C’est sans doute la mesure la plus osée des propositions à l’agenda du "nouveau modèle économique, social et écologique" proposé par le PS. Elle figure page 11 de ce document, piloté par Pierre Moscovici, qui sera officiellement présenté demain. Je cite, donc… "Nous proposons qu’au sein des entreprises qui ont une participation publique dans leur capital, les salaires soient compris dans une échelle de l’ordre de 1 à 20".
Dit comme ça, ça peut paraître raisonnable, et juste, et progressiste, et tout ça. Mais quand on regarde concrètement ce que ça signifie, cela paraît surtout très très démagogique. Le salaire le plus bas, dans les entreprises publiques comme dans toutes les entreprises, c’est le Smic, c’est à dire 1343 euros brut. Avec cette nouvelle règle édictée par le PS, le plus haut salaire, souvent celui du PDG, ne pourrait donc excéder vingt fois ce montant, c’est-à-dire 26.860 euros brut mensuels, soit 322.000 euros brut par an.
Pourquoi je trouve cela démagogique ? D’abord parce que cela impliquerait, pour tous les patrons des entreprises publiques cotées, une baisse de salaire telle qu’ils s’en iraient ailleurs sans doute très rapidement : en 2008, Didier Lombard avait chez France Télécom un salaire de 1,6 million d’euros et celui de Gérard Mestrallet chez GDF-Suez dépassait à la même époque les 3 millions. Souvenons-nous avec quel acharnement Henri Proglio a voulu, lors de son passage chez EDF, garder le niveau de salaire qu’il avait chez Veolia. Alors lui demander de le diviser par cinq, voire dix, ça paraît compliqué.
Démagogique aussi, parce qu’on ne peut pas déconnecter le salaire des autres compléments de rémunération, comme les stock-options ou les actions gratuites. La baisse de salaires éventuellement décrétée par un gouvernement socialiste pourrait très facilement être compensée par une hausse de ces compléments, et cette mesure n’empêcherait donc pas de nouveau scandale. Il serait sans doute plus efficace, si on veut vraiment limiter les rémunérations stratosphériques, instaurer une fiscalité forte - 70%, 80% voire plus - prélevée directement sur le revenu. Et évidemment ne pas la limiter aux seuls patrons des entreprises publiques.
Thomas Bronnec
http://blogs.lexpress.fr/les-couloirs-de-bercy/2010/04/cest-sans-doute-la-mesure.php
Dit comme ça, ça peut paraître raisonnable, et juste, et progressiste, et tout ça. Mais quand on regarde concrètement ce que ça signifie, cela paraît surtout très très démagogique. Le salaire le plus bas, dans les entreprises publiques comme dans toutes les entreprises, c’est le Smic, c’est à dire 1343 euros brut. Avec cette nouvelle règle édictée par le PS, le plus haut salaire, souvent celui du PDG, ne pourrait donc excéder vingt fois ce montant, c’est-à-dire 26.860 euros brut mensuels, soit 322.000 euros brut par an.
Pourquoi je trouve cela démagogique ? D’abord parce que cela impliquerait, pour tous les patrons des entreprises publiques cotées, une baisse de salaire telle qu’ils s’en iraient ailleurs sans doute très rapidement : en 2008, Didier Lombard avait chez France Télécom un salaire de 1,6 million d’euros et celui de Gérard Mestrallet chez GDF-Suez dépassait à la même époque les 3 millions. Souvenons-nous avec quel acharnement Henri Proglio a voulu, lors de son passage chez EDF, garder le niveau de salaire qu’il avait chez Veolia. Alors lui demander de le diviser par cinq, voire dix, ça paraît compliqué.
Démagogique aussi, parce qu’on ne peut pas déconnecter le salaire des autres compléments de rémunération, comme les stock-options ou les actions gratuites. La baisse de salaires éventuellement décrétée par un gouvernement socialiste pourrait très facilement être compensée par une hausse de ces compléments, et cette mesure n’empêcherait donc pas de nouveau scandale. Il serait sans doute plus efficace, si on veut vraiment limiter les rémunérations stratosphériques, instaurer une fiscalité forte - 70%, 80% voire plus - prélevée directement sur le revenu. Et évidemment ne pas la limiter aux seuls patrons des entreprises publiques.
Thomas Bronnec
http://blogs.lexpress.fr/les-couloirs-de-bercy/2010/04/cest-sans-doute-la-mesure.php
Voici l'appel lancé par les animateurs du pôle écologique du Parti Socialiste
En cette période de crise, l’accroissement considérable des écarts de revenus constaté depuis quelques temps devient un sujet majeur et pose un triple problème social, écologique et républicain.
C’est pourquoi nous lançons un appel pour aller vers un revenu maximal admissible, pour favoriser les projets utiles et durables.../...
Les modalités possibles d’un tel mécanisme, sur lesquelles nous avons travaillé et qui figurent [ci-dessous], peuvent naturellement être discutées. Mais il nous paraît important que cette perspective soit tracée. Elle permet de concilier simultanément la justice sociale, l’efficacité économique et la révolution écologique, et de donner un sens lisible au nouveau modèle de développement que nous voulons construire.
Nous proposons que le parti socialiste, lors de sa convention consacrée à ce sujet, débatte et adopte cette orientation, une de celles, parmi d’autres, qui incarnera la rupture dont nous avons besoin.
Isabelle Besnault, Christophe Caresche (député de Paris), Geneviève Gaillard (députée des Deux-Sèvres), Géraud Guibert (porte-parole du pôle écologique), Roger Leron, Michel Mousel, Philippe Plisson (député de la Gironde), Maurice Ronai, Benoît Thieulin, Philippe Tourtelier (député d’ile-et-Vilaine)
Ce texte est issu d'un groupe de travail du pôle écologique ayant travaillé sur ce sujet. Il s'agit d'un dispositif possible pour le Revenu Maximal Admissible, afin de contribuer au débat.../...
La gauche commence à définir son projet politique pour 2012. Cette étape est essentielle car elle ne pourra battre la droite sur le seul rejet de Sarkozy, mais sur la base de propositions concrètes, réalisables et alternatives. Il ne suffit pas de prévoir, à juste titre, la remise en cause des nombreuses mauvaises décisions qui ont été prises depuis trois ans, il faut trouver le chemin, par des idées nouvelles, d'une alternative renouvelée à la politique actuelle.
En cette période de crise, l’accroissement considérable des écarts de revenus constaté depuis quelques temps devient un sujet majeur. Le phénomène le plus marquant est l’arrêt, depuis vingt ans, du mouvement séculaire de réduction des inégalités. Les très hauts revenus augmentent de façon spectaculaire : selon l’Insee, l’accroissement de ceux des très aisés1 a atteint 39% entre 2004 et 2007, contre 9% seulement pour les autres catégories de la population. Cette évolution vient recréer une nouvelle aristocratie de l’argent, une véritable « ploutocratie », qui, par derrière, joue un rôle majeur dans les décisions publiques.
Elle est d’autant plus choquante qu’elle ne correspond pas toujours, loin s’en faut, à une prise de risque ou un talent particulier, mais qu’elle est le plus souvent le résultat de phénomènes de rentes ou de pratiques abusives sur les marchés financiers.
Cette situation pose un triple problème social, écologique et républicain : elle ne favorise elle génère un sentiment majeur d’injustice dans la population ; elle entretient une élite financière hyper consommatrice autorisée à gaspiller de manière outrancière les ressources de la planète ; elle met gravement en cause le modèle républicain, dont une des composantes fondatrices est la recherche de l’égalité.
Pour les classes moyennes, elle représente une véritable double peine, la menace de déclassement s’accompagnant, sous ses yeux, de l’existence d’une surconsommation ostentatoire qui mine la légitimité d’un discours écologique de modération. Pour les catégories populaires, elle accentue ce sentiment de ne pas appartenir au même pays ou même monde, ce qui joue un rôle majeur dans la crise démocratique.
Contrairement à ce que suppose la pensée libérale, elle est enfin loin de garantir que la richesse ainsi gagnée sera utile à l’économie et à l’intérêt général.
Pour y faire face, plusieurs propositions sont indispensables, mais insuffisantes, car défensives (comme la suppression du boucler fiscal), à finalité strictement budgétaire (comme la création d’une nouvelle tranche d’impôt sur le revenu) ou concernant les seuls salaires (comme l’encadrement des écarts de rémunération dans une entreprise). Nous devons avancer des idées nouvelles, qui caractérisent pleinement le sens de la politique que nous voulons mener.
C'est pourquoi nous proposons une réforme de fond, à triple dimension sociale, écologique et républicaine. L’objectif est d’aller vers la création d'un revenu maximal admissible permettant de mieux encourager les projets utiles et durables.
Au-delà d'un certain seuil, fixé de manière relativement élevée, par exemple entre 200 000 à 250 000 € de revenu par personne et par an, et qui peut être différentiée selon sa nature (travail ou rente), le surplus devrait être obligatoirement investi dans des projets productifs respectant les principes du développement durable (industries propres, bâtiment locatif à basse consommation, création d'entreprises, recherche et développement,...). À défaut, la personne se verrait appliquer, au-delà de ce seuil, un taux d’impôt sur le revenu très majoré, y compris par rapport à celui d’une éventuelle nouvelle tranche supérieure du barème d’imposition.
Cette mesure constituerait un vrai changement, sur deux plans:
- pour la première fois, il serait reconnu que gagner beaucoup d'argent n’est certes pas illégitime en soi, mais qu’au-delà d’un seuil (élevé), ce revenu doit être utilisé pour des activités utiles à la société. Il ne s'agirait donc pas de prélever des impôts supplémentaires ou de décourager le travail ou la prise de risque, puisque l’arme fiscale ne serait utilisée que de manière dissuasive, en dernier recours, mais de faire en sorte que la richesse de quelques-uns soit utilisée au mieux ;
- la gauche montrerait qu’il est possible de concilier simultanément la justice sociale, l’efficacité économique et la révolution écologique. Le risque de « délocalisation fiscale » serait fortement réduit par le fait que ces revenus ne sont pas « confisqués » ni même stérilisés, mais simplement orientés obligatoirement vers des investissements à la fois utiles et rémunérateurs.
1 L’Insee nomme « très aisés » les ménages appartenant au millième de la population ayant les revenus les plus élevés, soit environ 60 000 personnes ayant un revenu par unité de consommation supérieur à environ 225 000 €.
http://www.monpoleecologique.fr/content/aller-vers-un-revenu-maximal-admissible-pour-favoriser-les-projets-utiles-et-durables
http://www.monpoleecologique.fr/content/aller-vers-un-revenu-maximal-admissible-pour-favoriser-les-projets-utiles-et-durables-un-dis
C’est pourquoi nous lançons un appel pour aller vers un revenu maximal admissible, pour favoriser les projets utiles et durables.../...
Les modalités possibles d’un tel mécanisme, sur lesquelles nous avons travaillé et qui figurent [ci-dessous], peuvent naturellement être discutées. Mais il nous paraît important que cette perspective soit tracée. Elle permet de concilier simultanément la justice sociale, l’efficacité économique et la révolution écologique, et de donner un sens lisible au nouveau modèle de développement que nous voulons construire.
Nous proposons que le parti socialiste, lors de sa convention consacrée à ce sujet, débatte et adopte cette orientation, une de celles, parmi d’autres, qui incarnera la rupture dont nous avons besoin.
Isabelle Besnault, Christophe Caresche (député de Paris), Geneviève Gaillard (députée des Deux-Sèvres), Géraud Guibert (porte-parole du pôle écologique), Roger Leron, Michel Mousel, Philippe Plisson (député de la Gironde), Maurice Ronai, Benoît Thieulin, Philippe Tourtelier (député d’ile-et-Vilaine)
Ce texte est issu d'un groupe de travail du pôle écologique ayant travaillé sur ce sujet. Il s'agit d'un dispositif possible pour le Revenu Maximal Admissible, afin de contribuer au débat.../...
La gauche commence à définir son projet politique pour 2012. Cette étape est essentielle car elle ne pourra battre la droite sur le seul rejet de Sarkozy, mais sur la base de propositions concrètes, réalisables et alternatives. Il ne suffit pas de prévoir, à juste titre, la remise en cause des nombreuses mauvaises décisions qui ont été prises depuis trois ans, il faut trouver le chemin, par des idées nouvelles, d'une alternative renouvelée à la politique actuelle.
En cette période de crise, l’accroissement considérable des écarts de revenus constaté depuis quelques temps devient un sujet majeur. Le phénomène le plus marquant est l’arrêt, depuis vingt ans, du mouvement séculaire de réduction des inégalités. Les très hauts revenus augmentent de façon spectaculaire : selon l’Insee, l’accroissement de ceux des très aisés1 a atteint 39% entre 2004 et 2007, contre 9% seulement pour les autres catégories de la population. Cette évolution vient recréer une nouvelle aristocratie de l’argent, une véritable « ploutocratie », qui, par derrière, joue un rôle majeur dans les décisions publiques.
Elle est d’autant plus choquante qu’elle ne correspond pas toujours, loin s’en faut, à une prise de risque ou un talent particulier, mais qu’elle est le plus souvent le résultat de phénomènes de rentes ou de pratiques abusives sur les marchés financiers.
Cette situation pose un triple problème social, écologique et républicain : elle ne favorise elle génère un sentiment majeur d’injustice dans la population ; elle entretient une élite financière hyper consommatrice autorisée à gaspiller de manière outrancière les ressources de la planète ; elle met gravement en cause le modèle républicain, dont une des composantes fondatrices est la recherche de l’égalité.
Pour les classes moyennes, elle représente une véritable double peine, la menace de déclassement s’accompagnant, sous ses yeux, de l’existence d’une surconsommation ostentatoire qui mine la légitimité d’un discours écologique de modération. Pour les catégories populaires, elle accentue ce sentiment de ne pas appartenir au même pays ou même monde, ce qui joue un rôle majeur dans la crise démocratique.
Contrairement à ce que suppose la pensée libérale, elle est enfin loin de garantir que la richesse ainsi gagnée sera utile à l’économie et à l’intérêt général.
Pour y faire face, plusieurs propositions sont indispensables, mais insuffisantes, car défensives (comme la suppression du boucler fiscal), à finalité strictement budgétaire (comme la création d’une nouvelle tranche d’impôt sur le revenu) ou concernant les seuls salaires (comme l’encadrement des écarts de rémunération dans une entreprise). Nous devons avancer des idées nouvelles, qui caractérisent pleinement le sens de la politique que nous voulons mener.
C'est pourquoi nous proposons une réforme de fond, à triple dimension sociale, écologique et républicaine. L’objectif est d’aller vers la création d'un revenu maximal admissible permettant de mieux encourager les projets utiles et durables.
Au-delà d'un certain seuil, fixé de manière relativement élevée, par exemple entre 200 000 à 250 000 € de revenu par personne et par an, et qui peut être différentiée selon sa nature (travail ou rente), le surplus devrait être obligatoirement investi dans des projets productifs respectant les principes du développement durable (industries propres, bâtiment locatif à basse consommation, création d'entreprises, recherche et développement,...). À défaut, la personne se verrait appliquer, au-delà de ce seuil, un taux d’impôt sur le revenu très majoré, y compris par rapport à celui d’une éventuelle nouvelle tranche supérieure du barème d’imposition.
Cette mesure constituerait un vrai changement, sur deux plans:
- pour la première fois, il serait reconnu que gagner beaucoup d'argent n’est certes pas illégitime en soi, mais qu’au-delà d’un seuil (élevé), ce revenu doit être utilisé pour des activités utiles à la société. Il ne s'agirait donc pas de prélever des impôts supplémentaires ou de décourager le travail ou la prise de risque, puisque l’arme fiscale ne serait utilisée que de manière dissuasive, en dernier recours, mais de faire en sorte que la richesse de quelques-uns soit utilisée au mieux ;
- la gauche montrerait qu’il est possible de concilier simultanément la justice sociale, l’efficacité économique et la révolution écologique. Le risque de « délocalisation fiscale » serait fortement réduit par le fait que ces revenus ne sont pas « confisqués » ni même stérilisés, mais simplement orientés obligatoirement vers des investissements à la fois utiles et rémunérateurs.
1 L’Insee nomme « très aisés » les ménages appartenant au millième de la population ayant les revenus les plus élevés, soit environ 60 000 personnes ayant un revenu par unité de consommation supérieur à environ 225 000 €.
http://www.monpoleecologique.fr/content/aller-vers-un-revenu-maximal-admissible-pour-favoriser-les-projets-utiles-et-durables
http://www.monpoleecologique.fr/content/aller-vers-un-revenu-maximal-admissible-pour-favoriser-les-projets-utiles-et-durables-un-dis
L'offensive visant les rémunérations dans les banques occidentales apparaît inapte à corriger l'accroissement des inégalités sociales lié à l'essor d'un secteur financier attirant irrésistiblement à lui le capital humain le plus qualifié.
"Une part disproportionnée de nos jeunes les plus talentueux part dans la finance, attirée par le leurre d'une rémunération hors normes", constatait récemment avec tristesse le prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz devant une Commission parlementaire aux Etats-Unis.
Naguère, "nos meilleurs étudiants allaient dans des directions très variées, certains vers la médecine, d'autres vers la recherche, d'autres encore vers la fonction publique ou le monde des affaires", faisait remarquer cet Américain, professeur d'université.
"Les coûts de la mauvaise distribution" actuelle du capital humain "sont incalculables pour notre société", avait-il conclu.
Plusieurs études montrent que la sphère financière accapare les talents au détriment des autres secteurs de l'économie où les perspectives de salaire sont moins bonnes.
Le phénomène est plutôt occidental mais, dans un entretien accordé fin 2008 au mensuel américain The Atlantic, le chef du fonds d'investissement public chinois CIC, Gao Xiqing, tenait des propos similaires à ceux de M. Stiglitz, déplorant que le chant des sirènes de la finance "touche aussi (son) pays".
"La vraie question est celle de la création de valeur et de la répartition de la richesse et de comprendre pourquoi les banques sont assises sur un tel tas d'argent", estimait récemment un représentant occidental au Fonds monétaire international (FMI).
Mais l'offensive du G20 visant les rémunérations dans la finance ne cherche pas à y répondre.
Les dirigeants de ce groupe de pays avancés et émergents ont promis en septembre d'encadrer la rémunération dans la finance afin de "mettre fin à des pratiques qui ont conduit à une prise de risque excessive" et de "promouvoir la stabilité financière". Mais ils n'ont pas mentionné les inégalités sociales.
Les premières mesures prises par Berlin, Londres, Paris ou Washington consistent surtout à aménager la rémunération dans la banque (réduction de la part réglée en espèces, bonus non garantis, en actions incessibles pendant plusieurs années), non à la réduire.
S'il a vilipendé les "banquiers gras" de Wall Street, le président américain Barack Obama a rappelé aussi la position exprimée maintes fois par son gouvernement: pas question que l'État limite les salaires.
L'essor du capitalisme financier à partir des années 1980 s'est accompagné d'un creusement des inégalités dans nombre de pays occidentaux. Selon les chiffres du Bureau du recensement américain, entre 1980 et 2008, le revenu réel médian aux États-Unis a augmenté trois fois moins vite que le revenu marquant le seuil des 5% les plus riches.
En France, les gens se sont enrichis d'autant plus vite qu'ils étaient plus riches de 2002 à 2007, selon des chiffres de l'INSEE.
Fondateur d'un empire industriel et financier dont la banque JPMorgan Chase est l'héritière, l'homme d'affaires américain John Pierpont Morgan (mort en 1913) estimait que l'écart souhaitable des rémunérations au sein d'une entreprise était de un à vingt.
Sachant que le PDG de JPMorgan, Jamie Dimon, pourrait toucher plus de 17 millions de dollars au titre de 2009, il faudrait que le plus humble salarié de la banque ait gagné 850.000 dollars l'an dernier pour que les préceptes du père fondateur soient respectés.
Par Marc JOURDIER
[29/03/2010 07:50:04] WASHINGTON (AFP)
http://www.webmanagercenter.com/management/article-88474-l-offensive-contre-les-banques-inapte-a-corriger-la-montee-des-inegalites
Naguère, "nos meilleurs étudiants allaient dans des directions très variées, certains vers la médecine, d'autres vers la recherche, d'autres encore vers la fonction publique ou le monde des affaires", faisait remarquer cet Américain, professeur d'université.
"Les coûts de la mauvaise distribution" actuelle du capital humain "sont incalculables pour notre société", avait-il conclu.
Plusieurs études montrent que la sphère financière accapare les talents au détriment des autres secteurs de l'économie où les perspectives de salaire sont moins bonnes.
Le phénomène est plutôt occidental mais, dans un entretien accordé fin 2008 au mensuel américain The Atlantic, le chef du fonds d'investissement public chinois CIC, Gao Xiqing, tenait des propos similaires à ceux de M. Stiglitz, déplorant que le chant des sirènes de la finance "touche aussi (son) pays".
"La vraie question est celle de la création de valeur et de la répartition de la richesse et de comprendre pourquoi les banques sont assises sur un tel tas d'argent", estimait récemment un représentant occidental au Fonds monétaire international (FMI).
Mais l'offensive du G20 visant les rémunérations dans la finance ne cherche pas à y répondre.
Les dirigeants de ce groupe de pays avancés et émergents ont promis en septembre d'encadrer la rémunération dans la finance afin de "mettre fin à des pratiques qui ont conduit à une prise de risque excessive" et de "promouvoir la stabilité financière". Mais ils n'ont pas mentionné les inégalités sociales.
Les premières mesures prises par Berlin, Londres, Paris ou Washington consistent surtout à aménager la rémunération dans la banque (réduction de la part réglée en espèces, bonus non garantis, en actions incessibles pendant plusieurs années), non à la réduire.
S'il a vilipendé les "banquiers gras" de Wall Street, le président américain Barack Obama a rappelé aussi la position exprimée maintes fois par son gouvernement: pas question que l'État limite les salaires.
L'essor du capitalisme financier à partir des années 1980 s'est accompagné d'un creusement des inégalités dans nombre de pays occidentaux. Selon les chiffres du Bureau du recensement américain, entre 1980 et 2008, le revenu réel médian aux États-Unis a augmenté trois fois moins vite que le revenu marquant le seuil des 5% les plus riches.
En France, les gens se sont enrichis d'autant plus vite qu'ils étaient plus riches de 2002 à 2007, selon des chiffres de l'INSEE.
Fondateur d'un empire industriel et financier dont la banque JPMorgan Chase est l'héritière, l'homme d'affaires américain John Pierpont Morgan (mort en 1913) estimait que l'écart souhaitable des rémunérations au sein d'une entreprise était de un à vingt.
Sachant que le PDG de JPMorgan, Jamie Dimon, pourrait toucher plus de 17 millions de dollars au titre de 2009, il faudrait que le plus humble salarié de la banque ait gagné 850.000 dollars l'an dernier pour que les préceptes du père fondateur soient respectés.
Par Marc JOURDIER
[29/03/2010 07:50:04] WASHINGTON (AFP)
http://www.webmanagercenter.com/management/article-88474-l-offensive-contre-les-banques-inapte-a-corriger-la-montee-des-inegalites
Le débat sur le salaire maximum touche aussi la Nouvelle-Zélande
By writing a book about her experience at Telecom, former chief executive Theresa Gattung can now freely promote her own version of the reforms visited on her old firm by the previous Government.
Many players in the telecommunications industry regarded those reforms as being at least a decade or more overdue, but Gattung plainly feels aggrieved about how Telecom's market dominance was exposed to genuine competition.
However, even that argument has been shunted aside by her equal sense of grievance that the current chief executive, Paul Reynolds, is now getting a $7 million remuneration package to do her old job. Has Gattung been treated badly ?
In one sense, it seems ridiculous to regard anyone who was receiving over $3 million a year to do their job – not to mention her $5.4 million exit package – as a victim. After all, Gattung was free to negotiate her salary and incentive package, so can hardly blame others for the rewards that she accepted.
Back then, Gattung tended to justify her pay packet by referring to the going global rate for top chief executive talent.
Reynolds can now cite the same bizarre standard in his own defence – particularly since he inherited the leadership of a firm that was already on a downhill slope.
Instead of resenting whether Reynolds deserves to be getting twice her salary, Gattung might do well to ponder whether she truly deserved her own remuneration, given the number of challenges left in the "in" tray for Reynolds to resolve.
In short, Reynolds could argue that he is being paid more because he has to do a harder job.
Few will shed tears for Gattung. Hopefully though, she might cause many to query whether anyone really does deserve such stratospheric levels of pay – given that the costs will ultimately fall on Telecom customers in particular, and on society in general.
Is Paul Reynolds really doing one of the most valuable jobs in our society? Do we benefit, in terms of social cohesion, from having some people paid so much and others – such as the people who care for the sick and aged in rest homes, or for our children at school – so relatively little?
Routinely, society gets to debate the pros and cons of the minimum wage law.
Perhaps we should put as much time and energy into debating the merits of enacting a law about the maximum wage.
Such a wage could be set at say, 50 times the average wage. That would mean no-one in New Zealand could be paid more than a million dollars a year, surely sufficient motivation for anyone to do their job properly.
Subsequently, our bidding advantage in attracting talent on the global chief executive market would be based on the quality of our environment, natural and social.
Many overseas studies show crime and health statistics tend to be worse in countries that tolerate extremes of income inequality.
If the minimum wage provides society with a decent floor, a maximum wage would arguably do the same thing at the top, and create a ceiling that would be within sight of all of us.
Perhaps then, we would not have to endure the resentful likes of Theresa Gattung, for whom $3 million plus a year was not enough.
GORDON CAMPBELL
11/03/2010
http://www.stuff.co.nz/dominion-post/local/the-wellingtonian/3429971/What-about-a-maximum-wage
Many players in the telecommunications industry regarded those reforms as being at least a decade or more overdue, but Gattung plainly feels aggrieved about how Telecom's market dominance was exposed to genuine competition.
However, even that argument has been shunted aside by her equal sense of grievance that the current chief executive, Paul Reynolds, is now getting a $7 million remuneration package to do her old job. Has Gattung been treated badly ?
In one sense, it seems ridiculous to regard anyone who was receiving over $3 million a year to do their job – not to mention her $5.4 million exit package – as a victim. After all, Gattung was free to negotiate her salary and incentive package, so can hardly blame others for the rewards that she accepted.
Back then, Gattung tended to justify her pay packet by referring to the going global rate for top chief executive talent.
Reynolds can now cite the same bizarre standard in his own defence – particularly since he inherited the leadership of a firm that was already on a downhill slope.
Instead of resenting whether Reynolds deserves to be getting twice her salary, Gattung might do well to ponder whether she truly deserved her own remuneration, given the number of challenges left in the "in" tray for Reynolds to resolve.
In short, Reynolds could argue that he is being paid more because he has to do a harder job.
Few will shed tears for Gattung. Hopefully though, she might cause many to query whether anyone really does deserve such stratospheric levels of pay – given that the costs will ultimately fall on Telecom customers in particular, and on society in general.
Is Paul Reynolds really doing one of the most valuable jobs in our society? Do we benefit, in terms of social cohesion, from having some people paid so much and others – such as the people who care for the sick and aged in rest homes, or for our children at school – so relatively little?
Routinely, society gets to debate the pros and cons of the minimum wage law.
Perhaps we should put as much time and energy into debating the merits of enacting a law about the maximum wage.
Such a wage could be set at say, 50 times the average wage. That would mean no-one in New Zealand could be paid more than a million dollars a year, surely sufficient motivation for anyone to do their job properly.
Subsequently, our bidding advantage in attracting talent on the global chief executive market would be based on the quality of our environment, natural and social.
Many overseas studies show crime and health statistics tend to be worse in countries that tolerate extremes of income inequality.
If the minimum wage provides society with a decent floor, a maximum wage would arguably do the same thing at the top, and create a ceiling that would be within sight of all of us.
Perhaps then, we would not have to endure the resentful likes of Theresa Gattung, for whom $3 million plus a year was not enough.
GORDON CAMPBELL
11/03/2010
http://www.stuff.co.nz/dominion-post/local/the-wellingtonian/3429971/What-about-a-maximum-wage
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Nouvelle-Zélande
Mon camarade de lutte, David Poulin-Litvak, signe ici une tribune sur un site québécois qui parle de notre site, "Pour un salaire maximum", et de celui de Sam Pizzigati aux Etats-Unis. Il ne parle pas encore de son propre travail...
Le mouvement s'internationalise !
J’aimerais attirer l’attention des lecteurs de Vigile sur deux sites web étrangers qui traitent de la question des inégalités.
Le premier s’intitule "Pour un salaire maximum !" C’est un site français, très bien fait, qui fait une revue de presse sur la question du revenu maximum et du salaire maximum en France. Tous les articles sont en français, et l’éditeur, Jean-Philippe Huelin, a réussi à faire le tour, je crois, de tout ce qui se fait ou se dit dans le domaine sur le web francophone - incluant la sorti d’Yves Michaud, que j’ai découverte via son site... c’est tout dire ! Le mouvement pour un salaire maximum/revenu maximum en France est très vigoureux, et très prometteur. Comme vous pouvez vous l’imaginez, chaque Français semble avoir sa petite idée sur le sujet... ce qui a bien l’avantage d’alimenter le débat.
Le second est le site Too Much sur les inégalités aux États-Unis. Sam Pizzigati, ex-éditeur du monde syndical américain, fait un commentaire de type journalistique sur le sujet, le plus souvent suivi de la revue d’un livre ou d’une publication académique. Ceux qui lisent l’anglais et qui s’intéressent au sujet peuvent aussi s’abonner à son excellent webzine et le recevoir par courriel. C’est gratuit, bien sûr, mais la qualité est toujours au rendez-vous. Pizzigati est aussi l’auteur du livre "Greed and Good" où il reprend magistralement les grands jalons de l’histoire fiscale des États-Unis et défend lui aussi l’idée de salaire maximum. Le livre est également disponible gratuitement dans sa version en ligne.
L’idée de salaire maximum resurgit périodiquement, dans les phases de crises économiques graves, comme la dépression qui s’entame aux États-Unis, et durant les guerres majeures. Huey Long, gouverneur de Louisiane et sénateur américain, a été l’un des premiers à fonder un projet politique sur cette idée, durant la Grande Dépression. Il fut assassiné, signe certain qu’il avait de bonnes idées ! L’idée a essentiellement hiberné pendant cinquante ans, avant d’être réintroduite et dans le débat académique et progressiste, lentement, en monde anglo-saxon, et de resurgir, semble-t-il spontanément, outre-Maritimes, chez nos cousins français.
C’est une idée sur laquelle je vous invite à vous pencher, le meilleur moyen étant, pour l’instant, de faire un tour électronique sur les deux sites susmentionnés, de s’abonner au webzine de Pizzigati et de se procurer son livre ou de le consulter gratuitement en ligne.
David Poulin-Litvak
9 mars 2010
http://www.vigile.net/Le-salaire-maximum-deux-sites-web
Le premier s’intitule "Pour un salaire maximum !" C’est un site français, très bien fait, qui fait une revue de presse sur la question du revenu maximum et du salaire maximum en France. Tous les articles sont en français, et l’éditeur, Jean-Philippe Huelin, a réussi à faire le tour, je crois, de tout ce qui se fait ou se dit dans le domaine sur le web francophone - incluant la sorti d’Yves Michaud, que j’ai découverte via son site... c’est tout dire ! Le mouvement pour un salaire maximum/revenu maximum en France est très vigoureux, et très prometteur. Comme vous pouvez vous l’imaginez, chaque Français semble avoir sa petite idée sur le sujet... ce qui a bien l’avantage d’alimenter le débat.
Le second est le site Too Much sur les inégalités aux États-Unis. Sam Pizzigati, ex-éditeur du monde syndical américain, fait un commentaire de type journalistique sur le sujet, le plus souvent suivi de la revue d’un livre ou d’une publication académique. Ceux qui lisent l’anglais et qui s’intéressent au sujet peuvent aussi s’abonner à son excellent webzine et le recevoir par courriel. C’est gratuit, bien sûr, mais la qualité est toujours au rendez-vous. Pizzigati est aussi l’auteur du livre "Greed and Good" où il reprend magistralement les grands jalons de l’histoire fiscale des États-Unis et défend lui aussi l’idée de salaire maximum. Le livre est également disponible gratuitement dans sa version en ligne.
L’idée de salaire maximum resurgit périodiquement, dans les phases de crises économiques graves, comme la dépression qui s’entame aux États-Unis, et durant les guerres majeures. Huey Long, gouverneur de Louisiane et sénateur américain, a été l’un des premiers à fonder un projet politique sur cette idée, durant la Grande Dépression. Il fut assassiné, signe certain qu’il avait de bonnes idées ! L’idée a essentiellement hiberné pendant cinquante ans, avant d’être réintroduite et dans le débat académique et progressiste, lentement, en monde anglo-saxon, et de resurgir, semble-t-il spontanément, outre-Maritimes, chez nos cousins français.
C’est une idée sur laquelle je vous invite à vous pencher, le meilleur moyen étant, pour l’instant, de faire un tour électronique sur les deux sites susmentionnés, de s’abonner au webzine de Pizzigati et de se procurer son livre ou de le consulter gratuitement en ligne.
David Poulin-Litvak
9 mars 2010
http://www.vigile.net/Le-salaire-maximum-deux-sites-web
L'enjeu du salaire maximum dans un ancien pays du bloc communiste...
Censée mettre de l’ordre dans le système de rémunération dans le secteur public, la loi de la salarisation unique n’a pas encore de forme définitive. Les négociations durent depuis quelques mois déjà et l’Exécutif de Bucarest a annoncé son intention d’en assumer la responsabilité au Parlement début septembre.
Un aspect sur lequel les partis se sont mis d’accord, c’est qu’il faut réduire le rapport actuel de 1 à 29 entre le salaire minimum et le salaire maximum. Cette mesure mécontente toutefois les syndicats, car elle change à nouveau les coefficients censés établir la hiérarchie. Avec des revenus qui diminuent et contraint par l’accord signé avec le FMI et la Banque Mondiale, le gouvernement de Bucarest vient de réduire de 25% les coefficients établis aux côtés des syndicats. Et cela, un mois et demi après une autre réduction de 40%.
Rien d’étonnant donc si les syndicats considèrent la situation actuelle comme inacceptable et menacent de nouvelles protestations. Aux termes du projet de loi, aucun salaire rémunéré par le budget d’Etat ne sera réduit. Il s’agit surtout de faire diminuer les différences par l’augmentation progressive des salaires les plus bas, de sorte que d’ici 2015, le rapport entre le salaire minimum et maximum soit de 1à 15. Le premier ministre Emil Boc assure à son tour que:
«Aucun salaire ne va baisser suite à l’adoption de la loi de la salarisation unique. Ceux qui se trouvent à la base de la pyramide se verront augmenter les revenus d’ici 2015. En même temps, les revenus des personnes se trouvant au sommet de la pyramide seront gelés pendant une certaine période de temps, afin de rendre plus équitable le système public».
A part cela, toujours à l’horizon 2015, le nombre d’employés du secteur public va diminuer par 326.000 personnes. A préciser qu’à l’heure actuelle il compte 1 million 400 mille salariés. Parmi eux, 150.000 perdront leur emploi dès 2010, année où l’Exécutif envisage de geler tous les salaires du système public. C’est là une nouvelle source de mécontentement pour les syndicats. En renonçant à près de 30% des salariés, les autorités de Bucarest estiment faire des économies mensuelles de 230 millions d’euros.
Par ailleurs, du point de vue des patronats, la majoration du salaire minimum prévue pour l’année prochaine, aura un fort impact sur le secteur privé, notamment sur les compagnies qui emploient du personnel non qualifié. Les patronats estiment que la loi de la salarisation unique est bien conçue, mais que l’augmentation du salaire minimum favorisera l’inflation et entraînera la décapitalisation des agences économiques, en l’absence d’une croissance économique. (Corina Cristea, Valentina Beleavski)
26 août 2009
http://www.rri.ro/arh-art.shtml?lang=6&sec=89&art=24521
Un aspect sur lequel les partis se sont mis d’accord, c’est qu’il faut réduire le rapport actuel de 1 à 29 entre le salaire minimum et le salaire maximum. Cette mesure mécontente toutefois les syndicats, car elle change à nouveau les coefficients censés établir la hiérarchie. Avec des revenus qui diminuent et contraint par l’accord signé avec le FMI et la Banque Mondiale, le gouvernement de Bucarest vient de réduire de 25% les coefficients établis aux côtés des syndicats. Et cela, un mois et demi après une autre réduction de 40%.
Rien d’étonnant donc si les syndicats considèrent la situation actuelle comme inacceptable et menacent de nouvelles protestations. Aux termes du projet de loi, aucun salaire rémunéré par le budget d’Etat ne sera réduit. Il s’agit surtout de faire diminuer les différences par l’augmentation progressive des salaires les plus bas, de sorte que d’ici 2015, le rapport entre le salaire minimum et maximum soit de 1à 15. Le premier ministre Emil Boc assure à son tour que:
«Aucun salaire ne va baisser suite à l’adoption de la loi de la salarisation unique. Ceux qui se trouvent à la base de la pyramide se verront augmenter les revenus d’ici 2015. En même temps, les revenus des personnes se trouvant au sommet de la pyramide seront gelés pendant une certaine période de temps, afin de rendre plus équitable le système public».
A part cela, toujours à l’horizon 2015, le nombre d’employés du secteur public va diminuer par 326.000 personnes. A préciser qu’à l’heure actuelle il compte 1 million 400 mille salariés. Parmi eux, 150.000 perdront leur emploi dès 2010, année où l’Exécutif envisage de geler tous les salaires du système public. C’est là une nouvelle source de mécontentement pour les syndicats. En renonçant à près de 30% des salariés, les autorités de Bucarest estiment faire des économies mensuelles de 230 millions d’euros.
Par ailleurs, du point de vue des patronats, la majoration du salaire minimum prévue pour l’année prochaine, aura un fort impact sur le secteur privé, notamment sur les compagnies qui emploient du personnel non qualifié. Les patronats estiment que la loi de la salarisation unique est bien conçue, mais que l’augmentation du salaire minimum favorisera l’inflation et entraînera la décapitalisation des agences économiques, en l’absence d’une croissance économique. (Corina Cristea, Valentina Beleavski)
26 août 2009
http://www.rri.ro/arh-art.shtml?lang=6&sec=89&art=24521
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Roumanie
Un courant du MJS défend le salaire maximum
« Pour être justes et décents, les salaires des dirigeants d'entreprises publiques devraient se situer entre 20 et 30 fois le salaire moyen de leurs employés ». C’est ce qu’affirme ce gauchiste (!) de Claude Beland, président du « Mouvement d'éducation et de défense des actionnaires » (MEDAC) au Canada. Bien entendu, ce dernier souhaite limiter les salaires des patrons pour que davantage de profits aillent dans les poches des actionnaires et que ce soit eux qui fixent le revenu des dirigeants de « leurs » entreprises… Les patrons tremblent !
Cette déclaration est néanmoins la preuve que le débat sur la limitation des revenus des grands patrons revient sur le devant de la scène. Il y a à peine un an, l’Union Européenne d’une part et les États-Unis d’autre part ont, du bout de lèvres, exprime la nécessité de limiter les salaires des entrepreneurs. Obama annonçait plafonner à 500 000 $ les salaires des dirigeants d’entreprises qui ont reçu de l’aide publique. Et le porte-parole de la Commission Européenne estimait que l’idée de « limiter les salaires des dirigeants de banques qui reçoivent une aide publique est une mesure utile […] parce que c'est une incitation supplémentaire pour le remboursement le plus vite possible de l'argent de l'État ». Pour que ces vœux pieux trouvent leur débouché politique, les parlementaires socialistes français ont proposé une loi visant à plafonner le salaire maximal à 25 fois le salaire moyen de l’entreprise, mais la droite, fidèle à sa base sociale, a évidemment refusé. Aujourd’hui, mis à part quelques mesurettes, ces déclarations d’intentions sont restées veines. Les profits augmentent de nouveau de façon faramineuse et les fiches de paie des salaries font peine à voir.
« L’Offensive socialiste » propose de plafonner le salaire (bonus compris) des dirigeants à 20 fois le salaire moyen de l’entreprise. « Pourquoi, grand Dieu, ce retour au soviétisme », se demande le bourgeois effarouche ? Tout simplement parce que la redistribution par l’impôt sur le revenu n’est plus efficace. Grâce au bouclier fiscal et à l’évasion du même nom, les patrons participent de moins en moins a la solidarité nationale. En période de crise, au prétexte que tout le monde de faire des efforts, on demande aux salaries de ne pas être trop regardant sur leur fiche de paie et surtout de produire, car il faut être compétitif ! Et pendant ce temps, les grands patrons s’affranchissent de cet effort. Pire encore, les gouvernements libéraux ou sociaux-libéraux les y encouragent ! Nous ne sommes pas dupes de leur prétendue « équité » en temps de crise. En fixant une limite maximale aux revenus patronaux, on crée une brèche, on s’introduit dans l’usine et dans le bureau, ce saint des saints du capital ou la loi des patrons et des actionnaires se substitue à celle de la République. Comme le disait Jaurès en 1893 a la Chambre, il faut que « la République soit affirmée dans l’atelier », afin que « la Nation soit souveraine dans l’ordre économique […] comme elle est souveraine dans l’ordre politique ». Cette intrusion de l’ordre public dans les jungles libérales que sont devenues bon nombre d’entreprises donnera confiance a notre camp. Le salariat relèvera d’autant plus facilement la tète qu’il apercevra nettement les prémisses d’une politique alternative a celle du grand capital et des voyous du marche ! Pour ce faire, il faudra augmenter le nombre de tranches d’imposition de 5 à 10 et abroger le bouclier fiscal de Sarkozy et de Villepin.
Avec un salaire maximum, on oblige les patrons à mieux redistribuer les richesses, puisqu’en limitant cette part des profits qu’on déguise en « salaire patronal », on renforce la part du travail au détriment du capital. S’ils veulent augmenter leurs « salaires », les décideurs devront d’abord augmenter ceux, bien réels, des salaries. On en finira par-là même avec ces pseudos « conseils d’administration » et autres assemblées générales d’actionnaires ou l’on augmente joyeusement dividendes et revenus patronaux tout en licenciant des salaries.
Assez des entreprises ou, comme chez Total, des De Margerie avec ou sans moustache s’engraissent tout en annonçant des fermetures de site ! Et que dire de Philips dont les dirigeants se disent « confiants » dans la progression de l’entreprise en 2010 et annoncent du jour au lendemain à ses salaries qu’il faudra aller bosser en Hongrie pour 450 euros par mois ? Dans ces conditions, mettre en place un salaire maximum devient une urgence pour notre camp. C’est une œuvre de salubrité publique qui contribuera à rendre au politique toute sa force face aux pouvoirs de l’argent et du capital.
Johann Cesa (BN, 42)
http://offensivesocialiste.wordpress.com/2010/03/01/30-numeros-en-3-ans-et-ca-continue-unite-n%C2%B0-30-vient-de-sortir/
Cette déclaration est néanmoins la preuve que le débat sur la limitation des revenus des grands patrons revient sur le devant de la scène. Il y a à peine un an, l’Union Européenne d’une part et les États-Unis d’autre part ont, du bout de lèvres, exprime la nécessité de limiter les salaires des entrepreneurs. Obama annonçait plafonner à 500 000 $ les salaires des dirigeants d’entreprises qui ont reçu de l’aide publique. Et le porte-parole de la Commission Européenne estimait que l’idée de « limiter les salaires des dirigeants de banques qui reçoivent une aide publique est une mesure utile […] parce que c'est une incitation supplémentaire pour le remboursement le plus vite possible de l'argent de l'État ». Pour que ces vœux pieux trouvent leur débouché politique, les parlementaires socialistes français ont proposé une loi visant à plafonner le salaire maximal à 25 fois le salaire moyen de l’entreprise, mais la droite, fidèle à sa base sociale, a évidemment refusé. Aujourd’hui, mis à part quelques mesurettes, ces déclarations d’intentions sont restées veines. Les profits augmentent de nouveau de façon faramineuse et les fiches de paie des salaries font peine à voir.
« L’Offensive socialiste » propose de plafonner le salaire (bonus compris) des dirigeants à 20 fois le salaire moyen de l’entreprise. « Pourquoi, grand Dieu, ce retour au soviétisme », se demande le bourgeois effarouche ? Tout simplement parce que la redistribution par l’impôt sur le revenu n’est plus efficace. Grâce au bouclier fiscal et à l’évasion du même nom, les patrons participent de moins en moins a la solidarité nationale. En période de crise, au prétexte que tout le monde de faire des efforts, on demande aux salaries de ne pas être trop regardant sur leur fiche de paie et surtout de produire, car il faut être compétitif ! Et pendant ce temps, les grands patrons s’affranchissent de cet effort. Pire encore, les gouvernements libéraux ou sociaux-libéraux les y encouragent ! Nous ne sommes pas dupes de leur prétendue « équité » en temps de crise. En fixant une limite maximale aux revenus patronaux, on crée une brèche, on s’introduit dans l’usine et dans le bureau, ce saint des saints du capital ou la loi des patrons et des actionnaires se substitue à celle de la République. Comme le disait Jaurès en 1893 a la Chambre, il faut que « la République soit affirmée dans l’atelier », afin que « la Nation soit souveraine dans l’ordre économique […] comme elle est souveraine dans l’ordre politique ». Cette intrusion de l’ordre public dans les jungles libérales que sont devenues bon nombre d’entreprises donnera confiance a notre camp. Le salariat relèvera d’autant plus facilement la tète qu’il apercevra nettement les prémisses d’une politique alternative a celle du grand capital et des voyous du marche ! Pour ce faire, il faudra augmenter le nombre de tranches d’imposition de 5 à 10 et abroger le bouclier fiscal de Sarkozy et de Villepin.
Avec un salaire maximum, on oblige les patrons à mieux redistribuer les richesses, puisqu’en limitant cette part des profits qu’on déguise en « salaire patronal », on renforce la part du travail au détriment du capital. S’ils veulent augmenter leurs « salaires », les décideurs devront d’abord augmenter ceux, bien réels, des salaries. On en finira par-là même avec ces pseudos « conseils d’administration » et autres assemblées générales d’actionnaires ou l’on augmente joyeusement dividendes et revenus patronaux tout en licenciant des salaries.
Assez des entreprises ou, comme chez Total, des De Margerie avec ou sans moustache s’engraissent tout en annonçant des fermetures de site ! Et que dire de Philips dont les dirigeants se disent « confiants » dans la progression de l’entreprise en 2010 et annoncent du jour au lendemain à ses salaries qu’il faudra aller bosser en Hongrie pour 450 euros par mois ? Dans ces conditions, mettre en place un salaire maximum devient une urgence pour notre camp. C’est une œuvre de salubrité publique qui contribuera à rendre au politique toute sa force face aux pouvoirs de l’argent et du capital.
Johann Cesa (BN, 42)
http://offensivesocialiste.wordpress.com/2010/03/01/30-numeros-en-3-ans-et-ca-continue-unite-n%C2%B0-30-vient-de-sortir/
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PS
La polémique a resurgi autour du salaire d'Henri Proglio, mais elle n'est pas nouvelle. Est-il indécent que les patrons de grandes entreprises gagnent quelques millions par an ?
Pris dans la tempête, Henri Proglio n'a pas eu le choix. Le PDG d'EDF a dû renoncer à sa rémunération annuelle de 450 000 E au titre de président du conseil d'administration de Veolia Environnement. Mais il n'a pas pour autant fait taire les critiques soulignant qu'il touchait encore à EDF un salaire annuel de 1,6 million d'euros, soit 100 fois un SMIC brut annuel. Une rémunération jugée trop élevée par une partie des médias et de l'opinion publique.
Des observateurs ont beau faire remarquer qu'Henri Proglio n'est pas le mieux payé des patrons français et qu'au niveau international, certains salaires atteignent des sommets autrement mirobolants, qu'importe. En ces temps de crise, alors que les Français peinent à joindre les deux bouts, les rémunérations des hauts dirigeants semblent injustes, voire indécentes !
Au printemps dernier, le gouvernement avait déjà demandé au Medef un dispositif d'encadrement des salaires en temps de crise. Sans résultat. Cet automne, le Parti socialiste a déposé une proposition de loi « visant à rendre plus justes et plus transparentes les politiques de rémunérations des dirigeants d'entreprises ». Elle prévoyait qu'un dirigeant d'une entreprise aidée par l'État ne puisse pas recevoir une rémunération supérieure à vingt-cinq fois la plus basse rémunération dans l'entreprise.
Force est de constater que si les rémunérations des patrons suscitent la polémique, il n'en est pas de même pour les cachets souvent exorbitants des sportifs ou des stars de la chanson et du cinéma.
POUR : Anne Saigier, d'Emmaüs
Oui, il faut plafonner les salaires. On doit tirer de notre investissement dans la société le nécessaire pour vivre. Il faut se poser la question : le salaire, ça sert à quoi ? La loi doit fixer un salaire minimum et un salaire maximum, mais aussi la manière dont les bénéfices doivent être redistribués dans une entreprise. La richesse doit être partagée de manière équitable entre tous les salariés. Parce qu'une entreprise de transport, elle n'est rien sans ses chauffeurs et si tout le monde fait correctement son boulot, l'entreprise va bien. C'est juste une question de logique. Pourquoi aurait-on une prime en fonction de son QI ? Un patron a eu la chance d'avoir des bons gènes ou de naître dans un bon environnement pour faire le métier qu'il fait. Bien sûr, un chef d'entreprise a des responsabilités, mais moi aussi, directrice d'Emmaüs, j'ai des responsabilités. Un chauffeur aussi a des responsabilités. Mais c'est pareil pour les sportifs ou les stars. Ils ne mangent pas dix ou vingt fois plus que nous. Il faut qu'ils aient de quoi réaliser leurs rêves, comme les autres, mais pas plus.
CONTRE : Valérie Petit, de l'Edhac
Il y a plusieurs justifications qui font qu'on paie cher un patron. La relation entre le dirigeant et les actionnaires qui estiment qu'il travaille pour eux. Le fait que, pour en arriver là, il a fait des efforts, des sacrifices. On dit aussi qu'on rémunère le risque juridique, la précarisation parce que le marché du travail n'est pas facile. Et puis on paie le prix du marché qui est en tendance haussière car on s'aligne sur le marché américain.Enfin, il y a la performance effective du dirigeant. C'est ça la vraie question : quels sont les critères d'évaluation de la performance d'un dirigeant ?Une question à laquelle personne ne répond. Pour cela, on a besoin d'experts, de chercheurs. On a démontré qu'il n'y a pas de corrélation entre la performance d'un manager et sa rémunération. Seulement 4 à 5 % de la performance d'une entreprise dépendent du dirigeant lui-même. C'est aussi la question de ce qui est moralement acceptable de la part d'un dirigeant. Le problème avec Proglio, c'est moins l'argent que le cumul.
Violaine Magne
Nord Éclair, 26 janvier 2010
http://www.nordeclair.fr/Actualite/2010/01/26/polemique-faut-il-plafonner-les-salaires.shtml
Des observateurs ont beau faire remarquer qu'Henri Proglio n'est pas le mieux payé des patrons français et qu'au niveau international, certains salaires atteignent des sommets autrement mirobolants, qu'importe. En ces temps de crise, alors que les Français peinent à joindre les deux bouts, les rémunérations des hauts dirigeants semblent injustes, voire indécentes !
Au printemps dernier, le gouvernement avait déjà demandé au Medef un dispositif d'encadrement des salaires en temps de crise. Sans résultat. Cet automne, le Parti socialiste a déposé une proposition de loi « visant à rendre plus justes et plus transparentes les politiques de rémunérations des dirigeants d'entreprises ». Elle prévoyait qu'un dirigeant d'une entreprise aidée par l'État ne puisse pas recevoir une rémunération supérieure à vingt-cinq fois la plus basse rémunération dans l'entreprise.
Force est de constater que si les rémunérations des patrons suscitent la polémique, il n'en est pas de même pour les cachets souvent exorbitants des sportifs ou des stars de la chanson et du cinéma.
POUR : Anne Saigier, d'Emmaüs
Oui, il faut plafonner les salaires. On doit tirer de notre investissement dans la société le nécessaire pour vivre. Il faut se poser la question : le salaire, ça sert à quoi ? La loi doit fixer un salaire minimum et un salaire maximum, mais aussi la manière dont les bénéfices doivent être redistribués dans une entreprise. La richesse doit être partagée de manière équitable entre tous les salariés. Parce qu'une entreprise de transport, elle n'est rien sans ses chauffeurs et si tout le monde fait correctement son boulot, l'entreprise va bien. C'est juste une question de logique. Pourquoi aurait-on une prime en fonction de son QI ? Un patron a eu la chance d'avoir des bons gènes ou de naître dans un bon environnement pour faire le métier qu'il fait. Bien sûr, un chef d'entreprise a des responsabilités, mais moi aussi, directrice d'Emmaüs, j'ai des responsabilités. Un chauffeur aussi a des responsabilités. Mais c'est pareil pour les sportifs ou les stars. Ils ne mangent pas dix ou vingt fois plus que nous. Il faut qu'ils aient de quoi réaliser leurs rêves, comme les autres, mais pas plus.
CONTRE : Valérie Petit, de l'Edhac
Il y a plusieurs justifications qui font qu'on paie cher un patron. La relation entre le dirigeant et les actionnaires qui estiment qu'il travaille pour eux. Le fait que, pour en arriver là, il a fait des efforts, des sacrifices. On dit aussi qu'on rémunère le risque juridique, la précarisation parce que le marché du travail n'est pas facile. Et puis on paie le prix du marché qui est en tendance haussière car on s'aligne sur le marché américain.Enfin, il y a la performance effective du dirigeant. C'est ça la vraie question : quels sont les critères d'évaluation de la performance d'un dirigeant ?Une question à laquelle personne ne répond. Pour cela, on a besoin d'experts, de chercheurs. On a démontré qu'il n'y a pas de corrélation entre la performance d'un manager et sa rémunération. Seulement 4 à 5 % de la performance d'une entreprise dépendent du dirigeant lui-même. C'est aussi la question de ce qui est moralement acceptable de la part d'un dirigeant. Le problème avec Proglio, c'est moins l'argent que le cumul.
Violaine Magne
Nord Éclair, 26 janvier 2010
http://www.nordeclair.fr/Actualite/2010/01/26/polemique-faut-il-plafonner-les-salaires.shtml
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grands patrons
Laurence Parisot n'apprécie guère la décision prise par Barack Obama, qui a plafonné les salaires des patrons des entreprises aidées par le gouvernement américain. La présidente du Medef estime qu'il n'est "ni normal ni souhaitable que l'Etat décide des rémunérations des chefs d'entreprises".
La présidente du Medef, Laurence Parisot, a estimé jeudi qu'il n'était "ni normal ni souhaitable que l'Etat décide des rémunérations des chefs d'entreprises" alors que le président américain Barack Obama a annoncé un plafonnement des salaires des patrons qui recevraient l'aide de l'Etat.
"Il n'est pas normal non plus que certains dirigeants qui ont eu une part de responsabilité dans le désastre actuel n'aient pas eux-même dit qu'ils renonçaient à leurs bonus", a-t-elle ajouté lors d'une conférence de presse.
L'organisation patronale tient jeudi son assemblée générale, placée sous le slogan "Vivement l'avenir, ready for the future".
La présidente du Medef a précisé penser "prioritairement aux dirigeants de quelques établissements financiers américains".
Le président Barack Obama a désigné mercredi à la vindicte publique certaines pratiques "honteuses" des sociétés financières et annoncé le plafonnement à 500.000 dollars de la rémunération annuelle des dirigeants des entreprises qui recevraient l'aide de l'Etat.
Pour Mme Parisot, c'est "typiquement de la responsabilité du patronat" et non de l'Etat d'encadrer si nécessaire les rémunérations des dirigeants. "Ce n'est pas à l'Etat de le faire", a-t-elle dit.
"C'est pour cela qu'il y a le code Afep-Medef", a-t-elle ajouté. Avec l'Association françaises des entreprises privées (Afep), le Medef a édicté ce code qui prévoit notamment de limiter les indemnités de départ ou "parachutes dorés" des dirigeants des sociétés cotées en bourse.
"La quasi totalité des sociétés du SBF 120 y ont adhéré", s'est félicitée Mme Parisot.
Mi-janvier, le président français Nicolas Sarkozy avait menacé de légiférer si les recommandations du Medef et de l'Afep n'étaient pas appliquées "à la fin du premier trimestre".
Mme Parisot a par ailleurs pointé du doigt les "grilles de rémunération des traders", ajustées sur "le court terme", alors qu'il faut selon elle, "penser l'économie sur le long terme".
L'Express, publié le 05/02/2009
http://www.lexpress.fr/actualite/economie/le-medef-fustige-l-idee-d-un-salaire-maximum_738795.html
"Il n'est pas normal non plus que certains dirigeants qui ont eu une part de responsabilité dans le désastre actuel n'aient pas eux-même dit qu'ils renonçaient à leurs bonus", a-t-elle ajouté lors d'une conférence de presse.
L'organisation patronale tient jeudi son assemblée générale, placée sous le slogan "Vivement l'avenir, ready for the future".
La présidente du Medef a précisé penser "prioritairement aux dirigeants de quelques établissements financiers américains".
Le président Barack Obama a désigné mercredi à la vindicte publique certaines pratiques "honteuses" des sociétés financières et annoncé le plafonnement à 500.000 dollars de la rémunération annuelle des dirigeants des entreprises qui recevraient l'aide de l'Etat.
Pour Mme Parisot, c'est "typiquement de la responsabilité du patronat" et non de l'Etat d'encadrer si nécessaire les rémunérations des dirigeants. "Ce n'est pas à l'Etat de le faire", a-t-elle dit.
"C'est pour cela qu'il y a le code Afep-Medef", a-t-elle ajouté. Avec l'Association françaises des entreprises privées (Afep), le Medef a édicté ce code qui prévoit notamment de limiter les indemnités de départ ou "parachutes dorés" des dirigeants des sociétés cotées en bourse.
"La quasi totalité des sociétés du SBF 120 y ont adhéré", s'est félicitée Mme Parisot.
Mi-janvier, le président français Nicolas Sarkozy avait menacé de légiférer si les recommandations du Medef et de l'Afep n'étaient pas appliquées "à la fin du premier trimestre".
Mme Parisot a par ailleurs pointé du doigt les "grilles de rémunération des traders", ajustées sur "le court terme", alors qu'il faut selon elle, "penser l'économie sur le long terme".
L'Express, publié le 05/02/2009
http://www.lexpress.fr/actualite/economie/le-medef-fustige-l-idee-d-un-salaire-maximum_738795.html
Les plus riches du Nord ont une responsabilité dans les désordres écologiques qui va bien au-delà de l'impact direct de leurs gaspillages sur l'environnement. En effet leur mode de vie sert de modèle et de but à atteindre pour toute la planète.
"Le mode de vie américain n’est pas négociable", assénait il y a près de vingt ans George Bush père, pour refuser de s’engager à limiter les émissions de gaz à effet de serre des Etats-Unis. Et ce mode de vie a servi de modèle au monde entier tout au long du XXe siècle. Mais aujourd’hui il est tout simplement incompatible avec les grands équilibres écologiques de la planète. Ce qui complique terriblement les choses pour en changer, c’est l’ampleur des inégalités qui se sont creusées depuis trente ans : la consommation de plus en plus purement ostentatoire des riches des pays riches continue en effet à entraîner la planète tout entière dans la dynamique du toujours plus de gaspillage. Pour pouvoir combattre efficacement le changement climatique et les autres menaces écologiques, il faut donc limiter drastiquement les inégalités.
En théorie, chacun des 6,5 milliards d’habitants de la Terre dispose d’un hectare et demi de ce qu’on appelle "l’empreinte écologique", c’est-à-dire la surface au sol nécessaire pour satisfaire ses besoins de base sans puiser dans les ressources non renouvelables de la planète. Mais, d’après les calculs, cette empreinte soutenable a déjà été dépassée depuis les années 1970, puisque chaque humain "consomme" en moyenne actuellement 2,7 hectares. Cette moyenne, déjà excessive, cache en plus de fortes disparités. Avec cinq hectares, un Européen consomme le double de cette moyenne. Mais il apparaît presque sobre par rapport à un habitant des Etats-Unis (9,5 ha) ou des Emirats arabes unis (9,6 ha).
Un exemple à ne pas suivre
Et ces moyennes nationales masquent elles-mêmes des disparités importantes. Les ménages les plus riches des pays riches sont en effet de très loin ceux qui consomment le plus, et donc ceux qui polluent le plus : des vacances à Bali sont plus énergivores que celles à la campagne, chauffer une maison de 200 m2 nécessite en moyenne plus d’énergie qu’un petit appartement, etc. Sans même parler de la consommation d’eau des parcours de golf d’un vert éclatant au mois d’août, ni des yachts, des jets privés et des hélicoptères dilapidateurs de carburant... Ces intuitions sont confirmées par les données publiées par l’Insee : les 10% des ménages les plus riches dépensent environ 2 000 euros par an en France pour l’énergie, contre 800 euros par an pour les plus bas revenus. De même pour la facture transports : les 10% les plus riches dépensent plus de 7 000 euros par an, contre moins de 2 000 pour les 10% les plus pauvres.
Est-ce si grave ? Les riches des pays riches ne constituent-ils pas finalement une goutte d’eau certes très visible, mais en réalité quantitativement insignifiante à l’échelle de la planète ? 793 personnes sur Terre possèdent plus d’un milliard de dollars et accumulent à elles seules 2 400 milliards de patrimoine en 2009 (classement Forbes). Néanmoins, le gros bataillon des riches est constitué de millionnaires, et rien qu’en Chine, on en compterait 450 000 cette année, selon le Boston Consulting Groupe. Mais la contribution la plus nocive des plus riches à la crise écologique tient surtout à leur fonction d’exemple et de modèle à suivre pour le reste de l’humanité.
Le journaliste Hervé Kempf, auteur de l’essai Comment les riches détruisent la planète (2007), a remis au goût du jour une idée développée au XIXe siècle par l’économiste américain Thorstein Veblen : pour l’auteur de Théorie de la classe de loisirs, la consommation dans les sociétés modernes sert davantage à se distinguer du commun des mortels qu’à assouvir de réels besoins physiologiques. Et cela suscite nécessairement l’envie et le vœu d’imitation dans une société humaine basée depuis les origines sur le mimétisme. La volonté des couches populaires des pays riches mais de plus en plus aussi, à l’heure de la mondialisation, de l’énorme masse des pauvres des pays pauvres, d’accéder au même standard de consommation que les plus riches, entraîne l’humanité dans une course sans fin qui est la cause de la surexploitation des ressources. Deux exemples illustrent cette fuite en avant : la viande et l’automobile.
En théorie, chacun des 6,5 milliards d’habitants de la Terre dispose d’un hectare et demi de ce qu’on appelle "l’empreinte écologique", c’est-à-dire la surface au sol nécessaire pour satisfaire ses besoins de base sans puiser dans les ressources non renouvelables de la planète. Mais, d’après les calculs, cette empreinte soutenable a déjà été dépassée depuis les années 1970, puisque chaque humain "consomme" en moyenne actuellement 2,7 hectares. Cette moyenne, déjà excessive, cache en plus de fortes disparités. Avec cinq hectares, un Européen consomme le double de cette moyenne. Mais il apparaît presque sobre par rapport à un habitant des Etats-Unis (9,5 ha) ou des Emirats arabes unis (9,6 ha).
Un exemple à ne pas suivre
Et ces moyennes nationales masquent elles-mêmes des disparités importantes. Les ménages les plus riches des pays riches sont en effet de très loin ceux qui consomment le plus, et donc ceux qui polluent le plus : des vacances à Bali sont plus énergivores que celles à la campagne, chauffer une maison de 200 m2 nécessite en moyenne plus d’énergie qu’un petit appartement, etc. Sans même parler de la consommation d’eau des parcours de golf d’un vert éclatant au mois d’août, ni des yachts, des jets privés et des hélicoptères dilapidateurs de carburant... Ces intuitions sont confirmées par les données publiées par l’Insee : les 10% des ménages les plus riches dépensent environ 2 000 euros par an en France pour l’énergie, contre 800 euros par an pour les plus bas revenus. De même pour la facture transports : les 10% les plus riches dépensent plus de 7 000 euros par an, contre moins de 2 000 pour les 10% les plus pauvres.
Est-ce si grave ? Les riches des pays riches ne constituent-ils pas finalement une goutte d’eau certes très visible, mais en réalité quantitativement insignifiante à l’échelle de la planète ? 793 personnes sur Terre possèdent plus d’un milliard de dollars et accumulent à elles seules 2 400 milliards de patrimoine en 2009 (classement Forbes). Néanmoins, le gros bataillon des riches est constitué de millionnaires, et rien qu’en Chine, on en compterait 450 000 cette année, selon le Boston Consulting Groupe. Mais la contribution la plus nocive des plus riches à la crise écologique tient surtout à leur fonction d’exemple et de modèle à suivre pour le reste de l’humanité.
Le journaliste Hervé Kempf, auteur de l’essai Comment les riches détruisent la planète (2007), a remis au goût du jour une idée développée au XIXe siècle par l’économiste américain Thorstein Veblen : pour l’auteur de Théorie de la classe de loisirs, la consommation dans les sociétés modernes sert davantage à se distinguer du commun des mortels qu’à assouvir de réels besoins physiologiques. Et cela suscite nécessairement l’envie et le vœu d’imitation dans une société humaine basée depuis les origines sur le mimétisme. La volonté des couches populaires des pays riches mais de plus en plus aussi, à l’heure de la mondialisation, de l’énorme masse des pauvres des pays pauvres, d’accéder au même standard de consommation que les plus riches, entraîne l’humanité dans une course sans fin qui est la cause de la surexploitation des ressources. Deux exemples illustrent cette fuite en avant : la viande et l’automobile.
Evolution de l’empreinte écologique, en hectares globaux par habitant
Consommation ostentatoire
Sur la base du régime alimentaire des nobles (qui se réservaient le droit de chasse) et des rois, la consommation quotidienne (voire biquotidienne) de viande est devenue (et reste) synonyme de progrès. Bien qu'il soit solidement établi qu'un tel régime est excessif et dommageable pour la santé (surpoids, maladies cardiovasculaires). Or, la surconsommation de viande est une source majeure d'émissions de gaz à effet de serre, d'épuisement des sols, voire de difficultés alimentaires pour les plus pauvres du fait de l'utilisation de terres agricoles à cette fin. Il faut en effet cultiver du fourrage pour nourrir le bétail et consommer sept protéines végétales pour produire in fine une protéine animale. La consommation de poisson suit la même pente: 21,7 kg par personne en 2005, contre 7,3 en 1950, selon le Earth Policy Institute. Avec comme conséquence l'épuisement des mers.
Symbole des Trente Glorieuses, l'usage de la voiture individuelle s'est généralisé dans les pays riches. Et cela sans aucune rationalité économique puisque la plupart des véhicules restent pendant 90% du temps à l'arrêt le long d'un trottoir qu'ils encombrent ou dans un garage. Sans parler de la mode des 4X4 en ville, qui montre bien la dimension de plus en plus ostentatoire de l'automobile. Mais le pire est encore à venir en matière de gaspillage de ressources non renouvelables et d'émissions de gaz à effet de serre, si les Chinois et les Indiens cherchent à faire de même.
Avec déjà plus de 10 millions de voitures vendues chaque année, le taux de croissance du marché chinois est déjà dantesque. Au point qu'on devrait dépasser la barre du milliard de véhicules sur Terre en 2010, soit dix fois plus qu'en 1956. Et il y a de la marge: alors que les Etats-Unis comptent 80 voitures pour 100 habitants, ce chiffre n'est encore que de... 3 en Chine. Et 85 Terriens sur 100 n'ont pas (encore) de voiture. Certes, tout cela ne relève pas uniquement de caprices des superriches. Se déplacer rapidement et se nourrir avec plaisir ne peuvent pas être confondus avec le tourisme spatial de quelques milliardaires en manque de sensations fortes. Mais la diffusion d'un tel mode de consommation est insoutenable.
Il faut un revenu maximal...
Pour mettre un frein à la course ostentatoire à l'accumulation matérielle, les revenus doivent être plafonnés. En 1942, le président Franklin Roosevelt, confronté aux suites de la crise de 1929 et au besoin de répartir l'effort de guerre, n'avait pas hésité à instaurer une tranche marginale d'imposition de 92 % sur les revenus des Américains. Jusqu'aux politiques en sens inverse menées par le président Ronald Reagan dans les années 1980, les inégalités en avaient été drastiquement diminuées aux Etats-Unis.
Aujourd'hui, ce n'est pas l'effort de guerre qu'il faut répartir, mais celui de la lutte contre le changement climatique. Sans une telle limitation de l'appétit des plus riches, il est difficile de convaincre les moins aisés de changer leurs modes de production et de consommation. Le raisonnement, valable au niveau individuel, est transposable au niveau des négociations climatiques internationales. Le refus américain de ratifier le protocole de Kyoto a fourni un prétexte aux pays émergents pour ne pas s'engager sur la voie d'engagements contraignants...
Combattre les inégalités
Reste donc à imaginer des manières de sortir de la pauvreté sans continuer à chercher à reproduire les excès des plus riches des pays riches. Si leur mode de vie actuel reste l'objectif à atteindre pour le reste de la planète, il sera impossible en effet d'éviter le krach écologique. Pour changer d'objectif et obtenir que des modes de vie plus sobres deviennent aussi désirables que celui des people dont le train de vie luxueux s'étale dans les magazines, il faut donc en priorité amener les plus riches des pays riches à modifier leurs comportements. C'est la raison pour laquelle le combat contre les inégalités et la dérive vers des revenus individuels fabuleusement élevés pour une petite minorité, tolérée, voire encouragée, depuis trente ans, est au coeur du combat pour un mode de développement écologiquement soutenable...
Guillaume Duval, Manuel Domergue
Alternatives Économiques - Hors-série n°83 - Décembre 2009
http://www.alternatives-economiques.fr/la-lutte-contre-les-inegalites-est-au-coeur-du-sujet_fr_art_888_46870.html[
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