Nouvel article de l'hebdomadaire Marianne (n° 638) sur la salaire maximum.


Salaire maximum = tabou maximum

Tags : houillon medef
le Mardi 14 Juillet 2009 à 15:10 | Commentaires (0)

Revue de presse

En 2003, le journaliste marocain Mohamed Zainabi montrait la nécessité du salaire maximum dans son pays, le Maroc.


Salaire, misère et non-dits... par Mohamed Zainabi
L’on dit notre pays pauvre, si pauvre qu’on y touche les meilleurs salaires du monde. Mais, on n’ose pas le dire… Car, si le salaire minimum qui n’est même pas garanti pour tous, est connu de tous. Le salaire maximum que se garantissent certains big-boss, relève presque des secrets d’Etat. Et si l’on s’évertuait à déterminer celui qui a l’heur d’être le plus rémunéré des salariés dans le pays (ça devrait être certainement un homme parce que l’inégalité affecte les femmes en bas comme en haut de l’échelle sociale), l’on buterait à coup sûr sur un mur invisible d’acier que la confidentialité rend infranchissable. Déjà, notre tentative de demander leur salaire à certains «mahdoudine» dans l’administration comme dans le privé, a été prise pour une offensante indiscrétion. Et nous n’avons eu que des échappatoires en guise de non-réponses. Et, même de la part des petits salariés, leur gêne est visible quand ils se décident difficilement à révéler le montant de leur rétribution mensuelle. Ils préfèrent plutôt spéculer sur le gros salaire d’un quelconque patron ou chef hiérarchique que de déclarer sans fioritures leur maigre salaire. Souvent, ils en ont une honte mortelle. C’est donc culturel, on ne crie pas sur tous les toits ce que l’on touche comme salaire, la réponse passe-partout toute trouvée quand cette question est abordée se résume le plus souvent en ces inintelligibles mots: «mieux que certains, pire que d’autres, Lhamdou Lillah». Mais, logiquement, si l’on osait une comparaison, la plus élémentaire qui soit, entre les hauts et les bas salaires au Maroc, on ne manquerait pas d’être scandalisé. En tout cas, c’est certain, la réflexion politique et syndicale sur ce thème pourrait amener à toucher partiellement du doigt l’une des causes du sous-développement du Maroc. En effet, dans notre pays, contrairement aux pays développés, le gap entre les «classes salariales» est criard, inadmissible. Et pour cause. Comment pourrait-on admettre que des salaires s’élevant à 10, 20, 30, 40, 50 millions de centimes, quand le SMIG n’atteint pas encore 2000 dirhams? Comment pourrait-on admettre que des primes de signature -par exemple- de quelques heureux responsables dépassent, et de loin, bien des salaires mensuels du reste de collaborateurs? Comment pourrait-on concevoir, dans un pays aspirant à la quiétude sociale, que certains cumulent allègrement des primes généreusement octroyés -quand ils n’accumulent pas indûment des salaires-, quand d’autres «collectionnent» des crédits à vie? Comment pourrait-on continuer à fermer les yeux sur ces inégalités quand on voit certains privilégiés, une minorité, vivre 100, voire 200 fois mieux qu’une majorité écrasée des travailleurs? C’est vrai que Dieu nous a naturellement différencié les uns des autres notamment en matière de ressources matérielles, mais quand même!!!

Dans les pays où justice sociale il y a, les bas et les gros salaires oscillent sur une échelle pouvant aller de 10 à 15 fois de différence. Si bien que dans pareilles sociétés, l’enrichissement est par essence le fruit d’une longue et lente progression, voire l’aboutissement d’un long parcours de combattant. Mais, c’est sûr, il n’est jamais subitement et si facilement atteint, comme cela se passe souvent chez nous. Voilà pourquoi, une politique salariale -quand il y en aura une sous nos cieux-, devra nécessairement aboutir à une redéfinition du SMIG, du SMAG, mais aussi et surtout du SMAX (salaire maximum). Le SMIG et le SMAG devront permettre une vie digne aux petits salariés, le SMAX devra être raisonnablement limité, mérité et surtout pas exagéré. Pour que justice sociale soit!

AUTEUR : Mohamed Zainabi DATE : 17 août 2003
http://www.webzinemaker.com/admi/m6/page.php3?num_web=1472&rubr=3&id=119259

Tags : maroc
le Lundi 13 Juillet 2009 à 11:49 | Commentaires (0)

Analyse

Philippe Alexandre en vient à défendre la salaire maximum ! Il faut le lire pour le croire. Et si le rapport Houillon devenait une brèche ?


Salaire maximum
Périodiquement, les politiques annoncent avec fracas qu'ils vont mettre fin aux rémunérations en tous genres, abusives et éhontées, de nos grands patrons. Tout aussi régulièrement, le Medef se déclare résolu à dresser un code de bonne conduite auquel leurs adhérents devraient souscrire. Mais rien ne vient. Les privilèges exorbitants ont la vie dure et nombre de chefs d'entreprise continuent imperturbablement de profiter de retraites-chapeaux, parachutes dorés, stock-options, mandats cumulés d'administrateur et rémunérations obscènes. La crise, c'est pour les autres, et souvent pour leurs propres salariés.

Comme il faut un début à tout, le député UMP Philippe Houillon, (qui a présidé la commission sur le scandale judiciaire d'Outreau) peaufine un texte de loi pour encadrer les retraites-chapeaux, ces rentes à vie que se sont octroyées par exemple l'ex-P-DG de la Société Générale (730 000 euros par an), celui de Vinci (2,2 millions), celui de Carrefour (1,2 million) entre autres…

Le groupe UMP soutient le projet comme un seul homme et veut le voter à la rentrée. Panique au Medef où l'idée même de légiférer sur les rémunérations des patrons provoque une épidémie de jaunisses. Flairant le vent, le Premier ministre François Fillon envisage d'inclure dans la prochaine loi de finances une taxe spéciale sur les revenus astronomiques sans les faire profiter du bouclier fiscal. Chiche! Depuis le temps, tant d'années que les patrons font bombance, même quand leurs entreprises sont en difficulté, ces projets demeurent à l'état verbal. La loi en France fixe un minimum salarial. Et pourquoi ne pas établir un maximum ?

par PHILIPPE ALEXANDRE

Publié dans le Bien Public du 13/07/2009
http://www.bienpublic.com/fr/france-monde/article/1788426,1496/Salaire-maximum.html

le Lundi 13 Juillet 2009 à 11:14 | Commentaires (0)

Revue de presse

C’est le symbole du raz-de-marée vert des élections européennes. Karima Delli, 4ème de la liste Europe-Ecologie en Ile de France, n’avait même pas osé penser être élue. Les plus de 20% de voix recueillis la propulsent pourtant à Strasbourg. A 30 ans, c’est la 2ème plus jeune euro-députée française de ce cru 2009. Un parcours fulgurant et atypique.


Portrait : Karima Delli, benjamine Verte du Parlement européen
Sur son bureau d’attachée parlementaire au Sénat, une bouteille de champagne encore emballée et une liste de personnes qui ont appelé pour la féliciter. Depuis dimanche, Karima Delli n’a plus le temps de jouer les collaboratrices. C’est Marie-Christine Blandin, la sénatrice verte pour qui elle travaille depuis 4 ans, qui prend les messages pour elle.

Depuis dimanche, Karima Delli est députée européenne. Elle a encore du mal à réaliser. Elle, fille d’un ouvier d’origine algérienne, née à Tourcoing, dans le Nord, il y a 30 ans. Neuvième d’une famille de 13 enfants. Elle en est fière, mais n’en dira pas plus. Elle veut "protéger" les siens des médias. "Pas question de faire comme Rachida Dati", glisse-t-elle.
De cette enfance, Karima Delli a sans doute gardé le sens de la solidarité. "Elle a le cœur sur la main","toujours à l’écoute des autres", assurent ses proches. Son sourire est réputé inamovible. Elle est joviale, bosseuse, décidée. Ses défauts ? Peut-être trop perfectionniste et parfois angoissée pour pas grand-chose. Elle aime aller au théâtre et collectionne les livres de poche anciens.

Elle est députée européenne à 30 ans et pourtant elle n’a pas toujours voulu faire de la politique. Elle a commencé ses études par un BTS action commerciale, avant de se lancer dans le droit, puis, enfin, dans les sciences politiques. Elle prend sa carte chez les Verts en 2005. Deux ans plus tard elle est chef de file des Jeunes du parti. Pas le genre à avoir les dents qui rayent le parquet, assure toutefois son entourage.
Elle a toujours du mal à réaliser qu’elle est élue au Parlement de Strasbourg. La 4ème place sur la liste Europe-Ecologie en Ile-de-France ne devait pas être éligible. Elle visait plutôt les régionales, l’an prochain.

Est-ce que cette élection surprise va la changer ? Pas question. Elle veut continuer à jouer les trublions dans les collectifs "Jeudi Noir" et "Sauvons les Riches". Collectifs de jeunes et joyeux agitateurs qui organisent des "coups" souvent assez médiatiques. "Jeudi Noir" sur les difficultés de logement pour les jeunes. "Sauvons les Riches" contre les inégalités de revenus. La remise à Jean Sarkozy d’un diplôme de "Fils à Papa" lors d’un dîner du Rotary Club en avril dernier, c’était eux.
Ces combats, Karima Delli entend désormais aussi les mener à l’intérieur des sphères de pouvoir. "On nous prenait pour des clowns", se réjouit Manuel Domergue, membre des mêmes collectifs, "et bien maintenant les clowns ont une euro-députée". Karima Delli entend notamment batailler sur la proposition phare de "Sauvons les Riches" qui figure aussi dans le programme d’Europe-Ecologie : l’instauration d’un salaire maximum européen à 44.000 euros par mois. "On est pas Lénine, ça permet de garder le chauffeur", sourit-elle.

Reportage : Jérôme Jadot
Page web : Matteu Maestracc

http://www.france-info.com/spip.php?article303660&theme=81&sous_theme=184

Tags : Karima Delli
le Lundi 13 Juillet 2009 à 10:32 | Commentaires (0)

Revue de presse

Comment allez-vous pousser le RMA au niveau européen ?
Sur le site reporterre.net, une interview de la jeune députée européenne Karima Delli

http://www.reporterre.net/spip.php?article398

Tags : Karima Delli rma
le Mercredi 8 Juillet 2009 à 18:09 | Commentaires (0)

Proposition

Dans un billet daté du mois de mars, Thomas Bronnec interrogeait Fabienne Llense qui montre l'intérêt économique du salaire maximum.


Les actionnaires votent pour le salaire maximum
Société Générale, Valeo, Chevreux, GDF-Suez, Natixis… Chaque jour, cette semaine, a apporté son lot de révélations autour de la rémunération des dirigeants, choquant une opinion publique engluée dans une crise à la violence sans précédent. Laurence Parisot, la présidente du Medef, a de plus en plus de mal à défendre l’efficacité de l’autorégulation. A tel point que le gouvernement, sous la pression a décidé de publier, dès la semaine prochaine, un décret pour encadrer les stocks-options et les bonus dans les entreprises aidées par l’Etat. Sans aller jusqu’à un salaire maximum, comme cela a été institué aux Etats-Unis.

Le débat autour de la rémunération stratosphérique des dirigeants a été abordé exclusivement par la face éthique – et c’est sans doute très bien ainsi. Mais il existe une autre façon de l’aborder, en prenant en compte l’efficacité économique. Une doctorante de la Sorbonne, Fabienne Llense, s’apprête à publier en mai, dans la Revue économique, un article qui montre pourquoi la mise en place d’un plafonnement de la rémunération des PDG peut avoir aussi un sens économique.

Elle étudie uniquement la France car, m’explique-t-elle au téléphone ce matin, "il n’existe pas encore de marché mondial des patrons pour l'instant : le PDG d’une entreprise française peut être débauché par une autre entreprise française si on lui offre un meilleur salaire, mais les entreprises américaines ou japonaises ne s’intéressent pas à eux".

Calculs savants à l’appui, elle étudie les effets d’une telle mesure en prenant en compte ses effets sur la seule valeur actionnariale de l’entreprise. Autrement dit, elle répond à la question : "Un salaire maximum risque-t-il de diminuer a valeur de l’entreprise ?" ou plus exactement : "A quel niveau faudrait-il fixer le salaire maximum pour que les actionnaires qui gagnent de l’argent grâce à un tel plafonnement soient plus nombreux que ceux qui en perdent?".

Réponse : 6 millions d’euros, comme le montre le tableau ci-dessous, adapté de son article.

Les actionnaires votent pour le salaire maximum
"C’est assez élevé, indique Fabienne Llense, mais moins que ce que j’avais imaginé, et à peine plus que la moyenne des rémunérations des PDG du CAC 40 (4,7 millions d’euros en 2007). Surtout, ce plafond pourrait être descendu en fonction d’autres critères, comme l’attachement du PDG à son entreprise, s’il par exemple il y a fait toute sa carrière. Comme il ne souhaite pas la quitter, il serait prêt à accepter un plafond plus bas".

Le Medef ne sera sans doute pas de cet avis, lui qui défend l’idée selon laquelle le salaire des patrons dépend plutôt du marché international - si on ne paye pas assez nos dirigeants, ils fileront là où on leur offrira davantage de dollars. Reste ensuite aux actionnaires à entériner ce niveau de salaire, sans discuter… Ce que montre cet article, c’est que, justement, les actionnaires ont intérêt à discuter et à contester, parce que les conseils d’administration leur demandent parfois de se tirer une balle dans le pied, en votant leurs résolution lors des assemblées générales.

La saison des AG va s’ouvrir, justement. Et elle pourrait bien agitée. La pression pour instaurer un salaire maximum ne viendra peut-être pas de là où on l’attendait.

le 28 mars 2009 12h19 | par Thomas Bronnec
http://blogs.lexpress.fr/les-couloirs-de-bercy/2009/03/les-actionnaires-votent-pour-l.php

Tags : bronnec llense
le Mercredi 8 Juillet 2009 à 10:30 | Commentaires (0)

Analyse

Sur son blog, Thomas Bronnec revient sur le rapport présenté par Philippe Houillon...


Rémunération des patrons: le rapport Houillon va-t-il assez loin ?
Cela fait plusieurs mois qu’une mission de l’Assemblée nationale planche sur la rémunération des patrons, à l'intiative du député UMP Philippe Houillon. De Laurence Parisot à Christine Lagarde, en passant par Xavier Fontanet, PDG d’Essilor et Colette Neuville, présidente de l’association des actionnaires minoritaires, elle a reçu une quarantaine de personnes. Elle vient de terminer ses travaux et a accouché d’un rapport de 93 pages, que j’ai pu consulter en avant-première, ce week-end, avant de publier, en exclusivité, un article sur le site de L’Express,hier soir assez tard. Il contient beaucoup de phrases choc pour dénoncer les abus de ces derniers mois. Petit florilège.

"Le constat est malheureusement sans appel : tant la régulation par la loi que l’autorégulation par des normes informelles n’ont véritablement empêché les dérives précédemment mises en exergue dans le présent rapport".

"Avec le recul de plus de deux ans de pratique, l’expérience montre que ces grands principes [ceux du code éthique Afep/Medef) n’ont que partiellement freiné les dérives constatées et dénoncées en matière de rémunérations des principaux responsables de sociétés cotées".

"Compte tenu de l’ampleur de la crise actuelle et de ses conséquences parfois dramatiques pour des centaines de milliers de salariés, le maintien du statu quo est devenu impossible".

Ou encore, à propos des traders : "Il serait pour le moins regrettable que les opérateurs financiers considèrent qu’ils jouissent d’une certaine impunité salariale, grâce notamment à l’assurance de la garantie étatique en cas de difficultés trop graves. Une telle absence de responsabilisation ne doit plus avoir cours dans l’économie d’aujourd’hui ; les contribuables n’entendent pas, à bon droit, subventionner les prises de risque des banques et de leurs opérateurs".

Certaines propositions contenues dans le rapport vont relativement loin. Je pense notamment à la suppression des retraites chapeaux, ces pensions dorées financées par l’entreprise, et qui seraient remplacées par un système de retraite par capitalisation à la charge du dirigeant. Surtout, et cela traduit bien le changement de climat par rapport à un précédent rapport, rédigé en 2003, la loi est jugée plus efficace que l’autorégulation, puisque la mission est claire : il faut légiférer pour mettre fin aux abus.

Mais légiférer pour dire quoi ? Il n’y aura évidemment pas de salaire maximum, même si celui-ci peut être économiquement efficace, comme je l’avais montré dans un précédent post. Les députés ne veulent pas non plus transférer aux actionnaires le pouvoir de fixer les rémunérations, comme c’est par exemple le cas en Belgique, en Suède ou au Danemark. Et hormis sur les stock-options, qui seraient moins facilement déductibles de l’impôt sur les sociétés pour inciter les entreprises à moins les proposer, la mission Houillon s’interdit aussi de jouer véritablement avec l’arme fiscale, qui pourrait éventuellement imposer un impôt très élevé sur les très hauts revenus comme aux Pays-Bas. Elle refuse en effet de remettre en cause le bouclier fiscal.

La loi, selon Philippe Houillon, doit se contenter de mentionner que "les rémunérations des dirigeants doivent correspondre à l'intérêt général de l'entreprise". L’objectif : permettra aux actionnaires d’attaquer l’entreprise en justice s’ils estiment que les dirigeants de leur entreprise ont reçu des rémunérations trop élevées. Dans l’idée de Philippe Houillon, il s’agit d’éviter les scandales type Société Générale ou Valeo, où le patron continue à se goinfrer même quand son entreprise affiche de mauvaises performances.

Les propositions de la mission, si elles étaient validées par le gouvernement puis adoptées, éviteraient peut être ce type d’abus… Et encore, rien n'est moins sûr. Mais elles ne répondront pas à cette question, plus philosophique : est-il normal, même quand son entreprise affiche les meilleures performances du monde, qu’un PDG puisse gagner 200 à 300 fois plus qu’un citoyen lambda ?

le 7 juillet 2009 15h05 | par Thomas Bronnec

le Mercredi 8 Juillet 2009 à 10:17 | Commentaires (3)

Analyse

"Au-dessus de 4 millions (ndlr: 40 000 nouveaux francs), 100% d'impôt, je prends tout !"


Émission "Cartes sur table" du 23 mars 1981

Tags : marchais pc
le Mardi 7 Juillet 2009 à 16:08 | Commentaires (0)

Histoire

Menée par le député UMP Philippe Houillon, la mission d'information sur les rémunérations des dirigeants va rendre son rapport ce mardi. Elle réclame une loi pour mieux encadrer les packages offerts aux patrons. LEXPRESS.fr révèle les principales propositions.


Les députés veulent mieux encadrer les salaires des patrons
Laurence Parisot n'aura pas réussi à convaincre les députés. Défendue par la présidente du Medef, jusqu'ici privilégiée par le gouvernement, la logique d'autorégulation en matière de rémunération des patrons "n'est qu'à demi-convaincante".

C'est le constat que dresse la mission d'information mise sur pied par la Commission des lois de l'Assemblée nationale, qui va rendre son rapport ce mardi.

Ce dernier, que LEXPRESS.fr s'est procuré défend la nécessité de légiférer sur les packages offerts aux dirigeants. Que les patrons se rassurent, pourtant : le rapporteur UMP de la mission, Philippe Houillon, n'est pas un dangereux gauchiste qui voudrait faire pression pour imposer, via la législation, un ersatz de salaire maximum.

Simplement, marqué par la répétition des scandales - stocks-options de la Société générale, parachute doré de Thierry Morin chez Valeo, bonus chez les traders de Natixis - les dix députés estiment que "le maintien du statu quo est devenu impossible".

La mission, qui défend le principe d'une harmonisation des règles, notamment au niveau européen, a cherché à mieux encadrer la liberté des conseils d'administration dans la fixation des rémunérations.

Elle propose notamment de "donner une base réglementaire" au comité des sages et d'élargir ses compétences. Ce dernier, présidé par Claude Bébéar, fondateur d'Axa, vient d'être mis en place par le Medef et se contente pour le moment de veiller à la modération des rémunérations dans les seules entreprises en difficulté.

La "mission Houillon" préconise de remplacer les retraites chapeaux, qui avaient défrayé la chronique après la publication d'une enquête de LEXPRESS.fr, par un système de retraite par capitalisation, sur la base de cotisations acquittées par le dirigeant, et non par l'entreprise.

Elle entend aussi utiliser l'instrument de la fiscalité, mais à la marge. Pas question de remettre en cause le bouclier fiscal. Il s'agirait plutôt de moduler les déductions fiscales offertes sur les plans d'attribution de stock-options, pour corriger les excès de ces derniers. Plus le nombre de personnes qui en bénéficient serait élevé, plus la déduction serait avantageuse.

Enfin, la mission d'information propose que la loi grave dans le marbre le principe suivant : "les rémunérations des dirigeants doivent correspondre à l'intérêt général de l'entreprise". Libre ensuite aux actionnaires mécontents d'attaquer en justice s'ils estiment que les dirigeants de leur entreprise se sont servis trop largement, eu égard à leurs performances.

Ce principe, Philippe Houillon le défend avec acharnement depuis le début des auditions, comme il l'avait expliqué sur le blog Les Couloirs de Bercy, en vidéo, au printemps dernier. Un principe qui revient, in fine, à laisser les juges dire, en fonction du contexte, jusqu'où peuvent s'envoler les rémunérations des patrons.

Par Thomas Bronnec, publié le 06/07/2009 23:14
http://www.lexpress.fr/actualite/economie/les-deputes-veulent-mieux-encadrer-les-salaires-des-patrons_772416.html

le Mardi 7 Juillet 2009 à 13:25 | Commentaires (0)

Revue de presse

Les Jeunes socialistes suisses (JUSO) ont décidé samedi de lancer une initiative populaire fédérale pour limiter les hauts salaires dans les entreprises. Les 120 délégués ont pris cette décision à l'unanimité, a annoncé Cédric Wermuth, leur président.


Hauts salaires: initiative des Jeunes socialistes suisses
L'initiative "1:12 - pour de justes salaires" prévoit que le salaire maximum versé par une entreprise ne peut pas être plus de 12 fois supérieur au salaire minimal.

Un large soutien

"Personne ne doit pouvoir gagner en un mois davantage que ce que d'autres gagnent en une année", a déclaré Benoît Gaillard sur les ondes de la Radio suisse romande. Ce taux de 12 fois a été l'objet de nombreuses discussions et de longs débats, a précisé le jeune politicien.

Le salaire pris en compte doit comprendre toutes les formes de rémunération versées, que ce soit sous forme d'argent liquide ou de papiers valeurs.

Tous les syndicats suisses sont représentés dans le comité d'initiative à l'exception de Travail.Suisse, a relevé Cédric Wermuth. Ce dernier en soutiendrait toutefois le principe. Les Verts et le PS approuvent le projet.

5 juillet 2009
http://info.rsr.ch/fr/news/Hauts_salaires_initiative_des_Jeunes_socialistes.html?siteSect=2010&sid=10916020&cKey=1246725401000

Tags : suisse
le Dimanche 5 Juillet 2009 à 10:16 | Commentaires (0)

Proposition

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