EXPÉRIMENTATION DE LA MATIÈRE
Des plus nobles au sans grade, Christian Ghion n’entretient aucun à priori sur la matière et les matériaux. Il aime les expérimenter, les extraire des espaces convenus et des perceptions établies. « S’en tenir à l’usage académique revient à faire ce que d’autres ont déjà fait avant nous. J’aime aller voir ailleurs, tenter d’autres pistes. C’est quelque fois décevant parce qu’il ne se passe rien, mais lorsque d’autres possibilités se dessinent l’expérience devient troublante et excitante. Le Corian est emblématique. C'est un matériau technique qui équipe les laboratoires et les salles de chirurgie depuis des dizaines d’années. Mais les designers s’en sont emparés, les uns l’ont tourné, les autres l’ont thermoformé, il a été travaillé en courbes, en volumes, en transparence. Le design lui a fait prendre d’autres chemins et le Corian est apparu autrement, ailleurs, au jour de nouvelles possibilités. Ce qui est vrai pour le Corian l’est pour beaucoup d’autres matériaux ».
| Dans l’éclat des lustres Murano qui baignent de lumière l’écrin du restaurant Reflets de Pierre Gagnaire à Dubaï ou dans l’atmosphère de fond marin du restaurant Gaya, dont les tables se coiffent d’un plateau de Corian décoré d’un motif d’algue, Christian Ghion conte par chaque détail l’atmosphère des lieux qu’il compose.
Une logique qui n’est pas étrangère à Christian Ghion. Une logique qu’il appliquait déjà dans l’enceinte du Salon du Meuble avec l’organisation du Design-Lab. Une plate-forme expérimentale, dont l’objectif consistait à provoquer des rencontres d’apparence contre nature entre le savoir-faire d’un industriel et le regard d’un designer. Une approche à qui le design doit quelques pièces maitresses. « Nous demandions aux entreprises de soumettre un matériau ou un savoir-faire particulier à l’imagination d’un designer. Beaucoup d’industriels ont joué le jeu, ont laissé les designers bousculer leurs habitudes, et sont allés jusqu’à produire les prototypes ».
De l’avis de Christian Ghion, une démarche sinon habituelle au moins naturelle de la part des designers que d’aller voir ailleurs et de bousculer un peu les choses. « Avec cent cinquante mètres carrés et une trentaine de prototypes présentés chaque année pendant dix ans, le Design-Lab a mis cette nature en lumière ». L’industrie regorge de matériaux de pointe limités à des usages techniques et spécialisés. Des mousses à mémoire de forme aux qualités exceptionnelles, employées dans le médical pour les personnes âgées et les grands brûlés. « Dernièrement j’ai découvert l’Aérogel dans une revu technique d’aéronautique. Brièvement, il s’agit d’un gel qui ne pèse pratiquement rien et sert à combler les vides sans ajouter de poids, mais cette matière est d’une extrême fragilité. J’ai pu obtenir un échantillon, contenu dans une succession de boîtes, et lorsque j’ai pris le matériau en main et il s’est littéralement délité. J’imaginais faire des tables, des bureaux immenses, presque évanescents et dont le poids serait insignifiant. Mais j’imaginais aussi que le matériau avait un minimum de résistance et de densité. Or la matière se décompose à l’effleurement. Cela fait parti de mes grandes déceptions ».
Une logique qui n’est pas étrangère à Christian Ghion. Une logique qu’il appliquait déjà dans l’enceinte du Salon du Meuble avec l’organisation du Design-Lab. Une plate-forme expérimentale, dont l’objectif consistait à provoquer des rencontres d’apparence contre nature entre le savoir-faire d’un industriel et le regard d’un designer. Une approche à qui le design doit quelques pièces maitresses. « Nous demandions aux entreprises de soumettre un matériau ou un savoir-faire particulier à l’imagination d’un designer. Beaucoup d’industriels ont joué le jeu, ont laissé les designers bousculer leurs habitudes, et sont allés jusqu’à produire les prototypes ».
De l’avis de Christian Ghion, une démarche sinon habituelle au moins naturelle de la part des designers que d’aller voir ailleurs et de bousculer un peu les choses. « Avec cent cinquante mètres carrés et une trentaine de prototypes présentés chaque année pendant dix ans, le Design-Lab a mis cette nature en lumière ». L’industrie regorge de matériaux de pointe limités à des usages techniques et spécialisés. Des mousses à mémoire de forme aux qualités exceptionnelles, employées dans le médical pour les personnes âgées et les grands brûlés. « Dernièrement j’ai découvert l’Aérogel dans une revu technique d’aéronautique. Brièvement, il s’agit d’un gel qui ne pèse pratiquement rien et sert à combler les vides sans ajouter de poids, mais cette matière est d’une extrême fragilité. J’ai pu obtenir un échantillon, contenu dans une succession de boîtes, et lorsque j’ai pris le matériau en main et il s’est littéralement délité. J’imaginais faire des tables, des bureaux immenses, presque évanescents et dont le poids serait insignifiant. Mais j’imaginais aussi que le matériau avait un minimum de résistance et de densité. Or la matière se décompose à l’effleurement. Cela fait parti de mes grandes déceptions ».




