Merci à andremctp qui vient de m'envoyer le lien de ce reportage diffusé sur Euronews.
Il en ressort qu'un laboratoire de Bologne en Italie mène actuellement une expérience de stérilisation des mâles des moustiques tigres, ceux là même qui sont porteurs du virus du chikungunya!

http://www.euronews.net/fr/article/21/07/2008/striking-a-blow-against-chikungunya/
Leur but? Une fois rendus stériles, les mâles s'accoupleront avec des femelles moustiques qui deviendront stériles à leur tour...
Selon le reportage d'Euronews, le piège semble fonctionner...
Qu'est ce que l'on attend pour développer ce système à la Réunion?
En Italie, ils ont eu 200 malades du chik l'an dernier, et ils réagissent déjà. Dire que nous, nous en avons eu plusieurs dizaines de milliers, et que nous en sommes encore à vider les coupelles sous les pots de fleurs...


Commentaires

1.Posté par andremctp le 24/08/2008 01:31

Ce même reportage a été aussi diffusé sur TF1 et LCI. Le laboratoire de recherche se trouverait à Ravenne, près de Bologne. Je pense que coolcool va essayer de se mettre en contact avec la Région Emilie-Romagne dont des représentants, je crois, sont déjà venus à la Réunion pour le chikungunya. ....Coolcool le sait mieux que moi. Si c'est vrai......

2.Posté par andremctp le 24/08/2008 01:38

Si vous trouvez le lien trop difficile à écrire, voilà comment arriver au reportage.
http://www.euronews.net/
cliquer sur l'onglet Sci-tech puis sur le lien Science. Il ne vous reste plus qu'à faire descendre l'ascenseur de la page.

3.Posté par anonyme le 24/08/2008 04:45
Nos chercheurs pourraient en prendre de la graine, pour fertiliser leurs imaginations.

4.Posté par josette Brosse le 24/08/2008 08:18

Effectivement le reportage est paru il y a environ un mois, un mois et demi. Mais il en avait été question, ici, à La Réunion lors de la pleine épidémie. Solution abandonnée, pourquoi ? No lo save.
Andrmcp est très au courant pour beaucoup de petites choses . Je lui envoie mes amitiés.

5.Posté par andremctp le 24/08/2008 10:13

Merci Pierrot de permettre de consulter le site directement depuis ta page, car auparavant il fallait taper les liens sur son micro. J'espère que systématiquement tu rendras les infos avec liens disponibles directement depuis ton blog ou ton journal zinfos974

6.Posté par Phyllie le 24/08/2008 11:15

En France, la recherche est sous la coupe des fonctionnaires. De ce fait nous avons le privilège d?avoir énormément de chercheurs, mais peu de trouveurs.

Continuons à regarder de haut nos voisins, nous sommes champion du monde, non ?

De plus, il ne faut pas oublier que ces Italiens, il y a un peu plus de soixante dix ans, ils venaient chez nous pour faire du carrelage.

Alors, ce ne sont pas des vendeurs de chaussures, des carreleurs et des footballeurs qui vont nous apprendre ce qu?il faut faire avec nos moustiques. En plus, que veulent-ils prouver avec leurs 200 malades. Il n?y en a même pas assez pour mener une étude.
Nous, au moins nous en avons eu plusieurs centaine de milliers rien qu?à La Réunion.

Nous, en France, nous sommes capables de créer une haute autorité qui va diligenter une étude qui recommandera certainement une commission parlementaire qui préconisera la création d?un sous-sous-secrétariat à la recherche spécifique afin de lancer un Institut Interdépartemental d?Etude Fondamentale sur les Culicidés.

Ils savent faire ça les footballeurs ? Ils feraient bien de s?occuper des ordures de Naples avant de nous challenger sur ce dossier.

C'est le monde à l'envers !

7.Posté par CREOTAS le 24/08/2008 16:26

J'ai visionné la vidéo sur euronews (c'est italiano-spano-news ou euronews, ...? au fait?)
Très bonne qualité de la vidéo à noter (aucun blocage, du à un problème de dloading). Bonne qualité d?image en grand écran. Super.

- Pour info, le moustique tigre = aedes albopictus, est un vecteur notamment du virus du chik... (mais aussi d'autres: dengue, ... ). Selon Wikipedia (http://fr.wikipedia.org/wiki/Aedes_albopictus), il s'est propagé surtout par le biais des pneus contenant de l'eau et a ainsi colonisé les USA et l'Europe, en plus des zones tropicales (OI, Asie du sud-est).

- Selon la Drass (http://www.reunion.sante.gouv.fr/epidemiologie_06.htm), 266.000 personnes ont été atteintes par le virus à la Réunion depuis 2005; selon un autre site (http://www.destinationsante.com/fr_depeche.php?id_rubrique=358&id_article=23689&cat=1) dont j'ignore le sérieux, entre 2005 et 2006, il y aurait eu ' Plus de 200 000 cas au Sri Lanka en 2006, 40 000 à Mayotte , 9 000 aux Seychelles et 8 000 à l?île Maurice?'

- Effectivement comme le dit Josette Brosse, il me semble qu'il y a quelques mois, des recherches locales ont été entreprises en ce sens. Qu'en est-il?

- L'institut Pasteur a établi des équipes qui l'étudient (résultats des recherches?) et le Centre de recherche et de veille sur les maladies émergentes de l'OI (CRVOI) créé en 2007 a organisé un colloque sur le chik en déc 2007. Dans le programme (http://www.crvoi.org/IMG/pdf/chik_prog.pdf), beaucoup de recherches, mais combien de découvertes pratiques? Il me semble qu'il n'y a presque rien sur la lutte entomologique.. Un spécialiste peut-il répondre?

- Pour en revenir au reportage d'Euronews, j'avoue ne pas avoir compris comment en stérilisant des moustiques mâles, on rend les femelles stériles à vie (vie d'un mois je crois) et je note aussi que sur un site de récolte d'?ufs, 7 sur 10 sont stériles (il doit s'agir de larves non?) ce qui signifie que 30 % ne le sont pas....

- Dans le reportage, on parle de milliers de moustiques élevés. Je souhaite comme bcp que cette infection soit neutralisée mais j'espère que le processus est parfaitement maîtrisé de façon à ce qu'on arrive pas à l'inverse de ce qui est voulu...

- Au fait, sait-on pourquoi en 2005-2006, l'infection du chik a été foudroyante à la Réunion, puis semble s'être évanouie depuis...? Voilà un beau sujet de reportage entre autres, non ?...

- Mais comme dans tous domaines, et encore plus dans des domaines très pointus, comme la recherche fondamentale, et en ce qui me concerne : prudence... dans les infos et les solutions proposées ....!

- En tous cas, cet article m'aura permis de connaître le site euronews, le site européen d'infos, intéressant et qui mérite visite et lecture. Bravo!

- Enfin, le commentaire de Phylie me fait penser à un sketch de Fernand Raynaud qu'on pourrait parodier: 'J'suis pas un imbécile, puisque je suis français...'
Mais il me semble qu'en matière de recherche scientifique et médicale, nous n'avons pas à rougir, loin de là, ce qui ne veut pas dire qu'il y aurait une ligne Maginot de la recherche, bien sûr, et les recherches italiennes ou autres sont à 'utiliser'....

- Dernière observation: euronews fait état des 200 italiens atteints en 2007 par le chik. Et les centaines de milliers dans l'OI, les 266.000 à la Réunion, DOM faisant partie de l'Union européenne...?

8.Posté par Coquesigru le 24/08/2008 16:37

N'oubliez pas que l'université d'Emilie Romagne coopére beaucoup avec les chercheurs français et c'est très constructif.

Les maîtres de conf. du CNRS sont pour beaucoup marocains et tunisien, cela enrichit notre imagination, croyez-moi.

La Recherche n'est pas que la course aux brevets,comme on le laisse supposer, c'est pour beaucoup faire avancer la société, et ouvrir de nouvelles voies.

La recherche pour le chik en France était plus tournée vers la mise au point d'un vaccin, il y avait beaucoup d'argent disponible mais les progrès ont ralenti faute de suffisamment de cas pour réaliser des essais cliniques.

Attention de ne pas dire tout et n'importe quoi.

9.Posté par William le 24/08/2008 17:53

Dans les derniers articles on trouve du copier/coller du Figaro.fr, des vieux liens vers euronews, un reportage déjà fait et refait par les confrères sur un cachalot échoué... (pourquoi ne pas se faire la main sur des sujets pas encore traités ?)

Est-ce que le fameux site d'information que nous attendons tous ne serait que du réchauffé ?

10.Posté par josette Brosse le 24/08/2008 18:45

Pour répondre à Créotas, l'épidémie a pu se répandre car nous ne savions pas le nombre de jour d'incubation, ensuite de contagion.
Au début on disait, trois d'incubation, trois virémique. Résultat des courses, les malades qui se sentaient bien au bout de trois jours sortaient, menaient leur vie et contaminaient (à leur corps défendant, puisque pas au courant), une centaine de personnes.
La virémie dure (environ 5 à 7 jours, car on ne sait toujours pas).
J'ai demandé à plusieurs reprises que les malades restent chez eux, sous une moustiquaire, se protégeant avec un répulsif, durant une semaine. Je me suis faite agonir de bêtises (par des pseudo-scientifiques, mais ils ont obtenu raison), donc pas de protection des malades et des non-malades pour le coup, au nom de la sacro-sainte liberté. Il faut le faire quand même. C'était au mois de février 2006.
Comme quoi que vous soyez instruit, ne prouve pas votre intelligence.
Au fait, puisque j'y suis, depuis la semaine dernière 23 personnes, dont 4 de métropole, m'ont averti de la montée en puissance des douleurs actuellement. Pour quelle raison ces piques ?

11.Posté par andremctp le 24/08/2008 19:54

William, ce n'est pas du réchauffé puisque ce reportage d'Euronews date du 21 août 2008. De plus j'ai jugé utile de le transmettre, car non seulement je l'ai vu à la télé hier soir sur Euronews et apparemment cela n'avait pas trop marqué la mémoire des Réunionnais, si le reportage datait, vu ce que je lis en commentaire. De plus ce genre de reportage n'est pas comme un pot de yaourt. Il n'a pas de date de limite de vente.
Enfin, j'ai pensé aussi à informer coolcool, si elle ne l'était pas, elle qui se démène comme pas possible dans son association de lutte contre le chikungunya.
P.S. pourquoi le chik est il parti ? Je pense parce que les autorités ont fait le nécessaire pour tuer les moustiques, mai ce n'est pas une raison pour baisser la garde (décharges sauvages par ex..), le chik peut revenir comme il est parti, ainsi que sa cousine la dengue.

12.Posté par Coquesigru le 24/08/2008 21:12

Madame Brosse, j'approuve totalement votre propos.

Le bon sens n'est pas toujours de mise chez les 'experts' et je suis comme vous, convaincu qu'une isolation des personnes atteintes par le chik serait une solution, mais appelons la provisoire avant d'avoir trouvé un véritable remède ou un vaccin.

La stérilisation des moustiques est une piste, mais elle peut aussi avoir des conséquence sur la biodiversité, il faut continuer à chercher et surtout ne pas prendre de position définitive, ce doit être l'humilité qui doit être la règle et non l'arrogance si chère à nos experts;.

Continuons à chercher, les italiens suivent une piste, d'autres suivent d'autres pistes, l'essentiel pour un chercheur est le doute et partir du principe que rien n'est acquis.

Bravo, Madame, pour votre action.

Un chercheur

13.Posté par CREOTAS le 24/08/2008 21:16

Réponse à Josette Brosse qui a écrit:
'...l'épidémie a pu se répandre car nous ne savions pas le nombre de jour d'incubation, ensuite de contagion. '

Je ne comprends pas. En regardant un site officiel comme celui-ci de la Préfecture de la Réunion (http://www.chikungunya.gouv.fr/spip.php?rubrique13#), il est dit que cette virémie est connue depuis 1952 et même avant....

Extraits:

'Le chikungunya n?est pas une maladie nouvelle. Son nom a été utilisé pour la première fois en 1953 lors d?une épidémie en Tanzanie. Le virus chikungunya a été isolé pour la première fois en 1952-1953 lors d?une épidémie de fièvre qui sévissait sur le plateau du Makonde dans la province de Newala au Tanganyika (actuelle Tanzanie).'

'Depuis 1952, plusieurs épidémies de fièvre chikungunya, confirmées biologiquement, ont été décrites en Afrique sub-saharienne, dans le sous-continent Indien, en Asie du sud-est et dans de nombreuses îles du Pacifique. '

'Des épidémies de chikungunya antérieures à 1952 ont pu être identifiées rétrospectivement à la lumière des connaissances actuelles de la maladie. Ainsi, Carey a avancé que certaines épidémies attribuées au virus de la dengue, étaient en fait des épidémies de chikungunya : le Caire et Batavia-Jakarta en 1779, Zanzibar en 1823 et 1870, l?Inde en 1823, 1824-1825 et 1871-1872, Hong Kong, la Birmanie (actuel Myanmar) et Madras en 1901-1902. '

'Deux souches de chikungunya existent donc dans le monde.
L?une asiatique, qui frappe régulièrement Java, par exemple.
L?autre africaine, connue depuis 2004 à La Réunion.'

Selon un M. SOULE, professeur de sciences (http://www.holambecomores.com/public/article156.html#nh1):

'La fièvre Chikungunya a été répertoriée pour la première fois en tant qu?épidémie en 1952-53 en Afrique de l?Est [1] et les épidémies suivantes sont survenues en Asie, notamment à partir de 1954 aux Philippines, au Cambodge, au Vietnam, en Thaïlande et en Inde. Du point de vue de la santé publique, l?évolution des épidémies de cette fièvre est étroitement suivie dans ce dernier pays.'

En [1], il cite une référence :
?M. C. Robinson, An epidemic of virus disease in Southern Province, Tanganyika Territory, 1952-53, Trans Royal Society Tropical Medicine And Hygiene, 1955 : 49 : 28-32.?

Il existait donc nécessairement des études cliniques, même de chercheurs étrangers non francophones, antérieures à la pandémie réunionnaise officiellement apparue en 2004 ...

Aussi, comment pouvait-on ignorer jusqu'en 2004 le délai d'incubation et celui où on peut le détecter dans le sang...? Et en 2004, internet était déjà bien répandu et on pouvait s'informer aussi par ce biais, outre les sources écrites....

J'avais même lu il y a plusieurs mois que les américains avaient même mis au point un vaccin pour leurs militaires.... Info/intox?

Cette ignorance de départ m'étonne donc ...

A noter, si l?on en croit la Préfecture, que ce n'est que depuis 2004 que Madagascar, Comores, Mayotte et Maurice ont été touchés:
'Le chikungunya a fait son apparition aux Comores en juillet 2004. Le nord de Madagascar, Maurice, et Mayotte, avec plus de 5000 cas recensés...'
Mais est-ce si sûr, compte tenu de leur proximité avec l?Afrique, et compte tenu des échanges et mouvements de personnes?..?

Mais tout ça ne répond pas à mon interrogation: pourquoi depuis 2007, l'épidémie a quasiment disparu, alors qu'il y a eu une 'flambée' incroyable en 2005 et 2006 localement...?

Enfin, pour finir, tout à fait d'accord que intelligence et instruction ne vont toujours ensemble. Je vais plus loin: nous avons tous besoin d'un vaccin anti-co...rie, moi le premier...! Certains à plus forte dose...? :-)

14.Posté par Fred le Basque le 24/08/2008 22:17

Bonjour,
je ne vais pas rentrer dans une polémique stérile sur ce que fait ou non la recherche française, comme le souhaitent certaines personnes qui ne savent pas utiliser Internet ou composer le numéro de téléphone de la DRASS. J'aide juste à faire le point puisque la question a été posée de manière pertinente par l'un des intervenants.
Il existe un projet de recherche sur Aedes albopictus (http://www.mpl.ird.fr/ur016/articles.php?lng=fr&pg=148) ici a la Réunion coordonné par l'IRD (plus précisément par Didier Fontenille un spécialiste mondial sur les moustiques, et d'autres entomologistes), et comprenant l'Institut Pasteur de Paris (Virologues et entomologistes), l'université de la Réunion (modélisateur) et le Cirad (entomologistes et modélisateur). Presque rien n'avait été fait sur le moustique à travers le monde, donc le projet a étudié le moustique de manière très complète (biologie, comportement de reproduction et dans ses préférences alimentaires) ainsi que sa relation avec le virus Chikungunya, en passant par des modélisations de dynamique de populations et d'épidémiologie.
Tout cela a pour but, et cela a commencé, de développer des moyens de lutte efficaces utilisables par la DRASS (lutte chimique plus ciblée, évaluation de la lutte biologique, destruction des gîtes par la population, et bien entendu l'usage de mâles stériles).
Ce dernier moyen de lutte est développé et efficace sur d'autres espèces d'insectes dont des moustiques mais par sur Aedes albopictus. Les mêmes personnes travaillant sur ce premier projet de meilleure connaissance d'Aedes albopictus ont déjà commencé à étudier cette possibilité même si les chances de succès ne sont pas certaines au vu du comportement du moustique.
Ce travail de recherche se fait bien entendu avec des contacts importants avec d'autres équipes de recherche dont les Italiens!!
Concernant le virus, de la même manière, on ne connaissait pas grand chose sur cette maladie qui n'était pas directement mortelle et ne touchant que des pays ayant 'd'autres chats à fouetter'. Les résultats arrivant peu à peu (dont la nouvelle d'une mutation du virus avant novembre 2006 multipliant par presque 3 sa capacité à être transmis !!), il est possible que des sons discordants se soient faits entendre dans le cadre de la lutte.
Juste pour finir, l'épidémie n'a pas redémarré en été 2006-2007 parce que nous pensons que les zones à risque présentent sûrement des taux d'infection suffisamment forts pour empêcher une reprise alors que les zones non sensibles sont peu touchées. Sur l'ensemble de la Réunion on se retrouverait avec un taux estimé d'environ 38% de malades (enquête sérologique CIC-EC) qui ne reflète pas la réalité du terrain épidémio. Les chiffres donnant environ 266.000 malades ne sont que des estimations fournies par la CIRE à partir de son réseau de surveillance (trop de cas en 2006 pour tous les recenser), mais je pense qu'ils sont sous-estimés sur 2005 et ne tiennent pas compte de la forte hétérogénéité sociale et climatique de notre île.
Merci de m'avoir lu,
Au plaisir de vous aider à ne pas écrire n'importe quoi.
Fred.

15.Posté par Fred le Basque le 24/08/2008 22:31

Par contre pour ajouter au débat :

Le chik, c'est fini pour au moins une ou deux générations, sauf nouvelle mutation, mais par contre bien d'autres virus encore plus dangereux et transmissibles par Aedes trainent sur la zone entre Afrique et Asie (je vous rappelle que le moustique vient d'Asie et le Chik d'Afrique). Limiter la population d'Aedes est primordial mais demande l'implication de chacun, mais cela sera surement insuffisant.
On risque de devoir appliquer les mêmes règles qu'en Afrique avec usage généralisé de la moustiquaire et le port de manches longues le matin et en fin d'après-midi pour éviter les piqures!!
Et pour finir, vous savez bien que ce que montrent des journalistes sur un sujet scientifique aussi sensible doit être regardé avec critique, recul et peut-être prise de renseignement auprès de personnes impliquées sur le sujet.
Fred.

16.Posté par anonyme le 25/08/2008 05:29

Désolé pour mon premier commentaire qui se voulait seulement (souligné) humoristique: ma façon d'être en graine en gardant le sourire.

Merci à andremctp pour ce lien (et l'autre, sur la gastronomie). Au vu des commentaires, ce sujet est loin d'être 'has been', et je serais moins affirmatif quant à dire que nous en avons fini avec le chik (et encore moins à supposer que d'autres virus, plus dangereux certainement, et dont l'aedes albopictus n'est pas le seul vecteur, ne viendraient pas profiter des avantages climatiques de notre île).

Bien sûr que les chercheurs sont au travail, et que de concert, ils étudient plusieurs pistes, mais je me demande si la recherche d'un vaccin, avec son fort potentiel commercial, n'est pas privilégiée, par rapport à d'autres solutions alternatives, comme la stérilisation: le débat sur d'hypothétiques implications biologiques est certainement intéressant, mais il apparaitra futile, si demain nous avons à lutter contre une pandémie d'une toute autre ampleur.

Je suis surpris de lire qu'à l'aube du XXIème siécle, nous méconnaissons encore les différentes espèces de moustiques: il m'avait semblé qu'elles avaient été les objets d'études poussées, ne serait ce que pour tenter d'éradiquer le paludisme, contre lequel, d'ailleurs, aucun vaccin n'existe à ce jour, notamment pour sa variante neurologique, qui est de loin beaucoup plus redoutable.

Voilà un virus, dont les méfaits sont signalés au moins depuis un demi siècle, qui débarque et nous sommes désemparés, tellement démunis qu'à part proposer des solutions pour limiter sa reproduction, comme enlever les coupelles de pots de fleurs, ou se protéger de sa transmission derrière des moustiquaires et des crèmes, nous nous retrouvons en fait devant le fait accompli, sur la scène du crime, à jouer les experts, pour savoir, quand, comment et pourquoi, nous sommes devenus des victimes.

Et on vient nous dire que le coupable, clairement identifié, était connu de nos services, mais maladroitement fiché ? Permettez que je m'interroge sur ce point: la raison n'est elle pas qu'il sévissait dans des contrées éloignées, délaissées, secondaires, et que nous étions persuadés, derrière nos miradors et nos barbelés, que jamais, au grand jamais, il ne viendrait s'aventurer dans nos banlieues confortables et paisibles ?

Si c'est le cas, c'est que nous n'avons pas encore compris, que les difficultés, les maladies, et les misères de nos voisins, sont aussi les nôtres, preuve en est, puisque tôt ou tard nous finissons par les vivre. Aussi, plutôt que d'agir a posteriori, je crois que nous pourrions anticiper, non pas uniquement par compassion, mais simplement, avec l'esprit le plus élémentaire qui soit, celui de fraternité.

Car le pire, dans toute cette tragédie, au delà de nos malheurs, que nous avons eu les moyens de dire, de formaliser, à côté, pas très loin, juste au delà de l'horizon, non seulement les douleurs persistent, mais nous ne les entendons pas, nous ne les écoutons plus, parce qu'elles hurlent en silence.

Et pourtant ces cris résonnent pour nous comme autant d'avertissements: c'est dans cette direction que j'aimerais que la recherche s'oriente, prioritairement ; même si les autres pathologies méritent toute notre attention, il sera toujours temps de se préoccuper de l'existant, non-mortel, lorsque nous aurons réglé l'inévitable, et trouvé des réponses aux risques fatals, qui frapperont un jour à notre porte, comme le chik l'a fait, sans s'inquiéter outre mesure de toutes les compétences de nos scientifiques.

17.Posté par Coquesigru le 25/08/2008 08:36
Merci Fred le basque et CREOTAS, vous avez mis en évidence tout l'intérêt de ce blog.

18.Posté par Fred le Basque le 25/08/2008 09:40

Bonjour,

le débat est intéressant. Il faut savoir que le nombre d'espèces d'insectes est immense et que le nombre d'entomologistes est très limité. Si vous saviez le nombre de choses que l'homme ne sait pas sur son univers, cela vous chamboulerait. Juste pour ouvrir une parenthèse vers un autre débat, Pourquoi Dieu a-t-il été inventé à une époque où on en connaissait encore moins ?

Attention aussi à ne pas écrire des choses fausses, chaque espèce de moustique est plus ou moins efficace pour transmettre telle ou telle maladie ; l'anophèle pour le palu, l'Aedes aegypti pour la dengue. Dans la famille Aedes, les scientifiques ont fait des choix comme celui de travailler sur le couple Aedes aegypti / Dengue qui a des impacts mondiaux bcp plus importants que Aedes albo / Chik, certainement parce que albopictus est un campagnard alors que aegypti est un citadin, et qu'en Asie cela compte !!

Par contre à la Réunion, en absence de l'un, l'autre s'est installé de manière surprenante en ville. Il a fallu donc recommencer des études pour comprendre ce comportement unique au monde ; d'où le retard dans les résultats sur le moustique.

Le Chik a été décrit la première fois en 1953 ; cela ne veut pas dire qu'on a trouvé un vaccin en 1953, ni qu'on l'a décrit comme extrêmement dangereux à cette époque. il faut faire attention a de tels propos qui peuvent faire croire que rien n'est fait pour essayer de nous protéger. Si l'espérance de vie a augmenté en France, ce n'est pas le fait du hasard.

Sur le virus et la protection des Réunionnais via des traitements, je ne peux pas répondre à la place des autorités et des médecins qui ont travaillé sur de nombreuses pistes, peut-être à mauvais escient suite à des dysfonctionnements dans notre système de recherche médicale et à la pression politique qui voulait un résultat immédiat alors que c'était impossible ; et l'exemple du vaccin en était malheureusement un exemple. Maintenant que la crise est passée, la recherche propose des solutions pour comprendre et empêcher une nouvelle catastrophe sanitaire. Les chercheurs ne sont pas des magiciens avec des formules toutes prêtes sur des phénomènes aussi uniques. Anticiper sur une maladie qui n'était pas étudiée parce que considérée (après réflexion comparative) comme secondaire en terme d'impact pour la santé mondiale est tout de même difficile.

Je reste affirmatif sur le fait que le Chik est pour nous du passé en terme d'épidémie sur au moins une génération comme l'a été la dengue auparavant, c'est juste la loi de l'immunité acquise par une grande partie de la population empêchant le redémarrage d'une épidémie. On aura sûrement des cas sporadiques et peut-être une épidémie dans un certain nombre d'années le temps que le taux de personnes immunes baisse de manière très importante dans la population afin de recréer les conditions de 2005. C'est à la population d'en tirer les conséquences après l'avoir bien prévenue des conséquences d'une mauvaise prévention.

On ne peut pas écrire que nous ne faisons rien pour nos voisins. Actuellement et depuis fort longtemps la recherche française aide les pays en voie de développement à lutter contre des fléaux que nous ne connaissons pas ou plus en France. Il n'y a aucune compassion là -dedans. Mais si nous prenons le cas de Madagascar, étudier le Chik est tout de même secondaire par rapport au problème de la peste, du choléra et du paludisme !! Beaucoup de forces sont impliquées sur ces problèmes ; d'autres sont mis en ?uvre au niveau mondial contre la Dengue, et d'autres virus ou parasites mortels. Les choix sont faits et apparaissent pertinents ! Évidemment on peut toujours se poser la question de savoir si les moyens mis en ?uvre par la recherche sont suffisants !! Et là par contre, cela devient une question politique à laquelle je peux répondre non, mais c'est mon avis personnel qui n'engage que moi.

Localement, suite à l'épidémie de Chik, a tout de même été créé le CRVOI (Centre de Recherche et de Veille des maladies émergentes de l'Océan Indien) pour essayer de mieux coordonner la recherche sur les maladies émergentes sur hommes et animaux avec la participation des pays de la COI. Je ne sais pas comment cela va se passer mais en tout cas, des fonds français ont été débloqués pour étudier des maladies sur la zone : on verra si la formule est la bonne.

La lutte contre les moustiques est très difficile. L'éradication de certaines espèces a été un succès dans certains endroits mais avec un très gros coût écologique, et dans d'autres a été un échec. Travailler sur les mâles stériles avec des méthodes d'élevage de masse et des radiations cela ne se fait pas en un jour, et nous ne sommes pas sûrs du succès : cela a marché pour l'anophèle mais le comportement d'albopictus est très différent et nous ne connaissons pas encore les chances de réussite de cette approche qui est tout de même assez coûteuse mais sûrement super télégénique ! Il y a aussi l'approche OGM (mais c'est actuellement moins diffusable à la télé) qui est étudiée avec la création de mâles incompatibles (un mâle OGM s'accouplant avec une femelle normale donnerait des mâles vivants mais incompatibles et des femelles stériles ou non viables, d'où un contrôle efficace de la population, mais est-ce que cela va marcher, d'où la nécessité de connaître le comportement du vecteur à la Réunion et à quel coût ?).

Mais comme dans les pays sensibles, la recherche a depuis longtemps proposé des solutions efficaces contre ce genre de maladies à vecteurs, le bon sens préventif et communautaire (et ce n'est pas quelque chose de ridicule comme le suggère 'anonyme' s'il connaissait un peu le fonctionnement de ce genre de maladie) : diminuer le niveau de population du vecteur (destruction des gîtes chez soi et dans les zones urbaines, et il y a du boulot quand on voit la quantité de gîtes potentiels: vases, bidons et tous types de récipients en eau de manière permanente, bassins abandonnés, carcasses, tas de feuilles, pneus usés, tas de bouteilles vides ...) ; diminuer le taux de contact avec le moustique par des protections vestimentaires aux bonnes heures ; isoler les malades virémiques pour empêcher la transmission comme cela a été trop souvent le cas lors de la dernière épidémie (j'ai été abasourdi de voir comment la maladie s'est propagée dans ma belle-famille à cause des visites aux malades, ou comment les gens étaient fatalistes face à la maladie) et un traitement insecticide des zones présentant une population de moustiques vecteurs. Cela passe évidemment par une meilleure éducation des gens et le rôle des associations comme celle qui est citée dans cet échange de commentaires est primordial mais inutile si les pouvoirs publics ne sont pas de la partie.

C'est tout ce qu'il a manqué en 2005-2006 pour empêcher l'épidémie de Chik.

J'espère que cela n'arrivera pas la prochaine fois car on risque d'avoir un nombre de morts plus important...

Si 'anonyme' suggère aussi de se pencher sur le origines du mal, la réponse est simple: c'est impossible. Le virus est un des organismes les plus simples qui existent depuis les origines de la Terre et qui a un pouvoir d'adaptation énorme. Par exemple, chaque année le vaccin contre la grippe doit être modifié pour être efficace du fait des mutations génétiques !!! Les scientifiques essaient de trouver des paramètres communs et peu évolutifs qui permettraient de développer un outil de lutte pérenne mais ils s'y cassent pour l'instant les dents (voir lutte contre le HIV).

Au plaisir de vous lire,

En espérant aussi que des politiques vont lire nos commentaires pour financer la création de postes d'entomologistes de manière pérenne car les chercheurs sur l'île qui travaillent sur les insectes sont sur les ravageurs des cultures (4-5 personnes), sur les insectes sociaux (1-2) ou sur les insectes faisant la richesse de notre île en terme de biodiversité (les précédemment cités plus l'insectarium)... ce qui n'a rien à voir avec l'entomologie médicale et ne permet pas de couvrir ce genre animal qui est un des plus riches au monde, vous en conviendrez.

19.Posté par Fred le Basque le 25/08/2008 10:01

Réponse à CREOTAS qui a fait l'effort de se renseigner et de poser des questions sur ce qui l'intriguait.
'J'ai visionné la vidéo sur euronews (c'est italiano-spano-news ou euronews, ...? au fait?)'
Je me pose toujours la question de l'appartenance des RUP à l'Europe et de la Réunion à la France quand je vois juste les programmes météo sur Euronews et les chaînes nationales !!! Cela m'exaspère car j'aime bien regarder les infos le matin avant d'aller bosser et je suis toujours surpris de ne pas être considéré plus que ça.


'- Selon la Drass (http://www.reunion.sante.gouv.fr/epidemiologie_06.htm), 266.000 personnes ont été atteintes par le virus à la Réunion depuis 2005; selon un autre site (http://www.destinationsante.com/fr_depeche.php?id_rubrique=358&id_article=23689&cat=1) dont j'ignore le sérieux, entre 2005 et 2006, il y aurait eu ' Plus de 200 000 cas au Sri Lanka en 2006, 40 000 à Mayotte , 9 000 aux Seychelles et 8 000 à l?île Maurice?''
Les chiffres sur la Réunion sont sous-estimés, On sait aussi que ceux de Mayotte le sont aussi du fait de non-déclarations auprès des autorités sanitaires. Pour Maurice, là c'est trop la rigolade: il a fallu bcp de temps avant d'avoir un cas officiel mais sans faire trop de bruit pour ne pas faire peur aux touristes qui n'étaient pas vraiment prévenus à leur arrivée pour ne pas les faire fuir. La gestion de la crise sur ce point a vraiment été différente entre les 2 pays, France et Maurice !!! Surtout à la TV (et on revient au premier point sur Euronews ...)

'- Effectivement comme le dit Josette Brosse, il me semble qu'il y a quelques mois, des recherches locales ont été entreprises en ce sens. Qu'en est-il?'
J'y ai déjà précédemment répondu.

'- L'institut Pasteur a établi des équipes qui l'étudient (résultats des recherches?) et le Centre de recherche et de veille sur les maladies émergentes de l'OI (CRVOI) créé en 2007 a organisé un colloque sur le chik en déc 2007. Dans le programme (http://www.crvoi.org/IMG/pdf/chik_prog.pdf), beaucoup de recherches, mais combien de découvertes pratiques? Il me semble qu'il n'y a presque rien sur la lutte entomologique.. Un spécialiste peut-il répondre?'
Sur la lutte entomo, mes deux dernières interventions essaient d'y répondre : c'est basique mais le meilleur moyen de lutter est d'éviter de se faire piquer.

'- Pour en revenir au reportage d'Euronews, j'avoue ne pas avoir compris comment en stérilisant des moustiques mâles, on rend les femelles stériles à vie (vie d'un mois je crois) et je note aussi que sur un site de récolte d'?ufs, 7 sur 10 sont stériles (il doit s'agir de larves non?) ce qui signifie que 30 % ne le sont pas....'
Pour qu'une population se développe, il faut que la natalité soit plus importante que la mortalité. Si sur 10 ?ufs devant donner des larves il n'y en a plus que 3 qui le font, on voit bien que le taux de natalité fait une chute alors que la mortalité reste la même. D'où si la baisse de la natalité est vraiment importante, on aura une population qui va stagner en effectif ou qui va chuter.

'- Dans le reportage, on parle de milliers de moustiques élevés. Je souhaite comme bcp que cette infection soit neutralisée mais j'espère que le processus est parfaitement maîtrisé de façon à ce qu'on arrive pas à l'inverse de ce qui est voulu...'
Cette méthode est déjà utilisée sur l'anophèle avec succès. Mais elle demande des recherches pour albopictus car il faut pouvoir élever en masse des millions d'insectes, réussir à séparer les mâles des femelles et être sûrs de bien stériliser tout le monde ou tout moins un très très important pourcentage (sinon ton inquiétude est fondée) ; d'où un certain temps avant que la méthode d'élevage soit au point. Ensuite il faudra savoir comment, quand et où lâcher ses mâles stériles pour avoir un maximum d'effet. Et à la Réunion cela va être assez compliqué puisque les ravines sont les principaux nids à moustiques !!

-' Au fait, sait-on pourquoi en 2005-2006, l'infection du chik a été foudroyante à la Réunion, puis semble s'être évanouie depuis...? Voilà un beau sujet de reportage entre autres, non ?...'
Déjà répondu, mais ma proposition de scénario reste à valider, sauf que nous n'avons pas de chiffres sûrs, justes estimations au niveau de l'île et de piètres valeurs au niveau des communes donc ...

'- Mais comme dans tous domaines, et encore plus dans des domaines très pointus, comme la recherche fondamentale, et en ce qui me concerne : prudence... dans les infos et les solutions proposées ....!'
D'accord avec toi, et encore plus sur les critiques émises sur ce qui doit être fait ou qui n'est pas fait quand on ne s'est pas bien renseigné !!

'- Enfin, le commentaire de Phylie me fait penser à un sketch de Fernand Raynaud qu'on pourrait parodier: 'J'suis pas un imbécile, puisque je suis français...'
Mais il me semble qu'en matière de recherche scientifique et médicale, nous n'avons pas à rougir, loin de là, ce qui ne veut pas dire qu'il y aurait une ligne Maginot de la recherche, bien sûr, et les recherches italiennes ou autres sont à 'utiliser'....'
Déjà aussi répondu. Pour ajouter des infos, une thèse d'un étudiant italien sur le Chik se déroule à Marseille dans le labo de l'équipe qui travaille sur la maladie !!

'- Dernière observation: euronews fait état des 200 italiens atteints en 2007 par le chik. Et les centaines de milliers dans l'OI, les 266.000 à la Réunion, DOM faisant partie de l'Union européenne...?'
Tu reviens sur le premier point, bien joué : Qui sommes-nous ? Que valons-nous ? Tu connais l'adage : loin des yeux, loin du c?ur !!!!
Et le format TV choisi par les chaines d'info en général (quelques minutes sur un sujet) ne permet pas de faire des historiques, encore moins sur une région qui n'est pas géographiquement en Europe...

20.Posté par CREOTAS le 25/08/2008 21:38

Merci Coquesigru, mais pour ma part, j'adresse surtout un grand merci à Fred Le Basque pour avoir pris le temps d'écrire tous ces commentaires riches d'enseignements, vulgarisant ainsi quelques données que nous (en tous cas moi) les non scientifiques ou scientifiques à Bac + 0 au plus ne maîtrisons pas ou très peu....!

Et nous éviter de dire un peu moins d?idioties « au km »?. Ses interventions, venant d?un ingénieur ou chercheur de l?UR016, démontrent qu?il faut avoir bien étudié le sujet pour commencer à pouvoir en parler sans dire trop d?âneries (hum?.n?est-ce pas les décideurs politiques et administratifs de tous bords? ?) ;-)

Sachant que quand on va sur certains sites, il faut connaître le jargon et les termes techniques, sinon, on est largué rapidement?. Cette intervention « vulgarisante » est donc très utile?

Je viens de lire et relire avec intérêt les observations de Fred, et je me permets quelques questions et aussi quelques raccourcis, peut-être un peu 'provocateurs', uniquement pour tenter de susciter des réponses intéressantes, pertinentes?.

1 ? La première chose qui me vient à l?esprit est que je n?avais pas bien réalisé (bien que l?ayant déjà lu) qu?une fois piqué, on est immunisé (pour combien de temps ?) par LE VIRUS en question, mais non s?il mute ou un autre?

Donc, la question du chik ne présente plus beaucoup d?intérêt pratique à la Réunion où selon Fred, les chiffres ayant été sous estimés, la moitié de la population a été infectée, et on est de toute façon à l?abri pour 1 ou 2 générations.

Pourquoi alors continuer avec autant d?équipes (ex. Institut Pasteur : 12, l?IRD..) sur ce sujet qui devient secondaire ? (Ah oui, c?est vrai, c?est l?Europe qui commence à se faire piquer et c?est vrai que la Réunion, au plan épidémiologique, comme fiscal d?ailleurs, c?est l?étranger, donc personne?.. ! Mais laissons les 'métropolitains' se débrouiller désormais, non?. ?)

2 ? Je sais bien que l?on sort du sujet chik et moustiques, mais enfin, je profite qu?un spécialiste qui n?ignore pas les virus s?exprime pour poser la question?

Le CRVOI ayant été créé pour surveiller les « maladies ÉMERGENTES », cet organisme est-il en mesure d?étudier tous les virus occasionnant des infections dans la zone OI,comme par exemple le virus de la grippe aviaire. Il me semble qu?en particulier les virus H5N1 et H9N2 sont en cause, que des dizaines si ce n?est des centaines de morts humains (les animaux, ils ne comptent pas? !) sont déjà survenues en Asie.

Y a-t-il eu des premiers cas dans la zone OI proche (Madagascar, Seychelles, Maurice, Comores, Sud-Afrique et côte africaine? ), compte tenu des échanges commerciaux et migrations de populations, des voyages?. ?

Le CRVOI s?intéresse-t-il à la question ou attend-il que l?infection se déclare dans l?OI (1 cas déjà à Djibouti d?infection, voir http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Science-Sante/2006/05/18/003-Grippeaviaire-accueil.shtml dont j?ignore le sérieux) ou du moins attend-il les résultats des recherches nationales ou internationales.. ?

Et ne devrait-on pas plutôt désormais se concentrer la recherche, notamment locale, sur ce type de menace inquiétante pour l?avenir proche?. ?

Mais il est vrai que plusieurs souches et plusieurs virus sont en 'concurrence' à 'la course à la pandémie' (si je puis me permettre cette allégorie douteuse?) et le lancement de vaccins pour hommes et volailles ou animaux ne pourra pas se faire tous azimuts?. On est donc condamnés à attendre que cela se déclare ?

En tous cas, une chose est certaine : l?infiniment petit se moque des frontières, de la politique et des intérêts de toutes sortes humains (hormis les autres virus et bactéries)?

3 - 'Presque rien n'avait été fait sur le moustique à travers le monde, donc le projet a étudié le moustique de manière très complète (biologie, comportement de reproduction et dans ses préférences alimentaires) ainsi que sa relation avec le virus Chikungunya, en passant par des modélisations de dynamique de populations et d'épidémiologie'.

J?imagine qu?il s?agit de l?Aedes Albopictus, et que d?autres moustiques ont fait l?objet d?études ? Rassurez-moi? Et n?y a-t-il pas eu des recherches et un vaccin de la part des USA ? Info/intox ?

4 - En gros, il y a eu peu de recherches sur les moustiques ou du moins l?Aedes Albopictus, bon. Mais était-ce à ce point-là et a-t-on réellement cherché et lu les études en langue étrangère sur le sujet (surtout en anglais) existantes ?

5 ? Je me rappelle avoir lu il y a quelques mois un article du Quotidien à propos d?un Réunionnais ayant mis au point un piège à moustique avec une simple bouteille en plastique à découper? Les spécialistes ont-ils déjà inventé le système, ou l?utilisent-ils ou bien ce 'truc' a-t-il été considéré comme un 'gadget' amusant mais peu sérieux? ? N?est-ce pas un de ces multiples 'trucs' efficaces? S?intéresse-t-on d?ailleurs sérieusement aux 'autres' trucs (ex.: les remèdes et tisanes péi? ) ou 'trucs alternatifs'?

6 - Il faut s?attendre à d?autres épidémies que le chik dans les années à venir, avant un retour de celle-ci, dans 1 ou 2 générations, et donc poursuivre une politique de protection contre les moustiques : individuelles, lutte entomologique, chimique, éradication des nids (eaux stagnantes)?.

Mais peut-on véritablement imaginer éradiquer les moustiques: il y a de l?eau stagnante partout et on ne pourra jamais éradiquer ce problème à 100 %, ni empêcher les piqûres, sauf à se promener, TOUT LE MONDE, en permanence couvert?..? On fait comment alors ?

N?existe-t-il pas un ou des arrêtés préfectoraux, voire des textes réglementaires à ce sujet interdisant les 'nids' à moustique existant par négligence des propriétaires et prévoyant des sanctions ?

7 ? Dernière question, et non des moins intéressantes : Albopictus et Aegytis, à part de nous refiler leurs cochonneries de virus en piquant les uns et les autres, ont-ils une réelle utilité dans la chaîne du vivant (ce qui me donnerait PEUT ÊTRE une raison, la prochaine fois que j?en vois un de ne pas le 'tataner' à mort?.!)?

Question poussée à l?absurde (mais pas si bête qu?elle ne paraît): supposons que dans un monde imaginaire, on ait réussi à tous les tuer les « Albo » et « Aegypti » (Ouf, on les a eus, ces enfoirés !) On gagne quoi ? Un nouveau virus resté en retrait, ou autre, ou bien, et réellement, le monde des vivants constitués avec du sang s?en porterait-il mieux ?

21.Posté par anonyme le 29/08/2008 06:26

Merci Fred, Créotas, et ... les nombreux commentateurs sur ce sujet au débat très intéressant, mais pas trés accessible néanmoins au néophyte que je suis. Avec tous ces moustiques, et surtout les charmants compagnons qui profitent de leurs déplacements, il y a de quoi avoir le vertige...et risquer d'en tomber malade.

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