Bonus : Ayrault veut mettre la majorité "au pied du mur"
PARIS, 16 sept 2009 (AFP) - 19h15 heure de Paris - Le président du groupe PS Jean-Marc Ayrault a déclaré mercredi que les députés socialistes voulaient désormais mettre leurs homologues de la majorité UMP-Nouveau centre "au pied du mur" en défendant des propositions de loi, notamment sur un "salaire maximum" contre les bonus.

Dès le 15 octobre, les députés PS défendront ainsi un texte pour instaurer un "salaire maximum", afin de tester la volonté de la majorité d'agir contre les bonus.

"Nous verrons bien si les discours sur les bonus, les stock-options, les retraites-chapeaux... ne sont pas que des mots", a déclaré M. Ayrault devant l'Association des journalistes parlementaires.

"Nous allons systématiquement mettre la droite au pied du mur sur des sujets où elle a fait des déclarations d'intention", indique-t-on dans l'entourage de M. Ayrault, pour qui il est temps de faire le bilan des discours de Nicolas Sarkozy sur la moralisation du capitalisme depuis le début de la crise.

Le 15 octobre, les députés PS défendront une autre proposition de loi pour interdire le crédit revolving et instaurer l'action de groupe (permettre à des groupes de consommateurs de saisir la justice contre une société ou une entreprise).

Pendant l'examen du projet de loi de finances 2010, le PS va aussi "proposer un rabotage des niches fiscales qui coûtent 70 milliards aux contribuables", d'après un responsable du groupe.

Le groupe PS va aussi demander le "retrait pur et simple" du projet de loi sur les jeux en ligne, "nouveaux cadeaux au club des amis du Fouquet's" selon M. Ayrault.

"La taxe carbone, c'est la poll tax de monsieur Sarkozy", a par ailleurs estimé M. Ayrault, en référence à la taxe très controversée adoptée en Grande-Bretagne à l'initiative de Margaret Thatcher, alors Premier ministre.

La poll tax est une taxe assise sur chaque adulte vivant dans une communauté.

http://hosting.afp.com/clients/assembleenationale/francais/assnat/090916171558.g0mtsox2.html

Tags : PS
le Jeudi 17 Septembre 2009 à 20:54 | Commentaires (0)

Revue de presse

Karima Delli fait sa rentrée au Parlement européen. Extrait de son blog...


Revenu maximum : "On se donne dix ans pour y arriver !"
Mardi 1er septembre, c'était la rentrée, après des vacances trop courtes (une semaine) et les Journées d'été des Verts à Nîmes sous un soleil de plomb mais dans une ambiance studieuse et festive. Au programme, Copenhague bien sûr (J-101), mais également un forum de Sauvons les Riches intitulé "Comment sauver les Riches en moins 10 ans?".

Sous les applaudissements, Monique et Michel Pinçon-Charlot, sociologues français spécialistes de la grande bourgeoisie, nous ont dressés un portrait de cette étrange tribu: «les très riches», habitués des parties de chasse à courre au salon du Bristol. Notre cher Hervé Kempf, auteur de Comment les riches détruisent la planète, bible de notre collectif, est intervenu pour réaffirmer la nécessité du revenu maximum. Y'a du boulot! Mais on se donne dix ans pour y arriver.

Une de mes priorités durant cette mandature au Parlement européen va être de tout faire pour permettre l'instauration d'un revenu maximal à l'échelle européenne. On va me rétorquer qu'il n'est pas dans les compétences du Parlement de légiférer sur les rémunérations. Ce n'est pas parce que c'est impossible qu'il ne faut rien faire.

D'abord trouver des outils pour contourner cette impasse institutionnelle. Notre plan d'attaque: tout d'abord mobiliser l'opinion publique européenne. Premier pas, des contacts sont établis pour lancer Sauvons les Riches en Belgique et en Italie. Deuxième pas, introduire le revenu maximal dans les textes de loi par le bais d'amendements, de déclarations politiques, de questions écrites à la commission et tout le tintouin... Reste à secouer et à convaincre nos eurodéputés des autres groupes politiques. Si Vincent Peillon est chaud pour la taxe Tobin, il sera chaud bouillant pour le revenu maximum.

http://ecologie.blogs.liberation.fr/euro-ecolos/2009/09/rentr%C3%A9e-des-classes-au-pas-de-course-et-tous-volontaires.html

Tags : Karima Delli
le Mercredi 9 Septembre 2009 à 12:37 | Commentaires (0)

Info et débat

Sur son blog, Corinne Morel Darleux, secrétaire nationale du Parti de Gauche en charge du combat écologique, annonce un débat sur le RMA dimanche 13 septembre à la fête de l'Humanité.


Le RMA s'invite à la fête de l'Huma
J'aurai l'honneur d'introduire à la Fête de l'Huma dimanche prochain le débat : "Urgence climatique et justice sociale : le RMA peut-il être une réponse ?" (oui !!!)

A vrai dire, je viens de passer une bonne partie de mon week-end à l'organiser... Mais je suis ravie. Sincèrement ravie que le PG s'empare de ce sujet ô combien important, magnifique et positive conjugaison de l'écologie et du social.

Et que Thomas COUTROT et Hervé KEMPF aient d'ores et déjà accepté de venir.

Le principe du RMA (revenu maximum autorisé - ou admissible - ou acceptable...) était déjà présent parmi les différentes mesures de la proposition de loi du PG sur le "bouclier social" :

* Article 17 - Il est institué un salaire maximum légal dont le montant ne peut pas dépasser vingt fois celui du salaire minimum. Le salaire maximum légal inclut, le cas échéant, la partie fixe du salaire et la partie variable en fonction des objectifs prévus au contrat de travail ou du chiffre d'affaire généré par l'activité du salarié.

Mais avec l'actualité, le RMA doit absolument revenir sur le devant de la scène ! En effet, le débat sur la taxe carbone téléscope les discussions du G20 sur le plafonnement des bonus. A la veille de deux sommets majeurs, Copenhague et Pittsburgh, la crise financière et l'urgence climatique remettent donc toutes les deux au premier plan la question des inégalités… et celle du RMA !

Les enjeux posés par le dérèglement climatique impliquent de revoir en profondeur notre mode de développement et notamment de réduire fortement notre consommation d'énergie. Soit. Pour autant, la réponse du gouvernement sous forme d'une taxe carbone renchérissant le coût de l'énergie pour les particuliers est-elle socialement acceptable ?

En pleine montée des inégalités sociales, peut-on faire porter l'effort sur des ménages déjà touchés de plein fouet par la récession et le chômage ? Pendant que les plus riches pourront quant à eux continuer à surconsommer et gaspiller tranquillement l'énergie sans se préoccuper de son coût ?
La question écologique repose avec force le caractère insoutenable des inégalités sociales. On ne résoudra pas l'équation climatique sans réduire drastiquement les inégalités. On ne trouvera pas de large implication populaire sur ces questions sans la mise en place d'une nouvelle répartition des revenus, plus juste et égalitaire. Car comment demander aux classes populaires de faire un effort supplémentaire, quand les dirigeants du CAC 40 gagnent en moyenne l’équivalent de 400 Smic, et que les revenus annuels du show-biz et du sport représentent pour certains plus de 1 600 années de Smic ?!

Le mode de vie de ces « élites », donné en exemple par les médias et la publicité, prône l'accumulation matérielle, alimente la machine productiviste et aggrave encore les dégâts causés par un système qui réussit le tour de force à la fois d'exploiter les individus et de détruire les éco-systèmes. C'est un vrai cercle vicieux !

Ces inégalités de revenus sont socialement inadmissibles et écologiquement destructrices.

Alors... Si on en profitait pour réclamer l'instauration du RMA ?

http://www.lespetitspoissontrouges.org/index.php?post/2009/09/06/Le-RMA-s-invite-%C3%A0-la-F%C3%AAte-de-l-Huma

le Lundi 7 Septembre 2009 à 11:47 | Commentaires (0)

Info et débat

Excellente initiative d'Utopia qui lance une pétition pour des rémunérations individuelles comprises dans une fourchette de 1 à 10 fois le SMIC. Nous soutenons totalement !


Pétition lancée par le mouvement UTOPIA
Réduction des écarts de rémunération !


# En 1974, la rémunération moyenne des dix patrons américains les mieux payés était 47 fois plus élevés que le salaire moyen d’un ouvrier de l’industrie de l’automobile …

# en 1999, elle était égale à 2 381 fois le salaire moyen.

# Selon le Financial Times, Les patrons des grandes banques internationales auraient touché ces trois dernières années environ 95 milliards de dollars de rémunération alors que les pertes causés par leurs erreurs sont évaluées à plus de 1 000 milliards de dollars par le FMI.

# En France, les dirigeants des entreprises du CAC 40 gagnent en moyenne 4.4 millions d’euros par an, soit pour chacun d’entre eux, environ deux siècles de salaire médian... soit 250 fois le SMIC !

Ces fortunes profitent à une oligarchie de surconsommateurs instaurée en modèle par les médias et la publicité. Ce système, construit pour défendre l’illusion d’une croissance infinie et équitable, s’est édifié au détriment des plus faibles et des plus démunis, premières victimes aujourd’hui de la précarité et demain des bouleversements climatiques.

Ces rémunérations disproportionnées et sans lien réel avec la performance de l’entreprise sont socialement injustes, économiquement inefficaces, humainement inadmissibles et écologiquement destructrices !

En signant cette pétition, nous exigeons que l'ensemble des rémunérations individuelles (salaires, primes, dividendes, indemnités,...) soient comprises dans une fourchette de 1 à 10 fois le SMIC !

POUR SIGNER LA PETITION : http://www.mouvementutopia.org/petition01/index.php?petition=2

le Lundi 7 Septembre 2009 à 11:38 | Commentaires (0)

Appel et pétition

Une analyse subtile entre la nécessité d'un impôt énergétique, pour inciter aux changements de comportement et économiser l'énergie, la situation socio-géographique de notre pays et la nécessité du salaire maximum.


Vive l'impôt sur l'énergie !, par Hervé Kempf
Quel tohu-bohu, les amis ! "Antisociale", "populiste", "hold-up fiscal", "impôt Sarkozy ", "ridicule", "écologie punitive", la contribution énergie climat - euh, la "taxe carbone" - fait rugir dans les chaumières.

Excellente nouvelle ! Si l'on se souvient qu'en 1992 le projet de taxe sur l'énergie avait été discrètement enterré sous la pression des milieux industriels, on mesure le chemin parcouru : la question écologique s'est imposée dans le débat démocratique. C'est le signe que le coeur de la politique dans les pays industrialisés, aujourd'hui, est de trouver comment établir une nouvelle relation avec la biosphère.

Deuxième point positif : le débat s'est organisé autour de la question de la justice. Le projet de taxe est-il équitable ? L'articulation entre justice sociale et écologie est mise en lumière comme cela n'avait jamais été le cas. Troisième observation : le mythe du "désert français" est mort. La vivacité du débat tient au fait qu'une large partie de la population vit en zone rurale, et dépend donc de l'automobile.

Cela étant observé, rappelons la logique de la démarche.

1 - Point de départ : la planète est engagée dans une crise écologique majeure, notamment par le changement climatique. Celui-ci pourrait avoir des conséquences immenses. Il découle de nos émissions de gaz à effet de serre.

Dès lors une conclusion s'impose :

2 - Il nous faut réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Or celles-ci sont liées à notre consommation d'énergie.

Donc :

3 - Il nous faut réduire notre consommation d'énergie. Comment ? Les technologies alternatives ne sont pas disponibles à grande échelle et à court terme. Pour diminuer la consommation d'énergie fossile, qui produit du CO2, il nous faut en augmenter le prix pour en dissuader la consommation.

4 - Si le prix augmente, soit on dépense plus, soit on consomme moins. Oui, c'est une perte de pouvoir d'achat. Mais les responsables politiques qui prétendent lutter contre la crise écologique sans envisager une modification du mode de vie... mentent.

5 - Combien de personnes en France sont dans une situation économique telle qu'une diminution de leur consommation énergétique de 10 % est absolument insupportable ? A la louche, 20 % de la population. Pour ceux-ci, l'aide est indispensable, vitale, indiscutable. Mais les autres doivent accepter de consommer moins de pétrole et d'électricité.

6 - Les revenus tirés de l'impôt énergie doivent être clairement compensés par davantage de transports collectifs et d'aides aux économies d'énergie.

7 - L'impôt envisagé reste injuste dans le contexte d'une répartition des revenus particulièrement inégalitaire. Son acceptation suppose une réforme fiscale corrigeant ce désordre social : abolition du bouclier fiscal, refonte des niches fiscales, revenu maximal admissible.

le Dimanche 6 Septembre 2009 à 11:12 | Commentaires (0)

Revue de presse

Débat dans l'Humanité. Face à Face. Jérôme Dubus, délégué général du MEDEF Ile-de-France. Christophe Ramaux, économiste, maître de conférences, signataire de l’Appel des économistes en faveur du Front de gauche.


Faut-il un revenu maximum ?
Sans l’égalité, la démocratie est un vain mot, par Christophe Ramaux, économiste, maître de conférences à l’université Paris-I, signataire de l’Appel des économistes en faveur du Front de gauche.

Le néolibéralisme s’est traduit par un développement massif des inégalités : entre riches et pauvres, entre profit et salaire, entre salariés eux-mêmes avec une fraction réduite de cadres dirigeants dont les rémunérations (salaires, stock-options…) ont explosé (voir la mine d’informations sur le site de l’Observatoire des inégalités : http://www.inegalites.fr/).

Alors qu’elle s’était réduite après 1945, la part des revenus globaux (salaire, revenus du patrimoine, etc.), avant impôt, perçus par les 1 % les plus riches a, depuis 1974, plus que doublé aux États-Unis (de 8,1 % à 17,4 % en 2005) comme au Royaume-Uni (de 6,5 % à 14,3 %). Même si elle moins forte et plus récente, cette évolution se retrouve dans les autres pays, Elle est plus accentuée encore si on s’intéresse au 0,1 % ou au 0,01 % les mieux payés. En France, par exemple, du strict point de vue des salaires, les 0,1 % les mieux rémunérés ont vu leurs salaires bruts mensuels (hors stock-options ou intéressement !) augmenter (inflation déduite) de 28 % entre 1996 et 2006 (de 19 374 à 24 800 euros), soit un gain de 5 426 euros par mois, alors que les 60 % des salariés qui touchent moins de 2 282 euros brut ont dû se contenter d’une hausse inférieure à 130 euros. Traditionnellement, les longues « phases récessives », par opposition aux « phases expansives » comme les Trente Glorieuses, sont marquées par une baisse du taux de profit. Le néolibéralisme a réussi le tour de force, depuis le début des années 1980, de contredire cette loi : les profits ont augmenté en dépit de l’atonie, en particulier en Europe, de la croissance. La part des profits distribués aux actionnaires a, nul ne le conteste, fortement augmenté ces deux dernières décennies. Non contents d’avoir vu leurs revenus croître à mesure que se développait l’austérité salariale, les riches ont aussi bénéficié de cadeaux fiscaux. D’une pierre deux coups donc : ils paient moins d’impôts, ce qui creuse la dette publique et contraint les États à emprunter auprès d’eux (en leur versant des intérêts). Progressivement, nos sociétés sont ainsi redevenues les sociétés de « rentiers » qu’elles étaient à la fin du XIXe siècle. La violente crise en cours va se traduire par une baisse des profits et des hauts revenus. Mais les nantis, dont ceux de la finance, s’emploient déjà à ce que cette baisse ne soit qu’une brève parenthèse. Le capitalisme néolibéral est non seulement injuste mais inefficace : l’austérité salariale comprime la consommation et pousse à l’endettement des ménages, tandis que l’envolée des hauts revenus entretient la spéculation et la gabegie consumériste d’une infime minorité. La lutte contre les inégalités passe d’abord par un rééquilibrage du « partage primaire » des revenus, celui opéré au sein même des entreprises entre salaires et profits. Il passe aussi par un retour à la règle élémentaire de la progressivité de l’impôt. Aux États-Unis, suite à la grande crise des années 1930, le taux d’imposition des revenus des plus riches a été fixé à 90 %. Des taux redistributifs élevés ont été maintenus jusqu’aux années 1970 et cette règle prévalait dans la plupart des pays. Le monde ne s’en portait pas plus mal. Avec la crise en cours, le néolibéralisme est frappé d’une profonde crise de légitimité. Par quoi le remplacer ? C’est tout l’enjeu de la période. Une société démocratique ne peut « tenir » sans justification, sans règles de justice. L’égalité, sans laquelle la démocratie n’est qu’un vain mot, doit être réhabilitée. Même si ce n’est pas la seule, la règle de l’écart maximal de revenus calculé en partant des minima sociaux (de 1 à 15 pour commencer, par exemple, soit un revenu maximal global de 6 800 euros avec un RSA à 450 euros) est une pièce indispensable du puzzle de l’alternative. Deux siècles après la Révolution française et la suppression des privilèges au cours de la nuit du 4 août, n’est-il pas temps de le faire ? La France ne se grandirait-elle pas à être la première nation à instaurer cette règle élémentaire de justice ?

Une fausse bonne idée, par Jérôme Dubus, délégué général du MEDEF Île-de-France.

À en croire un certain nombre d’analystes, se situant plus sur le terrain des « bons sentiments » que sur celui de l’économie, les hautes rémunérations porteraient une responsabilité majeure dans le déclenchement de la crise actuelle. Pas un jour sans dénonciation pêle-mêle des stock-options, bonus, parachutes dorés touchés par certains dirigeants ou cadres de haut niveau : une nouvelle nuit du 4 août serait en préparation tant le pays aurait les nerfs à fleur de peau. Cette crise révèle ce que nous savions déjà : notre pays a du mal à accepter la culture d’entreprise. Les efforts accomplis lors des dernières décennies (voir par exemple la multiplication des créations d’entreprises) risquent d’être balayés : se profile aujourd’hui le retour de la lutte des classes dont semble procéder la fixation d’un salaire maximum. Il n’est pas question de nier la trop grande financiarisation de l’économie actuelle dont certains abus sont la conséquence et non la cause. Demander 20 % de rendement, alors que la croissance atteint 4 %, ne peut que provoquer des déséquilibres importants dont les PME/TPE sont les premières à faire les frais. Comment faire face à des conditions de sous-traitance de plus en plus sévères ? Comment attirer les talents lorsque l’écart des rémunérations entre les grands groupes et les PME/TPE atteint en moyenne 30 % ? Comment réorienter l’épargne vers l’économie réelle, productive, ancrée dans les territoires et créatrice d’emploi ? Voilà les vraies questions auxquelles il convient de répondre sans tomber dans un moralisme dont les arrière-pensées politiques ne sont pas exclues… Depuis le début de la crise, la France n’a pas à rougir de sa situation par rapport à d’autres pays. Dès le mois d’octobre 2008, le MEDEF a élaboré, en partenariat avec l’AFEP, un code de bonne conduite pour les entreprises cotées qui repose sur 4 principes : la rémunération du dirigeant doit être variable en fonction des résultats de l’entreprise, à la hausse comme à la baisse ; la rémunération du dirigeant doit être fondée sur l’équité en comparant ses efforts et ses résultats à ceux d’autres dirigeants et des salariés ; les actionnaires doivent exercer pleinement leur rôle de contrôle des dirigeants, notamment en matière de rémunérations ; les rémunérations variables doivent être fondées sur une réelle création de valeur à long terme. Selon le rapport publié par l’Autorité des marchés financiers au mois de juillet, près de 80 % des entreprises du CAC 40 et du SBF 120 appliquent déjà ces recommandations. Son président, Jean-Pierre JOUYET, peu suspect de dérive capitaliste, a d’ailleurs déclaré au vu de ces résultats qu’ « il ne lui semblait pas souhaitable de passer par une loi pour encadrer dans le détail les rémunérations ». Que peut la France, seule, dans un cadre mondialisé ? Instaurer un salaire maximum de manière unilatérale n’a pas de sens : mieux vaut tenter de convaincre nos partenaires mondiaux du bien-fondé de nos recommandations lors du prochain G20. Avant la crise, notre pays n’avait pas non plus à rougir de sa situation en matière d’inégalités : lors de la dernière décennie, la France devenue le seul pays où les rémunérations ont augmenté plus vite que la production (le revenu disponible brut des ménages a cru de 2,1 % par an, tandis que la croissance annuelle n’atteignait que 1,7 %). Rappelons également quelques chiffres officiels : le salaire moyen mensuel d’un dirigeant de PME s’éleve à 5 000 euros, soit une échelle de 1 à 4 avec le salaire minimum ; le salaire moyen mensuel d’un président d’une société anonyme employant plus de 500 salariés atteint 10 000 euros par mois, soit un rapport de 1 à 8 avec le SMIC. Faut-il rappeler que la rémunération mensuelle d’un parlementaire s’élève également à 10 000 euros, avantages fiscaux compris ? Il ne s’agit pas de transformer une crise économique en crise morale, en crise entre les profiteurs et les soumis. « Sans doute, il y a des patrons qui s’amusent, mais ce qu’ils veulent avant tout, quand ils sont vraiment patrons, c’est gagner la bataille. » (Jean Jaurès).

http://www.humanite.fr/Faut-il-un-revenu-maximum

Tags : medef ramaux
le Samedi 5 Septembre 2009 à 12:11 | Commentaires (0)

Revue de presse

Dans son discours de clôture des universités d'été du PS, Martine Aubry n'a certes pas (encore ?) parlé de salaire ou de revenu maximum mais l'idée semble progresser. A suivre...


L'idée progresse même au PS
"Les Français n’en peuvent plus des scandales à répétition, des stock-options de la Société Générale aux bonus des patrons de GDF et Suez ou des traders de la BNP. Le capitalisme financier poursuit sa route et continue comme avant. Et pourtant, que de grands discours de Nicolas Sarkozy, à Toulon ou dans les Ardennes ! La main sur le cœur, des trémolos dans la voix, le menton droit et le doigt pointé haut, il promettait de traquer les patrons voyous et de limiter les hautes rémunérations et les bonus.

En communication, le président de la République est hors catégorie. Côté action, il est franchement hors course ! Il a reçu mardi dernier, pour la septième fois, les banquiers à l’Elysée. Ils connaissaient déjà la chanson : des mots, toujours des mots, « transparence », « moralité », « sanction ». Mais de décision, aucune, sauf de repousser le versement de 50% des bonus des traders de la BNP de quelques mois. Rassurez-vous, ils toucheront quand même 59 000€ tout de suite en moyenne. Les contribuables n’acceptent plus que des milliards aient été donnés aux banques sans autre résultat que de venir remplir les poches de ceux qui sont responsables de la crise.

Je demande à nouveau au Président de la République de faire voter une loi s’inspirant de la proposition de loi des députés socialistes, plafonnant les écarts de rémunération, limitant fortement les bonus – je propose une règle simple, qu’ils ne dépassent pas la part fixe du salaire-, interdisant les parachutes dorés et les stock-options sauf pour les entreprises naissantes."

La totalité du discours de Martine Aubry : http://discours.parti-socialiste.fr/2009/08/30/discours-de-m-aubry-en-cloture-de-luniversite-dete-2009/

Tags : Aubry PS
le Lundi 31 Août 2009 à 11:46 | Commentaires (0)

Proposition

Merci à Jean Gadrey de nous citer dans son blog. Je reprends un extrait de son papier de rentrée et retiens une proposition : "Que donnerait en France un référendum d’initiative populaire qui demanderait aux gens s’ils sont favorables à ce que personne ne puisse gagner plus de dix fois le SMIC à temps plein ?"


Moisson d'été, par Jean Gadrey
Je commence par les inégalités, parce que c’est le cœur de toute vraie sortie de crise, y compris la crise écologique. Le retour des bonus des traders a fait la « une », mais c’est l’arbre (assez gros il est vrai) qui cache la forêt des inégalités, en France et dans le monde, tout comme il cache les dérives structurelles d’une finance dérégulée, obèse et dangereuse. Il faut continuer à faire campagne, en France et en Europe d’abord, pour un RMA (revenu maximum admissible) qui, dans un premier temps, pourrait être fixé à dix fois le SMIC. Tout ce qui va dans ce sens est bon à prendre. Il faut des PLAFONDS de revenus (une fiscalité très progressive y contribuerait). Il le faut pour des raisons sociales et morales, pour des raisons écologiques (car les inégalités poussent à la production et à la consommation insoutenables), et même pour des raisons économiques et monétaires (car « l’effet de richesse » emballe tous les phénomènes spéculatifs déstabilisants).

Il faudrait aussi d’ailleurs des plafonds de rendements financiers des actions pour arraisonner la finance (c’est le SLAM de Frédéric Lordon, dont le bouquin « La crise de trop » vaut vraiment le détour). Cela sans préjudice d’une taxe sur les transactions financières, plus que jamais d’actualité et plus acceptable internationalement à moyen terme (même le patron de la régulation bancaire britannique, Lord Turner, vient de s’y rallier, voir le communiqué d’Attac). Cette taxe serait beaucoup moins nécessaire si l’on plafonnait les revenus des actions, mesure plus radicale mais bien plus difficile à imposer en Europe et dans le monde, ce qui n’exclut pas de la défendre chez nous.

L’un de mes commentateurs, Jean-Philippe Huelin, m’a signalé un site excellent qu’il anime. On y découvre l’amorce d’un « mouvement » à conforter. Que donnerait en France un référendum d’initiative populaire qui demanderait aux gens s’ils sont favorables à ce que personne ne puisse gagner plus de dix fois le SMIC à temps plein (ce qui à mes yeux est énorme, d’autant que beaucoup gagnent moins que ce SMIC) ? Qui se lance, à gauche ?

Dans le monde, même s’il est vrai que la crise a un peu rogné, en moyenne, le nombre et les patrimoines des très riches (les millionnaires en dollars, 8,6 millions de personnes, soit 0,13 % de la population mondiale), le World Wealth Report publié avant l’été par Merryl Lynch et Cap Gemini (qui connaissent bien cette population : ce sont leurs clients…) indique quand même qu’ils détenaient ensemble fin 2008, hors résidence principale, des actifs d’un montant de 32 800 milliards de dollars. Scandale : au sein de cette caste existent de fortes… inégalités ! En effet, les « ultra-riches » (78 millions de personnes, soit moins de 1 % des « très riches »), définis par la détention d’actifs dépassant 30 millions de dollars, captent à eux seuls 35 % de la richesse des très riches.

Un ISF mondial appliqué aux très riches, au taux moyen très modeste de 1,5 %, rapporterait donc près de 500 milliards de dollars par an, de quoi financer à la fois les Objectifs du millénaire des Nations Unies et les grands chantiers urgents de la lutte contre le réchauffement climatique, point suivant. Qui se lance, à gauche ?

La suite : http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2009/08/29/moisson-d%E2%80%99ete/

Tags : gadrey rma
le Dimanche 30 Août 2009 à 13:26 | Commentaires (0)

Analyse

Rendez-vous à Copenhague, par Hervé Kempf
Bel été, campagne, mer, amours, tout va bien ? Canicule, avions pleins, bouchons autoroutiers. La routine estivale. Des usines ont fermé ? Hmm. On s'est bien reposé. Et... c'est la rentrée.

Pour l'écologie, elle prend la forme d'un compte à rebours : dans moins de cent jours s'ouvrira la conférence de Copenhague sur le changement climatique. Rendez-vous historique, magique, civilisationnel, vital - préparez-vous à la grandiloquence. Des cohortes de diplomates vont converger vers le Danemark début décembre, et sans doute pléthore d'activistes, militants, citoyens - on attendrait 100 000 mille personnes !

Objet du raout : mettre au point le traité qui succédera au protocole de Kyoto afin d'organiser la lutte internationale contre le changement climatique. Enjeu : les pays industrialisés s'engageront-ils à réduire drastiquement leurs émissions de gaz à effet de serre en échange d'un engagement des pays émergents à limiter les leurs ? Etat des lieux : la négociation est bloquée. Barack Obama, empêtré avec sa réforme de la santé, a peu de chances de faire voter avant décembre son projet de loi sur le climat. Du coup, les diplomates états-uniens sont sur les freins. La Chine et l'Inde répondent : tant que vous ne bougez pas, on ne bouge pas.

Un déblocage se produira-t-il ? On verra. Mais au fond, la clé ne se situe pas dans le jeu des grandes puissances. Ou plutôt, la lecture géostratégique n'a pas de sens si elle néglige la répartition des forces sociales dans les pays opulents. Le verrou à ouvrir se situe ainsi au coeur du fonctionnement du capitalisme contemporain. Vous avez entendu parler de l'affaire des bonus, bien sûr. De quoi est-ce le symptôme ? Du fait que les personnes les plus riches refusent obstinément de remettre en cause leurs privilèges.

Or si l'on veut lutter contre le changement climatique sans se payer de mots, il faut que toute la société s'y mette. Qu'on le veuille ou non, cela signifie une diminution de la consommation matérielle. Mais il est impossible pour les classes moyennes d'accepter d'aller vers la sobriété si les classes dirigeantes n'acceptent pas de réduire sérieusement leur mode de vie.

Rompre avec des décennies de culture de consommation est déjà très difficile ; cela devient insupportable si la transformation n'est pas équitablement partagée. La prévention du changement climatique suppose donc une remise en cause profonde du système social. Précisément ce contre quoi se ligue l'oligarchie aux Etats-Unis - en bloquant la réforme de la santé avant de tenter de faire dérailler la loi sur le climat -, mais aussi en Europe, comme l'illustre la comédie des bonus. Résultat : une position diplomatique faible, et l'enlisement de la négociation climatique.

Vous voulez réussir à Copenhague ? Proclamez qu'il faut redistribuer les richesses et plafonner les revenus en instaurant le revenu maximal admissible.

LE MONDE | 29.08.09
http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/08/29/rendez-vous-a-copenhague-par-herve-kempf_1233264_3232.html

le Dimanche 30 Août 2009 à 13:17 | Commentaires (0)

Revue de presse

Sur son blog, le socialiste Jean-Louis Bianco prend position


Les normes françaises pour le G20 sont-elles efficaces?
Lorsque Nicolas Sarkozy déclare vouloir proposer au G20 de s’aligner sur les normes française concernant les bonus, on pourrait plutôt penser à "un coup médiatique". Celui-ci permettant de laisser penser que le président français serait très actif (ce qui est bien excessif puisqu’aucune loi n’a finalement été votée) contre certaines rémunérations jugées (avec raison) scandaleuses par l’opinion publique.

Les règles proposées par l’Élysée ne sont en réalité que des engagements pris par les banques et semblent peu contraignantes, même si elles vont dans le bon sens.

Par ailleurs, cette prise de position fait oublier que d’autres pays ont déjà pris quelques mesures contre les rémunérations excessives (dans le même registre) tels les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne ou les Pays-Bas.

Toutes ces initiatives restent dans le cadre d’un code de bonne conduite peu contraignant. Ce qui au final augure (plutôt) mal de ce que pourra décider en la matière le sommet du G20, à Pittsburgh, les 24 et 25 septembre prochain.

D’autres pistes doivent sans doute être défendues par le PS comme : indexer les bonus sur les fonds propres des banques (ce que proposait René Ricol fin 2008) ; interdire à un établissement de cumuler sous une même casquette les activités de dépôts et de banque d’affaires (ce qu’avaient décidé les États-Unis à la sortie de la crise de 1929) ; introduire un "salaire" maximum ; renforcer le contrôle des administrateurs ; surtaxer les rémunérations variables (comme le propose Thomas Piketty même si cela est complexe) ; etc.

Qu’en pensez-vous ?

http://www.depresdeloin.eu/2009/08/les-normes-francaises-pour-le-g20-sont-elles-efficaces/

Tags : Bianco G20 PS
le Jeudi 27 Août 2009 à 13:43 | Commentaires (0)

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