L'ÉLECTRICITÉ AU DOIGT ET À L’ŒIL

Au temps et aux époques, les interrupteurs savent eux aussi faire référence. Extrapolation de styles, rémanence persistante, lignes rétro revisitées… Mais c’est aussi à l’intégration de l’innovation à nos murs qu’ils savent donner un sens remarquables. Une domotique et des attributs technologiques rendus fréquentables à l’esthétisation de leurs commandes… Expression de l’épure, la modernité revêt des accents précieux, masculins, technologiques… Jeu de dessins, de textures, de matières, de couleurs… ou au contraire une discrétion qui se fait absolue dans la transparence ou à l’intégration d’un auxiliaire de commande électrique seulement révélé au soulignement d’un trait de lumière… Ici encore tous les gouts sont à portée de nos doigts, d’autant que les fabricants ont su étendre leur gamme et décliner le style à leurs prises électriques, téléphoniques, télévisuelles et informatiques. L’accessoire fonctionnel fait écho à la narration de notre intérieur, détail ultime au soin duquel la décoration forme un tout cohérent et harmonieux. Sur ce terrain aussi la palette apparait variée, dans l’esprit comme dans les prix. Les matières retrouvent de la noblesse, aspect de cuir, porcelaine, acier, bois… et l’interrupteur dépasse la simple fonction pour entretenir un rapport visuel mais aussi parfois tactile. Parmi les lignes fortes, le charme restauré de vieux interrupteurs, la pureté d’une géométrie parfaite et la discrétion absolue.

| Ci-dessus, de gauche à droite. Interrupteur d’inspiration rétro (FR66). Nouvelle approche de forme et de matière, interrupteur en bois tourné extrait de la collection Elo dessinée par Frédéric Bugnot (Realitem). Détail de raffinement, double bouton poussoir sur plaque d’acer brossé (Paris Gang).
| Ci-contre. Autre rémanence du passé avec la collection d’interrupteurs et de prises vendue chez Merci.

Tout à la fois incarnation de notre rétrostalgie galopante et de notre intérêt pour l’héritage industriel des trente glorieuses, les vieux interrupteurs et leurs attributs réhabilités ou allégés font ressurgir une électricité à mémoire de forme. Un patrimoine parcouru de fils torsadés, ponctué de douilles de porcelaines, réchauffé à l’incandescente des lampes au tungstène, qui d’intérieur Haussmannien en loft entretient le souvenir d’une modernité d’hier. Une rémanence industrielle qui s’invite dans les enseignes de décoration telles que FR66 ou Merci et se cultive de longue date au Bazar d’électricité.