LA MODERNITÉ DES PUCES PARISIENNES

Apparition incongrue au regard du temps que ces fragments d’histoire immiscés au cœur battant de la décoration manufacturée, et pourtant. Cette collection d’objets rares empruntés aux antiquaires puciers prenait place au sein de Scènes d’Intérieur, point de convergence de la création haut de gamme abritant en son sein des artisans d’art façonnant l’expression d’aujourd’hui aux savoir-faire d’hier. Hasard provoqué ou laissé au destin, l’espace composé par Jacques Garcia résonnait étrangement avec la métaphore charnelle imaginée par François Bernard avec Body House, regards croisés de deux érudits, à la composition de cabinets de curiosités des lumières à l’avenir. Paradoxalement, la page d’histoire ouverte par Jacques Garcia ne convoquait aucune nostalgie. Bien au contraire. Jamais surprise, raffinement, goût de l’unique n’ont été aussi actuels, au risque assumé de plaire ou de déplaire. « Je préfère cent fois l’expression du bon et du mauvais goût, un risque que prennent les Puces chaque week-end à l’expression de rien du tout », telle est la réelle démonstration faite par Jacques Garcia. Une allégresse du beau comme une invitation à sillonner d’autres allées, celles des marchés Paul Bert et Serpette où près de quatre cents antiquaires exposent aux yeux de tous, leurs sélections de d’objets anciens et uniques, patrimoine décoratif entre antiquité et brocante. Et en filigrane, les marchés semblent perdre de leur vanité pour renaître à l’intérêt du plus grand nombre. Extrait de la sélection de Jacques Garcia…