Un extrait du livre de Sam Pizzigati


Sam Pizzigati, Greed and good
“But to maintain wealth accumulations at democratic proportions, we would need an approach to leveling down that does more than just inspire the non-rich majority to noble struggle. We would need an approach that gives our wealthy a reason to care more about “leveling up” the bottom of society than ending “leveling down” limits on the top, a reason to believe that even they, as wealthy people, would be better off in a society with a more modest gap between top and bottom. We would need, in effect, an approach to fighting inequality that directly links leveling up and leveling down. Creating this link would, of course, demand an ambitious new set of rules for our economy. Or maybe just one rule. The Ten Times Rule.”

Pour lire le livre en ligne : http://www.greedandgood.org/NewToRead.html


le Vendredi 16 Avril 2010 à 15:27 | Commentaires (0)

Livre

Voici l'appel lancé par les animateurs du pôle écologique du Parti Socialiste


Aller vers un revenu maximal admissible pour favoriser les projets utiles et durables
En cette période de crise, l’accroissement considérable des écarts de revenus constaté depuis quelques temps devient un sujet majeur et pose un triple problème social, écologique et républicain.
C’est pourquoi nous lançons un appel pour aller vers un revenu maximal admissible, pour favoriser les projets utiles et durables.../...

Les modalités possibles d’un tel mécanisme, sur lesquelles nous avons travaillé et qui figurent [ci-dessous], peuvent naturellement être discutées. Mais il nous paraît important que cette perspective soit tracée. Elle permet de concilier simultanément la justice sociale, l’efficacité économique et la révolution écologique, et de donner un sens lisible au nouveau modèle de développement que nous voulons construire.

Nous proposons que le parti socialiste, lors de sa convention consacrée à ce sujet, débatte et adopte cette orientation, une de celles, parmi d’autres, qui incarnera la rupture dont nous avons besoin.

Isabelle Besnault, Christophe Caresche (député de Paris), Geneviève Gaillard (députée des Deux-Sèvres), Géraud Guibert (porte-parole du pôle écologique), Roger Leron, Michel Mousel, Philippe Plisson (député de la Gironde), Maurice Ronai, Benoît Thieulin, Philippe Tourtelier (député d’ile-et-Vilaine)

Ce texte est issu d'un groupe de travail du pôle écologique ayant travaillé sur ce sujet. Il s'agit d'un dispositif possible pour le Revenu Maximal Admissible, afin de contribuer au débat.../...

La gauche commence à définir son projet politique pour 2012. Cette étape est essentielle car elle ne pourra battre la droite sur le seul rejet de Sarkozy, mais sur la base de propositions concrètes, réalisables et alternatives. Il ne suffit pas de prévoir, à juste titre, la remise en cause des nombreuses mauvaises décisions qui ont été prises depuis trois ans, il faut trouver le chemin, par des idées nouvelles, d'une alternative renouvelée à la politique actuelle.

En cette période de crise, l’accroissement considérable des écarts de revenus constaté depuis quelques temps devient un sujet majeur. Le phénomène le plus marquant est l’arrêt, depuis vingt ans, du mouvement séculaire de réduction des inégalités. Les très hauts revenus augmentent de façon spectaculaire : selon l’Insee, l’accroissement de ceux des très aisés1 a atteint 39% entre 2004 et 2007, contre 9% seulement pour les autres catégories de la population. Cette évolution vient recréer une nouvelle aristocratie de l’argent, une véritable « ploutocratie », qui, par derrière, joue un rôle majeur dans les décisions publiques.

Elle est d’autant plus choquante qu’elle ne correspond pas toujours, loin s’en faut, à une prise de risque ou un talent particulier, mais qu’elle est le plus souvent le résultat de phénomènes de rentes ou de pratiques abusives sur les marchés financiers.

Cette situation pose un triple problème social, écologique et républicain : elle ne favorise elle génère un sentiment majeur d’injustice dans la population ; elle entretient une élite financière hyper consommatrice autorisée à gaspiller de manière outrancière les ressources de la planète ; elle met gravement en cause le modèle républicain, dont une des composantes fondatrices est la recherche de l’égalité.

Pour les classes moyennes, elle représente une véritable double peine, la menace de déclassement s’accompagnant, sous ses yeux, de l’existence d’une surconsommation ostentatoire qui mine la légitimité d’un discours écologique de modération. Pour les catégories populaires, elle accentue ce sentiment de ne pas appartenir au même pays ou même monde, ce qui joue un rôle majeur dans la crise démocratique.

Contrairement à ce que suppose la pensée libérale, elle est enfin loin de garantir que la richesse ainsi gagnée sera utile à l’économie et à l’intérêt général.

Pour y faire face, plusieurs propositions sont indispensables, mais insuffisantes, car défensives (comme la suppression du boucler fiscal), à finalité strictement budgétaire (comme la création d’une nouvelle tranche d’impôt sur le revenu) ou concernant les seuls salaires (comme l’encadrement des écarts de rémunération dans une entreprise). Nous devons avancer des idées nouvelles, qui caractérisent pleinement le sens de la politique que nous voulons mener.

C'est pourquoi nous proposons une réforme de fond, à triple dimension sociale, écologique et républicaine. L’objectif est d’aller vers la création d'un revenu maximal admissible permettant de mieux encourager les projets utiles et durables.

Au-delà d'un certain seuil, fixé de manière relativement élevée, par exemple entre 200 000 à 250 000 € de revenu par personne et par an, et qui peut être différentiée selon sa nature (travail ou rente), le surplus devrait être obligatoirement investi dans des projets productifs respectant les principes du développement durable (industries propres, bâtiment locatif à basse consommation, création d'entreprises, recherche et développement,...). À défaut, la personne se verrait appliquer, au-delà de ce seuil, un taux d’impôt sur le revenu très majoré, y compris par rapport à celui d’une éventuelle nouvelle tranche supérieure du barème d’imposition.

Cette mesure constituerait un vrai changement, sur deux plans:
- pour la première fois, il serait reconnu que gagner beaucoup d'argent n’est certes pas illégitime en soi, mais qu’au-delà d’un seuil (élevé), ce revenu doit être utilisé pour des activités utiles à la société. Il ne s'agirait donc pas de prélever des impôts supplémentaires ou de décourager le travail ou la prise de risque, puisque l’arme fiscale ne serait utilisée que de manière dissuasive, en dernier recours, mais de faire en sorte que la richesse de quelques-uns soit utilisée au mieux ;
- la gauche montrerait qu’il est possible de concilier simultanément la justice sociale, l’efficacité économique et la révolution écologique. Le risque de « délocalisation fiscale » serait fortement réduit par le fait que ces revenus ne sont pas « confisqués » ni même stérilisés, mais simplement orientés obligatoirement vers des investissements à la fois utiles et rémunérateurs.

1 L’Insee nomme « très aisés » les ménages appartenant au millième de la population ayant les revenus les plus élevés, soit environ 60 000 personnes ayant un revenu par unité de consommation supérieur à environ 225 000 €.

http://www.monpoleecologique.fr/content/aller-vers-un-revenu-maximal-admissible-pour-favoriser-les-projets-utiles-et-durables

http://www.monpoleecologique.fr/content/aller-vers-un-revenu-maximal-admissible-pour-favoriser-les-projets-utiles-et-durables-un-dis

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le Vendredi 16 Avril 2010 à 11:31 | Commentaires (0)

Revue de presse

Governor of Louisiana and then U.S. Senator, Long used his extensive power to control state politics, implement wide-ranging state reform programs, and attract millions of Americans to the Share Our Wealth Society.


Le sénateur étasunien Huey Long en 1935, fondateur du mouvement "Partageons nos richesses"
The Share Our Wealth Society proposes to enforce the traditions on which this country was founded, rather than to have them harmed; we aim to carry out the guaranties of our immortal Declaration of Independence and our Constitution of the United States, as interpreted by our forefathers who wrote them and who gave them to us; we will make the works and compacts of the Pilgrim fathers, taken from the Laws of God, from which we were warned never to depart, breathe into our Government again that spirit of liberty, justice, and mercy which they inspired in our founders in the days when they gave life and hope to our country. God has beckoned fullness and peace to our land; our forefathers have set the guide stakes so that none need fail to share in this abundance. Will we now have our generation, and the generations which are to come, cheated of such heritage because of the greed and control of wealth and opportunity by 600 families?

To members and well-wishers of the Share Our Wealth Society:

For 20 years I have been in the battle to provide that, so long as American has, or can produce, an abundance of the things which make life comfortable and happy, that none should own such much of the things which he does not need and cannot use as to deprive the balance of the people of a reasonable proportion of the necessities and conveniences of life. The whole line of any political thought has always been that America must face the time when the whole country would shoulder the obligation which it owes to every child born on earth — that is, a fair chance to life, liberty, and happiness....

It is not out of place for me to say that the support which I brought to Mr. Roosevelt to secure his nomination and election as President — and without which it was hardly probably he would ever have been nominated — was on the assurances which I had that he would take the proper stand for the redistribution of wealth in the campaign. He did that much in the campaign; but after his election, what then? I need not tell you the story. We have not time to cry over our disappointments, over promises which others did not keep, and over pledges which were broken....

It is impossible for the United States to preserve itself as a republic or as a democracy when 600 families own more of this Nation's wealth — in fact, twice as much — as all the balance of the people put together. Ninety-six percent of our people live below the poverty line, while 4 percent own 87 percent of the wealth. America can have enough for all to live in comfort and still permit millionaires to own more than they can ever spend and to have more money than they can ever use; but America cannot allow the multimillionaires and the billionaires, a mere handful of them, to own everything unless we are willing to inflict starvation upon 125,000,000 people.

We looked upon the year 1929 as the year when too much was produced for the people to consume. We were told, and we believed, that the farmers raised too much cotton and wool for the people to wear and too much food for the people to eat. Therefore, much of it went to waste, some rotted, and much of its was burned or thrown into the river or into the ocean. But, when we picked up the bulletin of the Department of Agriculture for that year 1929, we found that, according to the diet which they said everyone should eat in order to be healthy, multiplying it by 120,000,000, the number of people we had in 1929, had all of our people had the things which the Government said that should eat in order to live well, we did not have enough even in 1929 to feed the people. In fact, these statistics show that in some instances we had from one-third to one-half less than the people needed, particularly of milk, eggs, butter, and dried fruits.

But why in the year 1929 did it appear we had too much? Because the people could not buy the things they wanted to eat, and needed to eat. That showed the need for and duty of the Government then and there, to have forced a sharing of our wealth, and a redistribution, and Roosevelt was elected on the pledge to do that very thing.

But what was done? Cotton was plowed under the ground. Hogs and cattle were burned by the millions. The same was done to wheat and corn, and farmers were paid starvation money not to raise and not to plant because of the fact that we did not want so much because of people having no money with which to buy. Less and less was produced, when already there was less produced than the people needed if they ate what the Government said they needed to sustain life. God forgive those rulers who burned hogs, threw milk in the river, and plowed under cotton while little children cried for meat and milk and something to put on their naked backs!

But the good God who placed this race on earth did not leave us without an understanding of how to meet such problems; nor did the Pilgrim fathers who landed at Plymouth in 1620 fail to set an example as to how a country and a nation of people should act under such circumstances, and our great statesman like Thomas Jefferson, Daniel Webster, Abraham Lincoln, Theodore Roosevelt, and Ralph Waldo Emerson did not fail to explain the need and necessity for following the precedents and purposes, which are necessary, even in a land of abundance, if all the people are to share the fruits produced therein. God's law commanded that the wealth of the country should be redistributed ever so often, so that none should become too rich and none should become too poor; it commanded that debts should be canceled and released ever so often, so that the human race would not be loaded with a burden which it could never pay. When the Pilgrims landed at Plymouth in 1620, they established their law by compact, signed by everyone who was on board the Mayflower, and it provided that at the end of every 7 years the finances of their newly formed country would be readjusted and that all debts would be released and property redistributed, so that none should starve in the land of plenty, and none should have an abundance of more than he needed. These principles were preserved in the Declaration of Independence, signed in 1776, and in our Constitution. Our great statesmen, such men as James Madison, who wrote the Constitution of the United States, and Daniel Webster, its greatest exponent, admonished the generations of America to come that they must never forget to require the redistribution of wealth if they desire that their Republic should live.

And, now, what of America? Will we allow the political sports, the high heelers, the wiseacres, and those who ridicule us in our misery and poverty to keep us from organizing these societies in every hamlet so that they may bring back to life this law and custom of God and of this country? Is there a man or woman with a child born on the earth, or who expects ever to have a child born on earth, who is willing to have it raised under the present-day practices of piracy, where it comes into life burdened with debt, condemned to a system of slavery by which the sweat of its brow throughout its existence must go to satisfy the vanity and the luxury of a leisurely few, who can never be made to see that they are destroying the root and branch of the greatest country ever to have risen? Our country is calling; the laws of the Lord are calling; the graces of our forefathers would open today if their occupants could see the bloom and flower of their creation withering and dying because the greed of the financial masters of this country has starved and withheld from mankind those things produced by his own labor. To hell with the ridicule of the wise street-corner politician. Pay no attention to any newspaper or magazine that has sold its columns to perpetuate this crime against the people of America. Save this country. Save mankind. Who can be wrong in such a work, and who cares what consequences may come following the mandates of the Lord, of the Pilgrims, of Jefferson, Webster, and Lincoln? He who falls in this fight falls in the radiance of the future. Better to make this fight and lose than to be a party to a system that strangles humanity.

It took the genius of labor and the lives of all Americans to produce the wealth of this land. If any man, or 100 men, wind up with all that has been produced by 120,000,000 people, that does not mean that those 100 men produced the wealth of the country; it means that those 100 men stole, directly or indirectly, what 125,000,000 people produced. Let no one tell you that the money masters made this country. They did not such thing. Very few of them ever hewed the forest; very few ever hacked a crosstie; very few ever nailed a board; fewer of them ever laid a brick. Their fortunes came from manipulated finance, control of government, rigging of markets, the spider webs that have grabbed all businesses; they grab the fruits of the land, the conveniences and the luxuries that are intended for 125,000,000 people, and run their heelers to our meetings to set up the cry. "We earned it honestly." The Lord says they did no such thing. The voices of our forefathers say they did no such thing. In this land of abundance, they have no right to impose starvation, misery, and pestilence for the purpose of vaunting their own pride and greed....

Here is the whole sum and substance of the share-our-wealth movement:

1. Every family to be furnished by the Government a homestead allowance, free of debt, of not less than one-third the average family wealth of the country, which means, at the lowest, that every family shall have the reasonable comforts of life up to a value of from $5,000 to $6,000. No person to have a fortune of more than 100 to 300 times the average family fortune, which means that the limit to fortunes is between $1,500,000 and $5,000,000, with annual capital levy taxes imposed on all above $1,000,000.
2. The yearly income of every family shall be not less than one-third of the average family income, which means that, according to the estimates of the statisticians of the United States Government and Wall Street, no family's annual income would be less than from $2,000 to $2,5000. No yearly income shall be allowed to any person larger than from 100 to 300 times the size of the average family income, which means that no person would be allowed to earn in any year more than from $600,000 to $1,800,000, all to be subject to present income-tax laws.

3. To limit or regulate the hours of work to such an extent as to prevent overproduction; the most modern and efficient machinery would be encouraged, so that as much would be produced as possible so as to satisfy all demands of the people, but to also allow the maximum time to the workers for recreation, convenience, education, and luxuries of life.
4. An old-age pension to the persons over 60.
5. To balance agricultural production with what can be consumed according to the laws of God, which includes the preserving and storage of surplus commodities to be paid for and held by the Government for the emergencies when such are needed. Please bear in mind, however, that when the people of America have had money to buy things they needed, we have never had a surplus of any commodity. This plan of God does not call for destroying any of the things raised to eat or wear, nor does it countenance wholesale destruction of hogs, cattle, or milk.
6. To pay the veterans of our wars what we owe them and to care for their disabled.
7. Education and training for all children to be equal in opportunity in all schools, colleges, universities, and other institutions for training in the professions and vocations of life; to be regulated on the capacity of children to learn, and no on the ability of parents to pay the costs. Training for life's work to be as much universal and thorough for all walks in life as has been the training in the arts of killing.
8. The raising of revenue and taxes for the support of this program to come from the reduction of swollen fortunes from the top, as well as for the support of public works to give employment whenever there may be any slackening necessary in private enterprise.

I now ask those who read this circular to help us at once in this work of giving life and happiness to our people — not a starvation dole upon which someone may live in misery from week to week. Before this miserable system of wreckage has destroyed the life germ of respect and culture in our American people let us save what was here, merely by having none too poor and none too rich. The theory of the Share Our Wealth Society is to have enough for all, but not to have one with so much that less than enough remains for the balance of the people.

Please, therefore, let me ask you who read this document — please help this work before it is too late for us to be of help to our people. We ask you now, (1) help to get your neighbor into the work of this society and (2) help get other Share Our Wealth societies started in your county and in adjoining counties and get them to go out to organize other societies.

To print and mail out this circular costs about 60 cents per hundred, or $6 per thousand. Anyone who reads this wants more circulars of this kind to use in the work, can get them for that price by sending the money to me, and I will pay the printer for him. Better still, if you can have this circular reprinted in your own town or city.

Let everyone who feels he wishes to help in our work start right out and go ahead. One man or woman is as important as any other. Take up the fight! Do not wait for someone else to tell you what to do. There are no high lights in this effort. We have no State managers and no city managers. Everyone can take up the work, and as many societies can be organized as there are people to organize them. One is the same as another. The reward and compensation is the salvation of humanity. Fear no opposition. "He who fails in this fight falls in the radiance of the future!"

Yours sincerely,

Huey P. Long,
United States Senator, Washington, D.C.

Senator Huey P. Long, Statement of the Share Our Wealth movement (May 23, 1935). In Congressional Record, 74th Cong., 1st sess., Vol. 79, 8040-43.
http://web.mit.edu/course/21/21h.102/www/Primary%20source%20collections/The%20New%20Deal/Long,%20Share%20Our%20Wealth.htm

le Lundi 5 Avril 2010 à 18:43 | Commentaires (0)

Histoire

En sortant en même temps deux études sur la montée des inégalités en France, l'INSEE donne les chiffres qui justifient la mise en place d'un salaire maximum.


INSEE : montée des inégalités
Les très hauts revenus : des différences de plus en plus marquées entre 2004 et 2007, par Julie Solard

En 2007, c’est à partir de 84 500 euros de revenu déclaré annuel par unité de consommation qu’une personne se situe parmi les 1 % les plus riches. Alors que la moitié des revenus des personnes les plus aisées ne sont pas des revenus d’activité, les autres très hauts revenus restent principalement assis sur des revenus d’activité, comme la grande majorité de la population. La population des très hauts revenus est plus âgée et plus concentrée en région parisienne que le reste de la population. Entre 2004 et 2007, les revenus moyens des très hauts revenus ont augmenté plus rapidement que ceux de l’ensemble de la population. Le nombre de personnes franchissant des seuils symboliques de revenus annuels s’est également accru, d’où une augmentation notable des inégalités par le haut.

http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ref/REVPMEN10e.PDF

Les très hauts salaires du secteur privé, par Michel Amar

En 2007, 1 % des salariés à temps complet, les mieux rémunérés du secteur privé, perçoivent un salaire annuel moyen de 215 600 euros : ce sont les très hauts salaires. C’est sept fois plus que la moyenne des salariés à temps complet.
Ce sont principalement des dirigeants d’entreprise, des professionnels de la finance ou des commerciaux. Relativement plus âgés que les autres salariés, ils travaillent majoritairement en
Île-de-France et habitent souvent dans l’Ouest parisien. Même si la proportion de femmes au sein de cette population s’accroît, elle reste modeste (13 %).
Les très hauts salaires qui avaient déjà un emploi en 2002, ont bénéficié, au cours des cinq années suivantes, d’augmentations substantielles : + 5,8 % par an, en moyenne et en euros constants, pour ceux qui étaient déjà « au top de la hiérarchie salariale » en 2002 et + 14,5 % pour ceux qui y ont accédé en cours de période, contre + 2,3 % en moyenne pour l’ensemble des salariés ayant travaillé continûment sur la période 2002-2007.

http://www.insee.fr/fr/ffc/ipweb/ip1288/ip1288.pdf

le Dimanche 4 Avril 2010 à 14:49 | Commentaires (0)

Analyse

L'offensive visant les rémunérations dans les banques occidentales apparaît inapte à corriger l'accroissement des inégalités sociales lié à l'essor d'un secteur financier attirant irrésistiblement à lui le capital humain le plus qualifié.


L'offensive contre les banques inapte à corriger la montée des inégalités
"Une part disproportionnée de nos jeunes les plus talentueux part dans la finance, attirée par le leurre d'une rémunération hors normes", constatait récemment avec tristesse le prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz devant une Commission parlementaire aux Etats-Unis.

Naguère, "nos meilleurs étudiants allaient dans des directions très variées, certains vers la médecine, d'autres vers la recherche, d'autres encore vers la fonction publique ou le monde des affaires", faisait remarquer cet Américain, professeur d'université.

"Les coûts de la mauvaise distribution" actuelle du capital humain "sont incalculables pour notre société", avait-il conclu.

Plusieurs études montrent que la sphère financière accapare les talents au détriment des autres secteurs de l'économie où les perspectives de salaire sont moins bonnes.

Le phénomène est plutôt occidental mais, dans un entretien accordé fin 2008 au mensuel américain The Atlantic, le chef du fonds d'investissement public chinois CIC, Gao Xiqing, tenait des propos similaires à ceux de M. Stiglitz, déplorant que le chant des sirènes de la finance "touche aussi (son) pays".

"La vraie question est celle de la création de valeur et de la répartition de la richesse et de comprendre pourquoi les banques sont assises sur un tel tas d'argent", estimait récemment un représentant occidental au Fonds monétaire international (FMI).

Mais l'offensive du G20 visant les rémunérations dans la finance ne cherche pas à y répondre.

Les dirigeants de ce groupe de pays avancés et émergents ont promis en septembre d'encadrer la rémunération dans la finance afin de "mettre fin à des pratiques qui ont conduit à une prise de risque excessive" et de "promouvoir la stabilité financière". Mais ils n'ont pas mentionné les inégalités sociales.

Les premières mesures prises par Berlin, Londres, Paris ou Washington consistent surtout à aménager la rémunération dans la banque (réduction de la part réglée en espèces, bonus non garantis, en actions incessibles pendant plusieurs années), non à la réduire.

S'il a vilipendé les "banquiers gras" de Wall Street, le président américain Barack Obama a rappelé aussi la position exprimée maintes fois par son gouvernement: pas question que l'État limite les salaires.

L'essor du capitalisme financier à partir des années 1980 s'est accompagné d'un creusement des inégalités dans nombre de pays occidentaux. Selon les chiffres du Bureau du recensement américain, entre 1980 et 2008, le revenu réel médian aux États-Unis a augmenté trois fois moins vite que le revenu marquant le seuil des 5% les plus riches.

En France, les gens se sont enrichis d'autant plus vite qu'ils étaient plus riches de 2002 à 2007, selon des chiffres de l'INSEE.

Fondateur d'un empire industriel et financier dont la banque JPMorgan Chase est l'héritière, l'homme d'affaires américain John Pierpont Morgan (mort en 1913) estimait que l'écart souhaitable des rémunérations au sein d'une entreprise était de un à vingt.

Sachant que le PDG de JPMorgan, Jamie Dimon, pourrait toucher plus de 17 millions de dollars au titre de 2009, il faudrait que le plus humble salarié de la banque ait gagné 850.000 dollars l'an dernier pour que les préceptes du père fondateur soient respectés.


Par Marc JOURDIER
[29/03/2010 07:50:04] WASHINGTON (AFP)
http://www.webmanagercenter.com/management/article-88474-l-offensive-contre-les-banques-inapte-a-corriger-la-montee-des-inegalites

le Dimanche 4 Avril 2010 à 14:25 | Commentaires (0)

Revue de presse

Notre ami québécois, David Poulin-Litvak, a écrit un article en exclusivité pour notre site où il commente brillamment une proposition de revenu maximal par Félix Adler, professeur à l'Université de Columbia, à New York, en 1880...


Félix Adler : le Père du revenu maximal
Dans l’article que nous analysons ici, que l’on peut appeler, en fait, le Saint Graal du revenu maximal, Félix Adler étaye une proposition d’impôt gradué sur le revenu. Mais, il pousse son raisonnement, celui de la graduation, à bout : la graduation, ce que l’on appellerait aujourd’hui la progressivité, implique, logiquement, un revenu maximal.

C’est seulement parce qu’aujourd’hui, nous nous sommes habitués à une progressivité tronquée au profit des riches que cela nous semble étrange. Ce qui est bien intéressant, ici, ce n’est pas seulement que ce document relate la première occurrence historique d’une proposition de revenu maximal, étayée, argumentée et défendue magistralement par Félix Adler, à New York, en février 1880. Mais c’est bien aussi, sinon plus, que cette proposition à été faite alors qu’il n’y avait pas, aux États-Unis, d’impôt sur le revenu !

Il y en avait eu un durant la Guerre Civile, que les riches américains ont tôt fait de faire abolir après la guerre, et il y en avait eu ailleurs, notamment en Grande-Bretagne, mais au moment de présenter sa proposition, Adler vivait dans un monde sans impôt sur le revenu. C’est seulement en 1913, avec le 16ème Amendement à la Constitution, qu’un impôt régulier sur le revenu fera son apparition aux États-Unis.

Cependant, malgré cela, il y avait des débats, entre intellectuels, auquel Adler, un professeur à l’Université Columbia, participait. Dans cet article, Adler critique la position de John Stuart Mill. Ce dernier s’était prononcé en faveur d’un impôt à taux unique après exemption d’un montant minimal. Adler défait l’argumentation boiteuse du Britannique, et étaye sa propre proposition, qui se fonde sur trois grands axes : exemption d’un revenu de base, impôt gradué par la suite, puis, imposition d’un plafond aux revenus.

Nous présentons ici un premier commentaire sur l’article du New York Times qui rapporte les propos d’Adler. Par la suite, nous proposons une traduction libre de l’article. Enfin, nous avons aussi cru bon d’annexer un extrait des Principes d’économie politique de Mill sur l’impôt sur le revenu.

Pour lire la totalité de l'article, cliquez sur le lien suivant :
article_adler_fr.pdf Article_Adler_Fr.pdf  (232.95 Ko)

le Jeudi 1 Avril 2010 à 23:21 | Commentaires (0)

Histoire

Le débat sur le salaire maximum touche aussi la Nouvelle-Zélande


What about a maximum wage ?
By writing a book about her experience at Telecom, former chief executive Theresa Gattung can now freely promote her own version of the reforms visited on her old firm by the previous Government.

Many players in the telecommunications industry regarded those reforms as being at least a decade or more overdue, but Gattung plainly feels aggrieved about how Telecom's market dominance was exposed to genuine competition.

However, even that argument has been shunted aside by her equal sense of grievance that the current chief executive, Paul Reynolds, is now getting a $7 million remuneration package to do her old job. Has Gattung been treated badly ?

In one sense, it seems ridiculous to regard anyone who was receiving over $3 million a year to do their job – not to mention her $5.4 million exit package – as a victim. After all, Gattung was free to negotiate her salary and incentive package, so can hardly blame others for the rewards that she accepted.

Back then, Gattung tended to justify her pay packet by referring to the going global rate for top chief executive talent.

Reynolds can now cite the same bizarre standard in his own defence – particularly since he inherited the leadership of a firm that was already on a downhill slope.

Instead of resenting whether Reynolds deserves to be getting twice her salary, Gattung might do well to ponder whether she truly deserved her own remuneration, given the number of challenges left in the "in" tray for Reynolds to resolve.

In short, Reynolds could argue that he is being paid more because he has to do a harder job.

Few will shed tears for Gattung. Hopefully though, she might cause many to query whether anyone really does deserve such stratospheric levels of pay – given that the costs will ultimately fall on Telecom customers in particular, and on society in general.

Is Paul Reynolds really doing one of the most valuable jobs in our society? Do we benefit, in terms of social cohesion, from having some people paid so much and others – such as the people who care for the sick and aged in rest homes, or for our children at school – so relatively little?

Routinely, society gets to debate the pros and cons of the minimum wage law.

Perhaps we should put as much time and energy into debating the merits of enacting a law about the maximum wage.

Such a wage could be set at say, 50 times the average wage. That would mean no-one in New Zealand could be paid more than a million dollars a year, surely sufficient motivation for anyone to do their job properly.


Subsequently, our bidding advantage in attracting talent on the global chief executive market would be based on the quality of our environment, natural and social.

Many overseas studies show crime and health statistics tend to be worse in countries that tolerate extremes of income inequality.

If the minimum wage provides society with a decent floor, a maximum wage would arguably do the same thing at the top, and create a ceiling that would be within sight of all of us.

Perhaps then, we would not have to endure the resentful likes of Theresa Gattung, for whom $3 million plus a year was not enough.

GORDON CAMPBELL
11/03/2010
http://www.stuff.co.nz/dominion-post/local/the-wellingtonian/3429971/What-about-a-maximum-wage

le Vendredi 12 Mars 2010 à 20:42 | Commentaires (0)

Revue de presse

Cécile Duflot
"Je défends deux principes : un revenu minimal pour tous, au-dessus du seuil de pauvreté, et un revenu maximum, à hauteur de 40 fois le revenu médian, au-delà duquel on aurait un taux de prélèvement fiscal très élevé, d'environ 80%. Je vous rappelle que c'était 86% aux Etats-Unis à l'époque du Président Roosevelt."

http://www.latribune.fr/actualites/politique/20100305trib000484039/cecile-duflot-face-aux-lecteurs-de-la-tribune-2.htm

Tags : Duflot écologie
le Jeudi 11 Mars 2010 à 23:00 | Commentaires (0)

Eux aussi sont pour

Mon camarade de lutte, David Poulin-Litvak, signe ici une tribune sur un site québécois qui parle de notre site, "Pour un salaire maximum", et de celui de Sam Pizzigati aux Etats-Unis. Il ne parle pas encore de son propre travail...
Le mouvement s'internationalise !


Le salaire maximum : deux sites web, par David Poulin-Litvak
J’aimerais attirer l’attention des lecteurs de Vigile sur deux sites web étrangers qui traitent de la question des inégalités.

Le premier s’intitule "Pour un salaire maximum !" C’est un site français, très bien fait, qui fait une revue de presse sur la question du revenu maximum et du salaire maximum en France. Tous les articles sont en français, et l’éditeur, Jean-Philippe Huelin, a réussi à faire le tour, je crois, de tout ce qui se fait ou se dit dans le domaine sur le web francophone - incluant la sorti d’Yves Michaud, que j’ai découverte via son site... c’est tout dire ! Le mouvement pour un salaire maximum/revenu maximum en France est très vigoureux, et très prometteur. Comme vous pouvez vous l’imaginez, chaque Français semble avoir sa petite idée sur le sujet... ce qui a bien l’avantage d’alimenter le débat.

Le second est le site Too Much sur les inégalités aux États-Unis. Sam Pizzigati, ex-éditeur du monde syndical américain, fait un commentaire de type journalistique sur le sujet, le plus souvent suivi de la revue d’un livre ou d’une publication académique. Ceux qui lisent l’anglais et qui s’intéressent au sujet peuvent aussi s’abonner à son excellent webzine et le recevoir par courriel. C’est gratuit, bien sûr, mais la qualité est toujours au rendez-vous. Pizzigati est aussi l’auteur du livre "Greed and Good" où il reprend magistralement les grands jalons de l’histoire fiscale des États-Unis et défend lui aussi l’idée de salaire maximum. Le livre est également disponible gratuitement dans sa version en ligne.

L’idée de salaire maximum resurgit périodiquement, dans les phases de crises économiques graves, comme la dépression qui s’entame aux États-Unis, et durant les guerres majeures. Huey Long, gouverneur de Louisiane et sénateur américain, a été l’un des premiers à fonder un projet politique sur cette idée, durant la Grande Dépression. Il fut assassiné, signe certain qu’il avait de bonnes idées ! L’idée a essentiellement hiberné pendant cinquante ans, avant d’être réintroduite et dans le débat académique et progressiste, lentement, en monde anglo-saxon, et de resurgir, semble-t-il spontanément, outre-Maritimes, chez nos cousins français.

C’est une idée sur laquelle je vous invite à vous pencher, le meilleur moyen étant, pour l’instant, de faire un tour électronique sur les deux sites susmentionnés, de s’abonner au webzine de Pizzigati et de se procurer son livre ou de le consulter gratuitement en ligne.

David Poulin-Litvak
9 mars 2010
http://www.vigile.net/Le-salaire-maximum-deux-sites-web

le Mercredi 10 Mars 2010 à 12:11 | Commentaires (0)

Revue de presse

L'enjeu du salaire maximum dans un ancien pays du bloc communiste...


Roumanie : Pour et contre la loi la salarisation unique
Censée mettre de l’ordre dans le système de rémunération dans le secteur public, la loi de la salarisation unique n’a pas encore de forme définitive. Les négociations durent depuis quelques mois déjà et l’Exécutif de Bucarest a annoncé son intention d’en assumer la responsabilité au Parlement début septembre.

Un aspect sur lequel les partis se sont mis d’accord, c’est qu’il faut réduire le rapport actuel de 1 à 29 entre le salaire minimum et le salaire maximum. Cette mesure mécontente toutefois les syndicats, car elle change à nouveau les coefficients censés établir la hiérarchie. Avec des revenus qui diminuent et contraint par l’accord signé avec le FMI et la Banque Mondiale, le gouvernement de Bucarest vient de réduire de 25% les coefficients établis aux côtés des syndicats. Et cela, un mois et demi après une autre réduction de 40%.

Rien d’étonnant donc si les syndicats considèrent la situation actuelle comme inacceptable et menacent de nouvelles protestations. Aux termes du projet de loi, aucun salaire rémunéré par le budget d’Etat ne sera réduit. Il s’agit surtout de faire diminuer les différences par l’augmentation progressive des salaires les plus bas, de sorte que d’ici 2015, le rapport entre le salaire minimum et maximum soit de 1à 15. Le premier ministre Emil Boc assure à son tour que:
«Aucun salaire ne va baisser suite à l’adoption de la loi de la salarisation unique. Ceux qui se trouvent à la base de la pyramide se verront augmenter les revenus d’ici 2015. En même temps, les revenus des personnes se trouvant au sommet de la pyramide seront gelés pendant une certaine période de temps, afin de rendre plus équitable le système public».

A part cela, toujours à l’horizon 2015, le nombre d’employés du secteur public va diminuer par 326.000 personnes. A préciser qu’à l’heure actuelle il compte 1 million 400 mille salariés. Parmi eux, 150.000 perdront leur emploi dès 2010, année où l’Exécutif envisage de geler tous les salaires du système public. C’est là une nouvelle source de mécontentement pour les syndicats. En renonçant à près de 30% des salariés, les autorités de Bucarest estiment faire des économies mensuelles de 230 millions d’euros.

Par ailleurs, du point de vue des patronats, la majoration du salaire minimum prévue pour l’année prochaine, aura un fort impact sur le secteur privé, notamment sur les compagnies qui emploient du personnel non qualifié. Les patronats estiment que la loi de la salarisation unique est bien conçue, mais que l’augmentation du salaire minimum favorisera l’inflation et entraînera la décapitalisation des agences économiques, en l’absence d’une croissance économique. (Corina Cristea, Valentina Beleavski)

26 août 2009

http://www.rri.ro/arh-art.shtml?lang=6&sec=89&art=24521

Tags : Roumanie
le Samedi 6 Mars 2010 à 18:48 | Commentaires (0)

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