II faut choisir : ça dure ou ça brûle ; le drame, c'est que ça ne puisse pas à la fois durer et brûler. Albert Camus

I phil good !

Dimanche 1 Avril 2007

La philosophie se vend de mieux en mieux, et ce n'est manifestement pas un effet de mode. Alors que les ventes globales des éditeurs français ont tendance à baisser, les ouvrages en science humaine voient leur chiffre d'affaires augmenter. Après la success story du "Monde de Sophie", de Jostein Gaarder (1,5 million d'exemplaires vendus dans le monde), qui aurait cru que la révélation "philosophie" persisterait jusqu'en 2007 ?


Success philosophicus
La philosophie, longtemps boudée, correspond aujourd'hui à un réel besoin des citoyens en mal de repères. La société de consommation offre un bonheur instantané et fugace, mais ne propose rien en retour pour expliquer la mort et les accidents de parcours. Comme la religiosité est en recul, la philosophie vient combler ce vide laissé par le manque de transcendance. Tant que la vie sera absurde et qu'il manquera du "sens", la philosophie restera d'actualité.

C'est tout d'abord Bernard-Henri Lévy, surnommé "BHL", qui fera entrer la philosophie dans les coulisses de l'actualité. Après, un peu comme un conte de fée pour enfants, "Le monde de Sophie" arrivera en 1995 pour expliquer l'histoire de la philosophie. C'est alors qu'un certain André Comte-Sponville fait son apparition avec son petit traité des grandes vertus. Son secret : un style intelligible et doux. La simplicité est clairement la vertu principale d'un philosophe ! Puis apparaît un philosophe, fougueux, iconoclaste et workaholic, Michel Onfray, qui aborde les philosophes par ce qu'ils mangent… "Le ventre des philosophes" nous apprend à nous méfier des écrivains qui ont une phobie des crustacées (comme Jean-Paul Sartre) et des philosophes-enfants, comme Rousseau, qui ne boivent que du lait caillé…. Mais, lorsqu'une boîte dans l'industrie l'appellera pour animer un séminaire sur les saveurs pour ses salariés, Michel Onfray comprit qu'il fallait arrêter d'écrire sur la gastronomie philosophique… Il se plongera alors dans un long traité d'athéologie. Enfin, le troisième mousquetaire de la philosophie accessible se trouve être l'ancien Ministre, Luc Ferry. Il se fera particulièrement remarqué par son essai "L'Homme-Dieu ou le sens de la vie" en 1996. Proche de l'UMP, il était la semaine dernière au Salon du Livre pour donner son point de vue sur le programme de Sarkozy.

André Comte-Sponville, Michel Onfray et Luc Ferry, le trio qui ravit les éditeurs car leurs livres se vendent à 100 000 exemplaires.

Mais ce trio laisse largement de la place à d'autres philosophes en herbe. Si l'on observe les meilleures ventes du mois de février (dans le magazine Lire), on voit arriver à la 19ème place, Alexandre Jollien, avec son livre "la construction de soi, Un usage de la philosophie".
Même les éditions First viennent de publier "la philosophie pour les nuls".
Sans compter, toutes les Unes de Magazine, surtout en été, qui se font en plaisir de remettre au goût du jour, les grands classiques de philo, du style "L'Amour vue par les grands PHILOSOPHES" (Le nouvel Observateur, Août 2006).

Seuls absents : les supports de la presse féminine ! En effet, la philosophie reste encore assez masculine, à la différence de la psychologie…


Rédigé par Marjorie Rafécas le Dimanche 1 Avril 2007 à 15:15 | Commentaires (11)

Commentaires

1.Posté par leila le 02/04/2007 11:02
bonjour,
ce week end jsuis tombée sur votre message sur le site du lycée pasteur...on ne se connait pas ms au moins on a quelque chose en commun, j'y étais aussi de 1985 à 1993.
je suis désolée de venir vs parler de ca sur votre blog je n'ai pas trouvé un autre moyen c'est juste pr vous dire que j'ai une photo de votre pére et de ma grand mére qui y travaillait en tant que femme de ménage, elle s'appellait mme gongora pilar.
voilà donc si vous voulez je peux vous l'envoyer.
allez je vais faire un tour sur votre blog il a l'air super intéressant.
bonne journée

2.Posté par Marjorie le 02/04/2007 21:46
Oui, je me souviens en effet de Madame Gongora ! Je transmets votre message à mon père.
J'espère que tout se passe bien pour vous.
A bientôt,
Marjorie

3.Posté par leila le 04/04/2007 14:42
merci c'est gentil!
je sais que ma grand mére l'appréciait beaucoup malheureusement elle nous a quitté en 2000.
sinon nous vivons ici à toulouse et tout va pour le mieux!
eh bien j'espére que de votre côté tout va bien aussi.
à bientôt!

4.Posté par RAFECAS Maurice le 04/04/2007 21:15
Ma fille Marjorie m'a prévenue d'un commentaire qui renvoyait à des moments forts, heureux et sympathiques vécus en Algérie. Je me souviens très bien d'une fille de Mme Gongora qui s'appelait Mme Adil et 2 de ses enfants, 1 garçon et 1 fille, étaient scolarisés à l'école Pasteur.Mais il me semble que Mme Gongora avait une autre fille dont je ne me souviens pas très bien.Effectivement j'étais directeur de l'école de 1985 à 1989 et Leila je t'ai eu indirectement comme élève. Je me souviens très bien de tout le personnel du primaire duLycée Pasteur: Keira, Lucette, Josette, etc mais les 2 sur qui je pouvais compter le plus et qui m'étaient d'un dévouement total c'étaient Zhora et ta grand-mère Mme Gongora. C'est pour cela que tu me fais un peu peur Leila quand tu dis que "elle s'appelait Mme Gongora Pilar". D'après mes calculs, elle devrait avoir entre 75 et 80 ans et l'imparfait me fait douter.
Je suis à la retraite, je fais du sport, je voyage, j'ai 3 beaux et grands enfants qui ont une bonne situation et je serais heureux que tu répondes à toutes les incertitudes de mon message. Pour la photo, j'en ai beaucoup du Lycée Pasteur et souvent avec ta grand mère dont une où elle danse avec Zhora après un carnaval. A bientôt. Maurice Rafécas.

5.Posté par RAFECAS Maurice le 04/04/2007 21:21
Je m'excuse Leila je n'avais lu que le commentaire 1. C'est la 1er fois que j'écris sur un blog et je découvre le commentaire3. Le décès de ta grand-mère me fait de la peine mais tu peux répondre aux autres questions, comment tu es arrivée à Toulouse, ce que tu fais , etc. A bientôt. Maurice Rafecas.

6.Posté par leila le 04/04/2007 22:25
Bonsoir!
Je suis heureuse de vous lire et je sais que si ma grand mére aurait été parmi nous elle aurait été folle de joie aussi, d'ailleurs j'en ai parlé à ma mére qui se souviens trés bien de vous et de votre épouse, elle vous passe le bonjour...en vous lisant tous mes bons souvenirs remontent à la surface comme si c'était hier...c'est fou quand même!
Oui effectivement j'ai une tante qui s'appelle aline adil, ma cousine ghisléne et son frére réda étaient aussi à pasteur!
Son autre fille c'est ma mére marie-christine benammar.
Vous dites que vous m'aviez eu comme élève indirectement...est ce que vous pouvez m'en dire plus?
Je me souviens aussi trés bien du personnel, ces femmes étaient trés gentilles.
Effectivement la seule photo que j'ai c'est celle où vous êtes avec ma grand mére et zohra aprés le carnaval.
Pouvez vous m'envoyez les autres que vous avez avec ma grand mére ca me ferait énormément plaisir. Je vous remercie d'avance.
Eh bien nous sommes arrivés en france exactement à Toulouse en 1993 (et ma grand mére en 1994 au moment où elle était à la retraite).
Il y a peu de temps je travaillais dans le télémarketing mais en ce moment je poursuis des études en ressources humaines, en cours du soir ce qui me permet de m'occuper de ma fille sarah qui a 3 mois tout juste!
Voilà...si vous avez d'autres questions n'hésitez pas.
Je vous dis à trés bientôt.
Leila

7.Posté par Marc Touta le 27/06/2007 18:21
J'ai eu votre lien sur le site du lycée également... Je reviens à l'article ci-dessus pour dire que, dans mon métier d'enseignant, je pratiquais régulièrement le théâtre et que j'avais monté un texte d'André Comte Sponville "Pourquoi y-a-t-il quelque chose plutôt que rien. Cela m'avait obligé à convoquer une réunion de parents afin de ne pas choquer en mettant en scène, à un moment du raisonnement, l'existence de Dieu comme question fondatrice... Les enfants avaient huit ans. Ce qui les passionnait et les amusait beaucoup, c'était qu'une question amenait une réponse qui impliquait une question, etc... Bien à vous...
Marc Touta

8.Posté par marjorie le 28/06/2007 11:01
Merci pour votre commentaire. Vous avez essayé d'initier des enfants de 8 ans à un texte d'André Comte Sponville ? C'est courageux ! Je ne savais que cela se pratiquait. Dommage que vous n'enseignez plus !

9.Posté par Marc Touta le 28/06/2007 12:24
J'ai pris une retraite légèrement anticipée pour me consacrer au théâtre, mais j'ai adoré mon métier et le rôle de "passeur" me manque. Je me console en me disant que je n'ai plus de contrainte horaire... Si vous voulez faire un tour sur notre site, c'est http://theatre.caboulot.free.fr... Bien à vous...

10.Posté par marjorie le 10/07/2007 00:14
C'est une belle initiative ! Je vais ajouter votre site dans mes liens.

Cordialement,

marjorie

11.Posté par DIAZ DE BUSTAMANTE Luis Maria le 07/03/2012 17:05
Bonjour,

J'ai tombé sur votre blog en tapant le nom de votre père, qui a été mon prof au Lyçée Français de Madrid (je pense que ça devait être en 1992 ou 1993 en CM2).

Je voudrais vous demander de lui transmettre mes meilleures salutations. Je pense qu' il a été un des meilleurs profs que j'ai connu tout au long de ma formation académique.

Peut être il ne s'en souvient plus de moi (après vingt ans et la quantité énorme d'elèves qu'il a pu enseigner je pense que ça risque d'être très difficile). En tout cas, je ne veux pas laisser passer l'occasion de lui faire parvenir un gros merci. C'est lui qui m'a fait découvrir le goût de la lecture et l'écriture (une de mes grandes passions dès lors) et aujourd'hui oú ma vie professionelle m'a conduit à travers différents pays, je pense de temps en temps à l'énorme privilège que j'ai eu d'avoir une éducation si libre oú votre père, parmi d'autres excellents enseignants, nous a appris l'idée de la citoyenneté du monde et l'importance d'avoir un esprit critique.

Je vous remercie énormément pour lui transmettre ce message et j'espère sincèrement que tout va très bien pour lui.

Très cordialement,

Luis María.

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Marjorie Rafécas
Marjorie Rafécas
Passionnée de philosophie et des sciences humaines, je publie régulièrement des articles sur mon blog Philing Good, l'anti-burnout des idées (http://www.wmaker.net/philobalade), ainsi que sur La Cause Littéraire (https://www.lacauselitteraire.fr). Je suis également l'auteur de La revanche du cerveau droit co-écrit avec Ferial Furon (Editions du Dauphin, 2022), ainsi que d'un ouvrage très décalé Descartes n'était pas Vierge (2011), qui décrit les philosophes par leur signe astrologique.




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