J'ai déjà eu l'occasion de dire ici tout le bien que je pensais de Patrick Karam, notre délégué interministériel à l'Egalité des chances.
Il se bat avec beaucoup de courage et de persévérance sur des dossiers essentiels pour l'avenir des Domiens, la continuité territoriale et le prix des billets d'avion étant par exemple l'une de ses priorités.
Je vous promets de vous offrir sur Zinfos974.com, peu de temps après notre ouverture, une interview exclusive de Patrick Karam pour faire un point sur les différents dossiers qu'il gère.

Patrick Karam : 'Guerres du Caucase : Sarko à l'initiative d'une révolution diplomatique'
J'ignorais cependant qu'il était aussi un spécialiste du Caucase. Il a par exemple été l’auteur du premier rapport sur les Droits de l’Homme dans le Caucase en 1992. Il a organisé à l’Assemblée Nationale en 1993 un grand colloque sur le Caucase qui a réuni les autorités ministérielles d’Ossétie du Nord et de Géorgie. Et il a publié en 1994 "Les Guerres du Caucase" aux éditions Perrin.
Patrick Karam a bien voulu me faire parvenir le communiqué suivant concernant ce qui se passe dans cette région du monde. Il date de 48 heures (excusez moi, suis un peu débordé en ce moment...) et il fait un peu l'apologie de la politique de Nicolas Sarkozy. Mais comment lui en vouloir, lui un Sarkoziste de la première heure. Et puis, vous verrez, c'est très intéressant...
(Je me réjouis) "des conditions dans lesquelles l’intervention du Président de la République a permis de mettre fin à la spirale guerrière qu’ont connue ces derniers jours la Géorgie et la Russie. Ce conflit menaçait l’intégrité de la Géorgie, la stabilité de tout le Caucase et alimentait dangereusement les tensions entre grandes puissances.

La médiation réussie par Nicolas SARKOZY marque un tournant historique dans l’approche diplomatique du traitement des conflits et inaugure une nouvelle méthode qui doit servir d’exemple pour la diplomatie du XXIème siècle.

D’abord, pour la première fois, les guerres en Ossétie du Sud et en Abkhazie, territoires rattachés à la Géorgie, bénéficient d’une véritable attention internationale. Le conflit en Ossètie du sud en 1991 sous le Président GAMSAKHOURDIA et celui d’Abkhazie en 1992 sous le président CHEVARDNADZE, s’étaient déroulés dans l’indifférence internationale et n’avaient jamais connu de médiatisation ni bénéficié de l’intérêt prioritaire des gouvernements malgré les épurations ethniques de part et d’autre, les milliers de morts et les dizaines de milliers de réfugiés.

Pour la première fois aussi, un chef d’état en exercice intervient personnellement dans l’urgence et il se rend sur le terrain pour faire taire les canons et éviter d’autres drames humains. Sa médiation a pu aboutir parce que Nicolas SARKOZY jouit d’une exceptionnelle crédibilité internationale et n’a pas fait l’erreur de prendre parti entre les belligérants. Les diplomaties jusqu'à présent intervenaient très tardivement, à un niveau de suivi bien moindre, en exerçant une pression souvent prudente et limitée, et se contentaient de prendre acte des situations ou au contraire de dénoncer l’un des protagonistes sans apporter de solutions concrètes. Le déplacement de MITTERRAND à Sarajevo n’était qu’un signe envers l’une des parties, sans impact significatif sur les combats.

Pour la première fois enfin, alors que les Etats-Unis demeuraient paralysés face à l’événement qui concernait l’un de leurs alliés les plus proches, deuxième contributeur de soldats en Irak, montrant leur incapacité à proposer des solutions concrètes, l’Europe, par l’intermédiaire du Président Français, affirmait une prééminence politique internationale inhabituelle. Il s’agit d’une véritable révolution, car jusque-là géant économique et nain politique, l’Europe restait à la traîne des Américains, se contentant de sortir le carnet de chèques sans influer sur les décisions.

Nicolas SARKOZY avait déjà remis l’Europe au centre de la diplomatie internationale, en particulier à l’occasion du sommet méditerranéen qui a permis d’accélérer les négociations au Proche-Orient et de conforter notamment l’indépendance du Liban, car pour la première fois de son histoire la Syrie acceptait d’ouvrir une ambassade à Beyrouth renonçant de fait à sa position historique.

En une année d’exercice du pouvoir, le Président Français réussit ainsi à dépoussiérer la diplomatie française, à donner une consistance politique à l’Europe et à prouver que la poursuite de la guerre n’est pas une fatalité dans la résolution des tensions et des conflits internationaux. Par son réalisme, son volontarisme et l’efficacité de sa méthode, Nicolas SARKOZY vient de montrer la voie d’une approche nouvelle, moderne et dynamique, des relations internationales".

Patrick KARAM
Délégué Interministériel pour l’Egalité des Chances des Français d’Outre-Mer


Depuis la publication de ce communiqué, les choses n'ont pas exactement tourné comme l'espérait Nicolas Sarkozy. Mais je trouve que Patrick Karam dit malgré tout des choses intéressantes pour celui qui veut mieux comprendre ce qui se passe dans cette région poudrière...


Commentaires

1.Posté par bertel le 15/08/2008 17:40
Visiblement, à ce jour, La Paix n'est pas gagnée.

Ce qui m'inquiète le plus c'est bien la rencontre prévue...

Comme il n'a jamais été question pour "bana laba" outre-atlantique.... de se résoudre à comprendre l'ordre du monde autrement qu'à travers leurs lunettes à eux..... et au vu des déclarations et prises de position antérieures du Président de l'Europe il est salutaire pour Nous Français ... de suivre attentivement ce qui va se passer !

Mais comme, il intervient au nom de l'Europe, il est à parier que "ses petits camarades de jeu" sauront le lui rappeler, en cas de "déclarations fracassantes" ou d'alignement un peu trop zélé !

2.Posté par boyer le 15/08/2008 20:03

Cinq jours avant Patrick Karam, le Figaro a publié un communiqué équivalent. la seule différence est que c'était à la gloire de Berlusconi. Ça me rappelle le proverbe sur les girouettes qui croient qu'elle font tourner le vent.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2008/08/10/01011-20080810FILWWW00213-georgie-berlusconi-a-appele-poutine.php
citation:

'Silvio Berlusconi se flatte d'être proche de Vladimir Poutine et a pour ambition de jouer un rôle d'intermédiaire entre Moscou et les Européens. Selon l'Ansa, Berlusconi a parlé à deux reprises dimanche à Vladimir Poutine.'

Et il en pense quoi le président de l'UE du déploiement du boucler US (et non pas européen) sur la Pologne qui devient, de fait , une cible de choix pour les frappes russes?

3.Posté par boyer le 16/08/2008 06:24

Des images de l'humiliation publique de Sarkozy à la conférence de presse avec Medvedev sont visibles sur Arrêt sur images (au sujet de l'occupation russe en Géorgie).

L'occasion de faire remarquer qu'en septembre, Sarkozy devrait s'attaquer à la 'reprise en main de l'internet'.

4.Posté par Aimé le 16/08/2008 08:28
Si les louanges tressées par Patrick Karam à Nicolas Sarkozy peuvent permettre au délégué interministériel à l’égalité des chances qui veille sur l’outremer français de faire progresser certains dossiers, en traitant directement avec le grand chef, alors il ne faut pas trop en vouloir à ce militant de l’UMP de trop ramener, dans son communiqué en tout cas, la géopolitique au ras du sol des campagnes électorales. L’homme, il est vrai, a un certain courage : il a failli à un moment remettre sa démission, ne se sentant pas, semble-t-il, suffisamment soutenu par le pouvoir. Et il en aura encore plus besoin sur ces mêmes dossiers, car, c’est d’argent qu’il s’agit, et là, on ne joue pas devant les caméras sur le terrain des mots, des concepts qu’on retourne ou qu’on segmente ; là, il n’y a pas de place pour un jeu de théâtre. Le spécialiste du Caucase est bien loin d’une analyse acceptable sur la situation dans cette région, il n’y a qu’à suivre les médias depuis la tournée du Président de l’Union sur place pour s’en faire une idée. Comment ce délégué interministériel peut-il espérer être un peu crédible en tournant le dos à un certain nombre de réalités qui certes peuvent être nuancées, hiérarchisées mais pas complètement écartées ? Pour des raisons que l’on peut discuter, les États européens ne sont sur la même ligne que la France à propos du conflit entre la Russie et la Géorgie (voir la position de l’Italie, de l’Allemagne ; et celle des ex-de la zone communiste qui comme la Pologne ont encore une position plus radicale). Sans compter le projet d’installation d’un système antimissile par les Etats-Unis en Pologne ; et l’enjeu économique concernant le pétrole et le gaz russe ! Le Président actuel de l’Union a un mérite, c’est d’avoir bougé…même si les Russes ont compris que ce dernier a l’habitude de se camper sur la communication pour la communication (voir la question de l’intégrité du territoire de la Géorgie). Et, malheureusement, il faudra bien plus à Nicolas Sarkozy qu’une coûteuse agitation pour donner un élan significatif et durable à la diplomatie française au Liban et en Méditerranée en général.

5.Posté par cimendef le 16/08/2008 08:52
Patrick Karam nous dit qu'il se réjouit, c'est bien mais cela nécessite t-il un communiqué de presse. A trop passer la brosse à reluire son propos perd un peu de sa crédibilité. Les faits démentent d'ores et déjà son optimisme béat. Par ailleurs avant de claironner sur la pseudo innovation Sarkosienne en matière de politique étrangère, il ferait bien de prendre un peu de recul comme le font les historiens. Les dernières nouvelles du front montrent que la Russie ne respecte pas l'accord négocié par N Sarkosy et occupe toujours une partie du territoire Géorgien. En digne successeur de Joseph Staline, un Géorgien célèbre, le camarade Poutine montre chaque jour son vrai visage. En politique étrangère comme en toute chose, les chemins de l'enfer sont pavés de bonnes intentions. Les bonnes intentions de N Sarkosy se heurtent d'ores et déjà au double jeu Russe.

6.Posté par JeanPhi le 17/08/2008 11:22
Bonjour,
Dis-moi Pierrot, qu'apprend-on exactement sur "cette région poudrière"? J'ai du sauter des lignes: je ne lis rien sur les tenants et aboutissants géo-politiques du conflit ni sur les forces en présence éclaircis par un "spécialiste du Caucase".
"Le conflit en Ossètie du sud en 1991 sous le Président GAMSAKHOURDIA et celui d'Abkhazie en 1992 sous le président CHEVARDNADZE, s'étaient déroulés dans l'indifférence internationale et n'avaient jamais connu de médiatisation ni bénéficié de l'intérêt prioritaire des gouvernements malgré les épurations ethniques de part et d'autre, les milliers de morts et les dizaines de milliers de réfugiés. "
C'est ce que je dois comprendre de la complexité du problème?
C'est un peu court, non?

7.Posté par Pierre Dupuy le 17/08/2008 12:54
Ceux qui veulent plus peuvent aller voir le hors série de Diplomatie sur les micro États, qui parlait de ces deux régions séparatistes, leur histoire, leur économie, leur puissance militaire et leurs relations avec Moscou. De plus pour répondre a Aime: le pétrole et le gaz russe devraient être geostrategiquement moins important d ici une poignée d'années (et l'ouverture de gazoducs et d'oléoducs en Asie centrale et en Europe de l'Est qui contourneraient le territoire russe) et en cette saison, disons qu on en a un peu rien a foutre (ça aurait été en hiver, en revanche... ). Donc au contraire, si ça représente un intérêt certain, ce n est pas une arme géopolitique suffisamment importante pour faire plier l'UE. Medvedev le sait probablement et je doute qu'il prendra le risque d'un clash direct avec l'UE et les USA: il n'a ni la puissance militaire ni la puissance économique pour représenter un concurrent sérieux et ces deux États n'ont plus autant besoin de lui qu il y a quelques années, surtout par les temps qui courent. Son seul atout, et il est a double tranchant, ce sont les élections américaines, sur lesquelles il peut jouer pour temporiser. Même la crise pétrolière, qui commence à fléchir, n'a pas suffisamment d'ampleur pour qu il puisse jouer dessus (toute proportion gardée, même au plus fort de la crise pétrolière, le pétrole restait moins cher que durant les années 80, si l'on raisonne en monnaie constante). Il sait aussi que cette région du monde ne lui est pas particulièrement favorable et, par conséquent, je pense qu il est en position de faiblesse.
Pour les Américains et les Européens, c est moins compliqué: s'ils se lancent dans le conflit, ils sont assurés de l'emporter à terme, c'est sûr et certain. Le problème pour eux est triple: la Russie est une puissance nucléaire, membre du conseil de sécurité et qui se relève très rapidement de ses cendres. Ils peuvent la vaincre aujourd'hui mais dans 20 ans ils nous le feront payer et veut on vraiment lancer une nouvelle guerre froide pour les Géorgiens? En revanche, le bouclier antimissile américain n'est clairement pas négociable et sert avant tout de prétexte: c'est un projet phare du développement militaire US, trop symbolique, trop coûteux et trop avancé pour être abandonne. Il est de plus orienté vers l'Iran et les pays islamistes, que les Russes s'en inquiètent indique qu ils n'ont pas renoncé a reconquérir l'Asie centrale et donc que, bouclier antimissile ou pas, il y aurait eu conflit un jour. La preuve en est que les missiles russes sont conçus pour pouvoir traverser sans problème l'IDS: ce qui les gène, c'est le rapprochement entre les occidentaux et l'Asie centrale, sur laquelle ils ont toujours des vues, et non le problème militaire en lui même (et puis de toute façon, de mémoire, l'IDS n'arrête que 15% des missiles, c'est une vraie passoire). Conflit il y aurait donc eu, reste à savoir quand et le faire aujourd'hui a ses avantages (même si dans 4 ou 5 ans, ça aurait été mieux) . On ne peut de plus écarter l hypothèse que la Géorgie a eu le feu vert du Pentagone pour ses man?uvres militaires, peut être une ultime man?uvre de Bush: si celui ci ne croit pas en la victoire de Mac Cain, il a pu vouloir enferrer Obama dans des conflits stratégiques qui avantagent le camp républicain et leurs alliés des grandes entreprises pétrolières tout en offrant un nouvel argument de campagne à Mac Cain. D'ailleurs, c'est mon troisième point: le problème des occidentaux dans cette affaire, c'est qu ils sont déjà très pris! Entre les problèmes institutionnels européens, l'élection du président américain et le retrait d Irak (sans parler de l'Afghanistan et des pays d Afrique et du Maghreb qui sont méchamment secours ces temps ci, de coup d'État en nettoyages ethniques, de procès devant les juridictions internationales en destitution de présidents alliés des Américains... ) , ont-ils les moyens de se mettre un nouvel ennemi sur les bras? Mais peut être, la aussi, est ce une man?uvre américaine des faucons bushistes qui ont instrumentalisé la Géorgie de manière à pousser les Européens a faire bloc autour d'eux et en finir avec leur antimilitarisme en mettant une guerre a leurs portes.
Toutes les hypothèses sont ouvertes...

8.Posté par darkalliance le 18/08/2008 15:45
Reste plus qu'à brûler des cierges à Lourdes, ça devrait suffire à redresser la situation...

Quelle vie de merde !

Nouveau commentaire :


Recherche







Les Zinfos en continu

Derniers commentaires





Archives

RSS ATOM RSS comment PODCAST Mobile

Rubriques