II faut choisir : ça dure ou ça brûle ; le drame, c'est que ça ne puisse pas à la fois durer et brûler. Albert Camus

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Lundi 8 Novembre 2010

Cet automne, la mode a décidé d'être stricte et rigoureuse, comme pour nous rappeler que la fourmi n'est pas complètement "has been", même si la cigale est bien plus compatible avec notre société de consommation. Tweed, formes rectilignes, couleur Camel, pulls Jacquard, style preppy ou BCBG, rallongement des jupes… Halte à la dérision !


Illustration du magazine Elle, du 28 octobre 2010
Illustration du magazine Elle, du 28 octobre 2010
C'est même le retour de la ceinture toute fine pour accentuer la taille, accessoire signifiant inconsciemment "il faut se serrer la ceinture" ! D'ailleurs, pourquoi ne pas avoir décrété à nouveau "tendance" le serre-tête, car quitte à se serrer la ceinture, autant se prendre aussi la tête !

Ces lignes pures, au fond très occidentales, traduiraient-elles une envie de protectionnisme économique ? Nous pouvons aussi interpréter ce refus de l'opulence par la volonté de se réfugier dans les valeurs d'une autre époque. On freine la consommation, on affiche une allure anti-blingbling et on paraît ainsi bien plus authentique. Les conditions économiques ont souvent une influence sur les couleurs. Pendant la dépression des années trente, les tissus étaient choisis en fonction de leur durabilité : la palette des teintes havane, des gris, bleus et verts délavés était choisie en raison de leurs caractéristiques moins salissantes.

Mais ne cédons pas à la dépression, car nous assistons également au retour du bombardier. Nous allons donc passer à un mode offensif grâce à ce manteau en mouton retourné, en "conquérant du monde" comme le dit si bien un magazine de mode ; Le bombardier étant le symbole des aviatrices de la 2eme guerre mondiale comme Hélène Boucher. La sortie de crise est peut-être donc proche ?

Et bien si la mode sert de baromètre économique et sociologique, nous pouvons être optimistes car le printemps 2011 va être un véritable feu d'artifice de couleurs ! Les codes couleur sont en totale euphorie. Va-t-on alors retrouver le sourire en 2011, c'est le pari que font les créateurs de mode. Espérons qu'ils aient raison !

Rédigé par Marjorie Rafécas le Lundi 8 Novembre 2010 à 00:30 | Commentaires (2)

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Dimanche 17 Octobre 2010

L'année 2010 serait-elle consacrée à la volatilité de l'amour ? C'est ce que laisse présager la rentrée philosophique de cet automne : avec le livre de Luc Ferry "La révolution de l'amour" aux éditions Plon et celui de Pascal Bruckner qui, après son ouvrage de 2009 "Le paradoxe amoureux", récidive avec un nouveau titre "Le mariage d'amour a-t-il échoué ?" (Grasset). Mais nos deux philosophes ne semblent pas en phase sur le bilan du mariage d'amour.



Luc Ferry et Pascal Bruckner en compétition sur le même credo marketing : l'amour ?
Cette recrudescence de réflexions sur "l'amour" semble intrinsèquement liée à l'inflation des divorces, soit à l'échec des relations amoureuses à travers notamment celles de la génération 68. Pourtant, l'amour est loin d'être un thème novateur. Dès 1977, Pascal Bruckner, dans son livre co-écrit avec Alain Finkielkraut "le nouveau désordre amoureux", dénonçait déjà à l'époque le dogme de "l'amour libre", qui cache au fond de lui un oxymore : le désir aliène plus qu'il ne libère… Nous avons quitté une norme, l'interdit et la pudeur pour une autre, celle de l'angélisme du désir, de la contrainte "orgasmique", la multiplication des partenaires.

2010 sonnerait-il le glas de l'amour normé ? Enquête auprès de Luc Ferry et de Pascal Bruckner…



Luc Ferry et Pascal Bruckner en compétition sur le même credo marketing : l'amour ?
Luc Ferry, l'amour "la seule chose qui compte dans l'existence"

Malgré ses mariages successifs, c'est ce qu'a affirmé Luc Ferry, lors de l'émission Thé ou Café sur France 2 (http://the-ou-cafe.france2.fr/index-fr.php?page=emission2&id_article=2840) où il était invité. Lors de cette émission, nous avons redécouvert un homme serein, plein d'optimiste et surtout touchant lorsque Catherine Ceylac lui a demandé de repasser une chemise sous l'objectif amusé de la caméra ! Luc Ferry reconnaît aimer les femmes et les voitures, ce qui s'oppose bizarrement à l'image traditionnelle que nous avons des philosophes. Même si dans son livre Luc Ferry célèbre le mariage d'amour, il admet que le mariage fondé sur le sentiment court le risque d'une certaine fragilité. L'enjeu du mariage d'amour est en fait de transformer l'amour passion en une relation stable, tendre et complice. Luc Ferry ne croit pas aux amours multiples dans la durée. Il estime que si on est un Don Juan, il vaut mieux vivre seul. Mais, encore faut-il en avoir les moyens… Selon lui, la plupart des hommes ont la tentation des amours multiples plus que les femmes, pour des raisons historiques et biologiques. "Je n'ai jamais vu de femmes amoureuses s'intéresser à d'autres hommes, alors q'un homme amoureux peut toujours avoir un œil qui traîne". Quant au phénomène du démon de midi, il s'abstient de tout jugement. C'est difficile de fixer un modèle. Quitter sa femme revient selon lui à devenir un don juan au ralenti. Détruire une relation, pour en reconstruire une à l'identique ou errer entre des amours frustrants, on finit par se dire comme Luc "So what ?". L'amour ne répond pas toujours à la volonté et ce problème reste le même pour tout le monde. Certes… Mais, il reste que l'on peut se demander si avec son nouvel essai "La révolution amoureuse", Luc Ferry est véritablement révolutionnaire et innovant. Ne fait-il pas que constater un phénomène qui est évident pour la majorité des gens ? Le terme "révolution" utilisé dans le titre ne serait-il pas tout simplement exagérément ambitieux ? Il serait intéressant de connaître le point de vue de Pascal Bruckner, plus politiquement incorrect, sur le livre de Luc.

Luc Ferry et Pascal Bruckner en compétition sur le même credo marketing : l'amour ?
Pascal Bruckner, faut-il en finir ave l'amour gnangnan et le porno ?

Bruckner pense que l'on a fait des progrès dans la progression des femmes, mais pas en amour. Comme il le dénonce dans "Le paradoxe amoureux" : "Nous vivons le temps d'une double obscénité, affective et érotique, les noces de Bridget Jones et de Rocco Sifredi, le triomphe simultané du cul et du culcul, de la chick lit et du trash". "Le gnangnan et le porno ont ceci en commun : ils dégoulinent ici de larmes, là de liquides divers. Mais l'orgie perpétuelle du X n'est pas moins idéaliste que les fadaises du roman rose". Téléphone rose ou roman rose, même topo ?! L'accumulation de roucoulades et de hard sex toys finirait par transformer l'amour en un mille-feuilles sans âme. Notre époque est en plein paradoxe, nous alternons entre un besoin permanent de stimuli en tout genre et celui d'un amour authentique et sincère. Il faut reconnaître que nous avons aujourd'hui peu de tolérance à l'ennui et que Mai 68 a réussi à libérer les femmes, mais pas l'amour. Dans sa critique des mœurs amoureux, on retrouve en fait la critique plus générale de Bruckner contre l'ère de la surconsommation, qu'il avait déjà exprimé dans son essai "L'euphorie perpétuelle". Finalement, le diktat de notre société étant de baigner perpétuellement dans une euphorie artificielle, l'amour est devenu lui-aussi jetable, ce qui met inévitablement en danger le mariage d'amour.

Reste que l'amour est un phénomène étonnant, même pour les plus cyniques…
Contrairement à ce que l'on pourrait penser du cynique invétéré Michel Houellebecq, ce dernier confie dans le livre "Ennemis publics" que l'amour reste un phénomène étonnant pour une société athée et en pleine crise de confiance. Il cite à ce propos son philosophe "préféré" Schopenhauer : "Il est vraiment surprenant de voir des gens qui se précipitent l'un vers l'autre, sans s'être jamais vus, comme s'ils avaient affaire à d'anciennes connaissances". L'amour est "cet étrange phénomène que j'ai pu constater expérimentalement, en tant que romancier, et qui est que des gens absolument athées, et de ce fait persuadés de leur solitude ontologique totale, et de leur mortalité absolue, sans rémission, n'en continuent pas moins à croire en l'amour, ou du moins se comporter comme s'ils y croyaient".

A tout bien réfléchir, après maintes tergiversations romanesques et philosophiques, l'amour reste l'histoire à laquelle tout le monde croit ! Soit la plus puissante des religions, et la moins maîtrisable…

Pour en savoir plus sur l'état amoureux :
- La révolution amoureuse, de Luc Ferry, Plon 2010.
- Le paradoxe amoureux, Le mariage d'amour a-t-il échoué ? de Pascal Bruckner, Grasset 2009 et 2010.

Rédigé par Marjorie Rafécas le Dimanche 17 Octobre 2010 à 17:30 | Commentaires (0)

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Dimanche 17 Octobre 2010

C'est ce qui ressort d'un sondage exclusif CSA-Marianne publié récemment par l'hebdomadaire, dans son dossier consacré aux « intellectuels qui comptent (vraiment) pour les Français ». BHL serait l'intellectuel la plus connu et Elisabeth Badinter, la figure médiatique qui contribuerait le plus à modifier la façon de penser des Français.


Elisabeth Badinter, la philosophe la plus influente de France ?
De ce constat, il est possible d'en tirer deux enseignements marketing :
- les femmes, par leur pragmatisme, seraient peut-être de meilleures communicantes. Mais postulat à relativiser, car n'oublions pas qu'Elisabeth Badinter est la fille du publicitaire Marcel Bleustein-Blanchet, le créateur de Publicis.
- les titres simples et sans fioriture semblent plus efficaces que les titres ronflants et trop théoriques à la sauce BHL

Il n'en reste pas moins que s'il est rassurant de voire émerger de ce classement Elisabeth Badinter, philosophe féministe et respectée, ce classement des intellectuels les plus influents en France est quelque peu inquiétant… A se demander si les intellectuels peuvent encore influencer l'opinion.

Pour en savoir plus et découvrir une critique acerbe de ce sondage :
- L'insondable profondeur de la bêtise, http://bibliobs.nouvelobs.com/20101014/21818/linsondable-profondeur-de-la-betise

Rédigé par Marjorie Rafécas le Dimanche 17 Octobre 2010 à 17:02 | Commentaires (0)

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Dimanche 14 Mars 2010
Dis-moi ton style, je te dirai si tu penses plutôt à gauche ou à droite
La dernière fois en lisant l'édito de Philosophie Magazine consacré au socialisme, j'ai été étonnée d'apprendre que le socialisme pouvait être rangé dans le "dionysiaque", "les beuveries", "les concerts en plein air", "les randos collectives en rollers" etc. A l'opposé, le style libéral serait plus "hygiénique" : "boire ou faire du roller en solitaire, écouter de la musique en casque, travailler sa musculature sur des machines, faire de la gym sur une console Wii, conduire au-là des limites de vitesse, danser sans partenaire des heures sans partenaire au son de la techno"… Autrement dit, le socialiste ne supporterait pas d'être seul et serait alcoolique, et le libéral s'assimilerait à un associable qui adore son corps et qui s'abrutit avec de la techno. Très stupéfiant de voir de telles caricatures dans un magazine à prétention philosophique !
Quelques semaines plus tard, dans un magazine féminin, la saga des caricatures gauche-droite continue : les profils de gauche "plébiscitent Ferré, Brel, Brassens ou Cali" et ils "postent des vidéos de mai 68, du lip dub de génération Ecologie". Ceux de droite "affichent des goûts pop-rock et postent des vidéos de Placebo ou d'Oasis".
Qu'en penserait Nietzsche ou Nirvana ?!
De nos jours, il semblerait que l'opposition gauche-droite soit plus un concept marketing qu'une véritable querelle idéologique…
Mais, je vais quand même aller voter. Reste à savoir pour qui ? Puisque j'aime à la fois la bière, être entourée et le Rock ! Styles complètement incompatibles apparemment…

Rédigé par Marjorie Rafécas le Dimanche 14 Mars 2010 à 17:25 | Commentaires (0)

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Mercredi 10 Février 2010

Lors de précédents articles, j'avais évoqué le fabuleux personnage philosophique "Jean-Baptiste Botul", créé par Frédéric Pagès, notamment dans "la vie sexuelle d'Emmanuel Kant", dans lequel BHL vient de se prendre le pied...


Quand la guerre en philosophie vire à la boulette atomique...
Une internaute m'a suggéré de mettre un lien sur l'article du nouvel obs, rédigé par Aude Lancelin, elle-même journaliste philosophe, ayant co-écrit l'ouvrage les philosophes et l'amour, qui a dû apprécier à sa juste valeur l'énorme Boulette High Level de BHL ! Voici le lien : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/culture/20100208.OBS6232/bernardhenri_levy_en_flagrant://
BHL a donc cru que Jean-Baptiste Botul existait vraiment ! Jean-Baptiste Botul est un personnage philosophique créé de toute pièce par Frédéric Pagès. Dans le livre "La sexualité d'E. Kant", Jean-Baptiste Botul, un philosophe inconnu du bataillon, évoque la sexualité d'Emmanuel Kant lors d'une conférence d'après-guerre au Paraguay. Ce qui n'a pas intrigué le moins du monde BHL. Discuter de la sexualité de Kant au Paraguay, quoi de plus naturel et de vraisemblable ? Dans le livre sur Kant, on apprend que Kant était hypocondriaque, constipé et qu'il n'aimait pas faire "la chose" de peur d'y perdre son énergie et de trouver la chose en soi... A sa décharge, avouons-le, Botul est tout à fait crédible, et probablement que Frédéric Pagès s'est excellemment documenté sur le philosophe de l'impératif catégorique, car la sexualité de Kant a l'air bien "déflorée".
Maintenant, nous attendons qu'une chose : que Botul nous fasse une conférence sur les boulettes de BHL !
PS : entre nous, ce n'est pas si gentil de se moquer de BHL, car moi aussi, par le talent de F. Pagès, j'ai cru pendant un moment que Botul était peut-être réel. Mais quand j'ai lu Nietzsche et le démon de midi, j'ai compris que ce n'était pas possible. Comme quoi dans toute cette histoire, plutôt que de railler la maladresse de BHL, saluons plutôt la finesse de F. Pagès.

Rédigé par Marjorie Rafécas le Mercredi 10 Février 2010 à 23:30 | Commentaires (0)

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Dimanche 6 Décembre 2009

50 après sa mort, Camus est partout. Un succès mondial inattendu pour ce grand écrivain Français et "philosophe" à la pensée "modeste". Une leçon de morale pour notre "petite" intellitgencia intellectuelle, qui a toujours ricané et remis en cause l'étiquette de "philosophe" à notre "Homme révolté" ?


Camus, "un grand lucide" ?
Dans un article consacré à Camus du Nouvel Obs de novembre 2009, Michel Onfray dit de Camus : "Nous sommes sortis de l'ère idéologique. Aujourd'hui, l'Histoire a donné raison à Camus. Il devient ce qu'il était : un grand lucide.". On ne peut qu'approuver cette assertion rendant hommage à la lucidité de Camus. En revanche, Michel Onfray utilise peut-être un peu trop de subjectivité dans l'interprétation qui suit "Camus a critiqué très puissamment le capitalisme, la déshumanisation de toute politiqe à droite comme à gauche. La justice, sans la liberté, c'est la dictature ; la liberté sans la justice, c'est la loi du plus fort ; la liberté sans la justice, c'est la loi du plus fort : il voulait la justice et la liberté, ce qui faisait de lui un libertaire...". Un Camus libertaire ? Peut-on être véritablement lucide et libertaire à la fois ? Du reste, réaliste et éthique, il l'était certainement.
Malgré son authenticité rayonnante, Il existe encore des réfractaires snobs pour dénigrer le style camusien, comme un certain Charles Dantzig, qui décrit le succès de Camus comme "le triomphe de la pensée moyenne", "si scolaire qu'on dirait un écrivain pour éduidants de français langue étrangère". Si le talent de savoir exprimer des théories philosophiques avec clarté s'appelle la pensée moyenne, alors la lourdeur de ne savoir rien exprimer doit s'appeler comment ?
Dans tous les cas, Camus avait ostensiblement de l'humour : il refusait les avances de Simone de Beauvoir de peur qu'elle ne soit trop bavarde au lit... Au fond, c'est ce que l'on pourrait retenir de Camus : aucun bavardage inutile, dans son oeuvre qui frappe encore aujourd'hui avec justesse.

Article intéressant de Roger-Pol Droit sur Le point : http://ow.ly/NqYm

Rédigé par Marjorie Rafécas le Dimanche 6 Décembre 2009 à 12:53 | Commentaires (1)

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Jeudi 15 Janvier 2009

Bien qu'adorant la vie tumultueuse de la fashion incontournable Kate Moss, la presse people et de la mode s'inquiète des excès de leur icône : quand est-ce que Kate va délaisser ses vices pour enfin entrer dans les rangs d'une vie décente et équilibrée ? Le rock, c'est assurément tendance, mais pas très sain pour préserver un teint de rose… Kate serait-elle complètement immature ? Sa vie frôle Dionysos. Et si la vie démesurée n'était pas une question d'âge, mais de philosophie de vie ?


Kate Moss, l'excessive dionysienne au pays d'Apollon…

Comme nous l'a annoncé Nietzsche, Dieu est mort. Ainsi, l'homme moderne hésite perpétuellement entre l'ordre, la mesure, la maîtrise de soi, symbolisés par Apollon, et l'oubli de soi, la passion, la démesure, dont la caricature est Dionysos.

Kate est un excellent symbole pour imager la théorie de Nietzsche sur le paradoxe humain tiraillé entre Apollon et Dionysos. A travers son image de parfaite icône de la mode, elle symbolise Apollon, l'esthétique et la perfection. A côté de cette image statique, elle superpose une image frénétique de fan de rock et de bad boys, qui la rend plus proche de l'abyme dionysiaque. Kate n'a probablement pas conscience qu'elle baigne dans le dualisme nietzschéen ! Pourtant, n'est-ce pas Jim Morrison, la star du rock, qui s'est inspiré de la Naissance de la tragédie, le premier livre de Nietzsche, pour renverser les valeurs et faire éclater sa rage ? Morrison adorait provoquer les hystéries collectives, un sentiment très dionysiaque… Ainsi, il y a manifestement du rock dans la philosophie de Nietzsche…

La morale de Nietzsche consiste en fait à dire "il faut savoir se perdre pour mieux se retrouver". Mais, le tout est justement de savoir se retrouver… Le va et vient entre la retenue et le débordement est un exercice psychologique qui n'est pas si aisé. D'où, l'invention du surhomme par Nietzsche ! Kate arrivera-t-elle à trouver son équilibre ? Morrison n'a pas su, il est manifestement trop sorti de lui-même… Pas facile de manier la démesure, même quand on est musicien.

Et vous, vous sentez-vous plus proche de Dionysos ou d'Apollon ? La prochaine fois, c'est promis, je vous propose un test…

Rédigé par Marjorie Rafécas le Jeudi 15 Janvier 2009 à 23:25 | Commentaires (1)

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Dimanche 4 Janvier 2009

D'après une étude publiée par le British Medical Journal, fréquenter des personnes heureuses augmenterait la probabilité d'être heureux !


En 2009, le bonheur, une maladie contagieuse ? Faisons circuler le buzz…
Ainsi, le bonheur des autres ferait le bonheur des autres. Un constat quasi-révolutionnaire à l'heure de nos sociétés individualistes ! Seule exception : au travail, l'effet contagieux du bonheur n'est pas avéré, ceci en raison du fait qu'il y aurait moins de rapports affectifs en entreprise.

Ainsi, avoir des proches heureux favoriserait le bien-être et la santé.

Cette étude a généré un énorme buzz dans la presse, mais aucun journaliste n'a tenté de nous expliquer comment les auteurs de cette étude définissent le bonheur. Il semblerait d'après un rapide coup d'œil de la description de l'étude, que ce que ces chercheurs appellent bonheur est la bonne humeur, la positive attitude. Mais, alors pourquoi la bonne humeur n'est-elle pas contagieuse dans le travail ? Cela mériterait une explication plus approfondie.

Autre question inquiétante : faut-il arrêter de fréquenter les personnes malades et malheureuses ?! D'autres études n'ont-elles pas démontré qu'être généreux augmentait également le bien être ?
Dans tous les cas, ce que nous pouvons en retenir est que pour être en bonne santé, il ne suffit pas d'éviter des comportements à risque, mais aussi d'entretenir de bonnes relations sociales.

Si le bonheur est contagieux, alors les statuts mis à jours régulièrement sur Facebook devraient pouvoir transmettre un peu de bonne humeur chaque jour… Question au demeurant : est-ce que le bonheur peut se communiquer de façon virtuelle ?

Bref, morale de l'histoire pour 2009 : choisissez bien vos amis !
Et bonne année, pleine de bonheur !

Rédigé par Marjorie Rafécas le Dimanche 4 Janvier 2009 à 23:12 | Commentaires (0)
Image du site http://homepages.nyu.edu/~iav202/powers/spinoza.html
Image du site http://homepages.nyu.edu/~iav202/powers/spinoza.html
La joie n'a jamais été l'émotion favorite des philosophes. A ce concept un peu trop agité, ils préfèrent en général les termes plus rondelets comme le bonheur, la sérénité, la béatitude… Des expressions plus lisses, qui ne font pas de vague, mais qui peuvent manquer de spontanéité et de puissance.


Trois philosophes ont manifestement failli à la règle : Nietzsche, Spinoza et Bergson, qui ont su rendre la joie positive. Le magazine Psychologies leur consacre ce mois-ci un dossier, en vous proposant un mini test pour connaître la joie qui vous anime.



Pour ma part, j'ai trouvé les descriptions des théories de Nietzsche et de Bergson bien résumées, mais quelque peu réductrices pour Spinoza. Chez Spinoza, la joie n'est pas celle de l'homme avide de liberté, mais bien celle de l'homme qui a compris qu'il n'était pas libre de ses désirs, et que pour vaincre ses désirs compulsifs, il lui faut nécessairement des désirs plus grands. Le désir ne doit pas être un manque, mais une puissance pour nous permettre de nous réaliser.


Pour en savoir plus sur la joie spinozienne, je vous recommande vivement la lecture de "Etre heureux avec Spinoza" de Balthasar Thomass, un essai exceptionnellement clair sur la philosophie de Spinoza, et d'une finesse psychologique surprenante. Un essai qui vous grandit dans la connaissance de vos désirs…

Psychologies Magazine, décembre 2008, Ces philosophes qui nous enseignent la joie.
Etre heureux avec Spinoza, Balthasar Thomass, Eyrolles, 2008.

Etes-vous joyeux comme Nietzsche, Spinoza ou Bergson ? Découvrez-le dans le dernier Psychologies magazine…

Rédigé par Marjorie Rafécas le Lundi 8 Décembre 2008 à 22:58 | Commentaires (3)

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Dimanche 26 Octobre 2008


Ayn Rand, une philosophe américaine proche du mouvement libertarien née en 1905, soutenait que le capitalisme est moral, et l'égoïsme vertueux… On ne peut trouver dans toute la philosophie occidentale une position aussi radicale sur l'ultralibéralisme ! Alan Greenspan, ancien président de la Réserve fédérale américaine, a toujours été un de ses fervents adeptes.



Alan Greenspan vs Ayn Rand… La fin d'une idéologie ?
Il affirmait encore l'année dernière que les "marchés libres et concurrentiels sont de loin la meilleure façon d'organiser les économies, sans équivalent". Après le tsunami de la crise financière et des subprimes, Alan Greenspan revoit ses croyances. Il est surpris par la nature humaine, il pensait que l'intérêt des banquiers suffisait à protéger ceux des actionnaires… Il revient aujourd'hui sur ses positions idéologiques et avoue qu'il s'est tout simplement trompé.

Pour ma part, je suis étonnée de voir à quel point le capitalisme a fait dégénérer la notion de libéralisme. Historiquement, le libéralisme est né avec la philosophie des lumières. Il est avant tout le garant des droits de l'Homme et de la liberté d'expression. Il ne doit pas être réduit à l'économie de marché. Sa base fondamentale est la tolérance. Souvenons-nous de John Locke et sa Lettre sur la tolérance. : La pensée libérale est née d'une volonté éthique : faire en sorte que les hommes naissent égaux en droit et que chaque citoyen soit responsable. Cette notion de responsabilité individuelle est d'ailleurs au cœur de la philosophe libérale. Pour cette raison, il paraît aberrant que le système des parachutes dorés et du sauvetage des banques soit mis sur le compte du libéralisme : ceux qui se trompent et font des erreurs doivent les assumer.

Le fond du problème est la spéculation et son décalage avec la réalité. Nous n'avons jamais autant entendu parler de "l'économie réelle". C'est étonnant de réaliser subitement que l'on ne peut pas dépasser la réalité… Pourtant, déjà, Montesquieu à son époque mettait en garde contre la spéculation. Dans L'esprit des lois, il distingue la monnaie réelle de la monnaie idéale : la monnaie devient idéale lorsque sa valeur réelle s'éloigne de sa valeur affichée. Le danger d'une idéalisation de la monnaie est de conduire à des opérations frauduleuses. Il écrivait : "Pour ôter la source des abus, ce sera une très bonne chose dans tous les pays où l’on voudra faire fleurir le commerce, que celle qui ordonnera qu’on emploiera des monnaies réelles, et que l’on ne fera point d’opération qui puisse les rendre idéales".

Ainsi, pourquoi faut-il de l'éthique et une politique de régulation dans l'économie de marché ? Pour la bonne raison qu'il est absolument indispensable de vérifier la valeur des biens… La spéculation est un phénomène psychologique extrêmement dangereux.

"La spéculation est un luxe, tandis que l'action est une nécessité" Henri Bergson.



Rédigé par Marjorie Rafécas le Dimanche 26 Octobre 2008 à 13:34 | Commentaires (0)

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Marjorie Rafécas
Marjorie Rafécas
Passionnée de philosophie et des sciences humaines, je publie régulièrement des articles sur mon blog Philing Good, l'anti-burnout des idées (http://www.wmaker.net/philobalade), ainsi que sur La Cause Littéraire (https://www.lacauselitteraire.fr). Je suis également l'auteur de La revanche du cerveau droit co-écrit avec Ferial Furon (Editions du Dauphin, 2022), ainsi que d'un ouvrage très décalé Descartes n'était pas Vierge (2011), qui décrit les philosophes par leur signe astrologique.




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