Traction for low-back pain with or without sciatica (Cochrane review)
Wegner I, Widyahening IS, van Tulder MW, Blomberg SEI, de Vet HCW, Bronfort G, Bouter LM, van der Heijden GJ
Cochrane Database of Systematic Reviews 2013;Issue 8


Traction pour la lombalgie avec ou sans sciatique (revue Cochrane)
Revue systématique. Les revues systématiques ne sont pas notées.

CONTEXTE
La traction a été utilisée pour traiter la lombalgie, souvent en combinaison avec d'autres traitements. Dans cette revue, nous avons inclus à la fois des tractions manuelles et délivrées par une machine. Il s'agit de la mise à jour d'une revue Cochrane publiée pour la première fois en 1995, et précédemment mise à jour en 2006. 

OBJECTIFS
Évaluer les effets de la traction comparée à un placebo, à une fausse traction, à des traitements de référence et à l'absence de traitement chez des personnes avec lombalgie. 

MÉTHODES DE RECHERCHE
Nous avons cherché dans le registre spécialisé du groupe Cochrane sur le rachis, le Registre Central Cochrane des Essais Contrôlés (2012, numéro 8), MEDLINE (janvier 2006 à août 2012), EMBASE (janvier 2006 à août 2012), CINAHL (janvier 2006 à août 2012), les listes de références des articles et les fichiers personnels. Les auteurs de la revue ne sont pas au courant de nouveaux essais contrôlés randomisés (ECR) importants sur ce sujet depuis la date de la dernière recherche. 

CRITÈRES DE SÉLECTION
ECR impliquant la traction pour traiter la lombalgie non-spécifique aiguë (moins de quatre semaines de durée), subaiguë (quatre à 12 semaines de durée) ou chronique (d'une durée de plus de 12 semaines) avec ou sans sciatique. 

COLLECTE ET ANALYSE DES DONNÉES
Deux auteurs ont effectué indépendamment la sélection des études, l’évaluation du risque de biais et l’extraction de données. Comme il n'y avait pas suffisamment de données pour statistiquement mettre en commun les données, nous avons effectué une analyse descriptive. Nous n'avons pas trouvé de séries de cas ayant identifié des effets indésirables, nous avons par conséquent évalué les effets indésirables qui étaient rapportés dans les études inclues.

PRINCIPAUX RÉSULTATS
Nous avons inclus 32 ECR impliquant 2762 participants dans cette revue. Nous avons évalué 16 essais, ce qui représente 57% de tous les participants, avec un faible risque de biais selon l’outil d’évaluation du risque de biais du groupe Cochrane sur le rachis. Pour les personnes avec des types de symptômes mixtes (lombalgie aiguë, subaiguë et chronique avec et sans sciatique), il y avait des preuves de qualité faible à modérée que la traction puisse faire peu ou pas de différence sur l'intensité de la douleur, l'état fonctionnel, l'amélioration globale ou le retour au travail par rapport à un placebo, une fausse traction ou aucun traitement. De même, lorsque l'on compare la combinaison de kinésithérapie et traction à de la kinésithérapie seule ou lorsque l'on compare la traction à d'autres traitements, il y avait des preuves de qualité très faible à modérée que la traction puisse faire peu ou pas de différence sur l'intensité de la douleur, l'état fonctionnel ou l’amélioration globale. Pour les personnes avec lombalgie et sciatique et douleur aiguë, subaiguë ou chronique, il y avait des preuves de qualité faible à modérée que la traction n'ait probablement aucun impact sur l'intensité de la douleur, l'état fonctionnel ou l'amélioration globale. Cela était vrai lorsque la traction était comparée à des traitements contrôles et d'autres traitements, ainsi que lorsque la combinaison traction et kinésithérapie était comparée à de la kinésithérapie seule. Aucune étude n’a rapporté l'effet de la traction sur le retour au travail. Pour la lombalgie chronique sans sciatique, il y avait des preuves de qualité modérée que la traction entraîne peu ou pas de différence sur l'intensité de la douleur en comparaison avec un faux traitement. Aucune étude n'a rapporté l'effet de la traction sur l'état fonctionnel, l'amélioration globale ou le retour au travail. Les effets indésirables étaient rapportés dans sept des 32 études. Ceux-ci incluaient l’augmentation de la douleur, l’aggravation des signes neurologiques et une chirurgie ultérieure. Quatre études rapportaient qu'il n'y avait pas d'effets indésirables. Les autres études ne mentionnaient pas les effets indésirables. 

CONCLUSIONS DES AUTEURS
Ces résultats indiquent que la traction, seule ou en combinaison avec d'autres traitements, a peu ou pas d'impact sur l'intensité de la douleur, l'état fonctionnel, l'amélioration globale et le retour au travail chez les personnes souffrant de lombalgie. Il y a seulement des preuves de qualité limitée provenant d'études avec des échantillons de petite taille et un risque de biais modéré à élevé. Les effets présentés par ces études sont petits et ne sont pas cliniquement pertinents. 

IMPLICATIONS POUR LA PRATIQUE
À ce jour, l'utilisation de la traction comme traitement de la lombalgie non spécifique ne peut être justifiée par les meilleures preuves disponibles. Ces conclusions sont applicables à la fois pour la traction manuelle et mécanique. 

IMPLICATIONS POUR LA RECHERCHE
Uniquement de larges nouvelles études de haute qualité pourraient changer les résultats et leur précision, mais il convient de noter que ce changement ne serait pas forcément en faveur de la traction. Par conséquent, peu de priorité devrait être accordée à de nouvelles études sur l'effet du traitement de la traction seule ou combinée à d’autres traitements.

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