Les alters, réunis en université d’été, déplorent le retour des bonus et d’un capitalisme «indécent».
Malgré la crise, les bonus n’ont pas disparu. Le rétablissement de croissance loin d’être acquis ; les excroissances de rémunérations déjà reparties ? Sorte de business as usual pour les 700 militants d’Attac qui tiennent leur dixième université d’été. «Un air de déjà-vu, sourit une jeune militante, de realpolitik libérale de retour», l’espace d’une maigre parenthèse de rémission apparente. De quoi relativiser les psalmodies de régulation et les envolées sur la «moralisation» du système. «Le retour des bonus illustre l’extraordinaire arrogance des banques qui renouent avec des pratiques spéculatives sans avoir le moindre doute sur leur responsabilité dans le déclenchement de la crise», dit Jean-Marie Harribey, coprésident d’Attac. «C’est simple, résume un économiste. Les Etats ont renfloué les banques.» Lesquelles «ont profité des taux d’intérêts quasi nuls des banques centrales» pour surfer sur les bons coups, «tout en resserrant leur crédit aux PME…»
Les militants ont tous les mêmes mots en boucle. Indécence et cynisme des banques. Tromperie et duplicité du pouvoir. Entre code de conduite non contraignant et recul du gouvernement pour légiférer sur les excès, «Nicolas Sarkozy a seulement sermonné pour la galerie, note Dominique Plihon, qui pilote le conseil scientifique d’Attac. Il paie le choix de l’Etat de ne pas avoir opté pour le renflouement des banques via une dette subordonnée à long terme». Et de ne pas être rentré dans le capital des banques et au sein de leur conseil d’administration. A l’inverse du modèle «courageux», selon Plihon, du Premier ministre britannique, Gordon Brown. Résultat : «C’est le même syndrome que la TVA restauration, précise-t-il. L’Etat vole à la rescousse et tente, après, de négocier une contrepartie.» Spécificité française ? «Quand Obama s’oppose aux lobbies sur la réforme du système de santé, juge un fiscaliste, Sarkozy cède face à l’establishment financier avant de tenter de négocier…»
«Exorcisme». La convocation des banquiers, demain à l’Elysée, changera-t-elle la donne ? «Non, le chef de l’Etat se cantonne à un rôle d’exorcisme, de sorcier qui aurait identifié un mal, les bonus, qu’il suffirait de purger pour sauver le système, note le sociologue Philippe Corcuff. Mais cela semble impossible.» Il suffit, ajoute une enseignante, d’écouter les arguments des banquiers : «Ils disent que c’est impossible de trop en faire, sinon, cela va nuire à leur compétitivité, la concurrence sera faussée… Comme si on ne venait pas de vivre la plus grande crise depuis les années 30 !» Mais est-il possible de désarmer ses banques unilatéralement ? «Bien sûr, rétorque la magistrate Evelyne Sire-Marin. On limite bien les commissions pour d’autres professions, comme les avocats, on peut le faire pour les banquiers.»
Loin d’être éradiqués, les maux du capitalisme financier restent durables. «On continue de récompenser ceux qui ont été à la racine de la crise, souffle Hervé Thomas, d’Attac-Arles. On devait redessiner une alternative… On est dans la continuité de l’obscénité, dans la culture d’une société sans tabou : l’argent va toujours à l’argent.» Le capitalisme industriel voyait la loi comme un relais, le capitalisme financier la perçoit comme une entrave. Avec le blanc-seing de la puissance publique, dénonce Evelyne Sire-Marin. «D’un côté, on surpénalise la petite délinquance, de l’autre on dépénalise la délinquance en col blanc.»
«Impunité». D’où un sentiment, partagé à Attac, d’une «société de classe». Qui, faute de redistribution, risque de faire éclater le «pacte social». «La rémunération des traders ou des patrons est la face cachée de l’iceberg sur la répartition des revenus, dit Harribey. La pression sur les bas salaires n’a jamais été aussi forte ; l’impunité des cadeaux fiscaux et des salaires en faveur des classes dirigeantes jamais aussi évidente.»
Pas question de se focaliser sur le seul chiffon rouge des bonus. «C’est un épiphénomène, s’indigne Susan George, présidente d’honneur d’Attac. L’architecture de la financiarisation demeure.» Et de lister «les concepteurs de produits financiers» tout à leurs innovations. «Les conglomérats financiers» qui «cherchent à multiplier leur effet de levier», via l’argent public. Les tentatives de réglementation «de la structure du risque» battues en brèche. Tout changera, a promis le G20, mais à ce jour rien ne change vraiment. «Le capitalisme est bien en crise, mais il n’est pas mort. Il mute, résume Jean-Marie Harribey, comme la soumission à la loi du marché.»
Les solutions ? Au-delà de la nécessité de limiter les mouvements de capitaux, de mettre au pas des paradis fiscaux toujours aussi libres d’agir, etc., il s’agit de placer les banques, en «liberté surveillée», expliquent des experts d’Attac. Pour qu’elles rendent service à la collectivité plutôt que de s’en servir, «créons un pôle public de la finance, analyse Dominique Plihon. Et capons les rémunérations via un "revenu maximum"». Sauf à continuer, sourit-il, dans «l’oxymore financier» : coller deux mots sémantiquement opposés. Comme «réformer la finance» ?
Par CHRISTIAN LOSSON ARLES, envoyé spécial
LIBERATION, 24 août 2009
http://www.liberation.fr/economie/0101586687-attac-contre-un-systeme-qui-pousse-aux-primes
Les militants ont tous les mêmes mots en boucle. Indécence et cynisme des banques. Tromperie et duplicité du pouvoir. Entre code de conduite non contraignant et recul du gouvernement pour légiférer sur les excès, «Nicolas Sarkozy a seulement sermonné pour la galerie, note Dominique Plihon, qui pilote le conseil scientifique d’Attac. Il paie le choix de l’Etat de ne pas avoir opté pour le renflouement des banques via une dette subordonnée à long terme». Et de ne pas être rentré dans le capital des banques et au sein de leur conseil d’administration. A l’inverse du modèle «courageux», selon Plihon, du Premier ministre britannique, Gordon Brown. Résultat : «C’est le même syndrome que la TVA restauration, précise-t-il. L’Etat vole à la rescousse et tente, après, de négocier une contrepartie.» Spécificité française ? «Quand Obama s’oppose aux lobbies sur la réforme du système de santé, juge un fiscaliste, Sarkozy cède face à l’establishment financier avant de tenter de négocier…»
«Exorcisme». La convocation des banquiers, demain à l’Elysée, changera-t-elle la donne ? «Non, le chef de l’Etat se cantonne à un rôle d’exorcisme, de sorcier qui aurait identifié un mal, les bonus, qu’il suffirait de purger pour sauver le système, note le sociologue Philippe Corcuff. Mais cela semble impossible.» Il suffit, ajoute une enseignante, d’écouter les arguments des banquiers : «Ils disent que c’est impossible de trop en faire, sinon, cela va nuire à leur compétitivité, la concurrence sera faussée… Comme si on ne venait pas de vivre la plus grande crise depuis les années 30 !» Mais est-il possible de désarmer ses banques unilatéralement ? «Bien sûr, rétorque la magistrate Evelyne Sire-Marin. On limite bien les commissions pour d’autres professions, comme les avocats, on peut le faire pour les banquiers.»
Loin d’être éradiqués, les maux du capitalisme financier restent durables. «On continue de récompenser ceux qui ont été à la racine de la crise, souffle Hervé Thomas, d’Attac-Arles. On devait redessiner une alternative… On est dans la continuité de l’obscénité, dans la culture d’une société sans tabou : l’argent va toujours à l’argent.» Le capitalisme industriel voyait la loi comme un relais, le capitalisme financier la perçoit comme une entrave. Avec le blanc-seing de la puissance publique, dénonce Evelyne Sire-Marin. «D’un côté, on surpénalise la petite délinquance, de l’autre on dépénalise la délinquance en col blanc.»
«Impunité». D’où un sentiment, partagé à Attac, d’une «société de classe». Qui, faute de redistribution, risque de faire éclater le «pacte social». «La rémunération des traders ou des patrons est la face cachée de l’iceberg sur la répartition des revenus, dit Harribey. La pression sur les bas salaires n’a jamais été aussi forte ; l’impunité des cadeaux fiscaux et des salaires en faveur des classes dirigeantes jamais aussi évidente.»
Pas question de se focaliser sur le seul chiffon rouge des bonus. «C’est un épiphénomène, s’indigne Susan George, présidente d’honneur d’Attac. L’architecture de la financiarisation demeure.» Et de lister «les concepteurs de produits financiers» tout à leurs innovations. «Les conglomérats financiers» qui «cherchent à multiplier leur effet de levier», via l’argent public. Les tentatives de réglementation «de la structure du risque» battues en brèche. Tout changera, a promis le G20, mais à ce jour rien ne change vraiment. «Le capitalisme est bien en crise, mais il n’est pas mort. Il mute, résume Jean-Marie Harribey, comme la soumission à la loi du marché.»
Les solutions ? Au-delà de la nécessité de limiter les mouvements de capitaux, de mettre au pas des paradis fiscaux toujours aussi libres d’agir, etc., il s’agit de placer les banques, en «liberté surveillée», expliquent des experts d’Attac. Pour qu’elles rendent service à la collectivité plutôt que de s’en servir, «créons un pôle public de la finance, analyse Dominique Plihon. Et capons les rémunérations via un "revenu maximum"». Sauf à continuer, sourit-il, dans «l’oxymore financier» : coller deux mots sémantiquement opposés. Comme «réformer la finance» ?
Par CHRISTIAN LOSSON ARLES, envoyé spécial
LIBERATION, 24 août 2009
http://www.liberation.fr/economie/0101586687-attac-contre-un-systeme-qui-pousse-aux-primes
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Article issu du Sarkophage n°12 daté du 16 mai / 12 juillet 2009
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morale
La revue de presse de l'ambassade de France en Chine relate le débat sur la limitation des revenus patronaux en Chine où visiblement l'échelle des salaires n'est plus ce qu'elle était...
Les rumeurs selon lesquelles le salaire moyen de Guotai Jun'an, société de portefeuille connue en Chine, a dépassé 1 million de yuans l'année dernière, ont provoqué la colère du public. Parce que dans un contexte de dépression générale, le salaire trop élevé des cadres de haut niveau dans les entreprises irrite profondément une société très sensible. Face à l'opinion publique, les explications sont nécessaires, et face à une telle situation, la limitation des salaires dans un premier temps jouira d'une certaine popularité, mais afin d'avoir une solution effective et fondamentale, un système transparent de surveillance est indispensable.
Par rapport à la politique sur la limitation des salaires des dirigeants de haut niveau du milieu financier décidée par le Ministères des Finances, les règlements sur la gestion des salaires des responsables des entreprises d'Etat promulgués prochainement au nom du Conseil des Affaires d'Etats auront une ampleur plus large, avec la mise en œuvre d'un système plus complet.
Mais il existe aussi des doutes sur cette politique de limitation qui fixe le salaire maximum des responsables dans les entreprises financières d'Etat à 2.8 millions de yuans par an, par rapport au niveau de vie chinois et au salaire des responsables dans les milieux non-financiers. Cela reste encore un chiffre très élevé et conduira probablement à l'augmentation du salaire des autres employés sous une autre forme ainsi qu'à la fuite du personnel qualifié. L'énorme écart de salaire entre les responsables et les employés ordinaires constitue aussi un grand problème. Il faut bien noter qu'en 2008, le PDG du Groupe d'assurance Pin'an touchait un salaire de plus de 66 millions de yuans.
Source : China Newsweek publié le 16 fév., No.6 2009, L'orage de la limitation des salaires en Chine
et Xinmin weekly du 23 fév. au 1 mars, No.7 2009, Reportage spécial : interrogation sur le salaire très élevé des grands patrons chinois et étrangers
http://www.ambafrance-cn.org/lettre.html?id_lettre=176
Par rapport à la politique sur la limitation des salaires des dirigeants de haut niveau du milieu financier décidée par le Ministères des Finances, les règlements sur la gestion des salaires des responsables des entreprises d'Etat promulgués prochainement au nom du Conseil des Affaires d'Etats auront une ampleur plus large, avec la mise en œuvre d'un système plus complet.
Mais il existe aussi des doutes sur cette politique de limitation qui fixe le salaire maximum des responsables dans les entreprises financières d'Etat à 2.8 millions de yuans par an, par rapport au niveau de vie chinois et au salaire des responsables dans les milieux non-financiers. Cela reste encore un chiffre très élevé et conduira probablement à l'augmentation du salaire des autres employés sous une autre forme ainsi qu'à la fuite du personnel qualifié. L'énorme écart de salaire entre les responsables et les employés ordinaires constitue aussi un grand problème. Il faut bien noter qu'en 2008, le PDG du Groupe d'assurance Pin'an touchait un salaire de plus de 66 millions de yuans.
Source : China Newsweek publié le 16 fév., No.6 2009, L'orage de la limitation des salaires en Chine
et Xinmin weekly du 23 fév. au 1 mars, No.7 2009, Reportage spécial : interrogation sur le salaire très élevé des grands patrons chinois et étrangers
http://www.ambafrance-cn.org/lettre.html?id_lettre=176
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chine
Dans un article de février 2006 paru dans le journal "La décroissance", la journaliste Sophie Divry propose un Salaire Maximum Interprofessionnel de Décroissance
Après le salaire minimum, pourquoi pas un salaire maximum ? C’est la réflexion iconoclaste que lance Sophie Divry dans le numéro de février de La décroissance, reprenant une proposition du collectif Richesse composé de plusieurs associations dont Attac, Emmaüs ou le Secours catholique. Sachant qu’en France, les écarts de revenus ne font que croître (de 1 à 4000 entre un rmiste et le pdg de Dassault), une limitation de cette inflation obscène semble relever de la plus élémentaire justice sociale. S’il y a bien quelque chose qui peut décroître, c’est bien ça !
Il faut croire pourtant que pour les élus de l’actuelle majorité, habitués à distribuer des cadeaux fiscaux d’une main et à déchirer le code du travail de l’autre, c’est déjà trop. La (modeste) proposition parlementaire obligeant les actionnaires à fixer l’écart entre les plus bas et les plus hauts salaires est ainsi passée à la trappe.
Pourtant, selon une enquête de l’économiste Thomas Piketty, les Français admettraient sans problème une échelle de salaires allant de un à cinq, même ceux qui sont plus près de un que de cinq. Ce qui en dit long, au passage, sur l’intégration de l’inégalité des revenus...
Pour Sophie Divry, cette échelle est encore trop grande. Elle va plus loin et s’interroge sur le niveau que pourrait atteindre un SMID, salaire maximum interprofessionnel de décroissance : 1500 euros ? 2000 euros ? Dans ce cas, comme le dit Patrick Viveret, on ne parle plus de "pouvoir d’achat" mais de "revenu suffisant". Ce qui ne serait viable, évidemment, que dans un modèle social bien différent du nôtre : développement massif des transports collectifs, relocalisation de l’économie, diminution du coût du logement... On en est bien loin. Mais il n’est pas interdit d’y réfléchir.
Source : http://bruno.colombari.free.fr/spip.php?article142
Il faut croire pourtant que pour les élus de l’actuelle majorité, habitués à distribuer des cadeaux fiscaux d’une main et à déchirer le code du travail de l’autre, c’est déjà trop. La (modeste) proposition parlementaire obligeant les actionnaires à fixer l’écart entre les plus bas et les plus hauts salaires est ainsi passée à la trappe.
Pourtant, selon une enquête de l’économiste Thomas Piketty, les Français admettraient sans problème une échelle de salaires allant de un à cinq, même ceux qui sont plus près de un que de cinq. Ce qui en dit long, au passage, sur l’intégration de l’inégalité des revenus...
Pour Sophie Divry, cette échelle est encore trop grande. Elle va plus loin et s’interroge sur le niveau que pourrait atteindre un SMID, salaire maximum interprofessionnel de décroissance : 1500 euros ? 2000 euros ? Dans ce cas, comme le dit Patrick Viveret, on ne parle plus de "pouvoir d’achat" mais de "revenu suffisant". Ce qui ne serait viable, évidemment, que dans un modèle social bien différent du nôtre : développement massif des transports collectifs, relocalisation de l’économie, diminution du coût du logement... On en est bien loin. Mais il n’est pas interdit d’y réfléchir.
Source : http://bruno.colombari.free.fr/spip.php?article142
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"La guerre en Irak est terminée”
“La Cour suprême accuse Bush de haute trahison”
“La loi sur les salaires maximum adoptée par le congrès : le salaire maximum est plafonné à 50 fois le salaire minimum”
Voici quelques unes des bonnes nouvelles écrites dans un faux New-York Times distribué le 12 novembre 2008. En une : le salaire maximum ! A quand la réalisation de ces bonnes intentions ?
Pour en savoir plus :
http://www.presse-citron.net/qui-se-cache-derriere-le-faux-new-york-times
http://www.presse-citron.net/qui-se-cache-derriere-le-faux-new-york-times
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Débat entre Edwy Plenel et Alain Genestar sur l'antenne de France info le 28 mars 2009.
A écouter sur le lien suivant :
http://www.mediapart.fr/club/blog/jean-leymarie/280309/le-debat-du-samedi-sur-france-info-faut-il-instaurer-un-salaire-maxim
A écouter sur le lien suivant :
http://www.mediapart.fr/club/blog/jean-leymarie/280309/le-debat-du-samedi-sur-france-info-faut-il-instaurer-un-salaire-maxim
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Nouvel article de l'hebdomadaire Marianne (n° 638) sur la salaire maximum.
Philippe Alexandre en vient à défendre la salaire maximum ! Il faut le lire pour le croire. Et si le rapport Houillon devenait une brèche ?
Périodiquement, les politiques annoncent avec fracas qu'ils vont mettre fin aux rémunérations en tous genres, abusives et éhontées, de nos grands patrons. Tout aussi régulièrement, le Medef se déclare résolu à dresser un code de bonne conduite auquel leurs adhérents devraient souscrire. Mais rien ne vient. Les privilèges exorbitants ont la vie dure et nombre de chefs d'entreprise continuent imperturbablement de profiter de retraites-chapeaux, parachutes dorés, stock-options, mandats cumulés d'administrateur et rémunérations obscènes. La crise, c'est pour les autres, et souvent pour leurs propres salariés.
Comme il faut un début à tout, le député UMP Philippe Houillon, (qui a présidé la commission sur le scandale judiciaire d'Outreau) peaufine un texte de loi pour encadrer les retraites-chapeaux, ces rentes à vie que se sont octroyées par exemple l'ex-P-DG de la Société Générale (730 000 euros par an), celui de Vinci (2,2 millions), celui de Carrefour (1,2 million) entre autres…
Le groupe UMP soutient le projet comme un seul homme et veut le voter à la rentrée. Panique au Medef où l'idée même de légiférer sur les rémunérations des patrons provoque une épidémie de jaunisses. Flairant le vent, le Premier ministre François Fillon envisage d'inclure dans la prochaine loi de finances une taxe spéciale sur les revenus astronomiques sans les faire profiter du bouclier fiscal. Chiche! Depuis le temps, tant d'années que les patrons font bombance, même quand leurs entreprises sont en difficulté, ces projets demeurent à l'état verbal. La loi en France fixe un minimum salarial. Et pourquoi ne pas établir un maximum ?
par PHILIPPE ALEXANDRE
Publié dans le Bien Public du 13/07/2009
http://www.bienpublic.com/fr/france-monde/article/1788426,1496/Salaire-maximum.html
Comme il faut un début à tout, le député UMP Philippe Houillon, (qui a présidé la commission sur le scandale judiciaire d'Outreau) peaufine un texte de loi pour encadrer les retraites-chapeaux, ces rentes à vie que se sont octroyées par exemple l'ex-P-DG de la Société Générale (730 000 euros par an), celui de Vinci (2,2 millions), celui de Carrefour (1,2 million) entre autres…
Le groupe UMP soutient le projet comme un seul homme et veut le voter à la rentrée. Panique au Medef où l'idée même de légiférer sur les rémunérations des patrons provoque une épidémie de jaunisses. Flairant le vent, le Premier ministre François Fillon envisage d'inclure dans la prochaine loi de finances une taxe spéciale sur les revenus astronomiques sans les faire profiter du bouclier fiscal. Chiche! Depuis le temps, tant d'années que les patrons font bombance, même quand leurs entreprises sont en difficulté, ces projets demeurent à l'état verbal. La loi en France fixe un minimum salarial. Et pourquoi ne pas établir un maximum ?
par PHILIPPE ALEXANDRE
Publié dans le Bien Public du 13/07/2009
http://www.bienpublic.com/fr/france-monde/article/1788426,1496/Salaire-maximum.html
C’est le symbole du raz-de-marée vert des élections européennes. Karima Delli, 4ème de la liste Europe-Ecologie en Ile de France, n’avait même pas osé penser être élue. Les plus de 20% de voix recueillis la propulsent pourtant à Strasbourg. A 30 ans, c’est la 2ème plus jeune euro-députée française de ce cru 2009. Un parcours fulgurant et atypique.
Sur son bureau d’attachée parlementaire au Sénat, une bouteille de champagne encore emballée et une liste de personnes qui ont appelé pour la féliciter. Depuis dimanche, Karima Delli n’a plus le temps de jouer les collaboratrices. C’est Marie-Christine Blandin, la sénatrice verte pour qui elle travaille depuis 4 ans, qui prend les messages pour elle.
Depuis dimanche, Karima Delli est députée européenne. Elle a encore du mal à réaliser. Elle, fille d’un ouvier d’origine algérienne, née à Tourcoing, dans le Nord, il y a 30 ans. Neuvième d’une famille de 13 enfants. Elle en est fière, mais n’en dira pas plus. Elle veut "protéger" les siens des médias. "Pas question de faire comme Rachida Dati", glisse-t-elle.
De cette enfance, Karima Delli a sans doute gardé le sens de la solidarité. "Elle a le cœur sur la main","toujours à l’écoute des autres", assurent ses proches. Son sourire est réputé inamovible. Elle est joviale, bosseuse, décidée. Ses défauts ? Peut-être trop perfectionniste et parfois angoissée pour pas grand-chose. Elle aime aller au théâtre et collectionne les livres de poche anciens.
Elle est députée européenne à 30 ans et pourtant elle n’a pas toujours voulu faire de la politique. Elle a commencé ses études par un BTS action commerciale, avant de se lancer dans le droit, puis, enfin, dans les sciences politiques. Elle prend sa carte chez les Verts en 2005. Deux ans plus tard elle est chef de file des Jeunes du parti. Pas le genre à avoir les dents qui rayent le parquet, assure toutefois son entourage.
Elle a toujours du mal à réaliser qu’elle est élue au Parlement de Strasbourg. La 4ème place sur la liste Europe-Ecologie en Ile-de-France ne devait pas être éligible. Elle visait plutôt les régionales, l’an prochain.
Est-ce que cette élection surprise va la changer ? Pas question. Elle veut continuer à jouer les trublions dans les collectifs "Jeudi Noir" et "Sauvons les Riches". Collectifs de jeunes et joyeux agitateurs qui organisent des "coups" souvent assez médiatiques. "Jeudi Noir" sur les difficultés de logement pour les jeunes. "Sauvons les Riches" contre les inégalités de revenus. La remise à Jean Sarkozy d’un diplôme de "Fils à Papa" lors d’un dîner du Rotary Club en avril dernier, c’était eux.
Ces combats, Karima Delli entend désormais aussi les mener à l’intérieur des sphères de pouvoir. "On nous prenait pour des clowns", se réjouit Manuel Domergue, membre des mêmes collectifs, "et bien maintenant les clowns ont une euro-députée". Karima Delli entend notamment batailler sur la proposition phare de "Sauvons les Riches" qui figure aussi dans le programme d’Europe-Ecologie : l’instauration d’un salaire maximum européen à 44.000 euros par mois. "On est pas Lénine, ça permet de garder le chauffeur", sourit-elle.
Reportage : Jérôme Jadot
Page web : Matteu Maestracc
http://www.france-info.com/spip.php?article303660&theme=81&sous_theme=184
Depuis dimanche, Karima Delli est députée européenne. Elle a encore du mal à réaliser. Elle, fille d’un ouvier d’origine algérienne, née à Tourcoing, dans le Nord, il y a 30 ans. Neuvième d’une famille de 13 enfants. Elle en est fière, mais n’en dira pas plus. Elle veut "protéger" les siens des médias. "Pas question de faire comme Rachida Dati", glisse-t-elle.
De cette enfance, Karima Delli a sans doute gardé le sens de la solidarité. "Elle a le cœur sur la main","toujours à l’écoute des autres", assurent ses proches. Son sourire est réputé inamovible. Elle est joviale, bosseuse, décidée. Ses défauts ? Peut-être trop perfectionniste et parfois angoissée pour pas grand-chose. Elle aime aller au théâtre et collectionne les livres de poche anciens.
Elle est députée européenne à 30 ans et pourtant elle n’a pas toujours voulu faire de la politique. Elle a commencé ses études par un BTS action commerciale, avant de se lancer dans le droit, puis, enfin, dans les sciences politiques. Elle prend sa carte chez les Verts en 2005. Deux ans plus tard elle est chef de file des Jeunes du parti. Pas le genre à avoir les dents qui rayent le parquet, assure toutefois son entourage.
Elle a toujours du mal à réaliser qu’elle est élue au Parlement de Strasbourg. La 4ème place sur la liste Europe-Ecologie en Ile-de-France ne devait pas être éligible. Elle visait plutôt les régionales, l’an prochain.
Est-ce que cette élection surprise va la changer ? Pas question. Elle veut continuer à jouer les trublions dans les collectifs "Jeudi Noir" et "Sauvons les Riches". Collectifs de jeunes et joyeux agitateurs qui organisent des "coups" souvent assez médiatiques. "Jeudi Noir" sur les difficultés de logement pour les jeunes. "Sauvons les Riches" contre les inégalités de revenus. La remise à Jean Sarkozy d’un diplôme de "Fils à Papa" lors d’un dîner du Rotary Club en avril dernier, c’était eux.
Ces combats, Karima Delli entend désormais aussi les mener à l’intérieur des sphères de pouvoir. "On nous prenait pour des clowns", se réjouit Manuel Domergue, membre des mêmes collectifs, "et bien maintenant les clowns ont une euro-députée". Karima Delli entend notamment batailler sur la proposition phare de "Sauvons les Riches" qui figure aussi dans le programme d’Europe-Ecologie : l’instauration d’un salaire maximum européen à 44.000 euros par mois. "On est pas Lénine, ça permet de garder le chauffeur", sourit-elle.
Reportage : Jérôme Jadot
Page web : Matteu Maestracc
http://www.france-info.com/spip.php?article303660&theme=81&sous_theme=184
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Karima Delli
Menée par le député UMP Philippe Houillon, la mission d'information sur les rémunérations des dirigeants va rendre son rapport ce mardi. Elle réclame une loi pour mieux encadrer les packages offerts aux patrons. LEXPRESS.fr révèle les principales propositions.
Laurence Parisot n'aura pas réussi à convaincre les députés. Défendue par la présidente du Medef, jusqu'ici privilégiée par le gouvernement, la logique d'autorégulation en matière de rémunération des patrons "n'est qu'à demi-convaincante".
C'est le constat que dresse la mission d'information mise sur pied par la Commission des lois de l'Assemblée nationale, qui va rendre son rapport ce mardi.
Ce dernier, que LEXPRESS.fr s'est procuré défend la nécessité de légiférer sur les packages offerts aux dirigeants. Que les patrons se rassurent, pourtant : le rapporteur UMP de la mission, Philippe Houillon, n'est pas un dangereux gauchiste qui voudrait faire pression pour imposer, via la législation, un ersatz de salaire maximum.
Simplement, marqué par la répétition des scandales - stocks-options de la Société générale, parachute doré de Thierry Morin chez Valeo, bonus chez les traders de Natixis - les dix députés estiment que "le maintien du statu quo est devenu impossible".
La mission, qui défend le principe d'une harmonisation des règles, notamment au niveau européen, a cherché à mieux encadrer la liberté des conseils d'administration dans la fixation des rémunérations.
Elle propose notamment de "donner une base réglementaire" au comité des sages et d'élargir ses compétences. Ce dernier, présidé par Claude Bébéar, fondateur d'Axa, vient d'être mis en place par le Medef et se contente pour le moment de veiller à la modération des rémunérations dans les seules entreprises en difficulté.
La "mission Houillon" préconise de remplacer les retraites chapeaux, qui avaient défrayé la chronique après la publication d'une enquête de LEXPRESS.fr, par un système de retraite par capitalisation, sur la base de cotisations acquittées par le dirigeant, et non par l'entreprise.
Elle entend aussi utiliser l'instrument de la fiscalité, mais à la marge. Pas question de remettre en cause le bouclier fiscal. Il s'agirait plutôt de moduler les déductions fiscales offertes sur les plans d'attribution de stock-options, pour corriger les excès de ces derniers. Plus le nombre de personnes qui en bénéficient serait élevé, plus la déduction serait avantageuse.
Enfin, la mission d'information propose que la loi grave dans le marbre le principe suivant : "les rémunérations des dirigeants doivent correspondre à l'intérêt général de l'entreprise". Libre ensuite aux actionnaires mécontents d'attaquer en justice s'ils estiment que les dirigeants de leur entreprise se sont servis trop largement, eu égard à leurs performances.
Ce principe, Philippe Houillon le défend avec acharnement depuis le début des auditions, comme il l'avait expliqué sur le blog Les Couloirs de Bercy, en vidéo, au printemps dernier. Un principe qui revient, in fine, à laisser les juges dire, en fonction du contexte, jusqu'où peuvent s'envoler les rémunérations des patrons.
Par Thomas Bronnec, publié le 06/07/2009 23:14
http://www.lexpress.fr/actualite/economie/les-deputes-veulent-mieux-encadrer-les-salaires-des-patrons_772416.html
C'est le constat que dresse la mission d'information mise sur pied par la Commission des lois de l'Assemblée nationale, qui va rendre son rapport ce mardi.
Ce dernier, que LEXPRESS.fr s'est procuré défend la nécessité de légiférer sur les packages offerts aux dirigeants. Que les patrons se rassurent, pourtant : le rapporteur UMP de la mission, Philippe Houillon, n'est pas un dangereux gauchiste qui voudrait faire pression pour imposer, via la législation, un ersatz de salaire maximum.
Simplement, marqué par la répétition des scandales - stocks-options de la Société générale, parachute doré de Thierry Morin chez Valeo, bonus chez les traders de Natixis - les dix députés estiment que "le maintien du statu quo est devenu impossible".
La mission, qui défend le principe d'une harmonisation des règles, notamment au niveau européen, a cherché à mieux encadrer la liberté des conseils d'administration dans la fixation des rémunérations.
Elle propose notamment de "donner une base réglementaire" au comité des sages et d'élargir ses compétences. Ce dernier, présidé par Claude Bébéar, fondateur d'Axa, vient d'être mis en place par le Medef et se contente pour le moment de veiller à la modération des rémunérations dans les seules entreprises en difficulté.
La "mission Houillon" préconise de remplacer les retraites chapeaux, qui avaient défrayé la chronique après la publication d'une enquête de LEXPRESS.fr, par un système de retraite par capitalisation, sur la base de cotisations acquittées par le dirigeant, et non par l'entreprise.
Elle entend aussi utiliser l'instrument de la fiscalité, mais à la marge. Pas question de remettre en cause le bouclier fiscal. Il s'agirait plutôt de moduler les déductions fiscales offertes sur les plans d'attribution de stock-options, pour corriger les excès de ces derniers. Plus le nombre de personnes qui en bénéficient serait élevé, plus la déduction serait avantageuse.
Enfin, la mission d'information propose que la loi grave dans le marbre le principe suivant : "les rémunérations des dirigeants doivent correspondre à l'intérêt général de l'entreprise". Libre ensuite aux actionnaires mécontents d'attaquer en justice s'ils estiment que les dirigeants de leur entreprise se sont servis trop largement, eu égard à leurs performances.
Ce principe, Philippe Houillon le défend avec acharnement depuis le début des auditions, comme il l'avait expliqué sur le blog Les Couloirs de Bercy, en vidéo, au printemps dernier. Un principe qui revient, in fine, à laisser les juges dire, en fonction du contexte, jusqu'où peuvent s'envoler les rémunérations des patrons.
Par Thomas Bronnec, publié le 06/07/2009 23:14
http://www.lexpress.fr/actualite/economie/les-deputes-veulent-mieux-encadrer-les-salaires-des-patrons_772416.html
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