-t-il pas de pénaliser les pays qui l'adopteraient ?
Les dirigeants d'entreprise sont évidemment défavorables à l'idée de se voir imposer une limite à leur rémunération. Pour eux, un gouvernement qui instaurerait un salaire maximum à ses entreprises leur porterait préjudice... Argument : les patrons et les cadres dirigeants préféreraient aller exercer leurs talents ailleurs, là où un tel plafond n'existe pas. En réalité, les marchés des grands dirigeants restent avant tout nationaux, comme le rappelle L'Expansion. Le Germano-canadien Chris Viehbacher chez Sanofi-Aventis, le néerlandais Ben Verwaayen chez Alcatel, sont encore des exceptions. Toutefois, confrontés aux excès de certains d'entre eux et au mécontentement social, les patrons savent qu'ils ne peuvent rester inactifs. Et pour montrer leur bonne volonté, ils sont friands de codes éthiques pour limiter leurs émoluements. Le Medef en a édicté un en octobre 2008. La quasi totalité des entreprises du CAC 40 affirment qu'elles vont y souscrire. Rendez-vous dans quelques mois pour le vérifier...
Thomas Bronnec, L'Express.fr - 04/02/2009
Oui... mais seulement pour un petit nombre d'entreprises. Irrité par les quelques 18,4 milliards de dollars de bonus distribué à Wall Street, le président américain a décidé d'imposer un plafond à la rémunération des dirigeants des grandes banques, dès lors qu'ils demandent à bénéficier de l'aide publique. Parmi les entreprises concernées, Citigroup, Bank of America, AIG, General Motors ou encore Chrysler, comme le rappelle le New York Times.
A combien a été fixé ce plafond ?
A 500.000 dollars, c'est à dire, peu ou prou, le salaire que touche Barack Obama à la Maison Blanche... Les dirigeants ne mourront pas de faim, et on aura du mal à les plaindre, mais pour beaucoup d'entre eux, cela représente tout de même une sacrée diminution du train de vie. Kenneth D. Lewis, le patron d'AIG avait ainsi touché 20 millions de dollars en 2007, dont 5,75 millions en salaires et bonus. Vikram Pandit, patron de Citigroup, avait quant à lui reçu plus de 3 millions.
Cette idée est-elle vraiment nouvelle ?
Non, pas vraiment. Elle ressurgit à chaque scandale de parachutes dorés ou de retraites chapeau. L'idée de limiter les rémunérations dirigeants des entreprises aidées par le gouvernement avait même été adoptée par l'administration Bush, qui leur avait, entre autres, interdit les parachutes dorés. Mais Barack Obama, encouragé par la sénateur démocrate du Missouri, Claire McCaskill, pousse la logique à un niveau jamais atteint aux Etats-Unis. Et ferait presque plaisir à un homme qui, au début du XXe siècle, estimait que la rémunération d'un PDG ne devait pas excéder trente fois celle de son salarié moyen... Un certain John Pierpoint Morgan, qui fonda l'entreprise du même nom, star de Wall Street. Les temps changent...
Le salaire maximum pourrait-il être généralisé à toutes les entreprises ?
A priori, rien n'interdit à un gouvernement de décider d'instaurer, dans la loi, le principe d'un salaire maximum universel, comme il existe un salaire minimum. Certains économistes, en France, défendent ce principe. Parmi eux, Jacques Généreux ou Olivier Ferrand, proches du parti socialiste. Mais dans les faits, aucun pays n'a mis en place une telle mesure. Les gouvernements ont d'autres armes à leur disposition. L'option fiscale par exemple, qui consiste à appliquer, au-delà d'un certain seuil de revenus, un taux d'imposition spécifique, particulièrement élevé. C'est ce qui a été décidé aux Pays-Bas. Depuis le 1er janvier, les patrons de toutes les entreprises cotées à Amsterdam doivent payer 30% d'impôt de plus sur leurs primes, s'ils dépassent un salaire annuel de 500.000 euros.
Un salaire maximum ne risque-t-il pas de pénaliser les pays qui l'adopteraient ?
Les dirigeants d'entreprise sont évidemment défavorables à l'idée de se voir imposer une limite à leur rémunération. Pour eux, un gouvernement qui instaurerait un salaire maximum à ses entreprises leur porterait préjudice... Argument : les patrons et les cadres dirigeants préféreraient aller exercer leurs talents ailleurs, là où un tel plafond n'existe pas. En réalité, les marchés des grands dirigeants restent avant tout nationaux, comme le rappelle L'Expansion. Le Germano-canadien Chris Viehbacher chez Sanofi-Aventis, le néerlandais Ben Verwaayen chez Alcatel, sont encore des exceptions. Toutefois, confrontés aux excès de certains d'entre eux et au mécontentement social, les patrons savent qu'ils ne peuvent rester inactifs. Et pour montrer leur bonne volonté, ils sont friands de codes éthiques pour limiter leurs émoluements. Le Medef en a édicté un en octobre 2008. La quasi totalité des entreprises du CAC 40 affirment qu'elles vont y souscrire. Rendez-vous dans quelques mois pour le vérifier...
Thomas Bronnec, L'Express.fr - 04/02/2009
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