A force de redoublements volontaires, Christian Ghion s’implique un peu plus dans le fonctionnement de l’établissement et assiste le directeur dans l’organisation des concours. L’avant dernière année, il remporte cinq concours sur six, et l’envie de remporter les six le motive à faire une année de plus. Mais le premier des six concours lui échappe. Il cesse la formation et devient enseignant. « J’étais assistant du directeur, je devenais professeur et entre temps j’avais fait la connaissance de Patrick Nadeau, avec qui j’ai travaillé pendant dix ans. A la fin je composais les jurys, cela m’a permis d’inviter des gens que je trouvais intéressants ». Il finira par quitter l’école après en être devenu directeur adjoint.
| Des fonctions additionnées, l’accessoire s’exprime en ligne majeure, et Christian Ghion s’invite au bureau dans la collection Box Office éditée par Xo.
Mais il n’attend pas la fin de son cursus pour se frotter à la réalité et commence à travailler avec Patrick Nadeau. Le tandem se présente à des concours de design et ne fera scission qu’une dizaine d’années plus tard. Les penchants naturels de Christian Ghion se portent plus volontiers sur le design, « architecte, Patrick souhaitait consacrer plus de temps à l’architecture intérieure. Il finissait par se sentir à l’étroit dans le mobilier. A l’inverse, je préférais l’échelle du design et la création de vases, de mobiliers ou de petites cuillères. Nos naturels respectifs avaient besoin de s’exprimer. Après dix ans, une certaine lassitude s’installe, un peu comme un vieux couple. On se connaît, il n’y a plus de surprise, le travail devient machinal, on aurait fini par s’encombrer mutuellement ».
| Des fonctions additionnées, l’accessoire s’exprime en ligne majeure, et Christian Ghion s’invite au bureau dans la collection Box Office éditée par Xo.
Mais il n’attend pas la fin de son cursus pour se frotter à la réalité et commence à travailler avec Patrick Nadeau. Le tandem se présente à des concours de design et ne fera scission qu’une dizaine d’années plus tard. Les penchants naturels de Christian Ghion se portent plus volontiers sur le design, « architecte, Patrick souhaitait consacrer plus de temps à l’architecture intérieure. Il finissait par se sentir à l’étroit dans le mobilier. A l’inverse, je préférais l’échelle du design et la création de vases, de mobiliers ou de petites cuillères. Nos naturels respectifs avaient besoin de s’exprimer. Après dix ans, une certaine lassitude s’installe, un peu comme un vieux couple. On se connaît, il n’y a plus de surprise, le travail devient machinal, on aurait fini par s’encombrer mutuellement ».
LA CURIOSITÉ POUR MOTEUR
Souvent qualifié de touche à tout, le designer caméléon signe vases, objets, mobiliers, scénographies, architectures intérieures ou bijoux, ce qui ne l’empêche pas de voir des limites à la transversalité « je suis toujours très heureux de découvrir un nouvel univers, comme lorsque le joaillier Fred me propose de dessiner des bijoux. Mais je ne crois pas à la transversalité. La mode, le design, la mise en scène, le stylisme, l’architecture intérieure sont de vrais métiers qui ne s’improvisent pas. Il y a bien sur des exceptions, mais le génie n’est pas la règle. A contrario, me promener dans un univers élargi mais restreint me convient bien. Il faut savoir jusqu’où ne pas forcer sa nature. Même dans mon métier, il y a des sujets avec lesquels je ne suis pas à l’aise. Je pense que je ne saurai pas forcément dessiner des machines à laver ou des téléphones. Pour la collection de bijoux, j’ai averti de ma candeur sur le sujet. Un œil neuf présente des avantages, mais comporte aussi des risques de maladresse, comme de créer quelque chose qui n’est nouveau que pour soi. Mais cet univers me stimule ».
| Pour le joaillier Fred, Christian Ghion fait une incursion remarquable dans le bijou, mêlant préciosité et modernité.
| Pour le joaillier Fred, Christian Ghion fait une incursion remarquable dans le bijou, mêlant préciosité et modernité.




